Deux jours après la CFDT, le siège de la CGT cible de vandalisme: équitable ?
Des individus cagoulés ont cassé quelques portes et vitres
La casse a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, deux jours après des dégradations à la CFDT et en pleine crise provoquée par la loi Valls de réforme du code du travail. Un acte "intolérable" condamné par le gouvernement.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, est venu en personne constater les dégâts samedi matin à Montreuil - ville PCF reprise aux écologistes en 2014 - et a visionné les enregistrements des caméras de surveillance.
"Ca s'est fait assez vite. Des individus cagoulés avec des sacs à dos -panoplie du "casseur" type- ont franchi les barrières et ont tapé, forcément avec des objets costauds, sur des portes et des vitres", a-t-il raconté.
L'enquête a été confiée au commissariat de Montreuil.
Toutefois, les individus encagoulés n'ont pas pu entrer à l'intérieur du bâtiment. "Il y a plusieurs portes à franchir pour entrer au siège. Ils ont cassé la première, les vitres sur les côtés, mais ils n'ont pas pu entrer, parce qu'il y a un système qui se déclenche", a poursuivi Martinez, dont la centrale est en première ligne dans la mobilisation contre la loi travail depuis mars, aux côtés de FO, Solidaires, FSU, FIDL, Unef et UNL.
"On a évité le pire", a encore lancé le secrétaire général, assurant que le siège n'a jusqu'à présent jamais été victime de violences d'"une telle ampleur".
Les services du premier ministre Manuel Valls ont réagi sur son compte Twitter par une "condamnation ferme du vandalisme contre le siège de la CGT". "Rien ne peut justifier ces attaques contre les acteurs de la démocratie sociale", peut-on y lire, en langue de bois.
Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve y est aussi allé de son commentaire tout fait, demandant comme toujours que "tous les moyens soient mis en œuvre pour retrouver les auteurs et les mettre à la disposition de la justice", et la ministre du Travail Myriam El Khomri a manifesté sa "solidarité" avec les militants, après un acte "intolérable".
La préfecture de police de Paris répète que "des individus au visage dissimulé ont escaladé les grilles du site avant de briser les portes d'entrée vitrées".
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Les sources policières en savent un peu plus, précisant que "deux individus encagoulés ont franchi les grilles, munis de marteaux, vendredi vers 23h30. Ils ont cassé sept à huit vitrines avant d'être mis en fuite par les vigiles."
"On dispose de vidéosurveillance, mais ils vont être très difficiles à identifier à cause des cagoules. Ça ressemble à un match retour après la casse à la CFDT", suggèrent les sources policières, qui évoquent des personnes "visiblement bien organisées".
La CFDT a déjà eu son siège vandalisé dans la nuit précédente lors d'une manifestation sauvage, où une centaine de personnes a brisé des vitres et inscrit sur la façade : "C'est fini de trahir". La confédération soutient en effet le projet du gouvernement.
Après ces dégradations condamnées par tous les syndicats, dont la CGT, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a été reçu vendredi par le ministre de l'Intérieur.
Cet acte de vandalisme n'a "malheureusement pas été une surprise", a lancé samedi Laurent Berger, précisant que "depuis quelques semaines, dans les entreprises, nos militants sont inquiétés, insultés. Des locaux à Béthune, Limoges, Toulouse ont été soit envahis, soit dégradés".
La préfecture de police de Paris a précisé que des "consignes de vigilance accrue" ont été données à la police pour les locaux des organisations syndicales.
Samedi, la FSU - proche de la CGT et du PCF - a apporté son "soutien" à la CGT et estimé qu'il est "plus que temps de retrouver un climat apaisé". "Depuis 3 mois, le gouvernement reste sourd aux revendications qui s'expriment [sic] sur la loi travail. Le climat social ne cesse de se dégrader. Face à cela, le gouvernement a la responsabilité de remettre le dialogue au cœur de la vie démocratique de notre pays", a appelé la FSU dans un communiqué.
La CGT estime encore que "les violences verbales et les insultes" contre elle "contribuent également à entretenir ce climat délétère".
La première organisation syndicale du pays s'était retrouvée au centre des critiques gouvernementales, après les violences intervenues lors d'une manifestation parisienne contre la loi travail le 14 juin. Valls avait dénoncé l' "ambiguïté" de la CGT face aux "casseurs" de l'ultra gauche.
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