Les appareils laissent-ils les Français à eux-mêmes?
L'UMP est stimulée par l'épreuve des scrutins de 2014
Raffarin, Fillon, Copé et Juppé, assis à la même table |
L'effondrement de l'autorité de l'état et la radicalisation de l'exaspération de nos compatriotes, moteurs de l'UMP.
François Fillon a exprimé son extreme préoccupation à l'occasion du comité stratégique hebdomadaire de l'UMP du 5 novembre. Quand 91% des Français demandent un changement de politique, mais que le Président se refuse toute initiative courageuse, le risque de contagion des revendications catégorielles est majeur.
Cette crise de confiance nationale inédite mobilise l'opposition et l'incite à surmonter ses divergences. Le devoir de l'UMP est de démontrer un grand sens des responsabilités, une unité très forte et sa capacité à construire l'alternance. C'est dans cet état d'esprit que François Fillon a proposé au Comité politique que soient engagés un rapprochement et un travail collectif en continu. Plusieurs propositions sont en discussion pour donner une lisibilité à cette unité.
"Déterminé", Jean-Marc Ayrault appelle à l'unité pour 2014
François Fillon a exprimé son extreme préoccupation à l'occasion du comité stratégique hebdomadaire de l'UMP du 5 novembre. Quand 91% des Français demandent un changement de politique, mais que le Président se refuse toute initiative courageuse, le risque de contagion des revendications catégorielles est majeur.
Cette crise de confiance nationale inédite mobilise l'opposition et l'incite à surmonter ses divergences. Le devoir de l'UMP est de démontrer un grand sens des responsabilités, une unité très forte et sa capacité à construire l'alternance. C'est dans cet état d'esprit que François Fillon a proposé au Comité politique que soient engagés un rapprochement et un travail collectif en continu. Plusieurs propositions sont en discussion pour donner une lisibilité à cette unité.
"Déterminé", Jean-Marc Ayrault appelle à l'unité pour 2014
Le premier ministre s'est dit assuré de la réussite de la France et, lors de la traditionnelle rentrée du gouvernement, a rappelé le cap fixé par François Hollande lors de ses voeux.
"Mobilisation" et "rassemblement", telle est la rengaine du gouvernement en cette rentrée 2014. Le premier ministre n'a pas manqué de rappeler ces deux mots d'ordre, vendredi matin, avant le premier conseil des ministres de l'année. Jean-Marc Ayrault s'est exprimé devant la presse à la sortie du traditionnel petit-déjeuner de rentrée au ministère de l'Intérieur, où l'ensemble du gouvernement a été accueilli par Manuel Valls, en grandes pompes sur le perron.
En parcourant, entouré de ses ministres, les quelques dizaines de mètres qui séparent la place Beauvau de l'Elysée, le premier ministre a rêvé d'un "gouvernement plein d'énergie, déterminé, mobilisé en permanence pour continuer la bataille pour la croissance et l'emploi, tout en continuant d'engager des réformes en profondeur". Une manière de s'inscrire dans les pas de François Hollande, qui a adopté lors de ses voeux un positionnement résolument réformiste et social-démocrate. "La feuille de route est claire, le chef de l'État a fixé le cap", a assuré Jean-Marc Ayrault.
Jean-Luc Mélenchon a une indigestion de Hollande
"La journée n'a pas été bonne pour moi, ni pour personne de mon bord, parce que ce matin l'enterrement de l'amnistie sociale et cet après-midi la confirmation de la conversion libérale de François Hollande. Vraiment, quelle journée pourrie !", a vomi Jean-Luc Mélenchon jeudi soir.
Et sur Twitter, le coprésident du Parti de gauche (PG) a ironisé sur les voeux aux Français du chef de l'État : "les huîtres baillent ! Passons aux choses sérieuses : à taaable !"
Jean-Luc Mélenchon a une indigestion de Hollande
"La journée n'a pas été bonne pour moi, ni pour personne de mon bord, parce que ce matin l'enterrement de l'amnistie sociale et cet après-midi la confirmation de la conversion libérale de François Hollande. Vraiment, quelle journée pourrie !", a vomi Jean-Luc Mélenchon jeudi soir.
Et sur Twitter, le coprésident du Parti de gauche (PG) a ironisé sur les voeux aux Français du chef de l'État : "les huîtres baillent ! Passons aux choses sérieuses : à taaable !"
Mes vœux pour cette année : qu'ils s'en aillent tous. Viennent les jours heureux et le temps des cerises !
— Jean-Luc Mélenchon ! (@JLMelenchon) 1 Janvier 2014
"Les efforts que nous demandons aux Français vont être payants. La France est repartie, la France va réussir et on va réussir ensemble", a-t-il réaffirmé, en dépit des chiffres affichés, alors que l'année 2013 a été marquée par de nombreuses entorses à la règle de solidarité gouvernementale. Lors du conseil des ministres, François Hollande a martelé la consigne, rappelant, selon la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, la "nécessité pour chaque ministre de se sentir tenu par des objectifs collectifs et partagés".
Tandis que les milliards sont distribués à la Bretagne ou à la SNCM, les ministères s'orientent vers des mois de vache maigre. En effet, la réduction promise du chômage ne vient pas, l'impôt rentre mal et la hausse des taux de TVA ne permettront pas de compenser les dépenses publiques.
Tandis que les milliards sont distribués à la Bretagne ou à la SNCM, les ministères s'orientent vers des mois de vache maigre. En effet, la réduction promise du chômage ne vient pas, l'impôt rentre mal et la hausse des taux de TVA ne permettront pas de compenser les dépenses publiques.
Interrogé sur ce qu'on pouvait lui souhaiter pour 2014, alors que dans ses voeux aux Français, son nom n'a pas été prononcé par François Hollande, Jean-Marc Ayrault a répondu, le béret enfoncé jusqu'aux oreilles à la façon de Montebourg: "[Je suis] à ma tâche, avec détermination, sans penser à autre chose, en pensant à l'essentiel, au pays et aux Français". Et si Ayrault pensait plutôt à un plan B...
Mais à quoi pense Manuel Valls en se passant du gel ?
Interrogé sur la feuille de route du gouvernement pour la rentrée, le ministre passé au gel, qui jure de sa fermeté et de sa bonne compréhension des drames qu'il va observer et qui est régulièrement présenté comme remplaçant potentiel de Jean-Marc Ayrault, plutôt que Louis Gallois, a répondu en plaisantant: "l'Elysée pour l'instant !", alors qu'il s'engageait rue du Faubourg Saint-Honoré.
François Hollande a donné le coup d'envoi de la campagne des municipales de mars et des européennes de mai.
Avec prudence, Hollande, un ancien premier secrétaire du Parti socialiste qui n'a pas encore su en quitter les habits, réalise que sa politique louvoyante à l'Elysée aura un impact fatal sur les élections intermédiaires. Pour avoir bénéficié durant dix ans de cette loi non écrite, il sait qu'il risque cette fois d'en être la victime.
Qu'il songe plutôt à faire carrière au Mali, en Centrafrique ou en Syrie où la place pourrait être déclarée vacante avant 2017.
L'UMP convalescente à l'épreuve des scrutins de 2014
Les leaders de l'UMP ont soldé leur contentieux et élaboré un document programmatique, lors d'un séminaire mi-décembre. La nostalgie de l'électorat pour Nicolas Sarkozy les incite à resserrer les rangs.
Une phrase signée François Fillon permet de mesurer le chemin parcouru en un an par l'UMP. En réponse aux velléités d'inversion de la courbe du chômage du pouvoir, le 26 décembre, l'ex-chef du gouvernement a réclamé une "nouvelle politique" qui "pourrait s'inspirer des mesures d'urgence pour redresser la France préconisées par l'UMP". C'était la première fois depuis le 18 novembre 2012 que le candidat déclaré à la primaire présidentielle se référait à un document programmatique du parti, un document élaboré à l'occasion d'une autre "première", la réunion de tous ses dirigeants, le 18 décembre rue de Vaugirard, au siège de l'UMP.
Assis à la même table
François Fillon, Jean-François Copé, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et une vingtaine d'autres représentants de toutes les sensibilités du mouvement, ont débattu de leurs priorités en cas de retour au pouvoir et tombant d'accord au bout de deux heures et demie sans aucun claquement de porte.
François Fillon, Jean-François Copé, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et une vingtaine d'autres représentants de toutes les sensibilités du mouvement, ont débattu de leurs priorités en cas de retour au pouvoir et tombant d'accord au bout de deux heures et demie sans aucun claquement de porte.
Fillon et Copé ne passeront certes pas le réveillon du Nouvel An ensemble. L'ex-premier ministre a préconisé de voter pour "le moins sectaire" en cas de duel FN-PS au second tour, le 8 septembre 2013 sur Europe 1, et la gauche a interprété ses propos en défaveur de son rival: c'est un exercice qu'elle pratique ad nauseam à chacun des couacs dans ses rangs.
Sa critique de la diplomatie française dans la crise syrienne, depuis la Russie et en présence de Vladimir Poutine, le 19 septembre, n'a pas redoré son blason. Mais l'erreur qui lui a coûté le plus cher est sans doute d'avoir ouvert les hostilités avec Nicolas Sarkozy, via des confidences publiées le 5 octobre par Valeurs actuelles. La plus explosive: "Aujourd'hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat." CQFD.
Sa critique de la diplomatie française dans la crise syrienne, depuis la Russie et en présence de Vladimir Poutine, le 19 septembre, n'a pas redoré son blason. Mais l'erreur qui lui a coûté le plus cher est sans doute d'avoir ouvert les hostilités avec Nicolas Sarkozy, via des confidences publiées le 5 octobre par Valeurs actuelles. La plus explosive: "Aujourd'hui, je crois que je suis mieux placé que Nicolas Sarkozy pour l'emporter en 2017. Si je ne le pensais pas, je ne serais pas candidat." CQFD.
Dans le peloton de queue
Le 29 novembre, le site Atlantico a publié un sondage Ifop sans appel: 60 % des sympathisants UMP disent préférer Nicolas Sarkozy pour la présidentielle. Alain Juppé arrive second, loin derrière l'ex-président, avec 13 % de citations, mais pour la première fois devant François Fillon, qui ne recueille que 7 % des suffrages.
Le président de l'UMP, Jean-François Copé pâtit de sa position à l'interface des rivalités de personnes et se situe toujours en réserve dans le peloton des présidentiables de droite. Ses satisfactions sont ailleurs: la direction "paritaire", c'est-à-dire mi-copéiste, mi-filloniste, fait tourner l'appareil, les "mesures d'urgence" économiques font consensus au sein du parti et les investitures aux municipales se sont déroulées sans drame majeur - sauf à Paris, mais Copé, comme Fillon, prend bien soin de ne pas interférer.
La pression grandissante que Nicolas Sarkozy fait peser sur l'UMP rapproche les ennemis d'hier. En souhaitant "bon courage" à un candidat qui voudrait se faire élire en 2017 "sur les 39 heures payées 35 et la retraite à 65 ans", l'ancien président visait Fillon, mais il a atteint tous ceux qui lui reprochent de n'être pas allé assez loin au cours de son quinquennat. Soit tous les signataires des "mesures d'urgence" du séminaire, qui reprennent les réformes économiques de Sarkozy là où il les a laissées.
De l'extérieur, Bernard Kouchner peut se permettre un hommage
On continue de dire de Sarkozy qu'il se droitise. En 2007, la gauche vile et impatiente disait même sarko facho. Or, elle a vu E. Besson qui était de gauche, rallier Sarkozy et défendre le débat sur l'identité nationale; elle a vu B. Kouchner, toujours de gauche, rallier Sarkoz; elle a vu J. Attali, encore de gauche, rallier Sarkozy; elle a vu BHL, de gauche, conseiller Sarkozy; elle a vu Séguela, de gauche, puis de droite, conseiller Sarkozy; elle a vu Fadela Amara, très de gauche, rallier Sarkozy, et aussi M. Valls, conseiller communication de Hollande, s'est rendu à une garden party du 14 juillet avec DSK... Même Carla, conscience de gauche de Sarkozy, qui n'est plus de gauche mais sarkozyste. Mais il fallait une bavure visqueuse et la plus odieuse restera Martin Hirsch.De l'extérieur, Bernard Kouchner peut se permettre un hommage
Sarkozy n'est ni de droite ni de gauche. Plus que l'ambition et le fric, Sarkozy adore la France et le service des Français. On a aimé et on en redemande déjà, alors que la gauche a donné sa pleine mesure... Par sa remontée dans les sondages bien qu'il se tienne à distance, le favori a aiguillonné le parti. C'est l'enjeu des municipales de mars: qui, de l'UMP ou du FN, apparaîtra comme la véritable alternative à la gauche ?
Bernard Kouchner a qnant à lui reconnu que Sarkozy a été "un très grand president" "dans une période exceptionnellement difficille".Et la période reste difficile.
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