POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

samedi 4 avril 2020

L'exécutif fait taire les ministres spécialistes des bavures verbales

Les membres du gouvernement devront obtenir l'autorisation de parler

Matignon leur accorde ou non la permission, uniquement dans leur domaine de compétence

Ils ne pourront plus s'exprimer sur tous les sujets et enfiler couacs sur bavures.
Ndiaye, la première porte-parole priée de la boucler... Elle a dû s'excuser pour avoir déclaré que les enseignants ne travaillent pas pendant le confinement,
Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture, s'est pareillement vu privé de la parole, après avoir appelé les Français à aller travailler dans les champs en plein confinement... 
Après une semaine de mensonges (carabistouilles, dans le langage daté du promoteur d'un "monde nouveau" à son image, et de couacs de membres de son gouvernement, le premier ministre a appelé ses ministres à plus de vigilance, voire de maîtrise de leurs propos.
En Conseil des ministres, ce vendredi, Edouard Philippe a sommé ses troupes d'arrêter de dire n'importe quoi. Les ordres sont clairs, selon Le Figaro: à Olivier Véran seul l’expression sur les sujets sanitaires, et une parole restreinte pour les autres ministres. "Plus vous multipliez les canaux de communication, plus vous êtes dans le risque de la contradiction. Or, nous n’avons aucun droit à l’erreur", abonde un député anonyme de La République en marche. "Il faut concentrer la parole sur Edouard Philippe et Olivier Véran, c’est le système mis en place", valide Erwan Balanant, député MoDem du Morbihan.

Les divagations des uns et des autres passent d'autant plus mal en temps d'épidémie mortelle. 

Plusieurs "imbéciles heureux" dans le viseur

Épinglé sur city
Immaturité ou infantilisation ?
En visio-conférence, le locataire de Matignon a coupé le sifflet aux prétentieux je-sais-tout: c'est le cas de la secrétaire d'Etat Sibeth Ndiaye, qui commence toutes ses phrases par un "nous" semblant l'inclure, en toute modestie, dans la prise des décisions du gouvernement, mais qui n'a pas craint d'avoir à présenter des excuses après plusieurs prises de parole foirées.
Ou Jean-Michel Blanquer qui change son fusil d'épaule à vue: le matin, il menace d'un zéro les bloqueurs d'une quarantaine de lycées où enseignants, parents et élèves s'opposent aux épreuves du nouveau baccalauréat, les E3C (épreuves communes de contrôle continu), en vigueur dans les classes de premières, mais l'après-midi, il lève la sanction de "bulle".
Le même, qui s'était cru maître de ses décisions à l'Education nationale, a dû revoir sa copie. Le 13 mars, il a d'abord refusé d’envisager une fermeture des écoles, mais ne les fermait plus quelques heures plus tard... "Il y a eu une réunion de scientifiques autour du président de la République et ils ont estimé qu’il fallait qu’on passe à une nouvelle étape, qui nécessite de fermer les écoles, les collèges, les lycées et les universités. C’était une façon de mettre fin à l’accélération de l’épidémie." Pour lui, du point de vue de l’école, "on est au stade 3, on a changé de paradigme". 

A chaque fois, ces déclarations ont déstabilisé et désorienté les Français. "Il était temps d’y mettre bon ordre", s’agace un conseiller ministériel anonyme, qui déplore que ces sorties de membres du gouvernement brouillent le message de l'exécutif qui se veut 'déflouté', à défaut de transparence réelle. Les règles sont désormais claires : seul Olivier Véran évoque les sujets santé, les autres ministres doivent se cantonner à leur champ  de compétence supposée.

Pas de place pour le 'stand-up" ministériel

Les membres du gouvernement doivent attendre les arbitrages avant de faire des annonces: Edouard Philippe n'est pas un adepte de l'improvisation. Il s'agissait d'un rappel en urgence de Macron que les conseillers d’Edouard Philippe ont relayé sans délai auprès de leurs homologues dans tous les ministères.



Brigitte Macron, personne vulnérable, n'est plus mobilisable
Après le couac du refus par la majorité présidentielle de l'allongement du  congé parental consécutif au deuil d'un enfant, en février dernier, les députés de la majorité et le gouvernement ont fait de la surenchère : le président avait en effet stigmatisé le "manque d'humanité" de ses députés. 
En déplacement à Metz, après l'épisode catastrophique de ce rejet du bout du pied, Brigitte Macron en avait profité pour se propulser sur le devant de la scène. A l'Institut national des jeunes sourds, l'ex-prof de théâtre a incarné le rôle de la bonne fille - air penché et tête dans les épaules, dans l'attitude cauteleuse de l'hypocrite, livrant un message de soutien à... la majorité insensible! 
Confinée, elle ne se montre plus. Mais pourvu qu'elle aussi se taise. 

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