Le troupeau des hommes et femmes de conviction
Martin Hirsch, l'opportuniste
L'ex-Haut commissaire aux Solidarités actives a annoncé lundi dans Le Monde qu'il voterait pour le candidat le mieux placé dans les sondages.
Martin Hirsch n'a jamais été d'aucune chapelle, ni d'aucun parti politique.
Il est donc frappant d'entendre le tapage que mène la presse engagée autour de sa déclaration.
A son poste dès mai 2007, cet ancien président d'Emmaüs France avait eu pour mission de lutter contre la pauvreté: son objectif était de réformer le RMI et demettre en place le nouveau revenu de solidarité active (RSA).
Membre associé du gouvernement d'ouverture, il a déclenché des sentiments extrêmes parmi ses anciens collègues: au pire la colère et le mépris, au mieux la déception et l'amertume. Nicolas Sarkozy a donné le "la": "Aujourd'hui, il fait le choix de François Hollande, c'est son droit", a-t-il déclaré mardi sur France Inter. "Est-ce que c'est le moment ? Est-ce que c'est parfaitement élégant ? C'est un problème qu'il faudra poser à Martin Hirsch."
"L'attitude de Hirsch est frappée d'ingratitude, observe Hubert Falco, le maire de Toulon et ex-secrétaire d'État aux Anciens combattants. Qu'il soutienne Hollande, c'est son droit. Mais il n'avait rien à faire dans un gouvernement de Sarkozy." Falco, qui a toujours eu des relations fraîches avec Hirsch, ajoute: "Il aurait dû avoir la décence de ne rien dire".
Le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez n'est pas surpris. " J'ai toujours été très lucide sur ce que serait le comportement de Hirsch à la première épreuve, confie-t-il. Attendre la veille du premier tour pour faire ce genre de sortie laisse songeur sur son cynisme. " Hirsch est, selon Wauquiez, " un de ces personnages dans la République qui vont toujours où le vent les porte, c'est-à-dire à la soupe ". Il porte " un masque de conviction derrière le visage de l'opportunisme ". Le ministre du Travail Xavier Bertrand est peu disert. Il s'interroge sur le moment choisi par Hirsch: " Pourquoi en avril et pas en janvier ? ", suggérant la malveillance.
Plus modéré, le président de la Gauche moderne Jean-Marie Bockel, ex-ministre d'ouverture, critique une démarche " qui n'est pas très franche et pas cohérente ". " Quand nous étions au gouvernement, raconte-t-il, j'ai demandé plusieurs fois à le voir pour parler politique. Il a toujours refusé. Il m'avait fait comprendre qu'il voulait rester en dehors de toute politique engagée. Avec lui, on avait l'impression d'être pestiféré quand on faisait de la politique ".
Le ministre de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez n'est pas surpris. " J'ai toujours été très lucide sur ce que serait le comportement de Hirsch à la première épreuve, confie-t-il. Attendre la veille du premier tour pour faire ce genre de sortie laisse songeur sur son cynisme. " Hirsch est, selon Wauquiez, " un de ces personnages dans la République qui vont toujours où le vent les porte, c'est-à-dire à la soupe ". Il porte " un masque de conviction derrière le visage de l'opportunisme ". Le ministre du Travail Xavier Bertrand est peu disert. Il s'interroge sur le moment choisi par Hirsch: " Pourquoi en avril et pas en janvier ? ", suggérant la malveillance.
Plus modéré, le président de la Gauche moderne Jean-Marie Bockel, ex-ministre d'ouverture, critique une démarche " qui n'est pas très franche et pas cohérente ". " Quand nous étions au gouvernement, raconte-t-il, j'ai demandé plusieurs fois à le voir pour parler politique. Il a toujours refusé. Il m'avait fait comprendre qu'il voulait rester en dehors de toute politique engagée. Avec lui, on avait l'impression d'être pestiféré quand on faisait de la politique ".
Le ministre des Affaires européennes Jean Leonetti, qui fut un des soutiens de Martin Hirsch à l'Assemblée nationale, laisse percer son amertume: " Comme j'ai été déçu ! J'ai pensé l'appeler. Et puis je me suis dit que cela ne servirait à rien ". Pour Leonetti, l'ex-Haut commissaire " a rompu le pacte moral ". " Le président sort à la fois trahi et grandi de cette histoire car c'est bien la preuve qu'il a fait l'ouverture ", analyse le ministre des Affaires européennes.
Même si elle juge " peu élégante " l'attitude de Hirsch, Nathalie Kosciusko-Morizet n'exprime aucune surprise et dédramatise les commentaires de la presse militante. " Ce n'est pas lui, la France silencieuse. Je ne crois pas que son attitude soit de nature à troubler beaucoup Nicolas Sarkozy ", confie la porte-parole du candidat. Incapable de fidélité, l'individu avait en effet déjà beaucoup déçu, mêlant indépendance et bassesse.
Mardi, un proche du chef de l'État tira les conclusions de l'épisode Hirsch pour l'avenir. Au lendemain des élections régionales de 2010, l'exécutif lui avait en effet trouvé un point de chute à l'Agence du service civique : " Il va falloir revenir à un certain nombre de règles républicaines qui font que les responsables d'organismes publics ne fassent pas état publiquement de leurs choix électoraux."
Nous attendons avec intérêt de connaître le bilan qu'il dresse de son action dans l'entourage du gouvernement, puisqu'il a présenté début juillet 2009 un " Livre vert sur la jeunesse " qui fixait les grands axes du Plan jeunes annoncé fin septembre 2009...
Issu d'une lignée de serviteurs de l'Etat, Martin Hirsh n'est pourtant pas un "homme de position" et il s'est rallié en fait au conseil de la communauté d'Emmaüs de Longjumeau, dont il est encore membre dans l'Essonne, qui l'avait enouragé à récupérer le système. " Pour ton confort, il vaudrait mieux ne pas y aller. Pour nous, ce serait mieux que tu plonges et que tu décroches le plus de choses possible ", lui ont dit les défavorisés qui s'emploient dans les maisons de l'abbé Pierre.
Fadela Amara a annoncé mardi qu'elle allait " voter Hollande " au premier tour
Symbole de la politique d’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy
L'ancienne secrétaire d'État à la Ville du deuxième gouvernement François Fillon (2007-2010) de Nicolas Sarkozy s'en est expliquée dans Libération.
"Je vais voter pour François Hollande. D’abord c’est quelqu’un que je connais bien, qui est, on peut le dire, un ami."
Militant socialiste du PS depuis 1984, le compagon de Fadela Amara, Mohammed Abdi, est cofondateur et ancien secrétaire général de NPNS: d'origine marocaine, il est, depuis le lancement de la campagne de Marie-sEGOlène Royal, l'un de ses conseillers sur les questions de l'Islam et la politique étrangère, notamment sur les affaires touchant les pays musulmans. Il fut l'un des plus proches conseillers de Fadela Amara après sa nomination comme secrétaire d'État chargée de la politique de la ville.
Etait-elle en fait l'infiltrée du PS au gouvernement ?
Symbole de la politique d’ouverture à gauche de Nicolas Sarkozy
L'ancienne secrétaire d'État à la Ville du deuxième gouvernement François Fillon (2007-2010) de Nicolas Sarkozy s'en est expliquée dans Libération.
"Je vais voter pour François Hollande. D’abord c’est quelqu’un que je connais bien, qui est, on peut le dire, un ami."
Militant socialiste du PS depuis 1984, le compagon de Fadela Amara, Mohammed Abdi, est cofondateur et ancien secrétaire général de NPNS: d'origine marocaine, il est, depuis le lancement de la campagne de Marie-sEGOlène Royal, l'un de ses conseillers sur les questions de l'Islam et la politique étrangère, notamment sur les affaires touchant les pays musulmans. Il fut l'un des plus proches conseillers de Fadela Amara après sa nomination comme secrétaire d'État chargée de la politique de la ville.
Etait-elle en fait l'infiltrée du PS au gouvernement ?
D'origine algérienne, la fondatrice de l’association Ni Putes ni soumise ne tarit pas d’éloges pour le candidat socialiste. Qui a "beaucoup d’humour" et qui est "un humaniste". Fadela Amara précise son choix : "Compte tenu de la crise et des difficultés que nous traversons, on a besoin justement à la tête de notre pays d'un homme capable de cette humanité, non seulement de l'incarner mais aussi de la transmettre et de transmettre cette dynamique au service de notre pays."
Défections de plusieurs ex-ministres de gouvernements chiraquiens
Des anciens ministres ou secrétaires d’État d'ouverture de gouvernements de droite ont fait savoir par communiqué qu’ils voteraient pour François Hollande au premier tour de la présidentielle.
Jean-Jacques Aillagon n'a pas cherché à provoquer de coup médiatique en faveur de l'opposition, puisqu'il s'est déclaré le mois dernier, manifestant donc plus de dignité que Hirsch.
Proche de Jacques Chirac, il avait été ministre de la Culture et de la Communication en 2002. Lorsqu'il avait quitté le gouvernement en 2004, il avait été nommé président de l'Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, fonction qu'il exerça jusqu'en septembre 2011.
Mais le cas Brigitte Girardin est plus malsain
Cette dernière, ex-ministre de l’Outre-mer est proche de Dominique de Villepin Elle est présidente du Club Villepin depuis 2009 et secrétaire générale de République Solidaire depuis 2010.
Elle a expliqué son vote contre Nicolas Sarkozy: "Souhaitant mettre fin à une politique qui, pendant cinq ans, a affaibli notre pays, a divisé les Français (…), mon vote personnel se portera sur François Hollande dès le premier tour, sans qu'il s'agisse d'un quelconque ralliement au candidat socialiste".
Les rats quittent le navire Bayrou pour un pédalo
Parmi eux, Azouz Begag (ci-contre à gauche), ancien ministre de Dominique de Villepin, Corinne Lepage (à droite), ministre de l’Environnement du gouvernement Juppé.
Le candidat du MoDem ironise sur les personnalités autrefois marquées à droite qui rallient le candidat PS.
Corinne Lepage a annoncé le 17 avril 2012 qu'elle crée avec Michel Suchod un nouveau parti le Rassemblement démocrate écologiste et républicain, et appelle à voter pour François Hollande dès le premier tour.
Corinne Lepage a annoncé le 17 avril 2012 qu'elle crée avec Michel Suchod un nouveau parti le Rassemblement démocrate écologiste et républicain, et appelle à voter pour François Hollande dès le premier tour.
Candidate écologiste à la présidentielle de 1981, l'avocate ( des associations écologistes au barreau de Paris qu’à celui de Bruxelles) répond positivement à la proposition d'Alain Juppé de prendre en charge le ministère de l’Environnement en 1995. " Je ne me sens pas une femme de droite, mais je ne renie en aucune manière ma participation aux gouvernements d'Alain Juppé," déclarera-t-elle à la fin de ses fonctions.
En 2000, elle transforme son club de réflexion Cap 21 en mouvement politique, affronte les écologistes anti-libéraux et combat la dictature écologiste incarnée par les altermondialistes d'Europe Ecologie-les Verts.
Pendant sa campagne présidentielle de 2002, elle choisit d'attaquer frontalement les Verts, le Parti écologiste de la Gauche plurielle, à qui elle reproche d'avoir " instrumentalisé l'environnement."
Mais en 2007, son Cap21 est l'un des membres fondateurs du nouveau parti politique de François Bayrou, le MoDem, et en 2012, elle fait allégeance à Hollande, pourtant allié de Gro-Eva Joly, candidate des Verts d'Europe Ecologie !...
Comment l'opposition fait-elle pour classer Azouz Begag à droite ?
Le 19 novembre 2010, Azouz Begag, qui avoua qu'il aimerait avoir plusieurs femmes, regretta aussi qu'il y ait trop de femmes parmi les ministres issus de la diversité: " Au sein de la population arabo-musulmane de France, cette féminisation exclusive de l'intégration des minorités passe mal. Elle a un goût amer de provocation. Elle symbolise aux yeux de beaucoup une émasculation, une volonté de créer une image qui vous paralyse, qui vous fait honte de ce que vous êtes, tellement elle est mauvaise (...). Cette féminisation de l'élite politique issue de la diversité a accru le sentiment d'éviction des jeunes Arabes, alors que depuis trois décennies ce sont eux qui subissent la plus grosse charge des vexations, des humiliations et des violences sociales et économiques." Et il se dit athée et intégré...
Et Begag annonça sa candidature comme " divers gauche " lors de l'élection législative de 1997 (2e circonscription du Rhône) et se retrouve aussitôt accusé, par la gauche locale, d’être un " sous-marin de la droite ", mais en 1999, le Parti communiste lui proposa d’être candidat sur sa liste aux élections européennes...
En novembre 2006, il déclare à propos de l'élection présidentielle française: " Je voterais Dominique de Villepin, même s'il ne se présentait pas ".
En 2007, Azouz Begag participe à la campagne présidentielle de François Bayrou.
À l'issue du premier tour, le 24 avril, il déclare sur RMC : " Je sais pour qui je ne voterai pas. Je ne voterai pas, je ne voterai jamais pour Nicolas Sarkozy, c'est clair ". Interrogé sur son vote éventuel pour une femme, Marie-Ségolène Royal, le 6 mai 2007, il répond : " Franchement, c'est un truc secret. "
Pour les municipales de Lyon, Begag ne bénéficie ni du soutien de l UDF-MoDem du Rhône, ni de celui de François Bayrou, tous deux n'appréciant guère son caractère "incontrôlable". Begag soutient alors officiellement le socialiste Gérard Collomb...
Hollande bénéficie-t-il de ralliements dont il puisse vraiment se flatter ?
Bayrou dénigre à la fois Hollande-Sarkozy au second tour
François Bayrou, candidat du MoDem, affirme que "le remplacement de l’UMP par le PS ne changera pas profondément la vie du pays". Car selon lui, les deux grands partis ont fait la même politique, notamment sur le plan des comptes publics.
François Bayrou parle de "transhumance" vers la gauche
A propos des derniers ralliements en faveur de F. Hollande il ironise "Ceux qui avaient fait le chemin pour aller de la gauche à la droite font le maintenant le chemin pour aller de la droite à la gauche […] ce n’est pas avec des caractères comme cela qu’on peut changer la situation du pays […] on ne peut pas bâtir l’avenir avec des gens qui sont un moment ici, un moment là".
François Bayrou précise sa pensée après avoir prôné la reconnaissance du vote blanc en meeting. "Quand je parle de reconnaissance du vote blanc, je ne parle évidemment pas du deuxième tour de l’élection présidentielle […] je parle de la démarche citoyenne de l’électeur qui va voter et qui a, pour moi, le droit de dire 'les candidats que vous nous présentez ne sont pas ceux que je considère comme nécessaires pour l’avenir' [...] je suis pour qu’on reconnaisse ce vote blanc".
L’après 6 mai
Le patron du MoDem évoque enfin son avenir politique. "Quelles que soient les responsabilités qui seront les miennes, je considère comme vital pour le pays qu’un grand courant se reforme […] au centre de la vie politique française, ne serait-ce que pour qu’on puisse suivre un cap clair et écarter le danger des extrêmes".
Le patron du MoDem évoque enfin son avenir politique. "Quelles que soient les responsabilités qui seront les miennes, je considère comme vital pour le pays qu’un grand courant se reforme […] au centre de la vie politique française, ne serait-ce que pour qu’on puisse suivre un cap clair et écarter le danger des extrêmes".
Le danger de l'extrêmisme incarné par une alliance de gouvernement de Hollande avec le PCF, dissimulé sous les traits de Mélenchon, et des trotskistes de Besancenot-Poutou ?
Dans ses gouvernements d'ouverture, Michel Rocard (PS) n'avait pas eu à regretter la confiance qu'il avait accordée à ses ministres de droite Michel Durafour (UDF-Rad) ou Jacques Pelletier (UDF-Rad), puis Lionel Stoléru ou Jean-Pierre Soisson.
Jean-Pierre Jouyet a repris ses distances, mais Eric Besson, Bernard Kouchner ou Jean-Marie Bockel, Frédéric Mitterrand et Michel Mercier, qui ont participé aux gouvernements Fillon, sont restés fidèles, sans compter Jean-Louis Borloo.
Comment Fadela Amara peut-elle se rapprocher de Hollande alors qu'il n'a pas voté contre le port de la burqa ?
RépondreSupprimerElle ne rend pas service aux femmes et n'en sort pas grandie.
Pas folles les guepes............on ne sait jamais si une opportunité se présentait miraculeusement, ça vaut bien un nouveau retournement de veste.
RépondreSupprimerLisa