Nicolas Sarkozy avait clairement mis en garde dans son entretien au JDD et Nathalie Kosciusko-Morizet l’a répété, lundi soir, sur France 2. " Le nucléaire ne doit pas être l’otage de considérations partisanes ", a insisté la porte-parole du candidat de l’UMP, dénonçant des "désaccords actés dans l’accord " entre le PS et EELV. Hollande sera-t-il piégé par ses propres alliés ?
Les écolos radicaux avides de pouvoirs
D'abord tenu secret, l’accord programmatique entre les altermondialistes d'Europe écologie-les Verts et le PS ne semble jamais avoir eu autant de plomb dans l’aile. L’inquiétude d’Eva Joly en est la meilleure preuve. " Le président de la République nouvellement élu aurait tort de remettre en question les accords signés. Sur bien des sujets, l’écologie est la voix de la raison. Et on dit que M. Hollande est raisonnable…", a déclaré la candidate écologiste au journal pro-Hollande Le Monde, avant d’ajouter, pessimiste: " Cela m’inquiète. Je compte sur la pédagogie et nos conversations futures pour continuer à convaincre. "
Si l’accord législatif sera respecté (entre trente et quarante circonscriptions gelées pour EE-LV au mépris de députés socialistes sortants sacrifiés), François Hollande ne s’est jamais senti lié à l’accord programmatique qui avait été négocié en grande partie par l’entourage de Martine Aubry. D’autant plus si la binationale Gro-Eva Joly réalise un faible score.
Le candidat PS n’a en effet pas l’intention de fermer 24 réacteurs nucléaires comme le prévoit l’accord, ni même de fermer la centrale de Fessenheim lors de sa première année de mandature, mais plus tard et sans date...
N’en déplaise à la septuagénaire et à Aubry, qui évoque encore un accord " d’une grande qualité sur le fond, plus qu’utile ", cette base de programme commun est depuis longtemps caduque.
L'insatiable Cécile Duflot qui a comploté pour obtenir un siège de député éligible rêve maintenant d'un porte-feuille dans un gouvernement formé par F. Hollande.
Mais son second, J.-V. Placé, qui a les dents longues, revendique ouvertement une part du gâteau...
Blocage des relations avec le Front de gauche
Le rassemblement éventuel ne se ferait donc que sur le programme de l'hégémonique Hollande " à prendre ou à laisser ", comme le répète l’équipe du candidat. " Dans ce cas-là, on laisse", répond Jean-Luc Mélenchon.
Ni le Parti de gauche, ni le parti communiste, qui composent le Front de gauche, n’a négocié d’accords avec le PS, soulignent l'extrême gauche, non sans malice.
Depuis deux semaines, les échanges sont même gelés entre ces partis
" Nous n’avons plus de relation depuis 15 jours. Cela ne sert plus à rien. Tout ce qui donnerait l’impression que Jean-Luc Mélenchon négocie l’affaiblirait avant le premier tour. Pour nous, ça diminuerait l’impact de l’appel au vote utile ", explique Claude Bartolone, responsable malheureux des relations extérieures au sein de l’équipe de campagne du PS.
Même l’hypothèse d’un accord législatif dans l’entre-deux tours n’est plus d’actualité
François Hollande n’a aucun intérêt à le faire puisqu’il considère que les voix de Mélenchon lui sont acquises. Par ailleurs, le PS estime que les choses sont réglées avec le PC. " Depuis deux ans, Jean-Luc Mélenchon dit lui-même qu’il ne souhaite pas de négociations pour les législatives. Nous avons retenu une règle avec le PCF: c’est de ne pas présenter de candidat unique PS/EE-LV contre des communistes sortants. Nous allons respecter cela. Ensuite, on verra bien, mais aujourd’hui, personne ne demande d’accord ",explique la très fiable Martine Aubry à 20 minutes.
Reste que pour tous ces partis de gauche, peut-être obligés de composer une majorité plurielle en juin, les résultats du premier tour fixeront l’état des forces jusqu’aux législatives.
Reste que pour tous ces partis de gauche, peut-être obligés de composer une majorité plurielle en juin, les résultats du premier tour fixeront l’état des forces jusqu’aux législatives.
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