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jeudi 9 avril 2020

Epidémie de coronavirus : mise à l'abri de migrants

Le "camp informel" d'une cinquantaine de tentes de clandestins a été démonté en Seine-Saint-Denis

C'est, 
en deux semaines, le deuxième démantèlement pour raisons sanitaires


Le long du canal Saint-Denis, "la cinquantaine de tentes a été lacérée et les policiers ont demandé à une centaine de personnes de partir, de retourner à Paris", a expliqué Louis Barda, responsable des maraudes à Médecins du Monde, association proche du Parti communiste, créée en rupture avec Médecins sans frontières, longtemps présidée par le Pr Milliez, opposant à l'Algérie française, organisateur d'un comité d'aide aux victimes arabes pendant la guerre des Six Jours et co-fondateur de l'Association médicale franco-palestinienne, AMFP.
Annoncée plusieurs jours à l'avance par le préfet de la région Ile-de-France Michel Cadot, dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus et sous la pression d'une polémique suscitée par le manque d’hygiène et la grande  promiscuité en plein confinement dû au coronavirus, le 24 mars, a eu lieu l'évacuation des 732 migrants qui vivaient dans le bidonville insalubre de la même ville d'Aubervilliers et qui avaient été mis à l'abri

Des migrants hébergés dans des gymnases en sont depuis ressortis.
Selon le responsable de cette associationl’opération s’est déroulée "à 9 heures pendant la distribution alimentaire". Une action corroborée par d’autres associations sur place, dont Utopia56, qui coordonna les actions des associations sur le camp de "La Linière" à Grande-Synthe, à partir de mars 2016.

Quelque 700 migrants, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, ont été
conduits vers quatre gymnases (deux à Paris et deux en Seine-Saint-Denis) et deux hôtels en Seine-Saint-Denis, explique la préfète Anne-Claire Mialot pendant l’opération.
Selon elle, les gymnases ont été
agencés de sorte qu'il y ait "un mètre entre chaque lit", et en réduisant le nombre de personnes accueillies par site. 
Mais, lors de l’évacuation, "les mesures de précaution étaient faible; on n’a pas mis en place les gestes barrière", rapporte Louis Barda. A ses yeux, on a agi dans "la précipitation" en raison d’un "contexte médiatisé".

Alors, plusieurs dizaines d’entre eux sont rapidement ressortis des gymnases franciliens où ils avaient été confinés et ont recréé le camp d'Aubervilliers, avec l'aide d'associations.

Le coronavirus menace aussi les camps de migrants au nord-est de Paris

"C'est compliqué de parler de confinement national si on laisse des gens dehors"
Des centaines d'exilés du Nord de Paris et de Seine-Saint-Denis trouvent désormais portes closes dans les structures d'accueil paralysées par l'épidémie et les trottoirs où leur présence est devenue plus indésirable encore, depuis la mesure de confinement. Pour eux, rien n'est prévu pour se protéger du Covid-19. Pas plus, pour ceux qui les assistent au quotidien.

Quelle distanciation sociale pour les migrants des "camps informels"? 
Le confinement s'y fait tente contre tente, avec une hygiène rudimentaire. A Grande-Synthe (Nord), il y a déjà eu un cas de coronavirus, et certains redoutent une propagation rapide. "C’est trop dangereux, le virus risque de se répandre vite ici", explique un migrant. Un seul point d’eau pour boire et se laver est disponible. De nombreuses associations ont dû fermer, laissant les migrants d’autant plus vulnérables. Très peu de distributions de repas sont effectuées.

La situation humanitaire préoccupe les habitants des alentours. À Calais (Pas-de-Calais), deux cas ont d’ores et déjà été recensés. Des consultations médicales ont bien lieu trois fois par semaine, mais le respect des gestes barrière semble impossible. 
Vendredi 3 avril, la préfecture a commencé à mettre à l’abri une centaine de migrants, sur la base du volontariat.

Le 4 février dernier, l'AFP et Le Monde assuraient que Castaner avait évacué "le
dernier camp de migrants du nord de Paris, porte de la Villette. 
Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, s’était engagé en novembre à évacuer tous les campements de migrants du Nord-Est parisien avant la fin de 2019. Une semaine après l’évacuation encadrée par un important dispositif policier du camp voisin de la porte d’Aubervilliers, où plus de 1.400 migrants avaient été délogés d’un bidonville en bordure du périphérique, en janvier 2020, cette opération marque la fin, à ce stade, de ces campements informels à Paris. "Il n’y a plus de campements, c’était l’idée. Et la police va surveiller ce site pour éviter les réinstallations, comme elle le fait pour la porte d’Aubervilliers et la porte de la Chapelle", soulignait-on à la préfecture de la région Ile-de-France. "Nous ne recommencerons pas un cycle infini évacuations-réinstallations", avait alors affirmé le préfet de police, Didier Lallement.

Le long des voies du périphérique, dans le Nord-Est parisien, secteur Rosa-Parks (XIXe) et quelques centaines de mètres plus loin, dans la commune d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), des centaines de migrants, après une soixantaine d'évacuations ces dernières années, continuent de vivre dans une situation humaine et sanitaire effroyable.

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