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lundi 23 mai 2016

La Gare du Nord, "c'est l'Afrique": ce que Nadine Morano n'a pas le droit de signaler ?

Et Marseille, "première ville arabe de France", on peut ?

Cette observation ne manquera pas de choquer ceux et celles qui préfèrent détourner le regard


Alors que ses lecteurs se font la même réflexion, dans le secret de leur coeur pusillanime, la presse ne manque pas de créer, une fois de plus, la polémique, à des fins politiciennes et de buzz mercantile. 

L'ancienne ministre Nadine Morano a en revanche fait part ce dimanche de son ressenti dont sur le plateau du Supplément de Canal +.


"On voit bien que c'est une population immigrée"

Alors qu'une fois le sujet terminé les journalistes du Supplément lui demande de rendre des comptes, l'élue développe sur la situation de ghetto dans le Paris socialiste: sacrilège ?
"Quand vous arrivez Gare du Nord, je vous laisse juger par vous même. Et je laisse juger aussi tous ceux qui viennent, de regarder pourquoi il y a dans ce quartier une concentration d'une population, dont on voit bien que c'est une population immigrée, dont on voit bien que c'est une population qui est concentrée dans ces quartiers, comme vous avez plein de ghettos en France", analyse-t-elle.
Et à ceux que ne perturbe nullement la réalité de la ghettoïsation dans notre pays et tente de lui faire un procès sur sa dénonciation d'un état de fait Nadine Morano d'expliquer avoir "discuté" avec des passants du quartier. "Je suis allée Gare du Nord, et ça m'a intéressée. Une fois, je suis descendue du taxi, et j'ai remonté à pied, pour discuter avec ces personnes", raconte-t-elle.
"J'ai noté que la grande majorité de ces personnes qui étaient dans le quartier de la Gare du Nord étaient des personnes d'origine africaine, et pour beaucoup d'entre elles, n'avaient pas d'emploi. (...) Mais je n'ai pas besoin d'aller Gare du Nord pour voir ce qu'il se passe (en France). Je vois bien que dans le quartier où j'ai grandi [le quartier du Haut-du-Lièvre, à Nancy], la population n'est plus du tout la même", ajoute Nadine Morano.

Que serait-ce si Nadine Morano avait été maire de Vitry-sur-Seine ? 
De graves incidents ont éclaté en 1981 à Vitry-sur-Seine où un foyer qui devait accueillir 300 immigrés maliens a été saccagé par un commando d'une cinquantaine de "personnes" conduites par le maire communiste de Vitry, Paul Mercieca (PCF) qui s'opposait, disait-il, à toute ghettoïsation sur sa commune.
VOIR et ENTENDRE ce reportage  de 1981 archivé par l'INA: 

Les "humanistes" ferment les yeux et dénoncent les acteurs vigilants

En 2012, pour faire front à la polémique qui suit son appel aux électeurs de toutes sensibilités à voter pour elle au second tour des législatives en Meurthe-et-Moselle, l'eurodéputée  évoqua sa  "meilleure amie" pour tenter de convaincre ses adversaires qui veulent l'y enfermer qu'elle n'est pas dans les généralités et de faire comprendre que chaque personne doit être considérée individuellement.
"Me faire passer pour quelqu'un qui serait raciste, alors que j'ai des amis qui sont justement Arabes, et dont ma meilleure amie qui est Tchadienne, donc plus noire qu'une Arabe, je trouve ça choquant", fit- elle valoir à ses détracteurs sur le plateau de C à Vous, une émission de France 5.
Nadine Morano n'est d'ailleurs pas le maire de Montigny-les Cormeilles
En 1981, sous la présidence du socialiste François Mitterrand, ce maire PCF de Montigny-les Cormeilles stigmatisa un immigré marocain, le soupçonnant de trafic de drogue. La Fédération PS et la Ligue des Droits de l'homme pointèrent alors sa dénonciation calomnieuse et la diffamation.
Ce maire, Robert Hue, est aujourd'hui un allié de Hollande.

Plus récemment, dans une émission On n'est pas couché de septembre 2015, l'élue Les Républicains observa que "la France est un pays de race blanche" et des élus LR se désolidarisèrent de ce constat. Maintenant ses propos, Nadine Morano se fit sanctionner par le retrait de son investiture départementale aux élections régionales.
En juin 2009, les nervi de la CGT chassèrent par la violence une vingtaine de travailleurs clandestins de couleur manifestant à la Bourse du Travail de Paris où le syndicat règne en maître. Plusieurs victimes témoignent de l'usage de gaz et de bâtons :
VOIR et ENTENDRE aussi ces témoignages virulents présentés par le NPA :

Marseille peut en revanche être étiquetée

C'est dans la cité phocéenne que, le 6 octobre 2014, l'adolescente de 15 ans suspectée d'avoir fugué de son domicile de Villefontaine en Isère pour "faire le djihad" en Syrie a été retrouvée en soirée par sa famille, quatre jours après l'annonce de sa disparition."On a décidé d'aller à Marseille [pourquoi Marseille?]; on l'a cherchée toute la journée (...) Elle s'est jetée dans nos bras. [...] On est très soulagés, tellement heureux qu'elle ne soit pas partie à l'étranger", a assuré la mère de l'adolescente. Le multiculturalisme est-il un élixir de jouvence de la bien-pensance française ?

La chance de la France serait de devenir multiculturelle, nous répète-t-on avec insistance. Pas de souci, puisqu'elle l'est déjà ! Toute résistance est qualifiée de repli identitaire rétrograde, une tare honteuse et le multiculturalisme est le dernier "isme" à la mode, le fin du fin. Le dernier chic est de fréquenter le restaurant syrien du coin. C'est un acte citoyen. 

Mais quand l'Histoire était enseignée à l'école, on apprenait que la constitution de la France a été un long processus. Si nous sommes pour partie des barbares venus du Nord, parce que plus loin vers l'Ouest c'est l'océan, les envahisseurs ont nécessairement fait souche chez nous, à l'exception de ceux que nous avons repoussés, les Huns et les Sarrasins. Venus d'ailleurs, ces barbares germaniques, les Francs, ont vaincu, se sont adaptés et ont embrassé le christianisme. La France et la langue française sont issues de cette osmose féconde. Nous nous sommes donc civilisés au fil du temps et avons développé une civilisation harmonieuse sur la base du respect des uns et des autres, d'un pouvoir politique fédérateur et d'une religion chrétienne qui ont fait notre identité commune. Les Chrétiens se sont certes opposés et les Juifs ont été persécutés, mais tous ont finalement privilégié, contre la haine de l'autre, le vivre ensemble.

La revoici, cette haine, colportée par une minorité d'intégristes religieux et conquérants qui veulent transformer cette civilisation à leur image. 

Les uns ne voient pas monter le danger, ou le négligent, d'autres réagissent - comme les Résistants repoussèrent le fascisme qui, un temps, avait envahi les esprits et plus évidemment leur espace - et se dressent, citoyens vigilants. 
Dans notre histoire, on ne donnait pas le nom de métissage au mélange heureux des populations blondes dont nous sommes les descendants et les héritiers. Le génie français a consisté à sauver partout dans le monde ce qu'il avait de plus beau et de plus noble à Athènes, Rome et Jérusalem. Nous avons pris, opposent certains qui sont dans la lutte permanente des classes sociales et des civilisations nord-sud. En vérité, nous avons accueilli avec chaleur et respect. Assimiler n'est pas prendre, mais offrir un parcours déjà avancé et un milieu développé. Bien sûr que tout cela fait de nous un pays multiculturel. 

Ni Dostoïevski, ni Tolstoï, ni Goethe, ni Copernic, ni Galilée, ni Kierkegaard, ni Kant, ni Confucius, ni Gandhi, ni Rilke, n'étaient français. Mais nous avons reconnu leur valeur et nous en sommes inspirés. Comme nous avons adopté Modigliani, Frédéric Chopin, Marie Curie, Pablo Picasso, Le Corbusier, Samuel Beckett, Charles Aznavour ou Léopold Sédar Senghor. Ils sont des nôtres, parce qu'ils nous ont choisis et respectés: "parce que c'était lui; parce que c'était moi", aurait dit Montaigne à La Boétie. 
Or, nous avons désormais à faire face à des fanatiques qui sont des tueurs de mécréants dont certains que nous avons élevés sur le sein de Marianne. Détail de l'Histoire pour les derviches tourneurs du multiculturalisme !

La ghettoïsation dénoncée par N. Morano est-elle une solution ?

Les quartiers populaires ne représentent pas tous les cas de ghettoïsation en France

Elle-même d'origine immigrée et modeste, Nadine Morano, ancienne ministre, le souligne, elle s'étend bien au-delà, aux gares et, depuis que les migrants du Proche Orient s'y installent, jusque sous les lignes de métro suspendu parisien. Les 751 zones urbaines sensibles (ZUS), dans lesquelles vivaient 4,7 millions de personnes au recensement de 1999 (soit 8 % de la population française, et 12 % des Franciliens), concentrent toujours les cas les plus significatifs de précarité et d’absorption problématique. Certes, le processus de ghettoïsation sur les ZUS françaises n'est pas comparable aux ghettos de certaines grandes villes d’Amérique du Nord ou du Sud. 
Pour autant, il ne faut pas s’interdire d'évoquer, comme le font certains responsables politiques, l’existence d’un "séparatisme social" en France créant de  plus en plus de fractures dans les conditions de vie et les destins des différents groupes ethniques.  Cette ghettoïsation est effective et non pas seulement en devenir ou à venir. Il est donc essentiel de ne pas masquer et taire, pour des raisons politiques et politiciennes, les difficultés d’insertion socio-économique qui se posent massivement et les conditions de vie des habitants qui sont au contact, ainsi donc que les représentations que les habitants se forgent d’eux-mêmes, des différents groupes sociaux qui composent la société et de leurs relations.
Nadine Morano est coupable d'avoir évoqué un problème que le pouvoir et sa presse s'évertuent à glisser sous le tapis. Les migrants, victimes de l'Etat islamiques, ajoutés aux clandestins d'avant les "printemps arabes" doivent cohabiter, mais les idéologies extrêmes condamnent toute politique d'assimilation et les intéressés, pour la plupart, oppose un refus d'intégration, au nom du droit à la culture que nient pour eux-mêmes certains des accueillants.
Le communautarisme et le multiculturalisme entretiennent le processus de ghettoïsation qui s'amplifie en France.

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