POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 1 avril 2020

Une université chinoise recrute le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida en 1983 et Prix Nobel de médecine 2008

Cette université chinoise s’est engagée à fonder un institut au nom du Nobel français




Article de Sylvestre Huet, soutien de Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle en 2012.
publié le 10 décembre 2010 (Mise à jour : 1 septembre 2016)

"Le professeur Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida en 1983 et Prix Nobel de médecine 2008, a été recruté par une université chinoise. Laquelle s’est engagée à fonder un institut à son nom. .

Le célèbre médecin [biologiste virologue et professeur émérite à l’Institut Pasteur], âgé [alors] de 78 ans, va ainsi diriger une équipe de chercheurs au sein du département des sciences de l’université Jiaotong de Shanghaï [ce que l'Université française n'a pas elle-même réussi], qui publie chaque année un classement des universités mondiales. Comme la présence d’un Nobel dans ses locaux pèse très lourd dans le classement, l’université Jiaotong va ainsi faire un bond dans ce dernier (correction suite à une remarque d’un internaute ; ben non, car cela n’est pris en compte que pour l’institution où travaille le nobélisé au moment où il reçoit la récompense. Errare humanum est, l’important c’est de se corriger).  

Le président du comité du Parti communiste de l’université, Zhang Jie, a estimé que le recrutement du Prix Nobel témoignait du «rapide développement de l’économie, des sciences et technologies, de l’éducation – notamment de l’éducation supérieure – chinoises». A sa place, j’en serai moins certain. Et je m’orienterai vers d’autres signes, plus probants, de ce développement (voir cette note sur la production scientifique chinoise, et cette autre sur le rapport de l’Unesco 2010 sur la science et la technologie).

Le professeur Montagnier a été le co-lauréat du prix Nobel de médecine en 2008 avec la virologue Françoise Barré-Sinoussi pour avoir co-découvert le virus responsable du sida. Il a consacré vingt-cinq ans de sa vie à des travaux sur ce fléau. A l’âge de 65 ans, la loi française lui avait imposé de prendre sa retraite. «Une mesure scélérate, scandaleuse, qui risque de provoquer une fuite de cerveaux français», s’était-il indigné.

En réalité, personne ne lui interdisait de continuer à effectuer des travaux de recherche dans son laboratoire, un tel statut existe sous le nom d'éméritat, et il ne serait venu à l’idée de personne de le lui refuser. En revanche, la loi exige que, passé 65 ans, on ne puisse plus diriger un labo ou répondre en son nom à un appel d’offres. Place aux «jeunes» - restons calmes : les moins de 65 ans - pour les postes de direction. C’est plutôt pas bête comme système. Et tous les chercheurs à l’ego normal le vivent bien. Souvent même très bien, ils peuvent s’amuser comme à l’époque de leur jeunesse, en faisant de la science sans s’occuper de l’intendance.

Une autre raison de douter de l’apport décisif de Luc Montagnier à la puissance scientifique montante de la Chine se trouve dans ses activités récentes. Il s’est orienté vers des idées pour le moins bizarres en reprenant les thèses de Jacques Benveniste sur une «mémoire de l’eau» et carrément la transmission d’informations moléculaires par la voie de mystérieuses ondes électro-magnétiques. Où cela devient vraiment glauque, c’est lorsque ce discours arrive sur le terrain... du virus du sida ! Avec des articles publiées [orthographe de journaliste] dans une revue scientifique peu connue... dont il préside le comité éditorial.
Sur ce sujet, une salutaire mise au point sur le blog en quête de sciences.

Mais Luc Montagnier ne s’arrête pas là, et s’attaque aussi au problème de l'autisme. Avec une démarche tout aussi étrange, à base de traitements d’antibiotiques, détaillée par mon confrère Declan Butler. Lire ici son article, paru hier dans la revue Nature. En fait, l’argumentaire de Luc Montagnier se résume ainsi : «j’avais raison contre tous en 1983 sur le virus du sida, donc j’ai raison aussi aujourd’hui». C’est un peu court. Et assez triste. J’aurais préféré n’avoir à écrire que du bien de ce scientifique qui a fait preuve de courage, mais qui termine plutôt mal sa carrière."

Mise à jour :

Depuis les années 80, la Science est en France aux mains des "méthodologistes"
dont les mandarins actuels sont de "dignes" spécimens, "dignes" en ce qu'ils sont membres du "conseil scientifique" de Macron, présidé par un cumulard, le professeur JF. Delfraissy. "En même temps" qu'il combat les travaux du Professeur Didier Raoult qui prescrit une bi-thérapie efficace contre le Covid19, il attend les résultats de l'essai clinique Discovery lancé en Europe et qui vérifie que le traitement contre le coronavirus SARS-CoV-2 de 2003 peut être validé contre le Covid19 de 2020.
Chacun des quatre autres groupes de cet essai recevra respectivement, en plus des soins standards :
  • remdésivir, un antiviral injectable utilisé dans la recherche clinique contre Ebola, mais qui ne dispose d'aucune AMM ;
  • lopinavir/ritonavir (distribué sous la marque Kaletra), un traitement anti-VIH ;
  • lopinavir/ritonavir et interféron bêta, une molécule naturellement produite par le système immunitaire ;
  • hydroxychloroquine, utilisé par le professeur Raoult, en association avec un antibiotique - bi-thérapie qui n'est pas, en tant que telle, testée par Discovery -  et hydroxychloroquine qui ne peut donc être testée équitablement dans l'essai biologique qui a les faveurs du Conseil scientifique.
La cabale menée par les mandarins contre le professeur Montagnier se répète ainsi contre le professeur Raoult.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):