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jeudi 24 novembre 2011

A propos d'une marche blanche de plus et de trop

La protection inégalitaire des mineurs est judiciaire et sociale
Les marches blanches,
"pour faire son deuil",
en attendant la suivante:
quelle horreur !

Marches blanches

On peut nommer la victime, pas le criminel
La petite victime qui n’avait pas encore 14 ans est morte dans une forêt dans des conditions si atroces que le procureur de la République n’a pas voulu les décrire publiquement, par respect pour la famille de l’enfant. L’auteur “présumé” du crime, âgé de 17 ans, a droit à toutes les protections.

Son nom est maquillé, il est présumé innocent, à l’abri de l’aimable plaisanterie du secret de l’instruction. Le nommer, ce serait le dénoncer. Ainsi va notre société, de marche blanche en marche blanche.

[Le long cortège des marches blanches s'accélère]


Marche blanche, dimanche dernier, au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), pour la jeune Agnès, en témoignage de solidarité et de douleur ; marche blanche, le 9 novembre, à Bellegarde (Gard), pour Océane, 8 ans, enlevée, agressée, assassinée par un détraqué de 25 ans ; marche blanche, le 24 juin, à Tournon-sur-Rhône (Ardèche), pour Marie-Jeanne, 17 ans, tuée, son corps carbonisé, par un marginal de 19 ans.
(lire l'article de Fabrice Madouas, "La longue plainte des victimes")…

Et puis il y a toutes les autres petites victimes dont leurs agresseurs ont épargné la vie : Manon, 5 ans, oui, 5 ans, dans l’Ain, l’adolescente de 14 ans, violée le 30 juillet dans un parking de Cergy, la fillette de 13 ans, violée en pleine rue, à Marseille, le 4 août… Ces viols de mineures commis la plupart du temps par des mineurs, Alain Bauer (Observatoire de la délinquance) en a dénombré 5 000 l’an dernier. Agresseurs occasionnels ou récidivistes ? Ils laissent derrière eux des victimes traumatisées pour la vie et des familles désemparées, meurtries.

[Instruisons le procès des indignés]

Le 18 janvier dernier, une jeune fille, Laetitia Perrais, disparaissait à Pornic, aux environs de Nantes. Son corps, mutilé, tronçonné, allait être retrouvé par la suite. Le 24 janvier, le procureur de Nantes mettait en examen un suspect de 31 ans, déjà condamné à treize reprises, et notamment par la cour d’Assises des mineurs de Loire-Atlantique, avant de l’être à nouveau pour des braquages à main armée. Le profil type du criminel récidiviste mais de nouveau laissé en liberté. Profitant d’une visite à Saint-Nazaire, le président de la République déclarait le 25 janvier : " Un tel drame ne peut rester sans suite. Je le dis très sereinement, mais il n’y aura pas une enquête de plus où l’on dira aux Français que tout a été parfait, sauf une jeune fille qui ne demandait qu’à vivre et qui a disparu. Il faudra des décisions et pas des commissions de réflexion… "

Ces propos déclenchèrent un ouragan médiatique et judiciaire
Nicolas Sarkozy avait parlé. Il avait instrumentalisé cette affaire ! Il avait " stigmatisé " les juges ! Le Syndicat de la magistrature prit la tête de la campagne, accusa le chef de l’État de provocation et d’incompétence, de ne pas donner de " moyens " à la justice. Sur un plateau de BFMTV, le substitut général de Paris, vice-président de ce syndicat, pointait du doigt le chef de l’État. Sans avoir un mot sur l’atrocité du crime, ni de compassion pour la famille de la victime. J’étais dans le studio ; j’en fis la remarque. Un instant plus tard, s’adressant au président de l’Association française des magistrats instructeurs qui lui succédait devant les caméras, le substitut eut ces mots : "
Surtout, n’oublie pas la larme pour les familles ! "
Au lendemain du cas tout aussi tragique de la petite Agnès, c’est le premier ministre qui a pris en charge le dossier, avec le garde des Sceaux, le ministre de l’Intérieur, celui de l’Éducation nationale. La gauche judiciaire s’est trouvée privée de l’argument Sarkozy. Dans le cas d’Agnès comme dans celui de Laetitia, il y avait bien des questions à se poser, des dysfonctionnements à révéler, des garde-fous supplémentaires à installer. Mais cette fois, l’orchestration ne marchait plus. Chacun se trouvait placé devant ses responsabilités. On pouvait rappeler que les socialistes s’étaient systématiquement opposés à tous les textes présentés par la droite sur la récidive, les peines planchers, les centres éducatifs fermés ; leurs sénateurs ont même refusé de débattre d’un texte du député Éric Ciotti sur un service citoyen d’encadrement des mineurs délinquants. Ils avaient voté contre au nom de la culture de l’excuse absolutoire, de la prévention, de la réinsertion, de la réintégration. Où est la limite ?

Ils auraient pu s’interroger sur un point : on a inscrit dans le préambule de la Constitution, au titre de la charte de l’environnement, le “principe de précaution”. Si ce principe s’applique à la protection de la nature, comment ne s’appliquerait-il pas à la protection de la société ? " Ah! dit le Syndicat de la magistrature, mais si les directeurs du collège avaient su qui était “Martin”, ils ne l’auraient pas accueilli ! " Quel terrible aveu. Le principe de précaution mis en oeuvre au collège du Chambon-sur-Lignon aurait pu éviter une marche blanche de plus.
François d'Orcival, de l'Institut

Si seulement les marches blanches faisaient avancer la conscience de la gauche politicienne archaïque, frileuse et conservatrice.
Les pacifistes aussi croyaient à la "der des der".

1 commentaire:

  1. bonjour
    c'est pourquoi j'ai signé la pétition ci dessous
    http://www.pacte2012.fr/video.html

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