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jeudi 16 avril 2020

Le mystère des vraies motivations du "déconfinement progressif"

Les raisons floues de la réouverture des écoles interpellent

"Le premier critère est d’abord social", a susurré le ministre de l’Education nationale

DÉCONFINEMENT PROGRESSIF ! - Blagues et les meilleures images drôles!
La Science a parlé...
(à moins que ce ne soit l'Economie !)
Les élèves en difficulté et les décrocheurs pourraient reprendre en premier,  a laissé entendre Blanquer, sans crainte de stigmatisation des cancres.

Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé la prolongation du confinement jusqu’au 11 mai et évoqué un déconfinement progressif après cette date, avec notamment la réouverture des écoles et la reprise de certaines activités économiques. Un lien qui n'a pas manqué de sauter aux yeux des moins éveillés...
En évoquant la possibilité pour le plus grand nombre "de retourner travailler, redémarrer notre industrie, nos commerces et nos services", sans donner plus de détails, il n'a échappé à personne que l'intérêt des enfants n'est pas sa priorité: à la préservation de leur santé, l'ex-banquier a préféré la reprise de l'économie. Des enjeux qui soulèvent de nombreuses questions, dont celle des enfants, porteurs asymptomatiques du virus et potentiels dangers pour la communauté éducative mais aussi pour la cellule familiale dans le cas où ils rapporteraient le CoVid 19 à la maison.

"Le président de la République a demandé au gouvernement de préparer un plan complet de sortie, un plan d’ensemble, j’aurai l’occasion de le présenter quand il sera prêt, largement avant la date du 11 mai, a déclaré le premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Mais il doit être travaillé en consultation avec beaucoup d’acteurs pour être véritablement à la hauteur des enjeux." C'est-à-dire que Macron a pris cette décision avant consultation des parties.
Et de détailler : "Il appartient au gouvernement de mettre en place les instruments, les méthodes, la doctrine d’emploi, la coordination nécessaire, pour faire en sorte que ces objectifs rappelés par le président de la République soient atteints ; c’est ce à quoi nous nous employons."

Le chef du gouvernement a assuré que "vers le 11 mai, nous aurons su diminuer le nombre de malades en réanimation, nous aurons su permettre à l’hôpital de reprendre une forme de capacités face au stress inouï, face à l’intensité de la première vague à laquelle il a dû faire face".

La réouverture des écoles n'est pas un choix éducatif

C'est un choix "social" critiquable et critiqué.
Officiellement inspirée par la volonté de lutter contre le creusement des inégalités dû au confinement, la décision de rouvrir progressivement les écoles à partir du 11 mai est prise pour des raisons inavouables.

Cela pourrait se traduire "peut-être par une forme adaptée", dans un fonctionnement "différent" de la normale, selon l'énigmatique E. Philippe qui navigue à vue. L'Edouard prévient d'ailleurs qu’il ne veut "sur ce point rien annoncer de définitif". "Il y a un impératif [de retour à l’école] qui est réel; il ne peut pas se faire au prix de la santé, bien entendu," se défend-il. En clair, l'exécutif est conscient des risques. "Il doit être conjugué avec la nécessité de préserver la santé de nos concitoyens, de garantir le respect de règles sanitaires ", a-t-il dit, brandissant sa volonté d'éviter que les inégalités sociales ne se creusent. Le cadet de ses soucis, en fait, la réouverture "progressive" des établissements scolaires inquiète les enseignants, car la préoccupation de Macron est d'ordre économique.

Cette réouverture ne se fera "pas du jour au lendemain", avait également insisté le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, dans la matinée  sur France 2. "Le premier critère est d’abord social", a-t-il répété en écho à l'Edouard, laissant entendre que les élèves les plus en difficulté pourraient reprendre en premier. "Il faut sauver les élèves qui pourraient partir à la dérive du fait du confinement. C’est les publics les plus fragiles que j’ai d’abord en tête pour assurer ce service public." S'il parvient à leur mettre la main au collet, leurs parents opératrices ou maçons pourront relancer la machine économique.

Les faux-semblants ne supportent pas d'avancer en gros sabots
Au cours des dernières semaines, Blanquer avait en effet commencé à préparer les esprits. Depuis, la presse nous serine avec la crainte que la fermeture des écoles depuis le 16 mars creuse les inégalités scolaires et accentuant le décrochage de certains jeunes, notamment des filières professionnelles. Logiquement, les premiers a bénéficier de la sollicitude du gouvernement devraient donc être les lycées professionnels... Sur tous les tons, la presse institutionnelle cite les propos du ministre : "les dégâts sociaux et humains" du confinement "peuvent être très importants", a reconnu le ministre mardi: "importants, mot creux, en dit long à lui seul sur la conviction du pouvoir.
Pour préparer la reprise, qui passera "forcément par de très grands aménagements", Jean-Michel Blanquer a annoncé des consultations de deux semaines avec les organisations syndicales, lycéennes, ou fédérations de parents.

Plus vite les enfants seront de retour dans les écoles, plus vite l'économie repartira

Bien qu’encore exclu du déconfinement, le secteur du tourisme, se prépare à une reprise d’activité pour cet été, annonce "en même temps" le gouvernement. Durement frappé par la crise sanitaire, il est déjà bénéficiaire d’un plan de soutien, car son déconfinement nécessitera une adaptation, notamment au plan sanitaire.
"Il est compliqué à ce stade de donner un horizon matérialisé par une date précise" ou "d’apporter des réponses précises et arbitrées" sur la reprise d’activité du secteur touristique, a déclaré mardi à la presse lors d’une conférence téléphonique le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne qui, comme les autres membres du gouvernement, parle pour ne rien dire.

Il est clair en revanche que "chaque jour de confinement aggrave les finances publiques".
Du côté du ministère de l’Economie, Bruno Le Maire a toutefois réussi à estimer  à 8 % le recul du produit intérieur brut français en 2020. "Nous aurons une prévision de croissance qui sera fixée à – 8 % pour le projet de loi finance rectificative", qui sera présenté mercredi en conseil des ministres, a-t-il déclaré sur RMC-BFM-TV.

En conséquence, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a fait savoir, quant à lui,  que le déficit public se creuserait plus que prévu, à environ 9 % du PIB, tandis que la dette augmentera à 115 % du PIB. Mais en septembre, il sera, lui, de retour à Tourcoing.

Il y a moins d’une semaine, les deux ministres n'étaient pas mécontents de faire supporter par le virus l'entière responsabilité de prévisions historiquement mauvaises pour l’économie française cette année. Ils prévoyaient une "contraction" (!) du PIB de 6 %, un déficit public de 7,6 % et une dette de 112 %.

Ces mauvaises prévisions avaient déjà poussé le gouvernement à doubler son plan d’urgence, à 100 milliards d’euros, pour soutenir les entreprises et les salariés. Ce plan est désormais encore relevé, avec notamment une augmentation du budget consacré au chômage partiel, estimé à 24 milliards d’euros contre 20 milliards précédemment.
Le fonds de solidarité destiné aux très petites entreprises et aux indépendants est, lui, doté d’un milliard d’euros supplémentaire, soit 7 milliards au total.

Au-delà du maintien des 1.500 euros pour les entreprises ayant une chute de plus de 50 % de leur chiffre d’affaires, le "deuxième étage" du dispositif "va être porté de 2.000 à 5.000 euros" pour les entreprises menacées de faillite, a déclaré Bruno Le Maire. "On n’est pas arrivé à la fin de cette crise du Covid-19. Les chiffres que je vous donne et que donne le ministre de l’économie, sont indicatifs", a toutefois précisé Gérard Darmanin. Quand Bercy et les assureurs travaillent à un régime d’assurance pandémie, le retour des décrocheurs à l'école est clairement le cadet de leurs soucis.

L’horizon du 11 mai pour entamer un déconfinement progressif est une date à "conquérir", a de son côté déclaré le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, sur France Inter, rappelant aux Français la "discipline" qui doit prévaloir dans le respect du confinement.
"Le 11 mai est une date d’objectif. Ce qu’a annoncé le président de la République hier, ce n’est pas le déconfinement le 11 mai, c’est le confinement jusqu’au 11 mai." La profondeur de cette brève de comptoir nuancée peut échapper au plus grand nombre mais, en cas de difficulté persistante, on peut faire appel au décryptage de la pensée castanerienne par Sibeth Ndiaye...

Le ministre des tireurs de LBD 40 met les Français en joue

"Il est nécessaire de ne pas se projeter en disant le 12 mai, c’est le mois de mai et nous faisons ce qu’il nous plaît, eh bien non, il faudra continuer à se battre", a poursuivi le noctambule.

Depuis leur mise en place à la mi-mars, 11,8 millions de contrôles ont été réalisés par les forces de l’ordre et 704.000 infractions ont été constatées, partout en France s'est félicité C. Castaner qui a même prétendu que "peu" d’abus générés par ces contrôles lui avaient été signalés. Clairement, tous les excès ne lui remontent pas...

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, s’est dit confiant mardi matin concernant "la multiplication des pains points de dépistage" à partir du 11 mai. Mais seules y auront accès les personnes présentant les symptômes du Covid-19. Interrogé sur RTL, le sauveur de la Santé a souhaité "qu’on innove, qu’on mobilise toutes les bonnes volontés, toutes les forces vives de la nation", qu’il y ait des tests " dans les hôpitaux, les laboratoires - quel que ce soit leur statut", y compris ceux consacrés "à la recherche". A chaque fois que des kits de dépistage seront disponibles. 
Véran a dit aussi vouloir "s’appuyer sur les collectivités", lesquelles ne l'ont d'ailleurs pas attendu pour prendre les devants. Nombre d'entre elles ont dégagé des millions pour l'achat de masques et de tests. Elles ont décidé de "mettre en place des équipes mobiles, des "drive tests", procéder à partir des pharmacies, d’officines volontaires".

Le ministre continue de se projeter dans l'avenir: "On  - c'est qui : Macron ou les collectivités ? - a fait à peu près aujourd’hui 150.000 tests et au-delà par semaine; nous sommes en train d’aller vers les 200.000 tests par semaine" [à quelle échéance?], avec "l’objectif d’être capable de tester" actuellement "dans les Ehpad, les publics les plus fragiles, les malades hospitalisés, les soignants", a-t-il promis.

Quant à l’isolement des personnes testées positives au Covid19, Olivier Véran a déclaré que "toutes les possibilités [sont] à l’étude », notamment une éventuelle réquisition d’hôtels. Une éventualité est une piste mais non une réalité..

Les décisions de Macron étaient attendues lundi soir par 36,7 millions de téléspectateurs sur les onze chaînes qui la diffusaient, selon des données de Médiamétrie publiées mardi matin. 
L'angoisse des Français va donc grandissante : le 16 mars, 35,4 millions de spectateurs avaient espéré des mesures concrètes et précises lors de la précédente allocution et non des yeux de merlan frit, des intonations de prêtre en chair, des petits poings serrés. Le confinement aidant, l'inquiétude a conduit la quasi-totalité (94,4 %) des Français à se rassembler devant leur téléviseur entre 20h02 et 20h27. La presse n'a pas hésité à assurer que les Français voulaient entendre la parole du petit père de la patrie, de même que l'Elysée avait twitté que les soignants du CHU-Bicêtre avaient applaudi Macron, quand la vérité veut qu'ils se soient applaudis entre eux. 

Les décrypteurs de cette presse dévote n'ont pas capté que l'audience des allocutions présidentielles est inversement proportionnelle au niveau de confiance et de sérénité des Français. 
Le précédent "record d’audience" pour une déclaration officielle remonte à la fin de 2018 : 23 millions de téléspectateurs pour une allocution du président en pleine crise des "Gilets jaunes".

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