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lundi 13 avril 2020

Macron s'approprie des applaudissements qui ne lui sont pas adressés

L'Elysée manipule l'opinion en l'absence de journalistes

Les soignants de l'hôpital Bicêtre n'ont pas applaudi Macron comme le prétend l'Elysée 

La vidéo partagée par l'Elysée le 9 avril sur Twitter est tronquée. 
La présidence de la République fait croire que le personnel de l'hôpital universitaire Bicêtre (Val-de-Marne) et Macron s'applaudissent mutuellement, mais des soignants présents lors de la visite dénoncent une vidéo tronquée

"Est-ce qu’on peut s’applaudir comme le soir les gens le font à la fenêtre ?" peut-on entendre suggérer une soignante au début de la vidéo. 
L’Elysée a d'ailleurs partagé la vidéo filmée derrière Emmanuel Macron, avec ce commentaire : "Depuis le CHU Bicêtre, soutien à nos héros en blouses blanches."
Sauf qu'en vérité, l'individu, menteur comme une Sibeth Ndiaye, n'a pas eu l'initiative des applaudissements de remerciements.


Macron  qui prône la transparence embrouille les Français

Plusieurs articles de presse citent des soignants présents sur place qui démentent l'Elysée
 
Contrairement à ce que laisse penser la communication de l’Elysée, les applaudissements ne correspondent pas à une demande du président. Le Parisien qui n'était pas présent, précise que c'est une soignante "syndiquée CGT" qui invite à applaudir le personnel du CHU.

La récupération de l'Elysée est d'autant plus cynique que la représentante syndicale a interpellé Macron sur les conditions de travail dans les hôpitaux.

"Ce n’est surtout pas Macron que nous avons applaudi à son invitation. 


Cette collègue a pris la parole de manière viscérale pour parler des conditions de travail des soignants et des problèmes que nous rencontrons," a raconté expliqué au Parisien l’infirmière anesthésiste et secrétaire de la section CGT du CHU de Bicêtre, Isabelle Bernard.

"Cette vidéo est tronquée. Elle ne montre pas l’intervention de dix minutes d’une soignante qui a interpellé Emmanuel Macron. Elle a terminé en demandant au Président si le personnel hospitalier pouvait s’applaudir. A aucun moment nous n’avons applaudi Emmanuel Macron. ajoute une autre soignante. 

Des vidéos postées par l’Union syndicale assistance publique CGT ou obtenues par Europe 1 montrent bien Emmanuel Macron répondre à une soignante, qui l’interpelle depuis le balcon du premier étage, avec ces propos : "Les soignants, on est des pauvres, et demain, on peut se retrouver dans les lits, nous aussi. Et ce qu’on aimerait pour nous, on aimerait pouvoir le faire pour autrui. Et avec des manques d’effectifs, avec des manques de personnels, on n’y arrive pas."
La presse "libre et indépendante" a coupé les vidéos pour ne pas ne rapporter la demande d'une employée aux soignants et à la délégation du président de s’applaudir. On peut seulement voir que les applaudissements terminent l’échange entre les soignants et le président.

Une visite sans aucun journaliste

Sur Facebook, un message publié le 9 avril par une femme "se présentant comme une soignante du CHU" [Libération] a été partagé plus de 27 000 fois. Elle confirme qu’"aujourd’hui à l’hôpital de Bicêtre nous avons applaudi le discours d’une collègue infirmière… Différentes personnes ont exprimé le mécontentement des soignants devant le président"
Le journal Libération accable alors l'héroïne des hôpitaux qu'il accuse de "s’en prendre violemment aux journalistes", qualifiés de "bande de menteurs et de charlatans", ce qu'un analyste-décrypteur pour "les gens" "incultes" ne saurait entendre, ce qui se justifie amplement en cas de manipulation d’images : "Vous coupez au montage l’intégralité du discours de cette collègue en laissant juste la phrase de fin, je cite : "Est-ce qu’on peut s’applaudir (nous les soignants) comme le font tous les gens à 20 heures." 
Sauf qu’en coupant la vidéo et l’intégralité des échanges vous nous faites passer pour des cons et vous laissez sous-entendre qu’on applaudit le président…

CheckNews a consulté les différents journaux télévisés diffusés aux alentours de 13 heures. Nous notons que les images ont été montrées par plusieurs chaînes d’information en continu comme BFM TV ou LCI, mais elles ont toutes précisé qu’il s’agissait d’images fournies par l’Elysée, de manière sibylline quand il est glissé "que la visite s’est faite sans la présence de la presse". La presse est remontée contre l'Elysée mais, pour passer ses nerfs, s'en prend à la soignante: cohérent ?

Dans un communiqué publié le 9 avril, l’Association de la presse présidentielle a dénoncé la "dégradation" que constitue ce déplacement "sans aucun journaliste», et qui "n’avait aucun caractère "privé", puisque l’Elysée en a diffusé ses propres images sur les réseaux sociaux." Crime de lèse-majesté contre la presse.
CheckNews précise que l’Elysée n’a pas répondu à sa sollicitation sur l’utilisation de ces images et sur leur contexte. Libération aurait-il perdu le sens des valeurs et de l'essentiel: tous menteurs, tous pourris ?

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