Le président de la République est venu présider samedi matin les cérémonies commémoratives du massacre d'Oradour-sur-Glane
Macron à Oradour-sur-Glane, ce 10 juin, toutes les persécutions et massacres du monde sur son visage |
Le chef de l'État a été accueilli par quelques-uns des 500 enfants rassemblés dans le nouveau village d'Oradour-sur-Glane, là où ont été exécutés pour participer à cette cérémonie. Il a ensuite rejoint l'ancienne église du village où plus de 450 femmes et enfants [selon l'AFP, pour qui chaque vie humaine n'est pas un si lourd tribut, puisqu'ils auraient été 350 : inflation des chiffres dans le sens de l'Histoire ?] avaient été enfermés et brûlés vifs, les hommes, répartis en six groupes, étant abattus dans des granges avant que le village ne soit entièrement incendié.
La veille, la division SS Das Reich du général Lammerding avait pendu 99 otages dans la ville voisine de Tulle.
Promesse non oubliée, à la veille des législatives.
Dans cette église à ciel ouvert, Emmanuel Macron a retrouvé Robert Hébras, 91 ans, dernier rescapé du massacre d'Oradour-sur-Glane, en compagnie duquel il devait ensuite parcourir pendant près d'une heure les rues du village martyr, laissé en l'état depuis sa destruction.
500 enfants rassemblés en 2017 pour 246 femmes et 207 enfants, dont 6 de moins de 6 mois, brûlés dans cette église, en 1944. |
Le 28 avril dernier, en campagne de l'entre-deux-tours, le candidat à la présidentielle avait promis à cet homme de 18 ans lors de la tragédie, mitraillé et laissé pour mort dans un garage d'où il avait réussi à s'échapper malgré l'incendie, de revenir en tant que chef de l'État.
"Quelle belle journée !", a déclaré ce survivant au président, malgré le souvenir de cette journée tragique. Il s'est dit très troublé par la présence des enfants autour du président, se souvenant avec émotion du destin funeste qu'ont subi ses petits camarades à l'époque. "Il y a 73 ans, c'était une journée ensoleillée comme celle-ci. C'était un samedi comme aujourd'hui et ma mémoire va à ceux qui ont disparu. Merci monsieur le président d'être parmi nous." Très ému, il a ensuite appelé tous les officiels et les citoyens présents à se recueillir pour une minute de silence.
"On a mis le feu sur nous"
Hebras, à la gauche du député PCF
André Chassaigne, à Oradour
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"On tombe les uns sur les autres. Pourquoi je suis là? Je ne sais pas. Ce sont les autres qui m'ont sauvé la vie", s'est-il remémoré avant de poursuivre : "Après, il y a eu le coup de grâce. Ils nous ont couvert de tout ce qui pouvait brûler et on a mis le feu sur nous. Quand le feu m'a atteint, je n'avais pas le choix, où je mourais brûlé vif, ou je savais que j'allais mourir quand même, parce que pour moi les soldats étaient devant la porte. Quand je suis sorti de dessous les autres, il n'y avait que des morts et des mourants."
Visage hyper-tendu, Emmanuel Macron a écouté le reste de son histoire. "Quand je suis sorti de dessous les autres, les soldats n'étaient plus là. J'ai tenté de m'enfuir par la porte juste ici, mais c'était une cour sans issue, donc je suis revenu dans la fumée, sur les autres. Et je me suis caché dans une de ces granges, a expliqué R. Hébras. J'étais seul, je me suis caché dans une étable et j'ai attendu. Et à un moment j'ai entendu parler français."
Un récit qui évoque d'autres massacres aussi horribles. Sans remonter à la Terreur quand 1.500 à 1.600 prisonniers vendéens furent fusillés par les Républicains, citons (sans prétention à l'exhaustivité) :
la répression de l'insurrection de Lyon (1867 morts) ou les massacres du Mans (10.000 à 15.000 morts) en 1793 également, les Colonnes infernales (20.000 à 50.000 morts) en 1794, sous la Terreur;
les massacres de 1804 en Haïti (3.000 à 5.000),
le massacre de chrétiens maronites par des druzes au Mont-Liban (8.000 à 10.000 en 1860,
le massacre de 200 Sioux de Wounded Knee par l'armée américaine (1890),
le massacre d'ouvriers italiens par des villageois et ouvriers d'Aigues-Mortes en 1893 (10 morts),
les massacres de 30.000 Arméniens de Cilicie par les Turcs en 1909,
le génocide de 1.200.000 Arméniens par le gouvernement Jeune-Turc ottoman. (1915-16),
la Terreur rouge russe par les Bolcheviks (environ 140.000 personnes), les Terreurs rouge puis blanche hongroises,
les massacres de la Terreur blanche chinoise et exactions commises par les Nationalistes du Kuomintang pendant la Guerre civile chinoise (2.645.000 morts entre 1927 et 1950),
le génocide de 220.000 à 500.000 Tziganes en Europe sous le Troisième Reich (1936-1945),
le génocide de 220.000 à 500.000 Tziganes en Europe sous le Troisième Reich (1936-1945),
les Grandes Purges de Staline pour éliminer toute opposition (entre 680.000 et 2.000.000 morts),
le massacre de Katyń (20.000 à 28.000 officiers et membres de l’élite polonaise fusillés par le NKVD, police politique soviétique) en avril 1940,
le massacre du bois d'Eraine, à Cressonsacq en France (en plus de celui de Chasselay, durant la bataille de France, quand les Allemands du régiment Grossdeutschlandl de la 10e Panzerdivision, massacrent la totalité des Africains de la 4e division d'infanterie coloniale et du 24e régiment de tirailleurs sénégalais fait prisonniers, en juin 1940, dans l'indifférence du CRAN et du très compassionnel président Macron !La Shoah ou 'Solution Finale' ou encore 'Holocauste', génocide de la population juive d'Europe pendant le Troisième Reich par les camps d'extermination, les camps de concentration et les marches de la mort.(1941-1945), 5.100.000 à 5.500.000;
les massacres, famines et persécutions politiques, ethniques et religieuses commises par le régime des Khmers rouges (régime dictatorial communiste d'inspiration maoïste) dirigé par Pol Pot: 740.000 à 2.200.000 de Cambodgiens morts entre 1975 et 1979,
exécution de prisonniers politiques, majoritairement des membres de l'Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, après la guerre Iran-Irak, sur ordre de Khomeini (1988), guide spirituel de la révolution islamique de 1979 qui renverse le shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi, après avoir été accueilli en France : entre 4.482 à 30.000 morts,
massacre de Tian'anmen (1989) : répression de la manifestations de la place Tian'anmen par l'armée chinoise fit entre 300 à 3.000 morts, selon les sources,
ou le génocide au Rwanda, 1988, quand des Hutus massacrèrent des Tutsis et certains Hutus considérés comme traîtres : 880.000 morts,
les massacres de la guerre civile au Darfour (2003-inachevés) ont d'ores et déjà fait plus de 200.000 morts depuis 2007, notamment par les milices janjawids avec l'appui de l'armée soudanaise,
les djihadistes de l'État islamique assassinent des civils yézidis (pratiquants d'une religion kurde) et en enlèvent au moins 4.000, principalement des femmes et des enfants. Ces derniers sont convertis de force ou réduits en esclavage,
attaque de l'université de Garissa (avril 2015, Kenya) par un commando de djihadistes qui massacrèrent 148 étudiants, majoritairement chrétiens,
tueries d'Egyptiens coptes (10% de la population), des Chrétiens : 28 ont été assassinés par des hommes masqués, en mai 2017. Des groupes de défense des droits de l'homme ont signalé une "intolérance religieuse grandissante" et des violences sectaires contre la communauté copte d'Égypte, ainsi que l'échec du gouvernement égyptien à enquêter et à sévir contre les auteurs de ces attaques...
En avril 2010, 17 membres du Congrès américain expriment leurs inquiétudes sur les femmes coptes, victimes "de violences physiques et sexuelles, de captivité, d'exploitation par de la servitude domestique forcée ou de commerce sexuel".
C'est à Cuba, pendant la guerre d'indépendance de Cuba (1897) que les premiers camps de concentration sont expérimentés. Ainsi doit-on au général Valeriano Weyler, gouverneur militaire espagnol à Cuba, l'usage du fil de fer barbelé jusqu'alors utilisé dans les Grandes Plaines américaines au milieu du siècle, pour parquer les troupeaux de bovins et protéger les champs de leur passage, qu'il appliqua aux humains pour constituer des "camps de concentration" pour les paysans rebelles cubains.
La récupération de Macron
Le chef de l'État a également tenu un discours, s'adressant plus particulièrement aux jeunes générations, pour les appeler à "se souvenir" de la barbarie nazie et à en tirer des enseignements pour le présent. "Oradour, ce n'est pas seulement un drame de guerre.Un des six rescapés du massacre, Robert Hébras, la victime qui fascine autant Macron, n'est pas blanc-blanc.
Il a été condamné le 14 septembre 2012 à un euro symbolique de dommages et intérêts et à 10.000 euros de frais de justice pour avoir émis des doutes sur le caractère forcé de l’enrôlement d’Alsaciens dans les Waffen SS dans un livre. Il y dénonçait, "parmi les hommes de main, quelques Alsaciens enrôlés soi-disant de force dans les unités SS". A la suite des protestations des Associations des évadés et incorporés de force (Adeif) du Bas-Rhin et du Haut-Rhin qui demandaient le retrait du livre des librairies, il avait nuancé ce propos dans les éditions suivantes, mais, dans un nouveau retirage en 2009, il avait réitéré ses accusations initiales...La cour d’Appel de Colmar a estimé que Robert Hébras "a outrepassé les limites de la liberté d’expression en mettant en doute le caractère forcé et non volontaire de l’incorporation de force de jeunes Alsaciens dans les unités allemandes de Waffen SS." Elle a estimé par ailleurs que "Robert Hébras ne pouvait pas se prévaloir de la qualité de témoin, car, à l’époque du massacre, "il n’avait pas distingué les Allemands nazis des Alsaciens, portant tous le même uniforme" et qu’il était "encore moins témoin de l’incorporation de force des Alsaciens dans les unités allemandes". L’incorporation de force, estime la Cour d’appel, est une "vérité historiquement et judiciairement établie." Mais le président Macron a-t-il en quoi que ce soit affaire avec l'Histoire et la culture ?
Oradour est un scandale absolu", a déclaré le trentenaire, ajoutant que "ce qui se produisit ce jour-là [il y a 73 ans] est exactement ce que la France a toujours voulu combattre".
Et de poursuivre, une cellule d'assistance psychologique disponible à courte distance: "Le monde était dangereux et il l'est encore aujourd'hui. La barbarie se reforme et ne change pas" mais "la vie, à la fin, l'emporte"...
Une nouvelle prorogation de l'état d'urgence est justifié ?
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