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mercredi 8 avril 2020

Limogeage du directeur de l'ARS du Grand-Est pour défaut d'humanité et d'intelligence

Christophe Lannelongue, premier d'une longue liste d'acteurs de santé 

"Je ne suis pas en colère," lâche l'olibrius...

Cet ex-inspecteur général des Affaires sociales a été démis de ses fonctions
 en Conseil des ministres ce mercredi.
Ce week-end, en pleine crise de pénurie  sanitaireil avait annoncé les suppressions d'emplois que prévoit toujours le plan de restructuration du CHRU de Nancy...

Directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est, la région la plus sévèrement frappée par la pandémie de coronavirus  vient d’être démis de ses fonctions, s'est fait taper sur les doigts dès le lendemain par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a affirmé, peu après dans un tweet, que "l’heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra".

Cet ex-conseiller de l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine a évoqué "un licenciement politique". Dans un entretien, le journal Libération a tenté de cerner la personnalité de l'individu: "déséquilibré" ou aigri" ?

Vous êtes viré ?
Oui, ce matin, le directeur de cabinet du ministre m’a téléphoné pour me prévenir qu’au Conseil des ministres de ce mercredi, le gouvernement mettait fin à mes fonctions.

Il est vrai que vous n’avez pas été très adroit dans vos propos…
Pas du tout… A la fin d’une conférence de presse sur le Covid, on m’a demandé où en était le projet de restructuration et de modernisation du CHU de Nancy. Je me suis contenté de répondre en termes de droit, et j’ai déclaré : "Il n’y a pas de raison de remettre en cause le Copermo [Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins] pour le CHRU de Nancy. Le dossier devrait être examiné début juin. La trajectoire reste la même." Voilà. C’est tout.

Certes, mais ce projet prévoit la suppression de plus de 500 emplois. Par les temps difficiles qui courent, ce n’était pas très habile…
Attendez, quand le lendemain le ministre dit que tout était suspendu, j’ai dit qu’il n’y avait aucune contradiction. J’évoquais juste quels étaient les projets en cours. Après, il m’est reproché de défendre ce projet.

Et c’est le cas, vous le défendez ?


Aujourd’hui, le CHRU de Nancy se répartit sur sept sites, il est en très mauvais état, y compris en termes d’offre et de qualité de soins, avec un énorme retard par exemple en chirurgie ambulatoire. Depuis près de deux ans, il y a un projet de reconstruction sur un seul site, projet que tous les acteurs appuient pour construire l’hôpital des années 2030. Certes, il peut y avoir des oppositions syndicales, mais la ministre de la Santé de l’époque, Agnès Buzyn, nous a poussés à le poursuivre. Une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a été menée, montrant le bien-fondé de ce projet. C’est un projet de modernisation qu’il ne faut pas juger uniquement sur le critère de suppressions d’emplois. Il y a eu des dizaines de réunions, un consensus se dégageait. Voilà! Quand il a été présenté en janvier, tout le monde était enthousiaste. Mais c’est vrai que nous sommes, aujourd’hui, encore en pleine campagne électorale ["on voit bien" que l'individu n'est pas à jour des événements marquants de ces derniers jours], et un des candidats, en l’occurrence Laurent Hénart, maire radical de Nancy qui est en mauvaise posture, est monté au créneau pour dénoncer mes "propos indécents". Qu’y puis-je ?

Ce sont quand même plus de 500 suppressions d’emplois sur 9.000 ?
Dans le projet, elles seraient étalées sur plusieurs mois et cela s’explique largement par le regroupement sur un seul site, avec d’énormes économies sur l’entretien et la logistique.

En tout cas, votre licenciement intervient alors que la région Grand-Est a été terriblement touchée par le coronavirus...
Oui, mais nous commençons à sortir la tête de l’eau. On a réglé, par exemple, la question des masques : on peut donner 50 masques par soignant par jour, beaucoup plus que les 19 recommandés. Nous sommes lancés dans une politique de dépistage massif dans les Ehpad, comme le souhaite le gouvernement. En lits de réanimation, on est passé de 460 à près de 1 500 lits. Grâce à nos voisins allemands, nous avons pu évacuer 150 patients, montrant une solidarité impressionnante, un peu plus d’ailleurs que celle des autres régions françaises qui ont accueilli près de 100 patients [ ! ]. Grâce aussi énormément à l’armée, qui nous a aidés magnifiquement.

On peut dire que la situation dans le Grand-Est est sous contrôle, la croissance des hospitalisations s’est ralentie, l’ensemble des personnels soignants est protégé et on a pris à bras-le-corps la situation dans les Ehpad.

Vous avez le sentiment d’être un fusible ?
Je ne suis pas en colère. Je ne fais pas de politique, je suis un fonctionnaire loyal. Je ne dis pas que je suis indispensable. On faisait et on fait du très bon travail, avec des équipes et du personnel soignant remarquables.

Dans cette affaire, l'individu voit un ... "malentendu"
Libération ne dit pas toute la vérité ou n'est pas bien informé...

"A aucun moment je n’ai remis en doute la légitimité du ministre (de la Santé) à décider," ce qu’il a fait dimanche puisqu’il a annoncé qu’il y avait bien suspension du projet et que la question serait reprise plus tard. déplore Christophe Lannelongue, qui fut l'un des conseillers de Marisol Touraine lorsqu'elle été ministre de la Santé. Quelle est sa part personnelle de responsabilité dans les décisions de suppressions de lits dans les hôpitaux mais également de non renouvellement du stock stratégique de masques ?
Il a écrit ou co-signé pas mal de "rapports" dont beaucoup consistaient principalement à expliquer qu'il fallait faire beaucoup mieux avec beaucoup moins d'argent, de moyens et de postes. C'est quand il était conseiller de Marisol Touraine qu'a été mis en place ce que l'on appelle le "COPERMO". Un acronyme pour "COmité interministériel de PERformance et de la MOdernisation de l'offre de soins" et qui a donc pour vocation de :
"valider et de suivre les actions proposées par les Agences Régionales de Santé. Les autres objectifs de la  COPERMO sont de sélectionner et de prioriser les projets d'investissements nécessitant un financement de l'Etat et d'assurer le suivi des établissements en difficulté."
"Je pense que les équipes médicales sont très satisfaites de la manière dont l’ARS a réagi" à la crise du coronavirus, a estimé l’intéressé. "On a multiplié par trois les capacités de réanimation, on a fait en sorte que dans la région Grand-Est, tous les malades aient été pris en charge" [ici ou ailleurs...: cette région a organisé des départs de trains médicalisés tellement tellement ses hôpitaux manquaient de lits et déplore les premiers médecins morts faute de protections face au Covid19 et un nombre record de familles endeuillées], a-t-il souligné. Christophe Lannelongue a précisé qu’il retournera à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), une célèbre niche dorée.

Il aura fallu plusieurs réactions indignées pour que Macron prenne la décision, selon L'Obs.
Le maire (MR) de Nancy, Laurent Hénart, et le  du président (PS) du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein, auraient exercé des pressions sur le premier ministre Edouard Phlippe, lequel a donc fait savoir, comme indiqué plus haut, "que les plans de réorganisation des établissements de santé sont évidemment suspendus à la grande concertation qui devra être menée dans ce cadre".

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