POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 9 avril 2020

Castaner s'en prend aux maires qui veulent rendre les masques obligatoires

Le ministre de l'Intérieur veut obliger les maires à retirer leurs arrêtés rendant le port du masque obligatoire

Castaner a demandé aux préfets impliqués "de faire retirer les arrêtés sur le port du masque obligatoire" contre le coronavirus

Sécurité: Christophe Castaner favorable à un «partenariat» avec le ...
Nunez et Castaner s'obstinent à rejeter le masque
A Sceaux (UDI) ou à Royan (LR), le port du masque est désormais obligatoire. 
Certains maires n'en pouvaient plus d'attendre des consignes nationales en la matière et ils ont mis à profit les revirements incessants de doctrine sanitaire pour rendre les protections du visage obligatoire, suivant ainsi plusieurs avis scientifiquesdont celui de l'Académie de médecine qui a conseillé vendredi qu'un masque "grand public" soit rendu obligatoire pour les sorties pendant et après le confinement.
Lundi, le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine), Philippe Laurent, a été le premier à annoncer avoir pris un arrêté obligeant les habitants de plus de dix ans à se couvrir le nez et le visage avant de sortir. Plus précisément, la mairie oblige au port d'un masque artisanal, d'une écharpe ou d'un foulard, "à défaut d'un masque chirurgical ou d'un masque FFP2", toujours indisponibles à la majorité des Français.
“Nous avons considéré qu’il était temps d’obliger nos concitoyens à se protéger la bouche et le nez. S’ils ne le font pas pour eux, qu’ils le fassent pour les autres afin d’éviter le plus possible la projection des postillons des gens qu’ils sont amenés à croiser”, explique-t-il à BFMTV.
Les contrevenants recevront une amende de 38 euros en cas de non respect de l'arrêté municipal, loin des 135 euros assénés par le gouvernement. Le maire, également secrétaire général de l'Association des maires de France (AMF), espère ainsi que l’arrêté agisse comme une "incitation morale" auprès des autres maires de France. Le message semble avoir été entendu puisque d’autres élus locaux lui ont depuis emboîté le pas, comme à Paris, Cannes, Nice ou Bordeaux.

A Nice, le LR Christian Estrosi, qui a annoncé la distribution durant une dizaine de jours de masques à tous ses habitants, avant de rendre également le port obligatoire:
“Nous serons en mesure de donner à chaque Niçois un masque lavable et réutilisable pendant un mois. Dès lors, que je puisse prendre un arrêté qui impose que tous ceux à l’extérieur aient l’obligation de le porter”, nous indique-t-il.
Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes)
A une quarantaine de kilomètres, la ville de Mandelieu-la-Napoule a pris la même décision.
"J'ai demandé à disposer dans les plus brefs délais de réserves suffisantes pour être en mesure d'équiper en masques toute la population de notre ville. La distribution sera effectuée par nos services et gratuite pour les citoyens. Je prendrai ensuite un arrêté pour imposer le port du masque à tous les citoyens se trouvant sur la voie publique. Cette mesure durera le temps nécessaire à la sortie de cette crise", a affirmé sur Twitter lundi le maire LR Sébastien Leroy qui vient d'être ré-élu au premier tour avec 81,54% des voix.
Bordeaux (Gironde)
Le maire juppéiste s’apprête aussi à rendre obligatoire le port du masque dans toute la métropole. Après trois semaines de confinement, la ville et la métropole vont enfin commander les masques auprès d’une dizaine d’entreprises françaises et étrangèresL’obligation entrera en vigueur lorsque les masques auront été reçus et distribués auprès des 800.000 habitants.

Mais Christophe Castaner y voit une stigmatisation de sa mollesse.
Ailleurs dans le monde, plusieurs pays ont fait un choix semblable pour tout leur territoire national. 
C’est le cas du Maroc, où le port du masque est ainsi devenu obligatoire "à partir de mardi pour l'ensemble des personnes autorisées à se déplacer" pendant le confinement décrété par le royaume.
La Slovénie a également rendu obligatoire le port d'un masque de protection. Les Slovènes doivent désormais porter des gants et des masques de protection quand ils se rendent dans les magasins d'alimentation et autres espaces encore ouverts au public.
En Italie, la Lombardie, région a plus touchée par le coronavirus, le port du masque est désormais obligatoire.

Le ministre de l'Intérieur s'est fait menaçant envers les élus prenant de tels arrêtés
 
Auditionné ce jeudi matin par la mission d'information de l'Assemblée nationale consacrée à la réponse du gouvernement face à l'épidémie de Covid-19Christophe Castaner les a recadrés. "Sur les arrêtés de communes qui prévoient le port du masque obligatoire, (...) j'ai demandé aux préfets de prendre langue avec ces maires pour qu'ils retirent leurs arrêtés pendant toute la période du confinement," a déclaré le noctambule aux députés.

L'ancien socialiste s'est ensuite justifié. 
"C'est à la fois pas cohérent par rapport à l'exigence qu'implique le confinement parce que ça peut laisser penser qu'on peut sortir". Ce qui n'est pourtant pas faux, pour les achats de première nécessité...
"Et c'est aussi un sujet d'égalité territoriale parce que certaines communes peuvent avoir les moyens d'équiper l'ensemble de leur population en masque, quand d'autres ne l'auraient pas", a-t-il argué. Estimant au passage que "c'est un sujet qui n'est pas médicalement démontré".

"Ces arrêtés posent des principes pour le moins contestables", a-t-il conclu, rappelant que les gens sont autorisés à sortir de chez eux quand ils respectent l'une des dérogations édictées par le gouvernement. Par exemple à Sceaux, l'arrêté pris par le maire UDI Philippe Laurent "s'appuie sur deux articles du Code général des collectivités territoriales, ainsi que sur le décret du 23 mars 2020 lequel précise que, dans cet état d'urgence sanitaire, chacun doit pouvoir lutter contre la pandémie à son niveau."

Il a ensuite rappelé le rôle des élus locaux auxquels il les a invités à se cantonner : la nécessité de travailler en coordination avec le ministère quand il y avait constatation d'un "relâchement de la population" quant au confinement, pour durcir les règles.

Par ailleurs, le ministre a annoncé que 9,5 millions de contrôles et 568.000 verbalisations avaient été réalisés depuis le début du confinement. 
A chacun sa méthode, brutale ou bienveillante...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):