"Travailler plus pour gagner plus"
C'était un slogan de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Il synthétise sa critique des 35 heures instituées par le gouvernement Jospin quelques années plus tôt. Nicolas Sarkozy proposait aux salariés de faire davantage d'heures supplémentaires, défiscalisées et mieux payées que les heures contractuelles.
Le bâtiment recherche désespérément de la main-d'oeuvre et devrait donc être intéressé par des heures supplémentaires défiscalisées. "Nous refusons des marchés faute de personnel qualifié, notamment de chefs de chantier et de maçons ", reconnaît Annick Berrier-Hannedouche, directrice générale de la Société Flandres Construction Bâtiment (Soflacobat), qui réalise le gros oeuvre de maisons et de petits immeubles pour le compte de promoteurs, comme Kaufman & Broad, Pierres et Territoires ou Akerys dans le Nord-Pas-de-Calais. Une citation du Monde, le 06.06.07.
En août 2011, Métro croyait pouvoir dénigrer: " Une des mesures phare de la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (TEPA), l'exonération de charges sociales et patronales sur les heures supplémentaires, en vigueur depuis octobre 2007, pourrait subir, dès demain, un sérieux coup de rabot. Le slogan de campagne lancé par Nicolas Sarkozy, "travailler plus pour gagner plus" prendrait alors un sérieux coup dans l'aile."
" Le PS remet l'économie à gauche. Les 35 heures payées 39 sont inscrites au programme officiel."
C'est un titre de Libération en 1996... (lien)
Et que disait l'article ? Extraits:
Les socialistes " ont simplement pris la peine de revisiter les unes après les autres les pistes qu'ils avaient murées lors de leur passage au pouvoir. "Il ne faut pas attendre de nous la pierre philosophale à laquelle personne n'avait songé jusqu'alors", explique François Hollande, porte-parole du PS. "En économie, il n'existe pas de remède miracle. Notre problème n'est pas d'être neuf, c'est d'être cohérent", ajoute Pierre Moscovici. Le PS ne joue pas la nouveauté, mais l'"intensité" de la réforme, le tout assaisonné d'une franche détermination "Nous ne promettrons rien qui ne puisse être tenu", a coutume de dire le premier secrétaire du parti. Pour l'heure, les contributions circulent (1) et la synthèse se cherche.
L'Europe - Le PS entend retrouver des marges de manoeuvre et ne plus se contenter de slalomer entre les contraignants critères de convergences imposés par le traité.
Le partage du temps de travail - C'est un sujet qui a déchiré le PS. Au printemps 1994, lors d'une convention sur le sujet, les socialistes s'empaillaient sur la question de savoir si l'on pouvait travailler 35 heures payées 39. Ce débat est clos. Plus personne n'envisage un seul instant de baisser les salaires, qu'il est même prévu de revaloriser par le biais d'une vaste conférence salariale. Un compromis s'esquisse: une loi-cadre, votée rapidement après l'arrivée au pouvoir de la gauche, instituerait les 35 heures comme horaire légal sans diminution de salaires.
Car déjà les socialistes parlent des 32 heures. Honneur au pionnier, l'idée de Michel Rocard devrait figurer dans la mouture finale: il s'agit de baisser fortement les cotisations sociales payées par l'entreprise qui met en place les 32 heures par semaine et de les augmenter sensiblement pour celle qui ne le fait pas. La Gauche socialiste, qui plaide pour le passage aux 35 heures sans réduction de salaire dans un délai de trois mois après la victoire de la gauche, prévoit un soutien pour les entreprises qui seraient dans l'incapacité de financer de nouvelles embauches: un crédit d'impôts sur la valeur ajoutée leur serait accordé sous conditions. Il serait dégressif et supprimé au bout de cinq ans.
L'emploi des jeunes - Bernard Tapie lors de sa campagne européenne de 1994: interdire le chômage des jeunes. A l'époque, y compris chez les socialistes, tout le monde trouvait ça démagogique. Sous la plume de Strauss-Kahn, ami des financiers, les socialistes, inventeurs de TUC et autres CES, trouvent aujourd'hui l'idée intéressante. "Dans les entreprises privées et publiques, dans les associations, dans les trois fonctions publiques, tout jeune doit trouver un emploi, écrit l'ancien ministre de l'Industrie. Cette embauche peut prendre des formes variées, mais, dans tous les cas, une obligation d'insertion sera définie pour toute structure privée ou publique en même temps que seront précisées par la loi les modalités de sa durée de son financement et de son débouché". La mesure est chiffrée à 65 milliards de francs (financée par transfert des allocations existantes) et devrait concerner quelque 600 000 jeunes. La Gauche socialiste, pas en reste, a une autre formule à proposer: créer une agence publique locale de l'emploi des jeunes qui en embauche 600 000, leur décroche des contrats et les rémunère sous forme de chèque travail.
La réforme fiscale - C'est l'un des dadas de la gauche, mais jamais elle n'est allée au bout. Cette fois, le PS s'engage vers une sérieuse remise à plat: indexation des taxes locales sur les revenus, basculement quasi intégral des cotisations sociales vers la CSG, élargissement de l'assiette de l'impôt sur le revenu, prélèvement sur les revenus des placements financiers (excepté le livret A), modernisation de l'impôt sur la fortune en y incluant les oeuvres d'art.
Pour sa part, la Gauche socialiste propose le chamboulement général: une TVA zéro sur les produits de consommation courante, suppression des abattements et exonérations profitant aux revenus financiers, relèvement de l'impôt sur les sociétés, augmentation des droits de succession, taxation des gains spéculatifs sur les marchés des devises.
L'aile radicale du PS est obligée de faire de la surenchère dans un parti où même les responsables réputés les plus prudents se redécouvrent de gauche. En finir avec l'esprit de gestion qui a conduit à la défaite de 1993, voilà une idée qui semble mettre tous les socialistes d'accord.
(1) Les cinq contributions sont signées par: les rocardiens, la Gauche socialiste (Dray-Lienemann-Mélenchon), les ex-fabiusiens du groupe Partages, Jean-Christophe Cambadélis et Bernard Roman, et Christophe Clergeau.
VOIR et ENTENDRE une évocation du slogan de ...2004 par Guaino et du "Donnant donnant" de Sa Cynique Majesté Royal:
Les socialistes occultaient bravement la dette publique
Ils l'ont découverte il y a cinq ans...
Et la dénonce aujourd'hui, à la veille de la présidentielle !
L'impact de la réduction récente du temps de travail reste incertain du fait de l'absence de recul historique. Ainsi une enquête de l’OCDE concluait en 200321 :
" Au total, les effets à court terme de cette mesure ont très probablement été positifs sur l’emploi. Dans une perspective de plus long terme, on peut craindre que cette politique de réduction collective du temps de travail pèse lourdement sur les finances publiques et qu’elle ait entamé le potentiel de croissance économique. "
Le dogme du "sens de l'Histoire"
En 1848, la durée légale du travail était de 48 heures en France, puis de 40 heures en 1936, 39 heures en 1982, et 35 heures en 2002.
Septembre 1997: " La réduction du temps de travail s'inscrit dans un mouvement historique permanent. Face aux conséquences du progrès scientifique, elle permet de maintenir le niveau de l'emploi, de redistribuer la richesse produite supplémentaire, et des créations nettes d'emploi. S'il n'y avait pas eu, dans ce siècle, la réduction du temps de travail, plus de la moitié de la population active serait au chômage, et les salaires seraient dérisoires !" assurait Henri Emmanuelli sur l'aile gauche du PS.
FO n'en démord pas sur la réduction du temps de travail
En septembre 1997, selon Marc Blondel, elle doit s'effectuer sans perte de revenus. En jugeant que les 35 heures payées 39 sont "antiéconomiques", Lionel Jospin est revenu sur "un engagement de campagne", a souligné le secrétaire général de FO, au Club de la presse d'Europe 1. En fait, explique-t-il, "le gouvernement s'est fait peur. Il a cru que le patronat ne viendrait pas à la conférence" sur l'emploi et la réduction du temps de travail. Pour Marc Blondel, la réduction du temps de travail n'est de toute façon qu'un "adjuvant" à la création d'emplois.
Le gouvernement Jospin la mettra pourtant en place à partir de l’année 2000 par deux lois votées en 1998 et 2000, pour créer 700 000 emplois.
Il aura fallu vingt ans au PS pour effectuer le passage aux 35 heures. Martine Aubry, ministre des affaires sociales de Lionel Jospin, réalisera cette mesure phare du programme économique socialiste: elle figurait dans les "110 propositions pour la France" de François Mitterrand, en 1981...
A la mi-décembre 2010, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a affirmé que "si sortir des 35 heures" c'est "faire travailler les Français 39 heures payées 35, les salariés ne sont pas d'accord, et moi non plus".
"Aujourd'hui, dans une entreprise, quand vous voulez faire travailler au-delà de 35 heures" il y a "le "dialogue social" et "les heures supplémentaires", a affirmé M. Bertrand.
Il souligne que, "plus que les politiques", il appartient aux "chefs d'entreprises, avec les représentants du personnel" de faire "du sur-mesure, avec un cadre légal et des protections générales".
Le ministre a souligné qu' "on est déjà sorti du carcan des 35 heures" à travers une loi que "j'ai fait voter, en 2008, sur la démocratie sociale".
Personnellement, je trouve que les hommes travaillent trop aujourd'hui. On n'a plus le temps de rien, tellement notre travail nous accapare. Pourtant, il est tout à fait bénéfique au travail de se reposer de temps en temps. Ce n'est pas pour rien que l'on a fixé une durée maximum de travail par semaine et des congés payés tous les ans.
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