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vendredi 3 avril 2020

Coronavirus: pour 71% des Français, Macron ne dit pas "toute la vérité"

La défiance envers le gouvernement atteint un niveau alarmant pour l'exécutif

L'enquête YouGov effectuée entre le 30 et le 31 mars pour le HuffPost contredit celle de l'IFOP 

Mémo : Jour 16 COVID-19, « ne pas porter de masque, la grande ...Les entreprises de sondages ne pratiquent ni confinement, ni trêve pendant la guerre contre le coronavirus. L'IFOP a-t-il voulu riposter à YouGouv en prétendant le lendemain et contre toute vraisemblance que "la cote de popularité de Macron connaît une forte hausse en pleine crise" : "46% des Français jugent positivement l'action du chef de l'Etat, soit une hausse de 13 points en un mois. Un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis février 2018, commente Le Figaro, le 1er avril...  Le sondage Ifop Fiducial pour Paris Match (groupe Lagardère) et Sud Radio (filiale de Fiducial Medias) - qui partagent des intérêts communs - diffusé mardi ressemble fort à une contre-attaque politicienne
En France, le HuffPost est un site fusionné avec un autre, l'indigent Le Post (où le détracteur professionnel Bruno Roger-Petit faisait figure de plume: en mal de cireur de pompes, Macron en fit un conseiller et porte-parole fugitifs de la présidence entre 29 août 2017 et le 30 septembre de la même année). Bâton merdeux de la presse, ce site participatif contrôlé par le journal Le Monde, version plus critique du pouvoir, mourut de bêtise et de méchanceté en 2009.


Un flouteur pro ne s'improvise pas sincère du jour au lendemain

des nouvelles du front » “Coronavirus : Mise au point et bilan ...
Le gouvernement affiche une volonté soudaine et suspecte de transparence, par le biais de chiffres jugés trafiqués, multipliant les prises de parole pour essayer de s'attirer la confiance des Français, publiant quotidiennement la litanie macabre du nombre des victimes du jour, un suivi de la progression de l’épidémie de coronavirus (mais les morts des Ehpad n'étaient pas comptabilisés et ne le sont toujours pas en totalité), mais s’inspirant de ce qui se fait chez ses partenaires européens, dans un esprit à la fois polémique, en affirmant que les voisins font moins bien, et louangeur, en suggérant que nul ne peut faire mieux.

La défiance envers la parole de l’exécutif reste très forte, selon une étude réalisée par YouGov pour Le HuffPost, et ce, malgré la stratégie déployéeEffectuée entre le 30 et le 31 mars, elle réduit à néant celle de l'IFOP, indiquant que 71% des Français répondent “non” à la question "pensez-vous que le gouvernement a dit toute la vérité sur l’épidémie de coronavirus. Les margoulins de la com' élyséenne en gros sabots - en même temps que les media soumis et prescripteurs d'enquêtes - a échoué dans sa manipulation de l'opinion.
Un chiffre qui monte à 92% chez les sympathisants du Rassemblement national, accusés de perméabilité à la rhétorique du "mensonge d’Etat" martelée depuis le début de la crise sanitaire par la présidente du parti, Marine Le Pen. A lire le HuffPost, il semblerait que les sympathisants LFI de Jean-Luc Mélenchon - qui ne sont pas mentionnés - ne seraient pas soupçonneux... 
Faut-il informer le HuffPost (et Le Monde), le site trotskiste révolutionnaire Mediapart (ci-dessous) titre pareillement sur un "mensonge d'Etat", sans pour autant être moqué et accusé de complotisme ? 

Autre chiffre qui a de quoi interpeller l’exécutif: 67% des sondés estiment “que le gouvernement a dissimulé l’ampleur de la crise”. Là encore, ce sont les électeurs du RN qui expriment le plus ouvertement leur défiance, puisqu’ils sont 89% à l’affirmer. Qu'il s'agisse de la dissimulation de la vérité et de l'ampleur de la crise, le FN, à lui seul, ne monopolise pas les 71% de suspicion. 
 
Des errances qui se paient cash

❗️𝙴𝚗𝙼𝚘𝚍𝚎𝙼𝚊𝚌𝚊𝚛𝚘𝚗™️❗️ (@EnModeMacaron) | TwitterLa filiale du journal Le Monde communique son incrédulité en s'interrogeant: "il est difficile d’établir avec certitude les raisons ayant conduit à un tel niveau de soupçon en insincérité. Elle s'autorise de privilégier certains éléments liés à la crise et, selon elle, utiles à la lecture de ces résultats. En premier lieu, éludant le sujet de la sincérité du chef de l'Etat, ce que le HuffPost appelle "les couacs de la communication gouvernementale" (et plus précisément les propos parfois  contradictoires [d'un ministre à l'autre ou le même, tels Blanquer ou Le Maire, entre le matin et l'après-midi] expliquent amplement la défiance populaire grandissante envers un pouvoir de néophytes prétentieux mais inappropriés à la tâche au-dessus de leurs moyens qui leur est confiée, faute de partisans de qualité, brillants plus par leur langage et leur aplomb que par leurs compétences personnelles et leur expérience acquise. Les Français savent reconnaître un bon boulanger et repérer un margoulin. En trois ans, Macron n'a pas même réussi  à faire illusion. Ses équipes pouvaient-elles faire mieux que leur modèle ? Ni l'un, ni les autres n'ont réussi à tisser une relation de confiance avec leurs concitoyens, ni sur ce sujet très anxiogène, ni sur aucun.

https://www.bastamag.net/IMG/arton7691.jpg?1582535218Aussi, les propos accablants d’Agnès Buzyn au Monde ont renforcé la conviction que ce président a non seulement "minimisé" le risque d'épidémie, mais favorisé son développement par son incurie, depuis huit ans, comme secrétaire général adjoint du cabinet du président Hollande, puis ministre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique en 2014 et auteur de la loi une loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite "loi Macron", d'inspiration néo-libérale, en 2015.
politi 
En 2016, la candidat Macron souhaitait "une Europe qui développe nos emplois et nos entreprises", et les Français lui ont fait confiance, mais sur ce sujet comme sur tant d’autres, dont la délocalisation, c’est raté! BIC a pris ses cliques et ses claques pour se délocaliser en Tunisie.Idem pour la fabrication de masques chirurgicaux ou même de gel hydroalcoolique. Aujourd'hui, 20 Minutes parle d'une "France face à un défi industriel"... Et de citer l'Elysée, à propos de la visite présidentielle, mardi matin, de l’usine de masques FFP2 et chirurgicaux Kolmi-Hopen, une PME en périphérie d’Angers : "le chef de l’Etat veut "montrer la mobilisation exceptionnelle de notre industrie pour faire face aux besoins liés à la crise du Covid-19" !
A Plaintel, dans les Côtes d’Armor, des millions de masques étaient fabriqués chaque année jusqu’à la fermeture du site par l'Américain Honeywell,  en 2018. En 2009, la société de fabrication de chapeaux fondée par Louis Giffard avait répondu à l’appel de
la ministre de la Santé Roselyne Bachelot quand cette dernière avait commandé des millions de masques pour lutter contre la grippe aviaire. La capacité de production était alors montée à 200 millions de pièces par an, avant une chute vertigineuse ayant conduit à la fermeture en septembre 2018.
A la mi-mars, l’un des quatre fabricants de masques chirurgicaux et FFP2 - équipés d’un dispositif de filtration - se trouve en Occitanie, à Labarthe-sur-Lèze, au sud de Toulouse. Il s’agit de Paul Boyé qui produit habituellement des uniformes et des tenues de combat pour l’armée et la gendarmerie. Et le groupe cherche à recruter pour fabriquer plus de masques. La main-d’œuvre est toujours là et la promesse du candidat Macron de relocaliser la production pourrait être tenue.
Outre ces errances de gouvernance et de communication qui se paient cash, d’autres études menées ces derniers jours montrent que la crise du sanitaire s’accompagne d’une crise de confiance envers les autorités, favorisant ainsi les études et autres enquêtes visant à dissimuler la rancoeur de l'électorat de Macron. Enfin, ces chiffres sont à mettre en parallèle avec ce sondage réalisé il y a quelques jours pour Le HuffPost, montrant qu’une majorité de Français juge que le gouvernement gère mal l’épidémie.

La défiance est très clairement dirigée contre le gouvernement.
Les oppositions n'en profitent pas : à la méfiance se mêlent la crainte et la colère. En effet, si 49% des sondés comprennent que les membres de l’opposition  critiquent  l’impréparation du gouvernement - d'ailleurs avec beaucoup de retenue - , ils seraient 40% à ne pas lui jeter la pierre : attendent-ils la sortie de crise sanitaire? Car, après le temps du rassemblement contre la menaceil ne faut pas préjuger de la sanction populaire à venir.

Sondage réalisé en ligne les 30 et 31 mars sur un échantillon représentatif de 1.020 Français de 18 ans et plus.

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