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jeudi 30 avril 2015

Impunité: Fleur Pellerin n'a pas vraiment démissionné AgnÚs Saal (INA)

Le pouvoir socialiste n'a pas sanctionnĂ© sa servante 

Cette affaire souligne l'impunité de la haute administration.

Un taxi customisé Vuitton
ou je rends ma carte du PS
La prĂ©sidente de l'INA a prĂ©sentĂ© sa dĂ©mission ce mardi aprĂšs la rĂ©vĂ©lation d'une facture colossale de taxi mais AgnĂšs Saal conserve son statut de fonctionnaire, observe Eric Verhaeghe pour Le Figaro. AprĂšs les rĂ©vĂ©lations sur ses frais de taxi, AgnĂšs Saal a donc jetĂ© l'Ă©ponge, mais si elle quitte ses fonctions de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA), sa dĂ©cision  nous prive peut-ĂȘtre d'autres rĂ©vĂ©lations sur ses turpitudes.

[Comme Aquilino Morelle,] AgnĂšs Saal appartient Ă  cette classe de petits marquis de gauche qui ont fait ou font carriĂšre en se politisant et en rendant des services aux Ă©lus dans le sillage de qui ils s'inscrivent. Cette technique leur permet de rebondir d'Ă©lection en Ă©lection, jusqu'Ă  imaginer que la machinerie publique dont ils sont les dirigeants se rĂ©sume Ă  un jeu d'obstacles dĂ©connectĂ© de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, jusqu'Ă  ĂȘtre persuadĂ©s que la machine est Ă  leur service et non l'inverse.

Il existe une rhĂ©torique amusante, consubstantielle Ă  l'Ă©tiquette de cette Cour. Il est de bon ton d'y dĂ©noncer les petits patrons poujadistes mais de courber l'Ă©chine devant les grands du CAC 40 qui pourraient un jour vous recruter. Il est de bon ton d'y fustiger RMC (qu'on Ă©coute dans le taxi, occupation essentielle quand le chauffeur est en vacances) et de n'Ă©couter que Patrick Cohen qui dit si bien tout haut ce que les gens bien se rĂ©pĂštent chaque soir dans les salons. Il est obligatoire d'avoir en horreur le Front National qui est poujadiste et populiste mais de ne jamais franchir le pĂ©riphĂ©rique ou alors seulement avec une moue de dĂ©goĂ»t et en prenant soin de bien appeler tous ses copains pour leur annoncer triomphalement qu'on l'a fait. Il est tout aussi obligatoire de dĂ©fendre becs et ongles la laĂŻcitĂ© et l'Ă©cole publique, mais d'inscrire ses enfants dans une Ă©cole privĂ©e quand on n'a pas rĂ©ussi Ă  se trouver un appartement pas trop cher dans l'hypercentre parisien. Il faut proscrire le racisme et l'antisĂ©mitisme bien sĂ»r, vomir tous ceux qui veulent dĂ©fendre l'identitĂ© nationale, mais on interdit Ă  ses enfants d'aller dans les quartiers difficiles, de prendre le mĂ©tro aprĂšs 20 heures, et on conseille Ă  sa fille de changer de trottoir quand un groupe de jeunes immigrĂ©s arrive. Et, bien entendu, il faut dĂ©noncer tous ces salauds de droite qui se remplissent les poches sur le dos de pauvres travailleurs opprimĂ©s, mais ne surtout pas se gĂȘner pour faire payer le taxi de son enfant par le contribuable.

Longtemps à l'abri des regards, ces petits travers [ou coûteuses libertés] posent de plus en plus problÚme à l'opinion publique. En phase de disette budgétaire, plus personne ne peut admettre qu'un haut fonctionnaire bénéficie d'une voiture de fonction, d'un chauffeur à demeure, et qu'il se prélasse malgré tout dans des taxis pour une somme équivalent à 4.000 euros par mois. Surtout, s'il a accédé à son poste de direction en surfant sur les différents ministres socialistes qui l'ont promu au nom du redressement dans la justice et de la lutte contre la finance.

AgnÚs Saal a quitté son poste et son geste est présenté comme une démission: de qui se moque-t-on ?
 
Il faut bien entendu expliquer au public qu'AgnĂšs Saal ne tardera pas Ă  retrouver un poste de fonctionnaire oĂč elle sera payĂ©e entre 6.000 et 10.000 euros nets chaque mois, pour une charge de travail trĂšs incertaine. On aimerait ĂȘtre plus prĂ©cis sur les chiffres, mais la haute fonction publique, qui est trĂšs exigeante sur la transparence des rĂ©munĂ©rations dans le secteur privĂ©, maintient un black-out complet sur les rĂ©munĂ©rations publiques.

Une tique gorgée du sang du contribuable
Cette impunité est l'une des explications majeures du déficit public qui étouffe la croissance en France. Il n'existe aujourd'hui aucun mécanisme qui incite les hauts fonctionnaires à placer la dépense publique sous contrÎle. Les nominations et les carriÚres se font selon des critÚres trÚs politiques (ou amicaux) qui excluent totalement les aspects financiers. L'attitude d'AgnÚs Saal en est la meilleure preuve.

Dans la dĂ©sincitation des hauts fonctionnaires Ă  maĂźtriser les dĂ©penses, la question de la sanction se pose. Lorsqu'un haut fonctionnaire est pris en dĂ©faut, son seul risque est d'ĂȘtre mis dans un placard dorĂ©. Est-ce suffisant pour inciter une caste Ă  rĂ©viser ses fondamentaux? [La dame n'a qu'Ă  patienter quelques mois sur une Ăźle ensoleillĂ©e, en attendant que le pouvoir reconnaissant - sur intervention d'un proche de Lionel Jospin, de Catherine Trautmann ou de Catherine Tasca - lui trouve un point de chute pour une prĂ©-retraite dorĂ©e tant mĂ©ritĂ©e: la fameuse Inspection gĂ©nĂ©rale des affaires sociales ou IGAS ?]

Dans la logique de mise sous contrĂŽle des dĂ©penses, il faut Ă©videmment savoir se poser la question de la rĂ©forme de la haute administration, sous ce double aspect. Premier aspect: comment dĂ©politiser les carriĂšres et inciter les dĂ©cideurs publics Ă  bien gĂ©rer? DeuxiĂšme aspect: ne faut-il pas les "sortir" du statut de la fonction publique et prĂ©voir leur licenciement pur et simple [leur rĂ©vocation] lorsque leur gestion n'est pas Ă  la hauteur des attentes collectives?

TĂŽt ou tard, la question se posera, assure Eric Verhaeghe.
Il a Ă©tĂ© prĂ©sident de l'Apec (Association pour l'emploi des cadres) entre 2004 et 2009. Il est Ă©galement l'auteur de plusieurs ouvrages publiĂ©s chez Jacob-Duvernet: "Jusqu'ici tout va bien", "Au cƓur du MEDEF: chronique d'une fin annoncĂ©e", et "Faut-il quitter la France?". Retrouvez ses chroniques sur son site.

mercredi 29 avril 2015

Projet d'attentat sur Ă©glise(s) de Villejuif: un possible complice de Ghlam mis en examen

Un homme soupçonnĂ© d'aide au djihadiste franco-algĂ©rien Sid Ahmed Ghlam a Ă©tĂ© mis en examen 

Le principal suspect islamiste a pu bĂ©nĂ©ficier de son assistance 

dans son projet d'attentat manquĂ© contre une Ă©glise de Villejuif (PCF de 1945 Ă  2014, Val-de-Marne), rĂ©vĂšle l'enquĂȘte sur les complicitĂ©s, selon une source unique, l'AFP, chargĂ©e des Ă©lĂ©ments de langage du pouvoir.

L'homme de 33 ans a Ă©tĂ© mis en examen notamment pour association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en relation avec une entreprise terroriste mais, selon son avocat, il nie tout projet d'attaque, a indiquĂ© le Parquet de Paris. Il a Ă©tĂ© placĂ© en dĂ©tention provisoire.
ArrĂȘtĂ© samedi Ă  Colombes (PS de 2008 Ă  2014, dans les Hauts-de-Seine), le trentenaire, dont l'identitĂ© n'est pas rĂ©vĂ©lĂ©e, est la premiĂšre personne mise en examen depuis le placement en dĂ©tention provisoire vendredi de Sid Ahmed Ghlam, l'Ă©tudiant franco-algĂ©rien de 24 ans soupçonnĂ© de l'assassinat d'une femme, AurĂ©lie ChĂątelain, Ă  Villejuif le 19 avril et d'un projet d'attentat contre au moins une Ă©glise de cette ville du Val-de-Marne.
Deux autres personnes avaient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es en rĂ©gion parisienne et placĂ©es en garde Ă  vue ce week-end. Elles ont Ă©tĂ© relĂąchĂ©es depuis, sans ĂȘtre poursuivies Ă  ce stade de l'enquĂȘte. Un "commanditaire" syrien serait le dĂ©nominateur commun entre trois des diffĂ©rents suspects de cette affaire.

L'ADN de l'homme mis en examen mercredi a Ă©tĂ© trouvĂ© dans une voiture Renault MĂ©gane volĂ©e et garĂ©e Ă  Aulnay-sous-Bois (PS de 2008 Ă  2014, Seine-Saine-Denis), oĂč a Ă©tĂ© entreposĂ© tout ou partie de l'arsenal dĂ©couvert lors de son arrestation dimanche 19 avril dans le studio parisien de Sid Ahmed Ghlam, situĂ© dans le 13Ăšme arrondissement. Selon une source proche du dossier, Sid Ahmed Ghlam "a dĂ©clarĂ© aux enquĂȘteurs avoir hĂ©bergĂ© cet homme une ou deux nuits avant son arrestation".
Son ADN a aussi Ă©tĂ© dĂ©couvert sur un gilet pare-balles en possession de l'Ă©tudiant binational, selon une source proche de l'enquĂȘte. L'homme a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ© dans des affaires de droit commun, sans lien avec le terrorisme, a prĂ©cisĂ© cette source. Son ADN Ă©tait donc inscrit au Fichier national des empreintes gĂ©nĂ©tiques (Fnaeg), ce qui a permis de retrouver sa trace.
Il a aussi été mis en examen pour recel de vol en bande organisée et usage de fausses plaques d'immatriculation en relation avec une entreprise terroriste, a précisé le parquet de Paris.

"Il n'a jamais eu la volonté ni la conscience de participer à un projet terroriste"si on en croit Me Corentin Dupouey, originaire de Paris 19e, avocat collaborateur à Drancy (PCF de 1944 à 2001), puis à Versailles, au cabinet Liénard-Landon-Car-Simonin depuis juillet 2014. "Il est tout à fait dépassé par ce qui lui arrive; (...) c'est un pÚre de famille, ce n'est pas un musulman radical", raconte le cher maßtre. Mais son client concÚde toutefois "un certain nombre de faits", a-t-il lùché, sans préciser lesquels.

Une enquĂȘte antiterroriste 

Les enquĂȘteurs cherchent Ă  dĂ©terminer de quelles complicitĂ©s a pu bĂ©nĂ©ficier Sid Ahmed Ghlamdont ils pensent qu'il aurait Ă©tĂ© missionnĂ© depuis la Syrie, dont le rĂ©gime est menacĂ© par l'organisation terroriste dite État islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daesh), mais contre lequel Laurent Fabius et le prĂ©sident François Hollande ont pourtant demandĂ© une "rĂ©action de force" des principaux pays occidentaux et des frappes contre le pouvoir lĂ©gitime d'al-Assad.

InstallĂ© dĂ©finitivement en France en 2011, Sid Ahmed Ghlam est nĂ© en AlgĂ©rie en aoĂ»t 1991, oĂč il a passĂ© toute son enfance. A l'Ăąge de dix ans, il arrive en France avec sa mĂšre, pour rejoindre son pĂšre Ă  Saint-Dizier, ville moyenne de Haute-Marne. Mais faute de papiers, il doit repartir en AlgĂ©rie en 2003 oĂč il passe son baccalaurĂ©at en 2010, a rapportĂ© François Molins. Une fois revenu en France en 2011, ce cĂ©libataire sans enfant entame alors des Ă©tudes d'Ă©lectronique Ă  Reims et Paris. Entre novembre 2011 et juin 2013, il est notamment passĂ© par l'Ă©cole parisienne Supinfo. Or, on a dĂ©couvert que le terroriste prĂ©sumĂ© a falsifiĂ© des documents officiels pour entrer Ă  l'UPMC, universitĂ© Pierre et Marie Curie. 

Avocats de Sid Ahmed Ghlam:
Matthieu de Vallois (Ă  gauche) et Gilles-Jean Portejoie
L'un de ses avocats, Gilles-Jean Portejoie, d'abord proche de François Mitterrand (il a appartenu Ă  quelques cabinets de ministres socialistes), puis de Nicolas Sarkozy, n'est pas seulement le conseil des stars, mais fut premier adjoint au maire socialiste de Clermont-Ferrand (1997-2007), et candidat Ă  la mairie de la capitale auvergnate en 2014. Quant Ă  Me Matthieu de Vallois, il fut dĂ©jĂ  le conseil de trois combattants français en Syrie interpellĂ©s Ă  l'aĂ©roport de Saint-Étienne en 2012 et jugĂ©s "pour association de malfaiteurs en vue de prĂ©parer des actes terroristes": Fares Farsi, 21 ans, Youssef Ettaoujar, 26 ans, et Salah-Eddine Gourmat, 24 ans.

Lundi, le procureur de Paris, François Molins, a rĂ©affirmĂ© que 
Sid Ahmed Ghlam "(est) passĂ© Ă  l'acte Ă  la suite d'instructions donnĂ©es vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes". Il "a agi en bĂ©nĂ©ficiant d'une aide qui s'est traduite par des vĂ©hicules et de la fourniture d'armement", a-t-il prĂ©cisĂ©.
Les investigations ont aussi montré que c'est sur instruction de commanditaires que Sid Ahmed Ghlam a trouvé la clé du véhicule volé et garé à Aulnay-sous-Bois.
L'importance de son arsenal - quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver- outre 2.000 euros en liquide et des documents sur al-QaĂŻda et l'EI, amĂšne aussi les enquĂȘteurs Ă  s'interroger sur sa volontĂ© d'attaquer seul ou avec des complicesUn message des commanditaires, envoyĂ© Ă  Ghlam et le poussant Ă  agir seul si son complice ne venait pas, renforce ces soupçons, a indiquĂ© une source proche du dossier.

Moins de quatre mois aprĂšs les attaques terroristes de djihadistes français menĂ©es contre Charlie Hebdo Ă  Montrouge et Ă  l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, cet attentat a pu ĂȘtre Ă©vitĂ© de maniĂšre fortuite
Sid Ahmed Ghlam, islamiste candidat au djihad, mais qui avait craint pour ses jours sur blessure par balle Ă  la cuisse, avait lui-mĂȘme appelĂ© le SAMU au matin du 19 avril. Les policiers, alertĂ©s, avaient retrouvĂ© les armes dans sa voiture et dans sa trĂšs correcte chambre d'Ă©tudiant boursier, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Son ADN a Ă©tĂ© trouvĂ© dans l'automobile oĂč a Ă©tĂ© assassinĂ©e par balle ce matin-lĂ  AurĂ©lie ChĂątelain. La balle a Ă©tĂ© tirĂ©e avec un revolver du suspect.

Selon ses avocats, Sid Ahmed Ghlam conteste l'ensemble des faits qui lui sont reprochés...

Centrafrique: des soldats français accusés de viol sur enfants

Transparence: le gouvernement et l'AFP étouffent l'informationmais The Guardian la révÚle

Un directeur de l'ONU a Ă©tĂ© sanctionnĂ© pour avoir lancĂ© l'alerte 


Le haut fonctionnaire onusien  a Ă©tĂ© suspendu pour la transmission aux autoritĂ©s françaises d'un rapport confidentiel sur des viols prĂ©sumĂ©s sur enfants commis par douze Ă  quinze militaires de l'opĂ©ration Sangaris lancĂ©e le 5 dĂ©cembre 2013. Le quotidien britannique de centre gauche "The Guardian" rĂ©vĂšle ce que le pouvoir socialiste exemplaire occulte depuis prĂšs d'un an.

Il y a encore quelques jours, Anders Kompass dirigeait une table ronde  Ă  l'ONU sur la question de la Palestine. Le directeur du Haut-Commissariat aux Droits de l'homme pour les opĂ©rations sur le terrain vient d'ĂȘtre suspendu par les Nations unies le mercredi 29 avril, annonce un article du journal britannique The Guardian pour intellos. Il lui est reprochĂ© d'avoir divulguĂ© aux autoritĂ©s françaises un rapport confidentiel de l'ONU relatif Ă  des viols et agressions sexuelles commis par des soldats français Ă  Bangui, capitale de la RĂ©publique de Centrafrique. Anders Kompass justifie sa transmission  des documents aux autoritĂ©s françaises en raison de l'incapacitĂ© de l'ONU Ă  prendre des mesures pour arrĂȘter ces abus.

Des viols sur des enfants de 9 ans

Selon les dĂ©clarations de plusieurs garçons mineurs abusĂ©s et entendus entre mai et juin de l'annĂ©e derniĂšre par le bureau du haut-commissaire des Droits de l'homme et un spĂ©cialiste de l'UNICEF, les faits se seraient dĂ©roulĂ©s entre dĂ©cembre 2013 et juin 2014, dans le cadre de l'opĂ©ration de maintien de la paix internationale de la MINUSCA, Mission multidimensionnelle intĂ©grĂ©e des Nations Unies pour la stabilisation en RĂ©publique centrafricaine, suite aux attaques de la coalition essentiellement musulmane de rebelles SĂ©lĂ©ka. Ces tĂ©moignages sont-ils donc provoquĂ©s par les rebelles pour dĂ©considĂ©rer les troupes de sĂ©curisation ? C'est ce que l'enquĂȘte "diligentĂ©e" par le ministre Jean-Yves Le Drian aurait dĂ©jĂ  dĂ» Ă©tablir depuis plusieurs mois.

Les dĂ©clarations des quelques victimes identifiĂ©es laissent actuellement craindre que les victimes d'abus puissent toutefois ĂȘtre bien plus nombreuses. Le rapport confidentiel intitulĂ© "Abus sexuels sur enfants par les forces militaires internationales" dĂ©taille les actes commis par des soldats français dans un centre de dĂ©placĂ©s Ă  l'aĂ©roport de M'Poko, Ă  Bangui en Centrafrique, sur des enfants affamĂ©s qu'ils Ă©taient censĂ©s protĂ©ger. Ces enfants auraient Ă©tĂ© abusĂ©s sexuellement en Ă©change d'argent ou de nourriture. Quelques-unes des jeunes victimes, ĂągĂ©es de seulement 9 Ă  11 ans, auraient pu dĂ©crire les soldats impliquĂ©s dans ces viols.

Une enquĂȘte française en cours Ă  Bangui

The Guardian aurait obtenu ce rapport interne via Paula Donovan, militante amĂ©ricaine contre le sida et pour les droits des femmes et codirectrice de Aids-Free World, organisation internationale dĂ©diĂ©e aux porteurs du virus du sida. Elle rĂ©clame la crĂ©ation dune commission d'enquĂȘte indĂ©pendante au sein de l'ONU sur ces abus sexuels commis par des soldats de la paixIl est question d'exploitation sexuelle, y compris le viol et la sodomie sur des garçons, dont certains Ă©taient des orphelins. Un garçon de 11 ans aurait dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© abusĂ© quand il est allĂ© chercher de la nourriture. Un autre de neuf ans et un ami impliquent deux soldats français au camp de dĂ©placĂ©s. Pour Paula Donovan, "la triste vĂ©ritĂ© est que de tels abus sexuels ne sont pas rares. La rĂ©ponse instinctive de l'ONU face aux violences sexuelles - ignorance, dĂ©ni, dissimulation - doit ĂȘtre soumise Ă  une commission d'enquĂȘte indĂ©pendante avec accĂšs total et pleins pouvoirs".
D'ores et dĂ©jĂ , l'ambassadeur de SuĂšde aux Nations unies a mis en garde les dirigeants de l'ONU : "Il ne vaudrait mieux pas que le haut-commissaire aux Droits de l'homme force" Anders Kompass Ă  dĂ©missionner. A l'Ă©tĂ© 2014, le rapport sur ces abus sexuels a Ă©tĂ© transmis au Haut-Commissariat aux Droits de l'homme, Ă  GenĂšve. Comme rien ne se passait, Kompass a dĂ©cidĂ© de l'envoyer aux autoritĂ©s françaises, qui ont ainsi pu envoyer des enquĂȘteurs Ă  Bangui.

Le lanceur d'alerte gĂ©nevois devrait-il ĂȘtre suspendu pour avoir violĂ© les protocoles de l'ONU, ou plutĂŽt remerciĂ© ? Des sources au sein des Nations unies ont en effet confirmĂ© au Guardian qu'une enquĂȘte française est effectivement en cours, en coopĂ©ration avec l'ONU, Ă  Bangui sur ces accusations d'agressions sexuelles commises par des soldats français sous mandat de l'ONU. Le ministĂšre de la Justice a finalement confirmĂ© ce jour que, le 31 juillet 2014, le Parquet de Paris a ouvert une enquĂȘte prĂ©liminaire portant sur ces accusations aprĂšs avoir pris connaissance du rapport des Nations unies. 

Or, le mois dernier, Anders Kompass a Ă©tĂ© appelĂ© et accusĂ© de violation de protocoles des Nations Unies pour fuite sur les dĂ©tails d'un rapport confidentiel. Les e-mails de Kompass ont Ă©tĂ© saisis  et un haut responsable de l'ONU a dit de Kompass qu' "il est de son devoir de connaĂźtre et de se conformer" aux protocoles des Nations Unies sur des documents confidentiels.

Bea Edwards, du Government Accountability Project, une organisation caritative internationale qui soutient les dĂ©nonciateurs, a condamnĂ© l'ONU pour sa chasse aux sorciĂšres contre  le travailleur humanitaire suĂ©dois qui a agi pour mettre un terme aux abus sur enfants par ces Casques bleus en RĂ©publique centrafricaine"En dĂ©pit de la rhĂ©torique officielle, il y a trĂšs peu d'engagement Ă  la tĂȘte de l'organisation pour protĂ©ger les dĂ©nonciateurs et une forte tendance Ă  politiser toutes les questions, quel que soit le degrĂ© d'urgence," a affirmĂ© Edwards.

Mais le haut-fonctionnaire
 Kompass est par ailleurs accusĂ© d'ĂȘtre Ă  la solde du Maroc depuis des annĂ©es, selon des sources sahraouis. Des documents confidentiels prĂ©sentĂ©s sur le web par un hacker marocain  auraient dĂ©voilĂ©s les services rendus par le SuĂ©dois, notamment des notes envoyĂ©es par l'ex-ambassadeur du Maroc Ă  GenĂšve, Omar Hilale. 


INA et les frais de taxis d'AgnĂšs Saal: quand les euros ne sont pas rares pour tous

Taxis d'AgnĂšs Saal et budgets culturels : 
quand les euros ne sont pas rares pour tous

La PDG de l'INA, nommée en Conseil des ministres sur proposition de l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, est visée par une lettre anonyme dénonçant ses factures de taxis

AprĂšs Radio France et Mathieu Gallet, l'INA et AgnĂšs Saal, donc ! 
La semaine derniÚre, un corbeau a envoyé aux administrateurs de l'Institut National de l'Audiovisuel (INA), une entité de l'audiovisuel public, un rapport détaillé des factures de taxis d'AgnÚs Saal, la PDG de l'INA.

Ces informations "du corbeau" ont été envoyées par courrier anonyme aux administrateurs de l'INA, a confirmé Françoise Lamontagne, déléguée syndicale CGT, qui a reçu "le dossier dans sa boßte aux lettres perso". "Ca fait trÚs mauvais effet.
Les salariés sont en colÚre. C'est complÚtement contradictoire avec (le) discours" d'AgnÚs Saal en faveur d'une gestion rigoureuse de l'INA, a ajouté la représentante de la CGT.
MĂȘme indignation au syndicat FO de l'institution, installĂ©e Ă  Bry-sur-Marne (Val de Marne), qui estime que "la crĂ©dibilitĂ© de Madame Saal est trĂšs sĂ©vĂšrement entachĂ©e". FO avait demandĂ© Ă  l'Etat "des mesures pour qu’enfin les dĂ©penses des Ă©tablissements publics soient gĂ©rĂ©es dans la transparence et non dans l’opacitĂ© la plus totale".  AgnĂšs Saal n'avait pas souhaitĂ© communiquer. Une enquĂȘte interne pour identifier le corbeau a Ă©tĂ© ouverte Ă  l'INA.

Une fois informée des "frais de déplacement privés de la présidente", la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, "a immédiatement demandé le remboursement intégral, qui est en cours", a souligné le ministÚre par communiqué. Depuis l'onéreuse rénovation des boiseries "en palissandre de Rio" du bureau de Mathieu Gallet, PDG de Radio France, révélée par le Canard Enchaßné en pleine grÚve dans le groupe de service public, la gabegie des dirigeants de l'audiovisuel public est particuliÚrement indécente en temps de disette budgétaire

A. Saal a remplacĂ© Mathieu Gallet, Ă  la tĂȘte de l'INA en mai 2014. En dix mois de fonction, AgnĂšs Saal a totalisĂ© une facture de 40.915 euros auprĂšs de la compagnie de taxis G7 - proche du Parti socialiste - dont un peu plus de 7.000 euros d'abonnement et plus de 32.000 euros de dĂ©placements. Sans que l'association Anticor ne bronche. Sur le site de l'INA, sa biographie affirme que "par passion et conviction, AgnĂšs Saal choisit, dĂšs sa sortie de la promotion "SolidaritĂ©" de l’ENA en 1983, de servir l’intĂ©rĂȘt public"...

Ce courrier du corbeau prĂ©cise que ces factures "matĂ©rialisent une possibilitĂ© d'abus de biens sociaux". Il a Ă©tĂ© envoyĂ© la veille du conseil d'administration de l'INA qui s'est tenu le 23 avril. Celui-ci comprend une sĂ©natrice, un dĂ©putĂ©, des reprĂ©sentants des ministĂšre de la Culture (Emmanuelle Bensimon-Weiler) et de Bercy (Louis-Augustin Julien), un reprĂ©sentant de la Cour des comptes (Catherine DĂ©mier, directrice gĂ©nĂ©rale du Festival de Cannes et trĂ©soriĂšre du Conseil d'administration du thĂ©Ăątre de la Ville Ă  Paris), des reprĂ©sentants du personnel et des personnalitĂ©s qualifiĂ©es. 

AgnĂšs Saal s'en est expliquĂ©e devant son conseil d'administration le 23 avril. Dans un premier temps, elle a cru pouvoir s'en tirer en s'engageant Ă  rembourser les dĂ©placements privĂ©s. Elle assure avoir dĂ©jĂ  remboursĂ© une partie des dĂ©penses de taxis relevant de ses dĂ©placements personnels. "En tant que PDG de l'INA, j'ai une voiture de service avec chauffeur Ă  disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler 12 Ă  15 heures par jour ni les week-ends. J'ai Ă©galement un abonnement aux taxi G7, car je n'ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait dĂ©jĂ  existĂ© avant mon arrivĂ©e et je l'ai repris", explique la PDG de l'INA, impliquant ainsi Mathieu Gallet.

6.700 euros de taxi pour le fils de la PDG de l'INA

Elle a aussi reconnu une faute. Sur la facture de taxi, 6.700 euros sont directement imputables Ă  son fils Ă  qui elle a communiquĂ© son code de rĂ©servation. "C'est une maladresse, j'en reconnais la responsabilitĂ© et j'ai immĂ©diatement remboursĂ© ces frais." Reste Ă  dĂ©terminer par la PDG de l'INA  ce qui, dans les 7.800 euros de taxis facturĂ©s le week-end, relĂšve des dĂ©placements professionnels et de ce qui relĂšve des dĂ©placements privĂ©s. "Je suis en train de faire le dĂ©compte. Ce n'est pas Ă©vident de savoir si une course de taxi pour un Ă©vĂ©nement dans lequel je reprĂ©sente l'INA est professionnel ou personnel", argumente AgnĂšs Saal. "Mais j'estime que l'usage professionnel du taxi pendant les weekends reprĂ©sente environ un tiers ou un quart de la facture", estime-t-elle librement, puisque "c'est l'Etat qui paie", comme dirait l'autre... Elle s'est donc engagĂ©e, devant ses administrateurs, Ă  rembourser les deux tiers ou les trois quart restants.

La question des dépenses publiques par les présidents de l'audiovisuel public est trÚs sensible

Tous les frais engagĂ©s par les hauts-fonctionnaires de l'Etat devraient ĂȘtre contrĂŽlĂ©s rigoureusement mais l'affaire Mathieu Gallet - mĂȘme blanchi par une enquĂȘte de l'inspection gĂ©nĂ©rale des Finances (comme l'a Ă©tĂ© Thierry Lepaon par ses camarades syndicalistes de la CGT) - a dĂ©montrĂ© que la Cour des Comptes fait l'impasse sur de nombreux services de l'Etat.

Animée par une profonde antipathie pour Aurélie Philippetti qui l'a précédée à son poste Rue de Valois,
Fleur Pellerin, ministre de la Culture, exige maintenant une totale transparence et exemplarité des dirigeants d'établissements culturels. Elle a chargé l'inspection générale des affaires culturelles (IGCA) d'une mission pour mieux encadrer et contrÎler les dépenses de fonctionnement des dirigeants des entreprises publiques. "Nous demandons la régularisation des toutes les sommes dépensées sur le plan personnel", affirme la rue de Valois qui a également missionné le ContrÎle général économique et financier (CGEFi) afin de déterminer les suites à donner à cette affaire.
"La mission de l'IGCA devrait aboutir Ă  la dĂ©finition de conditions d'exercice similaires pour toutes les prĂ©sidences, et je m'en rĂ©jouis", applaudit AgnĂšs Saal qui a visiblement besoin d'un garde-fou. Cette derniĂšre tient Ă  prendre les devants. "En novembre 2014, avant mĂȘme toutes ces affaires, j'ai pris la dĂ©cision de rĂ©duire le budget 2015 de frais de fonctionnement de la prĂ©sidence de l'INA de 90.000 euros Ă  70.000 euros." Avec des compensations personnelles... 

Les rĂšglements de comptes arrivent en cascade, mais entre personnes. 
La PDG a en revanche mis fin aux diffĂ©rents contrats de conseil en image et en stratĂ©gie, dont celui de Denis Pingaud qui conseillait... Mathieu Gallet, pointĂ© pour son conseiller en communication (90.000 euros par an), des travaux dans son bureau (104.000 euros), et sa nouvelle voiture.
Elle assure aussi n'avoir pas refait ses bureaux Ă  son arrivĂ©e Ă  la tĂȘte de l'INA. "J'ai uniquement achetĂ© trois lampes chez IkĂ©a [sic].  Surtout, je passe tout mon temps Ă  Bry-sur-Marne, siĂšge de l'INA, et nous devrions mettre fin Ă  la location coĂ»teuse des bureaux Ă  Paris, rue de Patay," Ă  deux pas de la BibliothĂšque François Mitterrand. 

Quand AgnĂšs Saal, PDG de l'Ina, promettait de "mieux utiliser l'argent public"

 AgnĂšs Saal a prĂ©sentĂ© sa dĂ©mission le mardi 28 Ă  la demande de Fleur Pellerin. La ministre de la Culture lui reproche le montant de ses frais de dĂ©placement en taxi, estimĂ© Ă  plus de 40.000 euros.

Lors de son audition devant les dĂ©putĂ©s en novembre 2014 ou dans ses entretiens accordĂ©s aux media, AgnĂšs Saal mettait sans vergogne en avant les "efforts" budgĂ©taires Ă  mener, ainsi que les principes d'une gestion rigoureuse des deniers de l'État avec qui elle nĂ©gociait un contrat de financement de l'INA. Et d'assurer, non sans aplomb, qu'avec son Ă©quipe, "nous [devons] mieux utiliser l'argent public". La preuve en images dans cette vidĂ©o :
VOIR et ENTENDRE la pdg de l'INA s'engager Ă  "mieux utiliser l'argent public"...

AgnÚs Saal, la patronne de l'Ina, démissionne suite à sa méchante affaire de notes exorbitantes de taxi

La prĂ©sidente de l'INA a prĂ©sentĂ© sa dĂ©mission Ă  la demande de Fleur Pellerin, indique le ministĂšre de la Culture, mardi 28 avril. Cette dĂ©mission prend effet immĂ©diatement, a-t-on prĂ©cisĂ© de mĂȘme source, Ă  l'issue d'une rencontre rue de Valois entre la ministre et la PDG de l'Institut national de l'audiovisuel.
Selon Le Figaro, la patronne dĂ©chue de l'Institut national de l'audiovisuel (INA), a dĂ©pensĂ© en dix mois 40.915 euros de taxis auprĂšs de la compagnie G7

NommĂ©e en avril 2014 Ă  la tĂȘte de l'Institut national de l'audiovisuel, cette habituĂ©e des cabinets de plusieurs ministres socialistes de la Culture du gouvernement Lionel Jospin, Catherine Trautmann (comme conseillĂšre... budgĂ©taire, 1997-1998, Ă§a ne s'invente pas), puis directrice-adjointe du cabinet (1998-2000) et de Catherine Tasca (2000-2001) Ă  cette mĂȘme fonction, a fait un petit tour par l'INA, puis s'en est allĂ©e.

Dans ses prĂ©cĂ©dentes fonctions, Ă  la direction gĂ©nĂ©rale du Centre Pompidou, A. Saal (57 ans), nĂ©e Ă  Tunis en 1957 d’un pĂšre commerçant en textile du souk et d’une mĂšre issue d'une famille de banquiers et de financiers originaires d'Italie, tous deux juifs, assure qu'elle a prĂ©fĂ©rĂ© continuer d'habiter chez elle plutĂŽt que d'utiliser un appartement de fonction qui aurait pu ĂȘtre mis Ă  sa disposition.
DiplÎmée de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ENA, AgnÚs Saal a également été directrice administrative et... financiÚre du Centre national de la Cinématographie (CNC), de 1990 à 1997.

Le devoir d'exemplarité

"L'exemplaritĂ© des dirigeants doit ĂȘtre non seulement effective mais aussi Ă©vidente aux yeux de tous, sous peine de fragiliser la cohĂ©sion de l'entreprise", avait toutefois notĂ© l'IGF. AprĂšs la dĂ©nonciation de la prĂ©sidente de l'INA, Fleur Pellerin a elle aussi rappelĂ© "son attachement trĂšs ferme Ă  l'exemplaritĂ© des dirigeants des organismes publics placĂ©s sous sa tutelle". 

Des recrutements aussi nombreux qu'opaques
Denis Pingaud, le trĂšs cher conseiller en communication du PDG de Radio France, serait lui un proche de ce dernier, qui avait dĂ©jĂ  eu recours Ă  ses services lorsqu'il Ă©tait Ă  la tĂȘte de l'INA. Le communicant Ă©tait alors vice-prĂ©sident d'OpinionWay, une des nombreuses entreprises de conseil auxquelles Mathieu Gallet a fait appel durant sa prĂ©sidence. Au point que lorsque Denis Pingaud fonda sa propre sociĂ©tĂ© de conseil, l'ex-PDG de l'INA parvint Ă  lui obtenir un nouveau contrat. Au total, ce sont sept entreprises qui se sont partagĂ©es les faveurs de l'ex-patron en quatre ans de prĂ©sidence de l'INA. L'ensemble des contrats reprĂ©sentent plus d'un million d'euros, soit plus de 1% du budget annuel de l'INA, qui fonctionne en grande partie grĂące Ă  des financements publics. Une seule avait Ă©tĂ© embauchĂ©e Ă  la suite d'un appel d'offres. InterrogĂ©e, la porte-parole de Mathieu Gallet, qui occupait dĂ©jĂ  cette fonction lorsqu'il dirigeait l'INA, a dĂ©clarĂ© que tous les contrats ont Ă©tĂ© passĂ©s "selon les procĂ©dures en vigueur", en dĂ©mentant l'affirmation du Canard enchaĂźnĂ© selon lesquelles ces frais ont Ă©tĂ© signĂ©s sans mise en concurrence. Elle n'a pas commentĂ© les sommes avancĂ©es par Le Canard.

Les nouvelles révélations qui accablent AgnÚs Saal salissent la présidence de F. Hollande apÎtre de la transparence et de l'exemplarité
. Les salariĂ©s de Radio France sortent en effet frustrĂ©s d'une grĂšve illimitĂ©e historique de 28 jours contre... le plan d'Ă©conomies engagĂ© par le PDG, ainsi qu'un plan de dĂ©parts volontaires en prĂ©paration. 
La réaction du gouvernement est d'autant plus vive à l'encontre de la PDG socialiste que Hollande et Valls promettent de suivre les dépenses publiques à la loupe en période de crise et que la Cour des comptes envisage des réformes choc pour remettre le budget de Radio France sur les rails
Le PDG de Radio France Mathieu Gallet avait l'intention de porter plainte contre le Canard enchaĂźnĂ©, dĂ©nonçant des "allĂ©gations diffamatoires" aprĂšs la publication par l'hebdomadaire d'informations sur ses dĂ©penses lorsqu'il prĂ©sidait l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Maintenant qu'il a Ă©tĂ© blanchi par l'inspection gĂ©nĂ©rale des Finances, son dĂ©pĂŽt de plainte ne devrait plus tarder...

Christian Combaz confirme que la gabegie d'Etat ne frappe pas seulement l'audio-visuel public 

HabituĂ© des Instituts culturels français Ă  l'Ă©tranger, l'Ă©crivain confirme que les Ă©tablissements publics culturels français, notamment Ă  l'Ă©tranger, jettent l'argent par les fenĂȘtres sous les yeux de leurs invitĂ©s. Le cas pathĂ©tique de la directrice de l'INA n'a donc surpris aucun des artistes qui sillonnent le rĂ©seau culturel du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de Laurent Fabius pour prononcer une confĂ©rence ou prĂ©senter un film.
Ch. Combaz cite ainsi l'exemple d'"un agrégé de lettres payé 6.500 euros, adjoint au directeur d'un Institut culturel européen, qui, hébergé gratuitement dans un appartement consulaire à l'autre bout du pays, se fait signer par le consul des bons de nuitée remboursés 90 euros par son ambassade?" Et il en a le droit ! "Tout comme le personnel para-diplomatique a le droit de récupérer les véhicules de fonction aprÚs deux ou trois ans, à un prix d'autant plus bas que les mises en vente sont confidentielles, et qu'une fois le délai écoulé c'est la premiÚre offre qui l'emporte. 1.000 euros pour une voiture quasi-neuve, c'est assez tentant. Visiblement la tentation n'épargne pas grand-monde."

L'ex-patron pendant trois ans du Centre culturel français de Milan rapporte également "la commande par un fonctionnaire contractuel du Quai d'Orsay en charge d'un grand centre culturel européen de trois tonnes de meubles en plexiglas à un designer hors de prix dÚs son arrivée, l'achat d'une C5 neuve avec toutes les options, les heures supplémentaires du chauffeur parce qu'on n'a pas de permis, l'aller-retour d'Angleterre de deux ingénieurs pour réparer le systÚme Dolby du projecteur, la commande d'expositions à trente mille euros qui ne rapportent rien mais qui permettent de convier toute la ville à un vernissage tapageur, le tout pour "planter" finalement de trois cents mille euros (en trois ans) le budget de la maison dont on a la charge, avec la bénédiction de l'ambassadeur qui trouve la direction du Centre Culturel trÚs créative, trÚs tendance, trÚs originale."
Au diable l'avarice.

Défense: Hollande compte trouver 3,8 milliards d'euros supplémentaires pour préserver les effectifs

Hollande promet de financer sa politique d'ingérence en Afrique et au Proche-Orient

Les guerres de François-l'Africain ont un coĂ»t budgĂ©taire 

Le président socialiste promet un crédit de 3,8 milliards d'euros supplémentaires à la Défense d'ici... 2019, ainsi que l'affectation de 7.000 hommes exclusivement aux patrouilles militaires antiterroristes.
Face à la menace islamiste, les Français vont devoir alimenter le budget de la Défense à hauteur de 4 milliards d'euros supplémentaires de 2016 à... 2019. 7.000 militaires seront en outre affectés en permanence à la sécurité nationale, a également annoncé mercredi François Hollande.

Depuis les attentats punitifs islamistes  des 7, 8 et 9 janvier par des djihadistes français qui ont 17 morts, "la France fait face Ă  de lourdes menaces aussi bien Ă  l'intĂ©rieur qu'Ă  l'extĂ©rieur de notre territoire", a affirmĂ© le chef de guerre Ă  l'issue d'un Conseil de dĂ©fense rĂ©unissant les principaux responsables politiques et militaires.
En conséquence de quoi, l'opération Sentinelle de patrouilles militaires engagée depuis le début de l'année avec 10.000 hommes sera "pérennisée" avec "7.000 militaires" affectés à cette mission "de maniÚre durable", a ajouté François Hollande.

Un appoint au budget rogné pendant des années

Le budget actuel de la dĂ©fense est Ă  un niveau historiquement bas de 31,4 milliards (dont 10 % pour la dissuasion), soit 1,56 % du PIB, Ă  la suite d'une profonde rĂ©forme engagĂ©e par la droite sur 2009-2015 (54 000 postes supprimĂ©s), alors que la France dans l'Europe Ă©tait en paix avec le reste du monde. 
Or, la prĂ©cĂ©dente programmation n'avait dĂ©jĂ  pas Ă©tĂ© respectĂ©e. Le scĂ©nario "Z" revient Ă  "tuer le ministĂšre de la DĂ©fense", avait prĂ©venu Patricia Adam, prĂ©sidente de la Commission de la dĂ©fense de l'AssemblĂ©e nationale, en mars 2013. Il prĂ©voyait un budget Ă  28 milliards d'euros en 2015 et avait abouti Ă  50. 000 suppressions d'emplois au ministĂšre dĂšs 2015 (100.000 au total, soit plus d'un tiers, d'ici Ă  2020) et environ 30.000 emplois industriels. Le format des armĂ©es est divisĂ© par deux –nombre d'avions de chasse, de brigades terrestres. En bref, il manquait dĂ©jĂ  4 milliards et le retournement de Hollande ne fait donc que promettre un rattrapage d'arriĂ©rĂ©s, alors que l'Ă©cart entre les crĂ©dits et les commandes d'Ă©quipement s'Ă©lĂšve Ă  45 milliards. 
Le budget de la DĂ©fense, qui est en 2015 de 31,4 milliards d'euros, va bĂ©nĂ©ficier d'une remise Ă  niveau de "3,8 milliards (d'euros) supplĂ©mentaires" entre 2016 et 2019, a aussi indiquĂ© le prĂ©sident. Cette augmentation budgĂ©taire visera les dĂ©penses en personnels et en Ă©quipements dont l'armĂ©e française a besoin pour se moderniser et s'adapter aux nouveaux dĂ©fis posĂ©s par la menace terroriste. François Hollande a notamment Ă©voquĂ© la nĂ©cessitĂ© d'accorder plus de moyens Ă  la cyber-dĂ©fense et au renseignement, ne craignant pas de faire illusion en Ă©voquant diffĂ©rents objectifs pour un mĂȘme budget...

Tenant compte des décisions prises ce mercredi, l'"actualisation" de la Loi de programmation militaire 2014-2019, votée en 2013, fera l'objet d'un projet de loi soumis au gouvernement le 20 mai avant son examen et un vote au Parlement, a-t-il aussi indiqué.

Hollande fait machine arriÚre deux ans aprÚs l'annonce de réductions des effectifs

Inspecteur général François-l'Africain,
 envoyĂ© spĂ©cial de l'empereur Obama
Cette annonce aura pour effet d'annuler plus de la moitié des restrictions budgétaires et des réductions d'effectifs prévues par la Loi de programmation militaire.

- 18.500 postes menacés de suppression préservés
Ainsi, 18.500 postes seront préservés sur les 34.000 suppressions d'emplois prévues par la Loi de programmation militaire 2014-2019, a précisé la présidence. En début d'année, le président avait déjà annoncé le gel de 7.500 suppressions d'emplois prévues en 2015.
Le ministĂšre de la DĂ©fense va pouvoir en consĂ©quence faire passer le rĂ©servoir de forces terrestres pouvant ĂȘtre dĂ©ployĂ©es sur le terrain de 66.000 militaires aujourd'hui Ă  77.000. "Aujourd'hui, on est au-delĂ  du contrat opĂ©rationnel tant Ă  l'extĂ©rieur qu'Ă  l'intĂ©rieur et il faut qu'on reprenne de la marge", avoue le ministĂšre de la DĂ©fense. "On en est Ă  rogner les permissions, voire les phases de rĂ©-entraĂźnement avant de repartir en opĂ©rations".

En extĂ©rieur, 9.000 hommes sont actuellement mobilisĂ©s au Sahel, en Centrafrique et dans le Golfe. Depuis les attaques de janvier, 10.000 militaires protĂšgent en France des sites sensibles (opĂ©ration Sentinelle) pour un coĂ»t estimĂ© Ă  un million d'euros par jour. Et,  dans les casernes, les effectifs menacĂ©s d'Ă©puisement grognent.

François Hollande a enfin tirĂ© un trait sur la querelle entre les ministĂšres de la DĂ©fense et de l'Économie sur un trou budgĂ©taire de 2,2 milliards d'euros pour le budget de la DĂ©fense 2015. "Il a tranchĂ©", clame la presse Ă  la botte, tandis que dans sa dĂ©claration rĂ©pĂšte "j'ai dĂ©cidĂ©" ! Oui, mais, une fois de plus, un peu tard, quand les hommes et les matĂ©riels sont au bout du rouleau.

Hollande a encore changé de ligne politique

Ce budget misait sur des recettes exceptionnelles de 2,2 milliards d'euros liĂ©s Ă  la cession de frĂ©quences hertziennes de la TNT Ă  des opĂ©rateurs privĂ©s mais qui a pris du retard et ne devrait se faire qu'en fin d'annĂ©e. Cette option est abandonnĂ©e, a laissĂ© entendre François Hollande. "En 2015, les crĂ©dits du ministĂšre de la DĂ©fense de 31,4 milliards d'euros sont sanctuarisĂ©s et ce seront des crĂ©dits budgĂ©taires, sans aucun appel Ă  des ressources extĂ©rieures", a-t-il renoncĂ© mercredi.

La France avait bradé une partie de Safran pour financer son armée africaine
Le mardi 3 mars 2015, il y a moins de deux mois, l’Etat socialiste, qui cherchait dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  rĂ©duire sa dette, avait cĂ©dĂ© pour plus de 16 millions d'actions Safran. La mise sur le marchĂ© d'une partie de ses parts dans le groupe aĂ©ronautique et de dĂ©fense devait permettre de faire entrer 1 milliard d'euros dans ses caisses. De l'argent qui devait ĂȘtre rĂ©injectĂ© dans les forces armĂ©es. Pour les ministĂšres des Finances et de l'Economie, la vente d'une partie de ses actions Safran devait permettre de prĂ©server les intĂ©rĂȘts stratĂ©giques de l'Etat et de contribuer Ă  l'effort de dĂ©sendettement de la France.
Safran, dans laquelle l'Etat ne dĂ©tient plus que 18 % du groupe, ce sont, historiquement, les moteurs Snecma, une sociĂ©tĂ© nationale montĂ©e aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Alors qu'a donc fait Bercy  du milliard rĂ©cupĂ©rĂ© ? 

Le ministĂšre ne prĂ©cise pas Ă  quoi le gouvernement Valls l'a employĂ©, mais on sait que les militaires Ă©taient hostiles au projet de la DĂ©fense et du prĂ©sident François Hollande de crĂ©er les fameuses sociĂ©tĂ©s de projet qui devaient permettre de boucler le budget de la DĂ©fense. Il s’agit de sociĂ©tĂ©s de location d'armement montĂ©es par l'Etat grĂące Ă  la vente d'une partie de ses actifs, dont certainement ceux de Safran. Une vraie fausse bonne idĂ©e simple: l’Etat aurait vendu des Ă©quipements terminĂ©s ou en voie d'achĂšvement Ă  ces sociĂ©tĂ©s, par exemple des avions A400M neufs (avions de transport militaire polyvalents conçus par Airbus Military entrĂ© en service en 2013), rĂ©cupĂšre donc de l'argent, puis ces sociĂ©tĂ©s louent le matĂ©riel en question Ă  l'armĂ©e. Les militaires s'acquittent alors d'un droit d'usage. Or, cette formule de financement proposĂ©e par le ministĂšre de la DĂ©fense avait laissĂ© les militaires français stupĂ©faits, mĂȘme pour une rentrĂ©e estimĂ©e Ă  2,2 milliards d’euros qui n'aurait ni comblĂ© le manque au budget 2015, ni permis d'Ă©quiper les armĂ©es, ni Ă  faire face aux engagements internationaux.