Sa Mercedes l'attendait à la sortie de l'hôpital Cochin
Les témoins ne l'ont pas secourue et l'agresseur court toujours
L'état d'urgence n'est pas une blague, sauf pour les "bobos de merde".
Agressée par un passant, jeudi 15 juin, alors qu'elle tractait sur un marché du cinquième arrondissement, serrant des mains, la candidate Les Républicains aux législatives, Nathalie Kosciusko-Morizet, est tombée et a perdu connaissance pendant plusieurs minutes. L'individu a pu s'enfuir sans être inquiété et n'a pas été retrouvé. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.
Nathalie Kosciusko-Morizet, en ballotage pour le deuxième tour de l'élection législative dans la deuxième circonscription de Paris, faisait campagne sur le marché de la place Maubert, dans le Ve arrondissement, quand un opposant lui a arraché des mains les tracts qu'elle distribuait pour les lui lancer au visage.
"Quelqu'un est arrivé. Au début, on y a pas prêté attention jusqu'à ce qu'il hausse la voix et qu'il la traite de 'bobo de merde', tentant ensuite de lui porter un coup au visage", raconte un membre de son équipe présent sur place. "A ce moment-là, elle se protège et met la main devant son visage, précise Geoffroy Van der Hasselt, photo-reporter. Et les tracts heurtant sa main de manière assez violente, elle reçoit sa propre main dans sa figure."
Déstabilisée, l'ancienne ministre de l'Ecologie chute alors sur le sol et perd connaissance plusieurs minutes. Les pompiers interviennent et NKM reprend connaissance. Se tenant la tête, elle est alors installée dans leur camion, puis conduite à l'hôpital Cochin, pour que soient effectués des examens médicaux.
D'après une autre journaliste présente au moment des faits, l'agresseur aurait hurlé : "C'est votre faute si on a Hidalgo aujourd'hui comme maire" à Paris, puis l'aurait appelée à "retourner dans l'Essonne", département dont elle est députée sortante.
Nathalie Kosciusko-Morizet reprend sa campagne interrompue.
NKM "restera en observation" à l'hôpital la nuit prochaine (entre jeudi et vendredi), a annoncé sa directrice de campagne, Olivia Laurentjoye, devant l'hôpital Cochin. Elle n'a pas donné plus de détails sur la situation médicale de l'ancienne ministre. La collaboratrice de NKM a précisé que l'équipe de la candidate va "poursuivre" la campagne. Les rendez-vous prévus jusqu'à la fin de la campagne officielle, vendredi soir, seront assurés par sa suppléante, Dominique Stoppa-Lyonnet.
Une trentaine d'élus parisiens des Républicains ont appelé à un rassemblement.
Il a lieu vendredi 16 juin, à 18 heures, place Maubert, dans le 5e arrondissement, sur les lieux de l'agression, pour "refuser la violence et défendre la démocratie". NKM s'est dite "très touchée par les marques d'affection" et par "l'initiative des parisiens et élus de se rendre demain" au rassemblement, a rapporté sa directrice de campagne.
Malgré l'état d'urgence, la police a perdu la trace du suspect...
Ce que la presse qualifie d' "altercation" n'en est pas une: la candidate n'a pas eu le temps d'engager le dialogue ! Le lâche a pris la fuite vers la bouche de métro la plus proche. Un bénévole de l'équipe de NKM, Jean-Baptiste Goulard, a tenté de poursuivre dans le métro l'homme, qui est sorti à la station suivante, Cluny-La Sorbonne, sur la ligne 10. Il a raconté avoir alors reçu des coups de l'assaillant qui a encore réussi à prendre la fuite.
Son signalement a été donné à la police. Le parquet de Paris a ainsi ouvert une enquête pour "violences volontaires", elle a été confiée au 3e district de police judiciaire de Paris. Mais aucun suspect n'a encore été interpellé. La directrice de campagne de la candidate a par ailleurs porté plainte.
La classe politique s'émeut à gauche comme à droite.
Le concurrent Enmarche! de Nathalie Kosciusko-Morizet Gilles Le Gendre lui a apporté son soutien sur Twitter. Il a évidemment condamné "cet acte qui est absolument inadmissible" et suspendu sa campagne. Il lui a également envoyé un message pour lui "manifester sa sympathie et lui dire espérer qu'elle se rétablira très vite".
Le Premier ministre Edouard Philippe s'est rendu à l'hôpital Cochin à la mi-journée pour rendre visite à Nathalie Kosciusko-Morizet. A la sortie, le chef du gouvernement, un juppéiste, a dit à la presse l'avoir trouvée "secouée".
Témoignage d'amitié et de soutien à NKM qui mène un combat courageux. Nous avons besoin d'elle. Vœu de prompt rétablissement.— Alain Juppé (@alainjuppe) 15 juin 2017
Soutien et affection @nk_m. Tous mes voeux de bon rétablissement et de succès dimanche.— François Fillon (@FrancoisFillon) 15 juin 2017
De nombreuses adversaires politiques à gauche, ont également condamné cette agression.
Ils s'en prennent aux personnes plutôt qu'aux idées: l'idéologie marxisante sert d'étalon et les élections poussent le curseur jusqu'au degré suprême de l'invective. Alors que la bien-pensance nouvelle ne jure plus que par l'éthique et la moralisation de leurs pratiques, les politiciens novices de la nouvelle vague surfent sur la violence de la "lutte des classes" ravivée par Mélenchon.
Dans la deuxième circonscription de Paris et bien au-delà, les sortants et favoris de la législative s'étonnent maintenant que les sectaires sombrent dans l'agression physique. Et quand un homme de 80 kg s'en prend à une femme anorexique ont atteint au nirvana de la moralisation de la vie politique promise par Macron.
D'ailleurs, parmi les témoignages de soutien, d'amitié et d'indignation par leurs collaborateurs dédié à Twitter, combien émanent de faux-culs de la politique ? Il suffit de voir les écarts de la gauche des humoristes au second degré :
Félicitations, Goubelle : pour le respect de la personne, vous êtes au top de la moralisation en marche, mais trébuchante...
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