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samedi 11 avril 2020

Epidémie de coronavirus: drones de police, oui, mais traçage, non?

Les libertés individuelles vont-elles faire des morts ? 

Les ayatollahs de la LDH valent-ils plus cher que les membres du "comité scientifique" de Macron

Voici comment fonctionnera StopCovid l’application de traçage numérique du gouvernement
La "distanciation sociale" numérique en question
A Rennes, la police déploie un drone pour veiller au confinement contre le Coronavirus.
Si la majorité des habitants respectent le confinement, les autres tentent d’y échapper, menaçant la vie de cette majorité de citoyens. Alors, un drone piloté par la police scrute la zone des  prairies Saint-Martin, par exemple, et repère les récalcitrants. Des patrouilles de policiers se charge du reste. Et Ouest France du 26 mars titre : "A Rennes, la police déploie [sic] un drone [et un seul] pour veiller au confinement": si, clairement, la presse a perdu le sens des mots, elle conserve sa fonction de relais du gouvernement. Et "on voit bien" que son seul et unique souci est la prévention : "La, "derrière le bosquet d’arbres, il y a deux personnes assises dans l’herbe. Deux personnes qui pensaient pouvoir profiter allègrement du soleil, à l’écart des sentiers piétonniers d’où ils pourraient être aperçus. Mais c’était sans compter sur un drone surveillant les lieux et piloté par un policier. Ce dernier informe, par radio, ses collègues patrouillant dans les prairies à vélo de la position des contrevenants au confinement. Quelques minutes plus tard, ils sont trouvés. La pause soleil va leur coûter cher." Bienveillance des recouvreurs de fonds... 
Mis à disposition par la police judiciaire du ministère de l'Intérieur, ce drone, dont l'utilisation était "justifiée" par le maintien de l'ordre dans les mobilisations de rue, désormais, "nous permet de surveiller plus facilement une zone étendue, avec des arbres et des futaies épaisses qui nous rendent difficile le contrôle de cet espace, explique la commissaire Nathalie Freche du commissariat de Rennes. Il est nécessaire de rappeler régulièrement les règles du confinement [un rappel payant]. Les sorties physiques sont limitées à une heure et elles ne doivent pas être à plus d’un kilomètre du domicile. Il en est de même pour la sortie des animaux de compagnie." 

Restrictions de la liberté individuelle d'aller et venir.
Quinze jours plus tard, les consignes gouvernementales ont changé. Ainsi, à compter du 8 avril 2020, les sorties pour des activités sportives ne sont plus autorisées entre 10h et 19h sur l’ensemble du territoire du Val-de-Marne.
A la même date, un communiqué commun de la mairie de Paris et du préfet de police a annoncé l’interdiction de "toute activité sportive individuelle" dans le même créneau. Elle devient la première ville à renforcer les mesures du confinement après l’appel du gouvernement, la veille, à ne pas relâcher les efforts pour lutter contre la contamination au Covid-19. Bizarrement, Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, a précisé sur Twitter (un réseau social pourri mais utile !) que les "promeneurs" ne sont pas concernés... 

Ce type d’opération de surveillance sera renouvelé très régulièrement, sans que la LDH ne dresse l'oreille.
Volant à une centaine de mètres de hauteur, le drone est furtif : il est quasiment inaudible et invisible dans le ciel. Quant à son opérateur, il dispose d’images vidéo de très bonne qualité, grâce à sa caméra embarquée haute résolution. L'engin peut aussi se rendre dans des endroits difficilement accessibles, insiste la commissaire. Au motif du risque de contamination des écureuils ?

La LDH laisse se développer la surveillance aérienne depuis un an 
Depuis la mi-juin 2019, le Conseil Départemental de Charente-Maritime présidé par Dominique Bussereau a reçu sa commande de drones - quatre pour les services de sécurité intérieure, deux pour les pompiers, un pour la gendarmerie et un pour la police et les pompiers, les gendarmes et les policiers disposent de trois télé-pilotes - pour huit drones - formés par la gendarmerie aux contrôles de la circulation routière, des incendies ou des manifestations.
A 120 mètres de haut un drone est quasiment invisible : on ne l'entend pas, et on ne le voit pas. Surtout s'il est blanc, comme le drone pourtant massif utilisé par la gendarmerie de Charente-Maritime : "l'avantage de ce drone là, c'est qu'il devient invisible quand il y a du soleil" : "on voit bien" que l'objectif est "clairement" la prévention et le sécurité... Nullement de prendre en défaut et de verbaliser ! quoi rasséréner la Ligue des Droits de l'Homme ?

Macron est-il capable d'un traçage bienveillant des citoyens ?

Un projet d'application de traçage des relations sociales des Français a filtré
Actuellement en phase de mise au point, une application appelée StopCovid vise à retracer l'historique des déplacements de ses utilisateurs. 
Mercredi, dans un entretien avec Le Mondele ministre de la Santé Olivier Véran et le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O. ont révélé les grandes lignes du fonctionnement  de l'application pour téléphones portables dans le but avoué de  prévenir les usagers volontaires s'ils ont côtoyé une personne testée positive au coronavirus. Fonctionnant par Bluetooth, dont la portée n'est que de quelques mètres, StopCovid constituerait une menace, mais limitée à la fois dans le temps et à la lutte contre le virus tueur : une sorte de bracelet électronique, certes à courte distance mais, "en même temps", une placement en semi-liberté.  
"Si ça peut marcher, si cela se fait sur la base du volontariat, s'il ne s'agit pas d'une surveillance généralisée, s'il y a un contrôle de la CNIL et du Parlement, alors on sort du fantasme d'une application liberticide et on utilise cet outil, un outil parmi d'autres, avec les mesures barrières bien évidemment, mais avec énormément de garanties", s'est avancé l'ancien locataire de Matignon.

Le socialiste Manuel Valls défend l'utilisation d'une application de 'tracking'
L'ancien premier ministre  franco-espagnol de Hollande ne défend pas la langue française, mais nous parlerons, quant à nous, de 'traçage'. Rangé derrière le gouvernement, ce socialiste estime que, par le biais d'une application, l'utilisation du traçage numérique pourrait faciliter la sortie du confinement de la population, alors que le projet gouvernemental de suivi numérique des citoyens divise jusqu'au sein de la majorité.
 
Il fallait sortir "du fantasme d'une application liberticide"a estimé l'ex-ministre de l'Intérieur, ce jeudi 9 avril sur l'antenne d'Europe 1. Et de faire valoir que "l'objectif du traçage numérique de la population à l'issue du confinement est de sauver des vies""Si ça peut marcher, si cela se fait sur la base du volontariat, s'il ne s'agit pas d'une surveillance généralisée, s'il y a un contrôle de la CNIL et du Parlement, alors on sort du fantasme d'une application liberticide et on utilise cet outil, un outil parmi d'autres, avec les mesures barrières bien évidemment, mais avec énormément de garanties", s'est avancé l'ancien locataire de Matignon.

Un contrôle librement consenti est-il envisageable ?
L'une des principales limites opposées à ce dispositif est qu'il nécessite un taux important de pénétration de la population pour produire des résultats contre la pandémie. "Il faut parler vrai, obtenir le consentement des populations, leur confiance, susciter l'adhésion", a listé Manuel valls, rappelant que "le débat a lieu aussi en Espagne", où le gouvernement "est sur le papier, l'un des plus à gauche en Europe".

Le 'traçage' (tracking) des données de smartphones est utilisé dans de plus en plus de pays pour maîtriser l'épidémie de Covid-19. Faut-il, là encore, attendre que l'efficacité de ces solutions soit établie: le Parlement va-t-il fixer un "protocole", comme en fixent les mandarins de la Santé qui bloquent l''extension du recours au traitement du professeur Raoult, alors que s'allonge la liste des morts du coronavirus ? Singapour, dont l'application basée sur les contacts Bluetooth TraceTogether a fortement influencé l'approche française, vient de compléter son dispositif de traçage par le confinement d'une partie de la population car le nombre de contaminations est reparti à la hausse, faute de participants au 'traçage".

La Ligue des droits de l'Homme choisit-elle les idées contre la vie ?

En France, la presse évoque les repoussoirs de Corée du Sud ou de Chine qui obligent depuis le début de la crise leurs habitants à se géolocaliser sur leur téléphone portable pour empêcher la propagation du coronavirus. Bien qu'il ne soit pourtant 
pas question de "géolocalisation" par 3G ou 4G, précises au mètre près, mais bien de Bluetooth, de rayon d'action très limité, l'idéologie dominante veut que les Français privilégieraient les idées contre la vie et qu'ils préfèrent la mort à'une atteinte à leurs libertés individuelles. Or, le Premier ministre envisage néanmoins que des volontaires pourraient y avoir recours.

Mais l'Edouard dit tout et son contraire
Mercredi soir, devant la commission d'information de l'Assemblée nationale, le premier ministre Edouard Philippe a affirmé qu'une telle mesure ne s'appliquerait pas en France, tout simplement parce que... "ces dispositifs ne seraient pas légalement permis".
"En même temps", Edouard Philippe affirme que la question d'un recours à des méthodes de "tracking" est "encore ouverte : on pourrait peut être, et je dis bien peut être, insiste Edouard Philippe, sur le fondement d'un engagement volontaire, utiliser ces méthodes pour mieux tracer la circulation du virus" en France. 

La ligne rouge est le consentement des personnes. D'ailleurs, l'exécutif travaille sur la question. Le 24 mars, Macron a chargé un comité de chercheurs [un de plus !] de se pencher sur le sujet. Depuis la mi-mars, un consortium de chercheurs européens, dont des Français, travaillent à la création d'une application de tracking respectueuse des normes européennes en matière de protection des données, puisque les applications utilisées en Asie ne sont pas transposables telles quelles chez nous.

Le 'traçage' vertueux à l'européenne, comment ça marche ? 
Cette "corona-app" européenne fonctionnerait de manière assez simple pour l'utilisateur. Vous téléchargez l'application sur votre téléphone et vous aurez ensuite 2 choix possibles sur votre écran : appuyer sur "je me protège", ou "j'ai le coronavirus". 
Si vous indiquez être malade, l'application va utiliser la géolocalisation de votre téléphone pour retracer tous vos déplacements des 14 derniers jours. Si vous pensez être sain, l'algorithme de l'application va utiliser les données des malades pour les croiser avec vos déplacements des 14 derniers jours. Si des données coïncident et que vous avez été exposé à un risque, l'application vous le dira. Selon les presses belge et suisse, l'application devrait être finalisée d'ici le 13 avril.  Dans deux jours.
En France, le traçage pourrait aussi aider à enrayer l'épidémie et à préparer le déconfinement. 


Restent les ayatollahs droitsdelhommistes...

Les associations de défense des libertés craignent l'ouverture d'une brèche dans leur fonds de commerce. Maître Arié Alimi, de la Ligue des Droits de l'Homme s'interroge sur France Info : "Ces dérogations, ces mesures exceptionnelles, vont-elles durer après la crise sanitaire?"

Sur France Info toujours, en croyant être transparent, le défenseur des droits nommé par François Hollande en juillet 2014, Jacques Toubon, 79 ans, reste dans le flou :
Il faut voir d'un côté ce que sont les exigences des libertés et de l'autre côté quel est le bénéfice de cette mesure de géolocalisation pour l'épidémie.
On en est là, c'est-à-dire nulle part.

 

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