Bastion socialiste à nouveau ébranlé: après Dalongeville, Kucheida
L'ex-député PS du Pas-de-Calais, en délicatesse avec la justice
L'homme de fer du 62, 71 ans, a revêtu son gilet de sauvetage |
L'ancien député-maire socialiste de Liévin (62), Jean-Pierre Kucheida, a été mis en examen mercredi soir pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux, dans le cadre d'une enquête financière au coeur de la fédération socialiste de ce département.
Deux chefs d'entreprises ont également été mis en examen pour corruption active et abus de biens sociaux, ainsi qu'un fonctionnaire territorial pour corruption active et recel d'abus de biens sociaux. Les quatre ont été placés sous contrôle judiciaire.
"Aucune des entreprises n'a obtenu des marchés à la ville de Liévin pendant que Jean-Pierre Kucheida en était le maire, donc ces faits de corruption n'existent pas", a logiquement prétendu son avocat Me Frank Berton, qui a annoncé son intention de déposer une requête en annulation de la mise en examen de son client.
L'ouverture d'une information judiciaire contre X, ouverte l'été dernier, faisait suite à une enquête préliminaire visant notamment Jean-Pierre Kucheida, ouverte par le Parquet courant 2011 à la suite de dénonciations de Gérard Dalongeville, ancien maire PS d'Hénin Beaumont, second couteau mais bouc émissaire.
Condamné en août 2013 -après l'élection présidentielle- par le tribunal correctionnel de Béthune (Pas-de-Calais) pour détournements de fonds publics, comme en PACA par les soins de la députée Sylvie Andrieux, il avait décrit par écrit des malversations destinées à financer la fédération PS du Pas-de-Calais, la troisième de France. Il y dénonçait un système de financement occulte organisé autour de deux organismes, le bailleur social Soginorpa et la société d'économie mixte Adévia - toutes deux un temps présidées par Jean-Pierre Kucheida - pour alimenter les finances du PS local.
Enrichissement personnel et familial
Mais les éléments qui ont donné lieu aux gardes à vue de l'ancien maire de Liévin et des trois autres personnes poursuivies dans cette affaire "ont trait à de l'enrichissement personnel, lié aux personnalités et non pas aux fonctions d'élus", soutient une source aussi anonyme que proche de l'enquête. "On est davantage sur un ordre d'enrichissement privatif; on n'est absolument pas dans un financement d'une structure quelle qu'elle soit", a ajouté cet inconnu si bien informé, évoquant un financement de patrimoine particulier, histoire de dédouaner le Parti socialiste...
L'ancien député, qui a évoqué à sa sortie du palais de justice 160.000 euros de travaux sur sa maison de Liévin et sa résidence secondaire dans les Alpes, réfute les accusations qui pèsent sur lui. "Il n'y aucun doute sur mon honnêteté", a déclaré sur les marches du palais Jean-Pierre Kucheida.
Pourtant, le 17 octobre 2012, Jean-Pierre Kucheida est mis en garde à vue avec sa fille Marie, artiste.
La justice s'interroge sur les prestations, dont une exposition photos de la petite Marie, facturées de 12.000 euros à la Soginorpa, alors dirigée par son papa-gâteau.
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