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mardi 28 avril 2020

Macron débine Philippe, puis dément toute dissension avec lui

Macron a-t-il toute sa tête ?

Macron dénonce la décision de Philippe de refuser aux députés 24h de réflexion avant le vote de ses mesures de déconfinement

Les Républicains a réclamé un délai de 24 heures avant le vote, le pouvoir refuse. 
Mardi 28, le premier ministre présentera  les grandes lignes du plan de déconfinement à l’Assemblée et, dans la foulée, il sera suivi et d'un débat à 75 autorisés dans l'hémicycle et d’un vote électronique immédiat.
"Ça a l’air d’être de la démocratie, c’est seulement de la brutalité. Personne ne sait où on va et on nous impose un simulacre de démocratie à l’Assemblée nationale." Jean-Luc Mélenchon n’est pas le seul député à s’indigner de la façon expéditive dont est organisé le vote sur la sortie du confinement. Alors que Damien Abad avait demandé un report du vote au lendemain mercredi ou au  jeudi  pour disposer d'un minimum de temps de réflexion, l’Assemblée nationale devra se prononcer mardi en fin d'après-midi, immédiatement après la présentation du plan de déconfinement par le premier ministre Edouard Philippe et le débat qui s’ensuivra, dans un hémicycle en partie vidé de ses députés en raison des mesures sanitaires. 

Les Républicains ont déploré le rejet de ce "temps de réflexion":
 "Cette accélération du calendrier est un déni de démocratie", dénonce le président du groupe des députés LR, Damien Abad. "Nous demandons 24 heures de plus pour un travail de fond en commission et la consultation de nos collègues qui ne pourront siéger."  LR devrait donc logiquement refuser de soutenir de leur vote des mesures dont ils ne peuvent évaluer la portéemais rien n'est moins sûr. 
Le temps médical n'est pas le temps politique. Si les sommités du "Conseil scientifique" exigent le respect des protocoles stricts que ses "savants" ont édictés et des délais permettant tests et analyses, bien que les risques soient équivalents, foin, en revanche, des délais et analyses en matière législative !
Pour Marine Le Pen (RN), "les conditions du vote de mardi, à la suite immédiate d’un discours dont on ne sait rien, sans une loi nous permettant d’amender, sont un artifice du gouvernement pour tenter de nous faire partager sa responsabilité dans le fiasco de la gestion de cette crise sanitaire".

Au Parti socialiste, Olivier Faure a demandé que le vote attende la présentation de l’ensemble du plan de déconfinement, une condition pour "voter en connaissance de cause".

La contestation a aussi gagné les rangs de La République en Marche. 
"Comment le législateur peut-il se prononcer en sérénité sur un "plan de déconfinement ?", a ainsi interrogé la députée Martine Wonner, ce médecin soulignant qu’il ne le découvrira que quelques minutes avant le vote", dans une lettre au président de l’Assemblée Richard Ferrand. 
Durant la pandémie de Covid-19, elle a fait partie des élus à l'initiative du collectif " Laissons-les prescrire", ainsi que d'une pétition qui demande l'assouplissement des conditions pour recourir à l'hydroxychloroquineet dit [s'interroger] sur la confiance à apporter au gouvernement sur cette gestion de crise. Au vu du nombre de pétitions et tribunes qu'elle a déjà signés, elle devrait refuser son vote à Macron, mais on s'attend à une abstention de la velléitaire et de ses copines députées du "Collectif social-démocrate".

Le député Aurélien Taché, ex-apparatchik socialiste, mais LREM, s’est lui aussi dit favorable à un délai de 24 heures

Malgré les protestations de tous bords, l'Edouard a dit "NIET" !
Une fin de non-recevoir méprisante qui ouvre la voie à un vote à l'aveugle sur ce que sa présentation a bien voulu dire de son plan de déconfinement, a-t-on appris ce lundi de sources parlementaires troubles. Un blanc-seing que devraient lui accorder les fantoches en godillots de la majorité présidentielle.
Le premier ministre est attendu sur six thèmes prioritaires : "la santé (masques, tests, isolement, qui manquent toujours cruellement au grand public, après sept semaines de confinement réglementé…), l’école, le travail, les commerces, les transports et les rassemblements".

Le président de l’Assemblée Richard Ferrand a tenté de justifier ce refus d’un report.
Selon lui, présenter son plan devant l’Assemblée est une marque de considération du Parlement, a rapporté un participant. "En même temps", n'est-ce pas une marque de son mépris des Français, ces "illettrés" qu'ils ne cessent d'humilier en assurant qu'ils ne comprennent rien et ne saurait même pas placer un masque ? 

Vers un vote séparé pour ou contre le traçage ?

Ce vote du plan Philippe était initialement prévu le 5 mai, tandis que le mardi 28 avril devait être consacré à un vote sur l’application de traçage StopCovid, qui doit permettre de retrouver les contacts des porteurs du coronavirus. 
C’est d’ailleurs un sujet polémique secondaire qui a été gonflé artificiellement dans la presse pour dissimuler les dissensions entre Matignon et l'Elysée  : il a provoqué des remous jusque dans la majorité des béni-oui-oui et sa dilution dans la question du déconfinement est perçue comme une manœuvre politique. "Un vote unique sur le plan déconfinement - et donc sans possibilité de se prononcer sur le traçage numérique en tant que tel - et avec un nombre aussi réduit de députés, ne correspond pas, au regard des enjeux, à un niveau de démocratie parlementaire suffisant", a ainsi estimé dans un tweet Aurélien Taché.
Une position partagée par Damien Adad, qui réclame deux votes, l’un sur le tracking, l’autre sur le déconfinement.

Macron met la charrue avant les boeufs : on vote et après on discute ! 

Il restera une marge de manœuvre, une fois la présentation mardi de 'l’architecture générale", pour adapter le plan de déconfinement, une fois le vote assuré, racontent les truands"Le sujet reviendra devant le Parlement à l’occasion d’un projet de loi, présenté dans un très proche avenir, autorisant la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, qui contiendra aussi les dispositions d’ordre législatif indispensables à la mise en œuvre du plan de déconfinement", a précisé à ses troupes le patron des députés LREM Gilles Le Gendre.

Alors que la presse fait état de conflits entre le président et son collaborateur, Macron a fustigé ceux qui "tentent de diviser" ! 

Macron a démenti toute dissension avec son factotum rebelle. 
Ce mardi lors du conseil des ministres, à quelques heures d'un vote à risques, il s'en est pris à ceux qui "tentent de diviser" l'exécutif.
"L'ensemble de l'exécutif est pleinement aligné dans cette crise," a assuré le chef de guerre, suggérant que l'ensemble de ses troupes a le petit doigt à la couture du pantalon.
Vu la gravité du moment, il s'est fait menaçant.
"Je n'aurai aucune complaisance [est-il susceptible d'en avoir ?] à l'égard de ceux [et celles] qui [il a des noms?] par des bruits et des rumeurs [quelle est la nuance ?] tentent de diviser le gouvernement et singulièrement le premier ministre et le président de la République", aurait déclaré le danseur de tango, selon des propos rapportés par un participant anonyme au Conseil des ministres. Plusieurs sources [plusieurs mais anonymes !] font état de divergences entre les deux têtes de la majorité sur les conditions de ce vote précipité à l'Assemblée.

Autre bruit ou rumeur : Macron aurait bien voulu accéder à la demande des oppositions de décaler le vote de 24h
Mais on apprend que Macron n'est plus aux commandes et que son premier ministre lui aurait dicté la décision: le grand Nicodème pelé aurait finalement imposé sa volonté. Selon Le Point et L'Express, Macron aurait été contraint d'appeler lui-même des journalistes pour défendre son point de vue divergent: et se plaindre d'être dépossédé de ses prérogatives? Des bruits de couloirs dignes d'Alexandre Benalla: savonner la planche de son premier ministre à la veille d'un discours crucial est-il la réaction appropriée d'un Jupiter, si  l'Edouard est devenu calife à la place du calife ?

Pas de remaniement avant septembre, selon l'Elysée

Bafoué par l'Edouard, Macron garde son Philou ? 
L'Elysée dément "catégoriquement" la "fake news" balancée par les deux réseaux sociaux hebdomadaires. Ils ne partiront pas ensemble en vacances: dommage collatéral du Covid-19 !  
"Il n'y a pas eu d'appels avec des journalistes et pas d'expression de doutes vis-à-vis du premier ministre, assure un proche conseiller du président (encagoulé, mais digne de foi). Cette histoire de vote à reporter ou pas est par ailleurs sans intérêt. Il s'agit d'une déclaration du premier ministre. Ce n'est pas de la compétence de la présidence"
Un quidam, membre du cabinet élyséen, poursuit le délire.
"Emmanuel Macron s'est construit en installant une saine distance avec les journalistes. Il voulait marquer la rupture avec la présidence de François Hollande.Hollande nous avait habitué à des énormités mais nous atteignons cette fois le fond.
A l'Elysée, les complotistes évoquent un travail d'"officines, qui veulent créer une théorie [?] du grand déplacement remaniement", sans préciser lesquelles et pour le compte de qui elles travailleraient. 

Le déconfinement va s'étaler jusqu'au 1er septembre, précise-t-on à l'Elysée.

L'état d'urgence sanitaire pourrait être prolongé jusqu'au 24 juillet". Mais vu que, dans la rhétorique élyséenne, le futur proche reste le temps préféré du "maître des horloges", l'été 2020 risque d'être noir.  

Alors faire un remaniement avant la rentrée aurait-il du sens, alors que le déconfinement n'est pas terminé ?  Voilà en tout cas qui donne une indication sur la suite : le projet de "concorde nationale", entendez d "'union nationale", vanté par Emmanuel Macron attendra au moins la rentrée de septembre.
Pourvu qu'à la rentrée les Français sachent enfin placer des masques, s'ils arrivent...

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