Le Maire et Fillon s'inquiètent de l'exemption de visas pour les Turcs
"La France doit s'opposer" à la décision prise par la Commission européenne "sous l'impulsion de l'Allemagne", juge Bruno Le Maire.
La Commission européenne a ouvert la voie mercredi à une exemption de visas pour les Turcs dans l'espace Schengen. En France, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre, notamment à droite, où François Fillon et Bruno Le Maire, tous deux candidats à la primaire de la droite pour 2017, se sont déclarés opposés à la recommandation de la Commission européenne.
L'ancien Premier ministre François Fillon explique qu'il "refuse l'exemption des visas pour les Turcs". "La décision de la Commission européenne, prise sous l'impulsion de l'Allemagne, n'est pas acceptable en l'état. La France doit s'y opposer", a ajouté le candidat à la primaire de la droite.
L'ancien Premier ministre François Fillon explique qu'il "refuse l'exemption des visas pour les Turcs". "La décision de la Commission européenne, prise sous l'impulsion de l'Allemagne, n'est pas acceptable en l'état. La France doit s'y opposer", a ajouté le candidat à la primaire de la droite.
Chez son concurrent, même réticence à l'initiative de la Commission européenne. "Libéraliser le régime des visas revient à accorder la liberté de circulation aux citoyens turcs sur le territoire européen", a souligné Bruno Le Maire dans un communiqué. "Je regrette qu'une telle décision concernant un pays de 80 millions d'habitants ait été prise en catimini, à la va-vite, sans consultation des Parlements nationaux et au mépris de la voix de la France", a ajouté le député de l'Eure. "Si la Commission affirme aujourd'hui que peu de ressortissants turcs feront des demandes de visas, qu'en sera-t-il à l'avenir ? En cas de crise politique ou économique en Turquie, nos sociétés pourront-elles supporter un potentiel afflux de ressortissants turcs ?"
Je m'oppose à la recommandation de la Commission européenne sur la libéralisation des visas avec la #Turquie : https://t.co/ouuIdqXUtE— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 4 mai 2016
La Turquie se félicite de la possibilité de voyager en Europe sans visa
La Commission européenne a décidé mercredi d'exempter de visas les Turcs voyageant pour de courts séjours dans l'ensemble de l'espace Schengen, donc en France.
"Les citoyens turcs méritent [?] depuis longtemps de pouvoir se rendre dans l'espace Schengen sans visa (...) Il y a une injustice, cette injustice est en train d'être levée", a estimé Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères. Et de se féliciter que la décision de la Commission soit un "tournant" en matière de visas pour les Turcs et constitue "une nouvelle page dans nos relations avec l'Union européenne".
"Notre but est d'être membre à part entière" de l'Union européenne, a confirmé le chef de la diplomatie turque, assurant que la Turquie poursuit "avec sincérité " ses efforts en ce sens. "Nous attendons la même sincérité de la part de l'Union européenne", a-t-il lancé. Mevlüt Cavusoglu a appelé l'Union européenne à considérer ses relations avec la Turquie d'"un point de vue stratégique". La Turquie et l'Union européenne ont "besoin l'une de l'autre aujourd'hui plus qu'hier et nous aurons besoin l'une de l'autre demain plus qu'aujourd'hui", a-t-il prétendu.
La Turquie a fait de l'exemption de visas d'ici juin une condition indispensable pour continuer d'appliquer l'accord controversé sur les migrants. Le pays doit pour cela remplir au total 72 conditions, dont 5 ne sont pas encore respectées, selon le vice-président de la Commission Frans Timmermans. Ce dernier a indiqué que, pour des raisons de sécurité, les Turcs souhaitant bénéficier de cette exemption de visas pour leurs courts séjours (90 jours) devront obligatoirement être détenteurs d'un passeport biométrique. « En ce qui concerne les passeports, nous sommes sur le point d'achever les travaux", a dit Mevlüt Cavusoglu. "Il n'y a aucun problème dans ce travail technique et nous commencerons au plus vite à délivrer les passeports biométriques à nos concitoyens", a-t-il promis.Parmi les autres critères encore à remplir, le vice-président de la Commission a cité une meilleure lutte des autorités turques contre la corruption, la négociation d'un accord avec Europol ou encore une révision de la législation du pays sur le terrorisme.
Les États membres et le Parlement européen devront également donner leur aval pour qu'une exemption de visas puisse entrer en vigueur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):