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dimanche 12 avril 2015

Loi sur le renseignement: la France donne au monde l'image d'un Etat policier

Le New York Times dénonce un "Etat de surveillance" français

Le slogan du "respect des libertés" ne trompe personne

Actuellement débattu à l'Assemblée nationale, le projet de loi portant sur une vigilance accrue des contenus internet fait l'objet d'un édito implacable du grand quotidien américain.

Une volonté de contrôle qui pourrait vite dériver,  craint le quotidien américain."Warning !" Le New York Times tire la sonnette d'alarme et attire l'attention du monde sur la loi de renseignement voulu par le gouvernement français. Les mesures de surveillance renforcée du web qu'elle prévoit font suite aux attentats du 7 janvier 2015 avec l'objectif affiché de lutter contre le terrorisme et l'enrôlement djihadiste. 

Un texte flou: pas assez ciblé, il peut conduire à des dérapages...
L'édito du New York Times pointe les dangers qu'engendrerait cette loi sur le renseignement pour les libertés individuelles d'un pays aux mains d'un parti qui se présente comme garant du respect des droits de l'homme. Il faut dire que ce sujet est très sensible aux Etats-Unis, où l'habeas corpus est en tête des principes constitutionnels.
"Cette loi [...] est trop vague dans sa définition de qui est une cible légitime", explique le quotidien. Ce qui veut dire en clair que tout le monde peut être potentiellement frappé par ces mesures. D'où cet étonnant appel d'un journal étranger aux députés français: 
"Si le gouvernement français a pour devoir de protéger la nation du terrorisme (...), le Parlement a le devoir de protéger les droits démocratiques des citoyens de la surveillance du gouvernement indûment expansive et intrusive."

Les députés délèguent trop de pouvoirs à l'exécutif...

Le New York Times pointe le problème de l'influence excessive du Premier ministre. Le quotidien de centre gauche estime tout à fait "compréhensible que les Français soient nerveux après les attaques de Paris et de Tunis", mais il remet toutefois en cause la "concentration de pouvoirs extraordinaires" qu'attribuerait cette loi à l'exécutif. Il presse donc les députés français de "ne pas approuver le projet de loi à moins que les juges ne reçoivent un rôle d'autorité face à le surveillance du gouvernement".
 
Le quotidien américain souligne d'ailleurs que Valls a profité de l'émotion suscitée par la tuerie du musée du Bardo de Tunis pour annoncer, dès le lendemain, une loi de renforcement de dispositions déjà docilement votées en septembre.

Le Premier ministre, Manuel Valls a bien tenté de calmer les esprits opposés à cette loi en assurant qu'il ne s'agit pas là d'un Patriot Act à la française. Mais il n'a pas convaincu le Conseil national du numérique qui a récemment averti le gouvernement des dérives "similaires à celles de l'affaire Snowden" à laquelle cette loi pourrait conduire.

Et la majorité socialo-communiste met en péril la liberté de la presse

Le New York Times souligne enfin les menaces que ce texte fait peser sur la liberté de la presse. "Selon les termes de la loi, les journalistes risquent de déclencher la surveillance injustifiée du gouvernement tout simplement en faisant des recherches nécessaires à leurs enquêtes". 

Le journal américain rappelle aussi que l'organisme Reporters sans frontières avait déjà attiré l'attention sur le fait que cette loi compromet la protection du secret des sources. C'est donc le travail de fond des media qui pourraient être affecté. Et, par conséquent, l'information du public.

Le quotidien américain écrit noir sur blanc que protéger la nation de la violence terroriste ne doit pas se faire au détriment des "droits démocratiques".

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