Radicalisation de la CGT: agressions lors du mouvement en Ile-de-France
Plusieurs cas de violences syndicales ont marqué les manifestations de taxis en Ile-de-France lundi
Au départ, les manifestants entendaient dénoncer la "concurrence déloyale" des VTC (voitures de tourisme avec chauffeurs indépendants). Sans signalétique lumineuse, ces véhicules peuvent être réservés pour une course mais n'ont en théorie pas le droit de prendre des passagers à la volée dans la rue. Les taxis les accusent d'opérer sans réservation et dans le non respect de la réglementation.
Les cortèges de bloqueurs, réunis à l'appel de cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST), devaient quitter les aéroports parisiens vers 8 heures, pour converger vers les Invalides, dans le centre de Paris (7e), face au Palais Bourbon où siègent les députés. Les organisateurs attendaient en région parisienne un millier de taxis.
A l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), une soixantaine de chauffeurs grévistes se sont rassemblés devant l'hôtel Hilton dans la matinée avec l'intention de s'en prendre aux voitures avec chauffeurs (VTC), avec lesquels ils sont en conflit.
"Certaines voitures prenaient des coups"
Un taxi-moto a répondu avec un pistolet de défense au gaz poivre. Il a été interpellé par les policiers. Par ailleurs, plusieurs rétroviseurs de taxis non-grévistes ont été brisés par leurs confrères en grève.
Quatre syndicalistes taxi obligent un non-gréviste à s'arrêter, entre porte de Clignancourt et porte de La Chapelle, au nord de Paris |
De même, à la Porte Maillot, une trentaine de grévistes ont pris pour cibles les taxis non grévistes et les VTC. Ils ont reçu divers projectiles, dont des pétards, des oeufs et de la farine, avant d'être dispersés par la police.
Même scène, vers 14h40 dans le 18e arrondissement,, entre la porte de Clignancourt et la Porte de la Chapelle : pris à partie par des manifestants qui filtraient le périphérique extérieur, un taxi non gréviste a été contraint de s'arrêter sur le périphérique intérieur.
Des passagers témoignent de l'attaque de leur VTC sur Twitter
Sur Twitter, plusieurs passagers de VTC ont par ailleurs raconté avoir été attaqués par des chauffeurs de taxi ce lundi matin. L'entrepreneuse Kat Borlongan, co-fondatrice de la start-up Five by Five, rapporte sur le réseau social comment sa VTC a été prise pour cible par des taxis en grève.
"Attaquée dans un @uber (du nom d'un réseau de VTC) par des chauffeurs de taxi en grève près d'un aéroport de Paris: vitres brisées, pneus crevés, véhicule vandalisé et mains qui saignent", explique-t-elle dans un premier message.
Dans un autre, elle précise que "les assaillants ont tenté de rentrer dans la voiture mais notre courageux conducteur @uber a manoeuvré pour garantir notre sécurité, changé le pneu sur l'autoroute et nous a amené chez nous."
Kat Borlongan rapporte l'attaque plus en détail à Leparisien.fr. "Il y avait énormément de bouchons et on ne savait pas pourquoi, explique la jeune femme. Puis j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de taxis qui étaient garés à gauche [de l'autoroute] et que c'est ça qui bloquait la voie. Il y avait peut être une ou deux voies dégagées, c'était un filtrage comme un check-point. Certaines voitures passaient comme ça, et d'autres, comme la notre, prenaient des coups."
#escargot. Les taxis font passer la vitesse sur le périphérique de 70 à 0 km/h. via @Taxis_FR pic.twitter.com/mBp0ZePnxR
— Olivier Razemon (@OlivierRazemon) 13 Janvier 2014
"La première chose qu'ils ont faite, c'est qu'ils ont jeté une sorte de substance gluante comme de la colle ou de la peinture sur la gauche de la voiture, reprend la passagère. Puis ils ont brisé une vitre passager juste à côté de moi. Du coup, le verre a volé, ça m'a un petit peu coupé les mains."
"Il y avait six mecs qui ont bloqué la voiture, décrit encore l'entrepreneuse. Ils ont essayé de rentrer dedans, ils ont craché par ma vitre qui du coup était ouverte. A ce moment là, mon chauffeur a réagi, il a accéléré pour nous sortir de là. Et ils ont aussi crevé un pneu."
ENTENDRE le récit d'une victime attaquée par des chauffeurs de taxis:
"Portes ouvertes, portables volés"
Une attaque loin d'être isolée d'après cette passagère de VTC.
"Quand on changeait la roue, on a vu une ou deux autres voitures qui se sont aussi arrêtées pour changer de roue", témoigne ainsi Kat Borlongan.
Sur le réseau social, un autre entrepreneur du Web a rapporté l'attaque de sa VTC .
"Agressé par des taxis sur l'A1 dans une voiture Uber", témoigne Bertier Luyt.
@Zidd0 bloqué par un scooter. Pneu crevé. Portes ouvertes portables volés. Mayonnaise ketchup oeufs sur les vitres. Chauffeur à sang froid.
— Bertier_Luyt (@Bertier_Luyt) 13 Janvier 2014
Avant de préciser: "Bloqué par un scooter. Pneu crevé. Portes ouvertes portables volés. Mayonnaise ketchup oeufs sur les vitres. Chauffeur à sang froid."
@lpenou c'était un traquenard avec un complice en moto chargé de stopper la voiture le temps que les taxis nous rattrapent #taxisvoyous
— Bertier_Luyt (@Bertier_Luyt) 13 Janvier 2014
@Zidd0 police ne fait rien. Un hélicoptère au dessus de l'autoroute.
— Bertier_Luyt (@Bertier_Luyt) 13 Janvier 2014
Alléger drastiquement la reglementation sur les taxis, permettrait moins de pollution urbaine, plus de facilités de circulation, moins de soucis de parking, moins de chômage, plus de flexibilité dans les transports, moins de cohue dans les métros et bus, plus de modération dans les prix des taxis, un service à la personne amélioré, des économies pour les particuliers, la fin d'une intolérable mafia et j'en passe! j'en passe, j'en passe!
RépondreSupprimerBravo superbe argumentation!
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