Un front socialiste des media menace la liberté de la presse
Main basse des propriétaires du Monde sur Le Nouvel Observateur
Il est communément admis que le grand nombre de titres de presse écrite, de chaînes de télévision, d’éditeurs de livres masque l’ampleur de la concentration dans la presse. Il est aussi donné à croire que les media sont en majorité intégrés à des groupes industriels de droite (Lagardère, Bouygues, Dassault, ...) qui dépendent économiquement par leurs marchés de l’Etat, donc du pouvoir politique. L'Humanité (PCF) dépend quant à lui des aides de l'Etat... Il apparaît de plus en plus clairement que cette présentation tendancieuse est carrément fausse.
Le nouveau projet de concentration a fuité hier soir
"Les Echos" a appris que les trois propriétaires du journal socialiste Le Monde, Xavier Niel, Pierre Bergé et Matthieu Pigasse (ci-dessous à droite) sont sur le point de s’offrir l'hebdomadaire socialiste de Claude Perdriel, le propriétaire du groupe Nouvel Observateur (Le Nouvel Observateur, hebdomadaire de gauche d'information générale, Sciences et Avenir, magazine mensuel de vulgarisation scientifique, Challenges, premier news magazine économique en France et le site internet Rue89.)
Le rachat devait se faire via la holding du Monde, LML (Le Monde Libre), détenue à parts égales par les trois hommes d’affaires multimillionnaires. Claude Perdriel devrait conserver 30 % du titre. Le Monde détient déjà 6% des actions du Nouvel Observateur.
Les socialistes au pouvoir mangent dans la main de ces riches militants.
Xavier Niel, 10e fortune de France : né en 1967, il est vice-président et directeur délégué de la maison mère du fournisseur d'accès à Internet Free, opérateur de téléphonie mobile. Mis en examen et placé en détention provisoire en mai 2004 pour proxénétisme aggravé et recel d'abus de biens sociaux concernant un de ses peep-shows, Xavier Niel a obtenu une ordonnance de non-lieu du juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke en août 2005. Il est toutefois condamné en octobre 2006 à deux ans d'emprisonnement avec sursis et à 250 000 euros d'amende pour recel d'abus de biens sociaux dans ce peep-show dont il était actionnaire.
Matthieu Pigasse, né en 1968, est directeur général délégué de la banque Lazard en France et vice-président de Lazard en Europe, mais est issu d'une famille de presse par son grand-oncle et son père. Son frère est directeur de la rédaction du magazine people Public.
Depuis son passage dans les cabinets ministériels de Dominique Strauss-Kahn et de Laurent Fabius, il est resté proche du Parti socialiste. Il est membre du conseil d'administration de la Fondation Jean-Jaurès, think tank du parti socialiste, ainsi que de la fondation pro-européenne EuropaNova. En 2007, il a fait partie des Gracques, l'un des groupes de pression de la gauche française. En 2007, le "banquier de gauche" conseille Ségolène Royal (financée par Pierre Bergé) et ne cache pas ses ambitions concernant un ministère en cas de victoire de la candidate socialiste à l'élection présidentielle. En 2009, il collabore avec Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et aussi Manuel Valls.
En 2005, Matthieu Pigasse organise la vente de Libération à Édouard de Rothschild. En 2009, il achète l'hebdomadaire culturel et politique Les Inrockuptibles, qui engagera Audrey Pulvar, alors concubine d'Arnaud Montebourg, ministre du "redressement productif". Il soutient aussi le site d'information Rue89 financièrement. En juin 2010, il prend le contrôle, avec Pierre Bergé et Xavier Niel du quotidien Le Monde.
Pierre Bergé, un homme d'affaires du luxe né en 1930, fut le compagnon du peintre Bernard Buffet et du couturier Yves Saint-Laurent. Il se trouve maintenant à la tête d'une fortune sous-évaluée à 120 millions d'euros.
Dans les années 80, il se lie d’amitié avec le président François Mitterrand qu'il soutient, puis Ségolène Royal dont il finance la campagne présidentielle de 2007 et Vincent Peillon en 2009dans la création de son association L'espoir à gauche, dont le président est David Assouline, porte parole du PS, et le secrétaire général Patrick Mennucci, candidat socialiste à la mairie de Marseille.
Le site Internet Rue89, racheté il y a deux ans par " Le Nouvel Observateur ", fait partie du lot. Lorsqu'en décembre dernier l'industriel définit les contours de son projet de cession de son groupe de presse en difficultés, le site d'information "participatif" Rue89, propriété du groupe Perdriel, s'était mis en grève. Dans un texte publié sur Rue89 le 9 décembre 2013, Claude Perdriel estime que "l’indépendance éditoriale de Rue89 n’est pas menacée" et que "la réaction des journalistes de Rue89 est pour [lui] incompréhensible." La rédaction de Rue89 devait déménager avant l'été 2014 "Place de la Bourse, dans les locaux de l'Obs".
Pierre Bergé affirme qu’il n’est pas intéressé.
Manifestement, les trois protagonistes ne sont pas d’accord entre eux.
Ce matin, le co-propriétaire du Monde, Pierre Bergé (ci-contre, au centre), affirme au " Monde ": "je n’ai pas l’intention de le faire ".
Claude Perdriel s’était dit prêt début décembre à céder le contrôle du "Nouvel Observateur ". Il avait adressé des appels du pied à Xavier Niel, patron de Free (ci-dessus à gauche), Jacques-Antoine Granjon, PDG de Ventesprivées.com, société dans laquelle le Qatar vient d'acquérir des parts, et Jean-Louis Beffa, ex PDG de Saint-Gobain.
Plus que tout, Claude Perdriel souhaitait un rapprochement avec Le Monde , pour son magazine. Il y a trois ans, associé à Orange, il avait échoué à prendre le contrôle du quotidien du soir.
Hollande n'aime pas les riches, mais ce qui compte, c'est que les riches l'aiment...
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