Les syndicats semblent chercher à
animer la campagne présidentielle
Concertation : mutinerie de
détenus et manifestation de surveillants
La semaine dernière, une cinquantaine
d'établissements (sur 200) avaient été touchés par la
contestation, selon FO qui espérait une mobilisation plus forte
cette semaine. Des manifestations étaient déjà prévues mercredi
10 et jeudi 1 avril.
Ci-contre, enceinte du centre pénitentiaire de Rennes-Vézin
Une mutinerie préméditée
Mardi 10 avril près de Rennes, une
dizaine de détenus du centre de détention de Vezin-le-Coquet ont
agressé un surveillant lors d'une "mini-mutinerie" au
cours de laquelle ils ont allumé des feux dans leurs cellules,
a-t-on appris de source ...syndicale.
Lors de la promenade, deux hommes ont d’abord frappé le surveillant, puis ont été rejoints par d’autres, qui lui ont pris ses clés. Toutes les cellules du rez-de-chaussée de la prison ont alors été ouvertes et les détenus y ont mis le feu en allumant des papiers, avant de jeter dans l’allée centrale tout ce qu’ils trouvaient, comme les matelas ou les frigos.
Le surveillant a été hospitalisé et quatre détenus ont été placés en garde à vue.
Le surveillant a été hospitalisé et quatre détenus ont été placés en garde à vue.
Une action syndicale
Des surveillants de prison
manifestaient de nouveau mercredi 10 devant certains établissements
pour dénoncer leur manque de moyens et la dégradation de leurs
conditions de travail, illustrés selon eux par la mutinerie survenue
la veille à Rennes.
D'autres actions étaient prévues dans
la journée ou la soirée dans d'autres grands établissements
pénitentiaires d'Ile-de-France, ainsi qu'en régions.
Un premier mouvement de protestation
avait eu lieu il y a une semaine
Selon des sources syndicales FO et CGT,
une quarantaine de personnes ont ainsi bloqué dès 05h30 l'accès au
centre pénitentiaire de Meaux Chauconin (Seine-et-Marne) avec des
palettes et des pneus.
Et pourquoi Meaux ? Le hasard fait que le député-maire de cette sous-préfecture n'est autre que Jean-François Copé, qui se trouve être le secrétaire général de l'UMP...
Des manifestants ont ensuite distribué
des tracts à un rond-point proche de la prison, avant d'être
délogés une heure et demie plus tard par la police, sans violence.
Selon la police, une trentaine de
personnes filtraient en début de matinée "les entrées et les
sorties, sans incidents particuliers".
Des syndicats confirment leur entrée
politique dans la campagne présidentielle
flambant neuf et ultra-fonctionnel.La plupart des cellules (10,50 m2) y sont individuelles
(573 pour 117 doubles de 13 m2),
avec un lit, des étagères, une douche et une télévision.
A
trois semaines du premier tour, FO et
la CGT sont entrés en campagne à leur façon
Ils
réclamant l'ouverture de négociations sur les salaires, le
statut et les conditions de travail des surveillants, aggravées
selon eux par la surpopulation carcérale.
L'épreuve de force en guise de
dialogue
La mini-mutinerie qui a éclaté mardi
soir au centre de détention de Vezin-le-Coquet, près de Rennes, où
une dizaine de détenus ont agressé un surveillant, est révélatrice,
selon eux, des tensions dans les prisons françaises.
Ce centre pénitentiaire, d'une
capacité de 690 places, est récent, ayant remplacé en 2010 la
prison Jacques Cartier de Rennes, construite en 1903.
Quand une prison n'est plus vétuste, elle est trop grande...
"Il n'est pas étonnant
malheureusement que cela se passe dans ce type d'établissement, où
l'on arrive encore moins à remplir nos missions", du fait
notamment de leur trop grande taille, a estimé Céline Verzeletti,
secrétaire générale de la CGT-Pénitentiaire.
Le principal syndicat de surveillants,
l'Ufap-UNSA Justice, ne participe pas à ce mouvement, ayant opté
pour l'instant, à l'approche de l'élection présidentielle, pour
des rencontres avec les candidats.
La République est-elle sous la menace d'un régime de gauche totalitaire où les syndicats imposeraient la loi du plus fort ?
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