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mercredi 6 février 2019

Soupçons de connexion russe parmi les relations d'affaires de Benalla

Les étranges relations d'affaires d'Alexandre Benalla avec Iskander Makhmoudov : 
connexion russe ? 

Un dossier russe a été mis au jour dans l'enquête de Mediapart sur Alexandre Benalla 

Cette mise au jour d'éléments à l'appui d'un "dossier russe" pourrait s'avérer très gênante pour l'Elysée. L'ex-chargé de mission apparaît en effet très proche d'un milliardaire russe. 

Dès décembre dernier, l'enquête a établi un lien, assez direct,
entre un sulfureux homme d'affaires russe, Iskander Makhmoudov, d'une part, et d'autre part Alexandre Benalla et Vincent Crase, Tous deux mis en cause, par ailleurs, pour les violences filmées lors de la manifestation du 1er mai 2018, ce sont des proches de Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales et organisateur des "one man shows" interactifs de Macron lors de sa tournée du Grand débat national de campagne des Européennes.

Les dessous de la poupée russe

Contrat entre Vincent Crase et le magnat russe Iskander Makhmoudov

Résultat de recherche d'images pour "Crase Lecornu"Ex-gendarme réserviste sous les ordres de Lecornu, ex-salarié d'En Marche!, où Alexandre Benalla l'avait recommandé, Vincent Crase est promu réserviste de l'Elysée auprès du commandement militaire de la Présidence, en novembre 2017, là aussi sur recommandation d'Alexandre Benalla. Les deux hommes entretiennent une relation de confiance, Vincent Crase ayant formé le jeune Alexandre Benalla, alors âgé de 18 ans, lors d'une préparation militaire en 2009, dont le chef de peloton était Sébastien Lecornu.

Macron "est comme un fou" : les enregistrements explosifs de Benalla révélés par Mediapart
En décembre dernier, Mediapart révélait l'existence d'un versement de 294.000 euros, le 28 juin 2018, depuis un compte appartenant à  Iskander Makhmoudov, un Ouzbek de 55 ans, vers la société de conciergerie de Vincent Crase, dénommée 'Mars'. Une partie des fonds a, selon Mediapart, transité via une société de sécurité privée, du nom de 'Velours', dont Alexandre Benalla a été conseiller entre 2013 et 2015. Le contrat avait pour objet la protection de biens immobiliers du magnat russe, dont Forbes estime la fortune à 6,7 milliards de dollars. 

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Crase, gendarme de réserve dans l'illégalité
L'affaire de la vidéo du 1er mai allait mettre un terme au contrat, renouvelable par trimestre. "J'ai signé ce contrat le 6 juin 2018, alors que j'ai quitté le palais de l'Elysée le 4 mai", s'est défendu Vincent Crase lors de sa dernière audition en date par la commission d'enquête sénatoriale, le 21 janvier dernier, affirmant en outre que les négociations elles-mêmes pour ce contrat avaient aussi commencé "après" son départ. 

Le 31 janvier dernier, cette thèse est fragilisée par la publication d'enregistrements audio de Vincent Crase et Alexandre Benalla par Mediapart dans des conditions que le site trotskiste n'a pas précisées.

Thèse également mise à mal par une photo, prise en août 2018 à Fleurac, dans le château périgourdin de Vincent Miclet, discret homme d'affaires ayant fait fortune dans l’agro-alimentaire en Angola. On y voit Alexandre Benalla jouer au baby-foot avec le représentant d'Iskander Makhmoudov en France, Jean-Louis Haguenauer. Lien PaSiDupes

Iskander Makhmoudov, un "proche» de Vladimir Poutine ? Point d'interrogation...

Sur la foi de l’enquête de Mediapart,
le lien circulaire entre Vincent Crase, Alexandre Benalla, Jean-Louis Haguenauer et Iskander Makhmoudov semble bel et bien avéré. L'affaire se révèle même toujours plus tentaculaire. 

Ce 6 février, Libération publiait de nouvelles révélations liant le sommet de l'Etat français au magnat russe. 
Selon le quotidien, Chokri Wakrim, compagnon du chef de la sécurité de Matignon, Marie-Elodie Poitout, serait également impliqué dans ce contrat.

Mais les media français assurent que le milliardaire russe Iskander Makhmoudov reste pour eux un quasi parfait inconnu. A titre d'exemple, la dernière apparition notable de l'intéressé dans les colonnes du quotidien Le Monde remonte à 2014, sur un tout autre sujet (les Jeux olympiques).
En 2005, l'AFP s'intéressait déjà à lui, mais pour affirmer qu'Iskander Makhmoudov était "l'une des figures les moins connues du grand public parmi les milliardaires russes". C'est encore largement le cas aujourd'hui. 
Dans un article du 1er février dernier, France Info croit savoir que le magnat est un "industriel russe proche de Vladimir Poutine", sans pour autant donner sa source. Elise Lucet est indisponible ?

La formulation retenue est en faite celle de Mediapart, reprise aussi par l'AFP, et qui, sur ce point, ne s'embarrasse pas de nuances. 3Proche de Vladimir Poutine et à la tête d’un empire industriel, Iskander Makhmudov est aussi soupçonné par plusieurs magistrats européens d’accointances avec l’un des pires groupes criminels moscovites3, écrit ainsi Mediapart dans un dossier consacré à la 3panique pour un contrat russe3.

Pour autant, l'exposé est un peu rapide. On retrouve effectivement une occurrence de la thèse d'une proximité entre le président russe et Iskander Makhmoudov dans un article publié en février 2018 sur le site The Insider.
Le média, fondé par un opposant à Vladimir Poutine, Roman Dobrokhotov, est notamment en lien avec le très anti-russe Bellingcat, mis à contribution, entre autres, dans l'affaire Skripal. "Vladimir Poutine a signé un décret attribuant [à Iskander Makhmoudov] la médaille de second degré de l'Ordre du mérite pour services à la patrie", peut-on lire sur son site. Une anecdote qui est loin de suffire à prouver une quelconque proximité entre les deux hommes : le fait que Lance Armstrong, Maurice Papon, John Galliano ou Bachar el-Assad aient reçu la légion d'honneur n'a pas pour autant fait d'eux des "proches" d'un quelconque président français.

Résultat de recherche d'images pour "Macron Poutine"
Ironie du sort qui fait bien les choses: sur fond de diabolisation de Moscou, régulièrement pointé du doigt par Emmanuel Macron pour ses supposées ingérences dans la vie politique française, une éventuelle connexion entre Alexandre Benalla et la Russie serait plus qu'embarrassante pour l'Elysée.

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