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vendredi 17 avril 2020

Déconfinement: des journalistes du privé s'attaquent aux profs et aux postiers

Pascal Praud est de ceux qui stigmatisent les enseignants

Ce journaliste de CNews, groupe Canal+, s'en est pris aux professeurs qui renoncent à enseigner dès le 11 mai 

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Son émission "L'heure des Pros" est devenu la tribune personnelle de cet ancien journaliste sportif qui juge tout à l'aune de sa vie personnelle. 
Chroniqueur d' "On refait le match" d'Eugène Saccomano sur RTL, puis animateur de sa propre émission, Tirs au but, Pascal Praud, qui débuta dans l'émission Téléfoot de TF1 au côté de Thierry Roland, a encore pris parti en fonction de son état de père de quatre filles et de grand-père de petits-enfants d'âge scolaire (sa dernière fille d'un premier mariage a passé son bac en 2019) et si ses collègues solidaires l'ont épargné, les réseaux sociaux ne l'ont pas loupé. Dans une chanson, les rappeurs Nekfeu (Gréco-écossais du nom de Ken Samaras) et Sneazzy (Mohamed Khemissa, de son vrai nom) - des amateurs de 'battles' avec, entre autres participants, Bigflo et Oli ou encore Guizmo - l'ont menacé de mort et Pascal Praud n'a pas su apprécier que les professeurs sont, quant à eux, respectueux.
"Les journalistes salissent l’islam, sont amateurs comme Pascal Praud. Ça mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche", rappent-ils dans un clip qui sera supprimé de YouTube trois jours après sa publication. Ses paroles ont scandalisé l’animateur de CNews, lit-on dans la presse. Et d'autres, espère-t-on...
Jeudi 16 avril, dans son émission L'Heure des Pros (2016) sur CNews,  le déconfinement à partir du 11 mai était "sur la table", comme disent ceux dont les propos fusent plus vite que l'intellect.

Des syndicats contre la réouverture des écoles le 11 mai

Déconfiner les esprits ? – Enseigner au XXI siècle
Les profs doivent garder les gosses de
 journalistes...
Le lundi précédent, Macron s'offrait une allocution télévisée pour faire le point sur l'épidémie de coronavirus, croyait-on: il n'y fit en fait que se vendre sans définir aucune ligne précise. L'otage du "conseil scientifique" a évoqué un possible déconfinement le 11 mai prochain, abordant également la réouverture progressive des crèches, maternelles, écoles et lycées. On apprendra, encore par la suite, que cette date, si précise soit-elle, précise n'est pas une décision, mais un objectif...

De nombreux enseignants se sont alors interrogés. Certains syndicats considèrent qu'il n'est pas raisonnable de reprendre l'école si tôt étant donné le risque sanitaire persistant, notamment celui d'une "deuxième vague", sans plus de protections (masques, gels et infrastructures scolaires adaptées) distribuées au grand public.

"Il y a un moment, il faut y aller," s'insurge le grand-père.

Dans l'émission dont il est producteur-animateur, Pascal Praud a lancé être "frappé" par le fait que beaucoup de gens aient peur de sortir de nouveau. Bien que ses intervenants soient filtrés à l'entrée de CNews et que, chaque matin, ils se plient à la prise de leur température - ce qui ne sera le cas dans aucune école de France -  il a alors pointé les professeurs "qui ne vont pas aider Emmanuel Macron" parce qu'ils ne veulent pas reprendre les cours à cause de l'insécurité sanitaire notamment. 
Il a ainsi déclaré "il y aura toujours une bonne raison pour ne pas rentrer", ajoutant "il y a un moment faut y aller." 

Il ne s'attaque d'ailleurs pas à la stigmatisation de ce seul corps de métier, puisque, dans son élan, il vilipende La Poste: "c'est comme les postiers" qui ne travaillent pas pendant cette période.

Produit de RTL, TF1 et Canal+, Praud justifie son réquisitoire: "c'est la fonction publique." La presse privée (Drahi de SFR) ne fait que récidiver, puisque, lors des grèves de cheminots contre la réforme de leur statut, Olivier Truchot (RMC/BFM) s'était déchaîné contre la SNCF et Anasse Kazib, syndicaliste trotskiste cheminot (Sud Rail et NPA) qui sera chassé des Grandes Gueules, sur RMC (Le 17 janvier 2019, en plein mouvement social des Gilets Jaunes, des militants révolutionnaires proches de Kazib viennent perturber l'émission des Grandes Gueules enregistrée à Béziers, l'obligeant à s'interrompre) :
Depuis, Truchot n'a pas rendu ses trente années d'abattement fiscal d'un montant annuel de 7.650 euros...

La presse institutionnelle laisse passer l'agression, mais ces propos ont suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux, en grande partie en désaccord avec le journaliste. Il lui est reproché notamment de s'exprimer sur un sujet sensible, alors qu'il n'est pas, lui, aussi exposé à la contamination dans l'exercice de sa profession.




Parce que "sachant", analyste et décrypteur arrogant, Pascal Praud maintient ses propos.


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