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lundi 27 avril 2020

Le vote sur le déconfinement réussit à perturber les "godillots" de Macron

Les incertitudes, vire-voltes et coups de menton de Macron jettent un fort doute sur la capacité  de Jupiter à prendre les bonnes décisions

L'aile gauche de LREM réclame un vote décalé du plan de déconfinement 

LogoLe néo-député LREM Aurélien Taché est "favorable" à "un délai pour pouvoir regarder les mesures" proposées.
Ancien conseiller auprès des ministres des gouvernement de Hollande au Logement, Sylvia Pinel, puis Emmanuelle Cosse, avant de rejoindre En marche ! en 2016, quand le PS était assuré de sa défaite à la présidentielle, Aurélien Taché assure qu'il "comprend la demande" formulée par Damien Abad, le chef du groupe LR à l'Assemblée, qui souhaite un délai de 24 heures entre la présentation du plan de déconfinement et le vote des députés. 

Ancien plombier diplômé de l’université de Limoges en qualité de président de l'UNEF locale, Aurélien Taché y côtoya "la bande de Poitiers".
Tous sont des militants socialistes venu à Limoges pour recevoir leur diplôme de juriste 
- le Parisien Stéphane Séjourné, dont on ne sait rien des diplômes à Poitiers mais où, en 2006, il a bloqué la fac de droit contre le gouvernement, uni par un PACS à Gabriel Attal et conseiller politique du président de la République, mais qui s'est prononcé contre une utilisation sans garde-fou du traçage numérique pour lutter contre la pandémie de Covid-19,
- le local Sacha Houlié, 30 ans, vice-président de l’Assemblée nationale qui vient de publier une tribune contre le traçage numérique des Français, évoquant "une réponse dangereuse et condamnable",
- le Lorrain Pierre Person, nommé délégué général adjoint du parti par son patron, Stanislas Guerini, mais qui a présenté le déploiement du traçage numérique comme une ligne rouge à même de remettre en cause son appartenance à la majorité présidentielle
et le Niortais Guillaume Chiche, ex-UNEF, MJS et Mutuelle des Etudiants, ex-MNEF,  fils de patron de mutuelle (ex-Smacl Santé, puis Eovi MCD Mutuelle, groupe Aésio, qui assure la couverture santé des 230.000 salariés des établissements d’hospitalisation, ainsi que des... EHPAD), un apparatchik chargé de la prospective à LREM, mais qui a mis en garde contre le traçage numérique, évoquant le risque de fractionnement de nos droits ou d’une logique de restrictions de libertés ciblées et individualisées, 
et Taché n'envisagea plus de retourner à la plomberie.

Le patron des députés LR Damien Abad a demandé "un délai de 24 heures"
 
LR demande le temps de la réflexion entre le moment où le premier ministre présentera aux députés le plan de déconfinement, le mardi 28 avril, et le moment où il sera soumis au vote des députés.
Sur le fond, il souhaite "un déconfinement territorialisé qui fait confiance aux acteurs locaux et surtout un déconfinement sous protection, c'est-à-dire la protection par les masques et les tests pour les Français".

"Je comprends cette demande", a affirmé Aurélien Taché, le néo-député LREM du Val-d'Oise. "Je suis très favorable à ce qu'on puisse avoir un débat et un vote différencié sur le traçage numérique
Avoir un délai, pour pouvoir regarder les mesures du plan de déconfinement dans son ensemble et se prononcer sur ces mesures me semble de bon aloi." Aurélien Taché estime que "sur des décisions aussi importantes", les députés doivent pouvoir se prononcer "avec le maximum de garanties"

Le débat sur question du traçage numérique occulte l'ensemble.

La demande de Damien Abad sera examinée lundi 27 avril lors d'une conférence exceptionnelle des présidents des groupes à l'Assemblée nationale. Pour Aurélien Taché, si le gouvernement "trouvait cette demande légitime", décaler le vote lui "semble envisageable"
Le député du Val-d'Oise rappelle qu'avec plusieurs collègues de la majorité, ils ont pareillement "demandé qu'un délai puisse se tenir entre la déclaration du Premier ministre mardi et le vote. Beaucoup souhaitent que sur la question du traçage numérique, nous ayons un vote et un débat dédié".

Un vote séparé entre le traçage numérique et le plan de déconfinement "était prévu au départ", rappelle Aurélien Taché. "C'est extrêmement important" d'y revenir, selon lui. "Nous nous engageons sur une voie nouvelle avec ce traçage numérique. Moi je suis très réservé sur ce principe." Le député de la majorité aurait préféré "sur les sujets d'éthique et du numérique, prendre le temps du débat". 

Taché souligne que le projet Macron pose "beaucoup de questions". 
"En matière de souveraineté numérique, est-ce que nous devons trouver des alternatives aux Gafam, en investissant par exemple de l'argent public dans les logiciels libres ?" 
Cela pose également des questions "en matière de propriété des données personnelles. Ces Gafam maîtrisent nos données personnelles. Est-ce que c'est normal", s'interroge le député LREM. "J'aurais préféré que nous puissions avoir un débat de ce type-là. 
Maintenant, c'est vrai que la crise est là, que le Covid est là, que le confinement est là. Le gouvernement étudie toutes les options, soit. Mais sur un sujet aussi important, un débat parlementaire et un vote sont indispensables. Le Parlement est le gardien des libertés fondamentales. On doit pouvoir se prononcer sur un sujet comme celui-ci."

Retour à l'école : aux élus de "trancher"

Interrogé sur le fait qu'en optant finalement pour le 11 mai, Macron passe outre l'avis de ses "sociétés savantes" : son propre "Conseil scientifique" a en effet préconisé la fermeture des écoles jusqu'en septembre. S'engouffrant dans la brèche, Aurélien Taché estime que c'est carrément "le rôle de la démocratie et des élus de trancher après avoir pris connaissance des avis scientifiques"
Il faut, selon lui, "éclairer les décisions" des politiques par "des avis scientifiques rendus par les experts". Mais les élus doivent "décider en fonction d'autres considérations". A définir... 

"Le confinement devient extrêmement difficile sur le plan social, pour de nombreux Français, qu'il creuse des inégalités et que nous devons être capables de redémarrer l'activité sociale pour y faire face," insiste l'ex-plombier socialiste du Val-d'Oise, qui pense notamment que les "décrocheurs" doivent être rattrapés par la manche et contraints les premiers de revenir à l'école... "Nous avons aussi toutes ces contraintes sociales et démocratiques", insiste Aurélien Taché.

Les députés LREM ne savent plus sur quel pied danser

Les vire-voltes de Macron embarrassent bon nombre d'élus de la majorité présidentielle. 
Outre le tracage, arbre qui cache la forêt, l’accélération soudaine des horloges interpelle sur sa tactique de déconfinement

A cela s'ajoute les fausses raisons dénoncées comme autant de mensonges. Samedi soir, la nouvelle est tombée d'en-haut sur les députés LREM qui ont appris que "le gouvernement a décidé d'avancer la présentation de la stratégie nationale de déconfinement, afin de répondre aux aspirations pressantes de nos concitoyens", comme le leur a écrit leur chef de file, Gilles Le Gendre. Or, ces mêmes Français - qui sont habituellement méprisés parce qu'"ils n'ont pas compris" (la "pensée complexe" de Jupiter) ou ne savent pas comment placer un masque, aux dires d'une autre lumière, Sibeth Ndiaye - auraient cette fois été entendus, écoutés et leurs avis pris en compte !

Autre carabistouille de Le Gendre : contrairement à ce qui avait été annoncé, le débat parlementaire suivi d'un vote sur l'application StopCovid sera finalement "élargi" à l'ensemble de la stratégie de déconfinement. 
De quoi se plaint-on ?

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