L'évolution sociale libérale de Hollande ne fait-elle tanguer que Batho ?
Depuis les vœux de Nouvel an du Président se multiplient les articles de presse, billets de blogs, commentaires de forums, d'experts et décrypteurs, sur le thème "Hollande est-il vraiment socialiste ?" François Hollande a en effet affiché une ligne qualifiée par certains de "sociale-libérale". Le changement, promis au cours de sa campagne et attendu pendant les 20 premiers mois de son quinquennat, serait annoncé, notamment par un nouveau couplet sur les "excès" de la Sécurité sociale et les dépenses des collectivités: la réduction des dépenses publiques "vaut pour l'Etat, mais aussi pour les collectivités locales et la Sécurité sociale, qui doit en terminer avec les excès et les abus".
Mardi soir, François Hollande est apparu comme sorti de ce corps mou et gras nourri de rillettes. Il a en effet déploré le fait que "les impôts sont devenus lourds, trop lourds, à force de s'accumuler depuis des années". Stupéfaction dans une partie de l'assistance vaguement consciente qu'il est celui qui distribue les coups de gourdin fiscal.
Des propos qui ne l'empêchent pas par ailleurs de déclarer La Réunion "en état de catastrophe naturelle", bien qu'elle soit naturellement exposée aux cyclones plusieurs fois par an. L'an passé, quasiment un an jour pour jour, le cyclone Dumile avait fait un décès recensé, comme cette année, une femme de 86 ans. Dans le sillage du cyclone Bejisa et du ministre Victorin Lurel, la Ville de Paris a même annoncé une aide exceptionnelle de 200.000 euros pour le Conseil général de la Réunion, afin d'aider aux premières réparation d'urgence sur des habitations.
L'évolution de Hollande devrait soulever davantage de questions au sein de la majorité, souligne la ministre de l'Écologie limogée par Hollande.
Hollande avant le changement |
En déplorant que le revirement idéologique du président socialiste de la République "ne soulève pas davantage de questions" au sein de la majorité socialo-écolo, Delphine Batho dénonce en fait l'évolution de François Hollande vers une ligne sociale libérale lors de ses voeux.
"Un mot a disparu, celui du changement. Il s'agit d'une sorte de tournant idéologique. Pour la première fois depuis le début du quinquennat, cette évolution est assumée", fait-elle observer dans un entretien au JDD.
"Le président de la République explicite des choix qui ont été faits d'emblée et précisés au fur et à mesure de l'exercice du pouvoir avec le pacte de compétitivité qui avait été débattu au sein du gouvernement, mais pas au sein de la majorité", poursuit Delphine Batho.
"Ces choix sont différents de ceux défendus pendant la campagne électorale.
Je suis assez surprise que cette évolution ne soulève pas davantage de questions. C'est plus profond qu'une opposition entre l'aile droite et l'aile gauche, il n'y a plus de projet de société, plus d'objectif de transformation", martèle la députée PS.
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