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mardi 14 janvier 2014

Retraite-chapeau du sombre Ayrault: le premier ministre socialiste est bien couvert...

180.000 euros par an, selon l'économiste Charles Gave 

Ayrault rivalise avec le président de PSA
 
Un diagnostique pertinent et percutant 
de la rigidité cadavérique 
qui gagne une Europe trop engagée 

et réglementée à l'excès.
Alors que les vociférations de l'extrême gauche et de la CGT de Peugeot, ainsi que les déclarations outrancières de certains politiciens, dont une belle brochette de ministres, résonnent encore à nos oreilles, à propos de la retraite du président de PSA Philippe Varin, l'économiste Charles Gave avait malicieusement réalisé le calcul du coût réel de la retraite prévisible du premier ministre socialiste.

Charles Gave, entrepreneur en finances internationales qui se partage entre Londres, Hong Kong et Paris, administrateur de SCOR (think tank libéral) et fondateur de l'Institut des libertés, s'était fait connaître en publiant il y a 10 ans un essai retentissant : Des lions menés par des ânes (éd. Robert Laffont).  Au printemps 2013, il met en ligne une petite étude pour son Institut des libertés, à partir d'éléments fournis par un correspondant, apparemment bien informé, sur la retraite dont devrait bénéficier Jean-Marc Ayrault quand il la prendra, ainsi que sur le montant du capital que devrait posséder un entrepreneur indépendant pour pouvoir disposer d'une retraite identique. 

Ayrault toujours officiellement professeur d'allemand en exercice depuis 1973
Voyons d'abord la retraite de Jean-Marc Ayrault : l'économiste et son correspondant ont des informations, mais pas toutes, et pas aussi précises qu'ils le voudraient: les calculs qui suivent ne sont pas que des estimations très proches de la vérité. 
Il reste l'essentiel qui réside dans le cumul de plusieurs retraites qu'ils ont ainsi établi : 
2.000 euros par mois, comme ancien maire de Saint-Herblain, puis de Nantes; 
- 2.000 euros de plus, comme ancien président du district de l'agglomération nantaise, puis de la communauté urbaine; 
et 1.800 euros encore au titre de l'Éducation nationale, puisque Jean-Marc Ayrault est toujours officiellement "professeur d'allemand depuis 1973", selon sa dernière biographie officielle. Une carrière de professeur pour le moins fictive, mais prise en compte par l'administration si son fonctionnaire a continué à "cotiser", même s'il n'exerce plus, et même si les cotisations sont plus ou moins fictives et plutôt plus que moins. Mais là n'est encore pas le plus grave ! Nous en sommes à 5.800 euros par mois.
il faut ajouter 
- une retraite de conseiller général dont le montant reste flou, 
- mais surtout une pension "plein pot" d'ancien député, de 6 650 euros par mois,
- à quoi s'ajoutent 2.500 euros environ, en tant qu'ancien président de groupe à l'Assemblée nationale.

On en est donc à 14.950, arrondi à 15.000, soit 180.000 euros par an. 
Tout cela, bien entendu, sans compter sa retraite d'ex-Premier ministre, impossible à prévoir aujourd'hui... Arrivé à ce stade et dans l'hypothèse où Jean-Marc Ayrault, qui aura 64 ans le 25 janvier, bénéficierait de sa retraite pendant une vingtaine d'années, Charles Gave se pose la question de savoir de quelle fortune devrait disposer un indépendant non salarié et non fonctionnaire pour s'offrir pendant vingt ans une retraite identique de l'ordre de 180 000 euros par an, laquelle est, de plus, garantie par l'État français.

C'est là où nous retrouvons le calcul effectué par le conseil d'administration de PSA qui doit "provisionner" la retraite complémentaire de son dirigeant - c'est une dette pour l'entreprise - et prévoir ce qu'il faudra lui verser chaque année pendant une certaine durée fixée par la compagnie d'assurances de l'entreprise. Dans le cas de Philippe Varin, il était question de provisionner sur 25 ans la somme de 21 millions d'euros qui incluait des charges sociales (beaucoup) et des taxes (de plus en plus). 

Ayrault est parfaitement protégé jusqu'à la fin de ses jours

Combien faut-il détenir à la banque pour s'offrir les  180.000 euros par an de Jean-Marc Ayrault pendant vingt ans, durée choisie par Charles Gave ? 
Voici sa réponse : "Les taux d'intérêt "longs" en France aujourd'hui sont aux alentours de 2 %. Pour que 2 % de mon capital me donnent 180. 000 euros par an, il me faut faire une petite règle de trois : il faut que mon capital soit de 9 millions d'euros (2 % sur 9 millions = 180. 000 euros)." Certes, raisonne Gave, mais nous sommes en France : pour un capital de 9 millions d'euros et, "prenant ma retraite en France, la moitié de mon revenu théorique servira à payer l'ISF et je n'aurai plus un revenu de 180.000, mais de 90.000 euros, sur lequel je paierai l'impôt sur le revenu au même titre que monsieur Ayrault."

Donc, calcule-t-il, "
pour avoir le même revenu après impôt sur la fortune, si je veux vivre en France et si je veux que ma retraite soit également garantie par l'État français, il me faudrait un capital de 18 millions d'euros au moins.
Mais ce n'est pas encore suffisant. La retraite de Jean-Marc Ayrault, comme toutes les retraites de la fonction publique, étant totalement indexée sur l'inflation, il faut encore plus de capital pour être dans une position symétrique : "Si les prix montent de 2 % par an, il faudra environ 36 ans pour que le niveau général des prix double. Donc, à 18 ans, conclut Charles Gave, je serai à peu près à 50 % d'une hausse contre laquelle monsieur Ayrault est parfaitement protégé, mais pas moi." Les 18 millions ne seront donc pas suffisants pour tenir une vingtaine d'années et "il me faudrait disposer d'au moins 50 % de plus, ce qui amène le capital requis pour que je vive aussi bien que notre cher Premier ministre à au moins 27 millions d'euros."

Charles Gave enfonce un peu plus le clou
Voyant bien ce qui se passe autour de lui à Paris, il ajoute : "Arrondissons à 30 [millions d'euros] pour tenir compte des voitures de fonction, des voyages gratuits et des autres menus avantages qui adouciront la pénible vie de notre héros"... Autrement dit, si "notre Ayrault" était un entrepreneur du privé, vivant des revenus de ses affaires, la valeur actualisée de sa fortune devrait tourner autour de 30 millions d'euros, alors que pour notre élu et fonctionnaire, "ce sont les payeurs d'impôts qui vont lui assurer le niveau de vie auquel il a droit"
Et tout cela, clairement, sans compter la énième retraite supplémentaire de conseiller général d'Ayrault non prévue dans notre calcul et surtout celle d'ex-Premier ministre, impossible à calculer actuellement. Un total qui finirait par dépasser largement les 200 000 euros.

"Les gens au pouvoir s'enrichissent de façon éhontée"

Gave, désabusé, constate que "ce calcul vaut pour messieurs Fabius, Jospin, Emmanuelli, etc., et bien entendu pour tous les dirigeants de l'ancienne majorité dont les talents incontestables n'ont pas été reconnus par les Français, [qui ne sont pas démocrates-sociaux...] alors qu'ils nous ont amenés dans la situation florissante dans laquelle nous nous trouvons", selon lui, balayans la crise de 2008. 
L'économiste observe que les hauts-fonctionnaires/élus bénéficient de privilèges exorbitants et il estime que leur système de cumul de retraites payées par des impôts et des taxes, c'est-à-dire via le budget général de l'État, est non seulement anormal, mais abusif. Il lui paraît indispensable, et ce serait, selon lui, "un minimum absolu", que les bénéficiaires de ce système, pour commencer, payent au moins l'ISF sur ces sommes.

Enfin, écrit Charles Gave, "l'impression diffuse qui se dégage de tout cela est que
les gens qui sont au pouvoir et qui contrôlent nos vies s'enrichissent de façon éhontée et souterraine et que, pour cacher leur turpitude, ils désignent à la vindicte publique les "riches", alors qu'eux-mêmes sont beaucoup, beaucoup plus "riches", non pas de l'argent qu'ils auraient gagné en jouant la croissance mais de l'argent qu'ils nous ponctionnent". 
Gérard Depardieu doit certainement doublement apprécier aujourd'hui d'avoir été insulté par Jean-Marc Ayrault. Quant à Philippe Varin, nous savons qu'il a renoncé à sa fameuse retraite complémentaire sous les coups de boutoir des "grandes gueules" médiatiques qui épargnent la "gauche sociale", faisant preuve ainsi d'une dignité bien mal partagée.

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