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dimanche 24 février 2019

Belgique : 27 anciens SS perçoivent toujours une "prime" de loyauté au régime nazi

La France fait-elle mieux ?

En Belgique, la loyauté est une valeur éternelle

En Belgique, la fidélité au Troisième Reich, ça paye encore. 
Ce mardi, le journal "De Morgen" a révélé que près de 75 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale 27 anciens SS belges touchent encore une pension complémentaire de Berlin pour "fidélité, loyauté et obéissance" au régime nazi.
Cette "prime" avait été promise en 1941 par Adolf Hitler soi-même, pour récompenser ses anciens collaborateurs.

38.000 personnes auraient touché cette pension.
Aussitôt relayée par le journal "La Libre Belgique", l'information a suscité l'indignation de plusieurs partis dont le PS et Défi, qui ont appelé le gouvernement à "s'attaquer d'urgence à ce problème par la voie diplomatique". D'autant plus que cette prime versée par les Länder allemands n'est pas taxée par l'Etat belge.

Le quotidien a également contacté le chercheur Alvin de Coninck, membre de "Remembrance", une association de survivants et de rescapés de la Shoah, qui explique que les bénéficiaires seraient les Belges ayant rejoint les rangs des Waffen-SS, mais qui balance aussi des Alsaciens ayant obtenu la nationalité allemande au moment de l'invasion nazie.

"On estime qu'un total de 38.000 personnes ont perçu cette pension complémentaire", affirme "la Libre Belgique". Le montant de la pension est susceptible de varier d'un minimum de 425 euros jusqu'à 1.275 euros par mois:
"Les années passées dans une prison belge à la suite d'une condamnation pour collaboration sont considérées comme du temps de travail. [...] Alors que les Belges qui ont dû travailler en Allemagne pendant la guerre sont considérés comme travailleurs forcés ont reçu une indemnité de 50 euros par mois après la guerre", explique Alvin de Coninck.

La France fait mieux...

En France, 54 personnes perçoivent encore une pension pour avoir collaboré avec le régime nazi.
Plus de 2.000 personnes, dont les trois quarts en Europe, ont touché en février des pensions versées à d'anciens collaborateurs du régime nazi ou à des personnes enrôlées de force.

Au total, 2 033 personnes dans le monde ont touché en février des pensions versées à d'anciens collaborateurs du régime nazi ou à des personnes enrôlées de force, a précisé le ministère allemand du Travail, vendredi 22 février.

En Europe, ils sont 1.532 à percevoir la pension, dont 573 personnes dans la seule Pologne, le pays le plus représenté. Suivent la Slovénie (184), l'Autriche (101), la République tchèque (94). 
Quelque 54 personnes la perçoivent en France, 34 en Grande-Bretagne, 71 en Croatie ou 48 en Hongrie et 18 en Belgique.

Les Etats-Unis comptent sur leur sol 250 bénéficiaires, devant le Canada (121), le Brésil (18) et l'Argentine (8). 
En tout, 409 personnes disposent de cette prestation sur le continent américain. L'Asie compte une trentaine de bénéficiaires, dont 12 en Thaïlande. Enfin, 44 personnes la touchent en Australie. En Afrique, le nombre de bénéficiaires s'élève à 13, dont 9 en Afrique du Sud et 4 en Namibie. 

Jusqu'à environ 1.300 euros mensuels
Le SMIC net est de 1.173,60 € au 1er janvier 2018

Jusqu'à environ 1.300 euros mensuels de pension sont versés en vertu d'une loi allemande de 1951, qui permet aux victimes de guerre allemandes de toucher une indemnité. Elles bénéficient aussi à d'anciens nazis ou collaborateurs étrangers du régime d'Adolf Hitler, mais également à des personnes enrôlées de force. Les ex-membres de la SS en sont exclus, tout comme toute personne condamnée pour crimes de guerre. 

Depuis 2008, la loi permet aux Länder allemands qui versent ces retraites de les suspendre. Mais cette possibilité a été peu utilisée, selon des données de 2017 du gouvernement fédéral allemand. Les députés belges ont voté cette semaine un texte demandant au gouvernement de mettre fin à ce système de pensions versées par l'Allemagne. Et en France ?

Le cas Georges Marchais, 21 ans secrétaire général du PCF
(Parti communiste français)

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Georges Marchais a posé en victime du service du travail obligatoire (STO). En décembre 1942, le mécanicien ajusteur Georges Marchais est muté de l'usine aéronautique Voisin d'Issy-les-Moulineaux sous direction allemande pour travailler pour la société Messerschmitt à Augsbourg, Allemagne.

Il a déclare être rentré en France dans les premiers mois de 1943. Mais la date de son retour définitif en France est sujette à controverse : il n’est pas établi s'il est retourné en Allemagne ou s'il s'est caché avec sa femme et sa fille jusqu'à la Libération. Au début des années 1970 et surtout à la veille de l'élection présidentielle de 1981, dans le cadre de révélations de L'Express, ses adversaires politiques et d'anciens communistes l'accusent d'être parti travailler en Allemagne volontairement.
Selon l'historien Philippe Robrieux, ancien secrétaire général (1959-1961) de l'Union des étudiants communistes (UEC), cette attitude non résistante (comme celle de Maurice Thorez) fera plus tard de Marchais un militant soumis aux ordres des dirigeants soviétiques qui possèdent son dossier biographique suivant leur méthode habituelle de "tenue en main" des mouvements politiques, y compris le mouvement communiste international. 
Après guerre, ce chantage conduira  à la marginalisation des grands résistants au sein du PCF (Tillon, etc.) et favorisera l'ascension des camarades "tenus en main" par les soviétiques, dont Georges Marchais. 

L'historien Bruno Fuligni souligne que George Marchais ne participa pas à la résistance armée après son retour d'Allemagne, mais distribua des tracts dénonçant l'occupation.
Georges Marchais a-t-il encaissé sa vie durant une pension pour bons et loyaux services au régime nazi ?

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