40.000 manifestants anti-avortement ont défilé à Paris
Grand succès de la "Marche pour la vie", notamment pour dénoncer une tentative de "banaliser totalement" l'IVG
Le Nouvel Observateur n'a vu que "plusieurs milliers" d'opposants à l'IVG, battant cette année un "record" avec "près de 40.000 personnes". Le magazine du marchand de sanisettes ironise en les disant "galvanisés par l'"exemple" espagnol", mais surtout soutenue par le pape François, explique la porte-parole Virginie Mercier. Lundi 13 janvier, le Saint Père a en effet appelé à la paix, mais aussi rappelé certains fondamentaux comme "l'horreur" de l'Eglise face à l'avortement.
L'Espagne vient en effet d'adopter fin décembre un projet de loi limitant largement le droit à l'IVG. Les manifestants ont donc défilé aux couleurs du pays: rouge et jaune, alors qu'à partir de lundi, les députés français débattent d'un texte incluant des dispositions visant à faciliter et étendre les possibilités de recours aux IVG.
Cette marche est organisée depuis 2005 par une quinzaine d'associations autour de la date anniversaire de la loi Veil de 1975, qui a légalisé l'avortement en France. Elle avait réuni en 2012 près de 7.000 personnes, selon la police, 30.000 selon les organisateurs.
Les manifestants ont reçu samedi le soutien du pape François, qui recevra vendredi prochain le président François Hollande, les invitant à "maintenir vive leur attention pour ce sujet si important".
En tête, une grande banderole revendiquait le droit d'être "Libre d'être contre l'IVG" et une autre "Avec Hollande, avorte et tais-toi".
La marche des opposants à l'interruption volontaire de grossesse célébrait cette année l'Espagne, où l'exécutif a proposé le 20 décembre dernier un projet encadrant l'avortement. Plusieurs parlementaires de la droite espagnole avaient fait le déplacement.
Adopté fin décembre en Conseil des ministres, le texte espagnol vise à limiter le droit à l'avortement à quelques cas graves: danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, viol ayant fait l'objet d'une plainte et et dans le cas où la grossesse est la conséquence d'un délit contre la liberté ou l'intégrité sexuelle de la femme. C'est-à-dire que les cas de convenance personnelle sont théoriquement exclus. Il devrait arriver au Parlement dans environ deux mois.
Une "banalisation totale de l'avortement"
Pour saluer ce détricotage "avant-gardiste" en Europe, de nombreux manifestants étaient vêtus de rouge et jaune, couleurs du drapeau espagnol.
Les opposants à l'avortement vilipendent deux amendements socialistes "glissés en catimini" dans le projet de loi sur l'égalité femmes-hommes, notamemnt qui veut notamment inciter les pères à prendre un congé parental. Il est examiné à l'Assemblée nationale de lundi à vendredi.
Le premier amendement scélérat propose qu'une femme puisse demander une IVG si elle "ne veut pas poursuivre une grossesse" et non plus parce que "son état (la) place dans une situation de détresse".
Cette suppression revient à "une banalisation totale de l'avortement et une dénégation du droit à la vie inscrit dans le code civil", a dénoncé Cécile Edel, porte-parole du collectif d'associations.
"Cela va développer encore plus les avortements eugénistes", s'est alarmé Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune.
Des députés UMP vont défendre le maintien de la notion qui fait, selon eux, de l'IVG une "exception". Pour autant, "nous ne cherchons pas à raviver les querelles autour de l'IVG, nous ne sommes pas en Espagne", assurait récemment Philippe Gosselin, membre de l'Entente parlementaire pour la Famille.
Un autre amendement liberticide a été introduit pour sanctionner ceux qui veulent empêcher les femmes d'accéder aux lieux d'information sur l'IVG", une atteinte intolérable à la liberté d'expression" des anti-IVG.
Avec ce texte, "on ne pourra plus être contre l'avortement (...) sur notre site SOS femmes enceintes, nous serons obligés de donner des informations sur l'avortement", affirme Mme Edel. Le projet de loi "qualifie d' 'entrave' le fait d'empêcher physiquement l'accès des femmes à des lieux d'information sur l'IVG".
Il y a quelques mois, le Haut conseil pour l'égalité entre les femmes et les hommes avait dénoncé la libre expression des anti-IVG sur internet avec des sites à l'apparence "neutre, voire institutionnelle", selon lui, délivrant une information "fallacieuse"...
Environ une Française sur trois a recours à un avortement au cours de sa vie.
Alors que plus de 220.000 avortements sont pratiqués chaque année en France, où l'IVG est intégralement remboursée par la Sécurité Sociale depuis janvier 2013.
Cinq organisations féministes avaient appelé à un rassemblement vendredi 17, devant l'ambassade d'Espagne, pour protester "contre la loi anti-IVG du gouvernement conservateur espagnol". Parmi elles, le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles, une ONG marocaine téléguidée. "Le Parti socialiste apporte son soutien au rassemblement des féministes françaises contre la loi anti-IVG du gouvernement conservateur espagnol" ont souligné Laurence Rossignol, ex-adhérente à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), ex- journaliste juridique à La Vie ouvrière, le journal de la CGT, porte-parole et Adeline Hazan, d'ascendance égyptienne, secrétaire nationale aux Droits des femmes (proche de Martine Aubry, Marylise Lebranchu, Jean Le Garrec, François Lamy), maire de Reims, avec le soutien des altermondialistes (EELV) et ex-présidente du Syndicat de la magistrature (SM), fortement marqué à gauche et créateur du "mur des cons"...
La contre-manifestation organisée en même temps Place d'Italie a rassemblé entre 200 et 300 personnes, refusant "que la France devienne comme l'Espagne".
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