Jean-Louis Bourlanges, soutien d'Emmanuel Macron, "choqué" par l'affaire Ferrand
Plusieurs sociétés et personnes sont concernées par les révélations sur le ministre de la Cohésion des territoires.
Actuel candidat "En Marche!" aux prochaines législatives, Jean-Louis Bourlanges s'est embarqué dans une mauvaise galère. Alors cet ancien vice-président de l'UDF s'est lâché sur l'affaire soulevée par Richard Ferrand, ce mercredi soir sur BFMTV. "Si j’avais été à la place de Richard Ferrand j’aurais démissionné pour ne pas nuire à mon camp", a-t-il notamment dit.
VOIR et ENTENDRE le candidat REM -craignant pour son siège à l'Assemblée- prendre les gens d'en considération En marche! et aussi la loi de moralisation :
Bourlanges a été membre de la Conférence Olivaint, la plus ancienne association étudiante de France qui, dans l'esprit des congrégations religieuses (le fondateur est un Jésuite), fournit à ses membres - cooptés - une éducation à la vie publique, dispensée par des conférenciers appartenant au monde politique et à la vie civile. Parmi ses anciens, elle compte notamment, Jacques Attali (où Mitterrand le recruta), Mounir Mahjoubi (secrétaire d’État chargé du numérique), Jean-Pierre Chevènement, Laurent Fabius (son président en 1968: il fit accepter la laïcité), Raphaël Enthoven, Michel Charasse, Arnaud Montebourg (il y fut formé à l'art oratoire), Alain Poher, Jean-Noël Jeanneney, Frédéric Mitterrand, Michel Vauzelle, Jérôme Jaffré, Karine Berger, René Pleven, Robert Schuman, Pierre Mendès France, Georges Bidault, etc...
La Conférence organise des voyages d'étude à l'étranger (la Turquie en 2007, le Kosovo en 2011, la Chine en 2012, la Tunisie en 2013, l'Iran en 2014, la Grèce en 2016), où ses membres rencontrent des personnalités politiques du pays visité. Ainsi, sous la présidence de Jean-Louis Bourlanges, la Conférence Olivaint fut la première association française à se rendre dans l'Algérie nouvellement indépendante.
Bourlanges est plus modéré avec Ferrand que contre Fillon
Sur France Culture, dimanche 12 février, Jean-Louis Bourlanges tira à boulets rouges sur le candidat de la droite pour la présidentielle, demandant à François Fillon de se retirer, sur simples soupçons d'emplois fictifs de sa femme et de ses enfants.
"Chez Fillon, c'est très net. On a à faire à un candidat qui est, à la fois, sournois, arrogant et corrompu. C'est terrible pour son camp. C'est certainement le pire candidat que la droite de gouvernement pouvait avoir", assurait Jean-Louis Bourlanges.
L'ancien soutien de François Bayrou à la présidentielle de 2007 était très critique envers la défense adoptée par François Fillon. Et il le disait très ironiquement. "Il campe de façon assez brillante sur une position de déni, détaille-t-il. Il est en mode 'Je prends mon camp en otage, et si je péris, il périt avec moi'. On a un candidat qui plombe la droite."
Ferrand est-il pareillement sournois, arrogant et corrompu ?
La morale ne s'applique pas à la sphère privée, nous dit-on aujourd'hui.
Les cotisations des mutualistes de Mutuelles de Bretagne ne seraient pas de l'argent public: faut voir...
Alors que les Mutuelles de Bretagne cherchaient à créer un nouveau centre de soins dans Brest, Richard Ferrand avait organisé l’achat de locaux par sa compagne Sandrine Doucen, pour qu’elle les loue ensuite aux Mutuelles à qui elle ferait financer les frais de remise en état, réalisant ainsi une plus-value aux dépens de la mutuelle et de l'esprit mutualiste. Et, selon le procureur de Brest, l'abus de confiance des adhérents n'est pas établi ?
S. Doucen étant absente et l’affaire se faisant pressante (?), Richard Ferrand avait signé en son nom propre le compromis de vente des locaux, prévoyant qu’une société civile immobilière (SCI) à venir se substituerait ensuite à lui avant la vente. Aucun montage immobilier illégal selon le Parquet de Brest ?
Avant même de créer la SCI, Sandrine Doucen a soumis son offre au conseil d’administration des Mutuelles de Bretagne, qui l’ont choisie début 2011 parmi les trois propositions sur la table. Dans la foulée, la maîtresse de Ferrand a créé la SCI Saca et a finalisé avec elle l’achat des locaux, qu’elle a commencé à louer aux Mutuelles. Ferrand est alors directeur général de Mutuelles de Bretagne et conseiller régional de Bretagne depuis 2010. Le Parquet de Brest n'a pas à juger de la moralité d'un conseiller régional socialiste...
Si la mutuelle dirigée par Ferrand assure avoir fait le choix de l'offre la mieux disante (celle de Sandrine Doucen), elle ne tenait pas compte du coût important des travaux qu'elle a dû prendre à sa charge (184 000 euros). Ferrand a-t-il géré Mutuelles de Bretagne au mieux des intérêts de ses adhérents ? Ou y a-t-il abus de confiance ?
La SCI Saca appartient aujourd’hui à Sandrine Doucen (99 % des parts) et à la fille qu’elle a eue avec Richard Ferrand (1 %). Les loyers de ces locaux brestois ont permis à la SCI d’acquérir en 2013 un appartement de 353.000 euros à Paris. Et le procureur de la République ne soupçonne aucun enrichissement personnel ?
A la suite de ces révélations, le ministère de la Justice (le Parquet national financier, PNF), dont le moralisateur de la politique, François Bayrou, est en charge, a estimé que ces faits n’entrent pas dans son "champ de compétence". Le parquet de Brest - sous la tutelle de Bayrou - a également précisé qu’à ce stade, il n’ouvrira pas d’enquête préliminaire.
Lorsque Jean-Louis Bourlanges avait déclaré son soutien à Emmanuel Macron, France Culture avait chassé l'essayiste et ancien élu du service public. Sa nouvelle directrice, Sandrine Treiner, 52 ans, une ex du journal Le Monde, avait cédé à une conception clanique de la politique.
Le renouvellement des moeurs politiques, voulu par Macron et Ferrand, connaît des ratés à l'allumage. Depuis février 2017, Bourlanges a vu sa lanterne s'éclairer mais, désormais, les jugements du candidat En marche! sont soudainement empreints de modération.
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