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mercredi 15 avril 2020

Une septuagénaire verbalisée devant un Ehpad où elle venait soutenir son mari reclus

Si les juges peuvent interpréter les textes, faut-il aussi autoriser les policiers ?

Verbalisée pour violation de "cordon sanitaire" devant un Ehpad

Une résidente de l'Ehpad Les Flaxinelles à Bergheim, assise devant sa fenêtre, le 14 avril 2020

Venue passer un petit coucou 
par la fenêtre fermée à son mari résident nonagénaire, l'épouse septuagénaire a été verbalisée pour violation de "cordon sanitaire" devant un Ehpad du Tarn où elle  selon la fille de ce couple, qui s'inquiète des conséquences de cet interdit pour la santé de son père. 

Deux gendarmes sont intervenus jeudi dernier, alors qu'Hedwig, 79 ans, stationnait devant la fenêtre fermée de la chambre de son époux, 93 ans, résident confiné dans l'Ehpad de Graulhet, rapporte Mme Boghossian. On l'a compris, Graulhet n'est pas en Seine-Saint-Denis où la tolérance zéro n'existe pas : sa population n'a pas la même aptitude à vivre sous ce climat, ni dans le respect de nos us et coutumes, ni dans celui de nos lois.  

https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMDA0OGZkOWM3ZWU2Y2IwYTkzNGIzY2IwMjhiZmIxZTE5YmQ?width=940&height=528&focuspoint=47%2C48&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=1a24a9531d6291db6e13d6c52994b06840f6d834aac621dddb296c91acaa02d6Munie d'une ardoise, la senior avait écrit quelques mots tendres pour son mari. "Elle le faisait tous les jours, quelques minutes, depuis le début du confinement des Ehpad, pour aider mon père à ne pas se laisser glisser dans son monde, à ne pas se sentir abandonné", a dû expliquer Mme Boghossian.

Une poignée de proches d'autres résidents faisaient de même, profitant de ce que l'Ehpad soit entouré d'une pelouse non délimitée donnant accès aux fenêtres, a-t-elle indiqué. 

La préfecture du Tarn a confirmé le bien-fondé de cette verbalisation auprès de la fille de ce couple, Mariani Boghossian, dans un premier temps et par courriel.
"Même si la visite en extérieur de votre mère peut être considérée comme une assistance à personne vulnérable, un cordon sanitaire autour des Ehpad doit être absolument respecté. De ce fait, votre mère était bien en infraction", affirme la préfecture.
La préfecture a toutefois reçu l'ordre de se montrer intelligente.
Mardi, après cinq jours de réflexion, la gendarmerie allait "rentrer en contact avec la famille pour éteindre la procédure" dans cette affaire "où il y a peut-être eu un peu d'excès" de zèle des hommes de Castaner.


"Maintenant ma mère n'ose plus y aller, notre inquiétude est que mon père ne tienne pas le coup", alors que son état rend difficile les communications par internet, a souligné Mme Boghossian. 
"C'est vrai que dans certains cas il y a le risque que des résidents ouvrent les fenêtres à la vue de leurs proches, mais l'Ehpad ne pourrait-il pas y veiller", s'est-elle interrogée. 

L'Ephad a lui-même appelé la gendarmerie

La crainte de représailles gouvernementales a poussé la direction à dénoncer la présence de la septuagénaire.

Ironie de l'affaire, selon la famille, la maman travaillait à l'Ehpad comme bénévole avant le confinement et, dans un premier temps, le personnel qui l'apprécie, ne s'était  pas opposé à ces "rencontres" confinées.

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