deux gouvernements pourtant paritaires depuis 2004 :
- légalisation du mariage des homosexuels
- et régularisation massive des immigrés clandestins
Les Espagnols chargent les conservateurs de mener la politique d'austérité
Le Parti Populaire (PP) a remporté dimanche une victoire écrasante aux élections législatives en Espagne. La population a manifesté sa colère envers le gouvernement socialiste pour sa gestion de la crise économique et du chômage record qui frappe 21,5% de la population active.
Avec près de 45% des voix, le PP emmené par Mariano Rajoy, qui va devenir le prochain chef du gouvernement, va disposer d'une majorité absolue au sein du Congrès des députés, avec 186 élus sur 350, du jamais-vu dans l'histoire de ce parti créé dans les années 1980.
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui a reconnu son humiliante défaite après plus de sept années au pouvoir, réunit moins de 29% des voix et perd une soixantaine d'élus au Congrès, où son groupe fond à 111 sièges, sa pire performance depuis trente ans.
Après l'Irlande, le Portugal, la Grèce et l'Italie, l'Espagne est devenue le cinquième Etat européen dont le gouvernement a été poussé vers la sortie, par le biais d'élections ou d'une démission.
Par une journée pluvieuse marquant le 36e anniversaire de la mort du dictateur Francisco Franco, les Espagnols se sont rendus aux urnes dans un climat maussade et de résignation, avec un chômage touchant cinq millions de personnes, des coupes dans les dépenses publiques et un endettement plaçant leur pays en première ligne de la crise de la zone euro.
" On peut choisir à quelle sauce on va être mangé, mais on va être mangé de toute façon ", a résumé Jose Vasquez, un fonctionnaire de 45 ans.
"Des temps difficiles nous attendent"
Mariano Rajoya promis de mettre en oeuvre des mesures d'austérité draconiennes pour tenter d'apaiser les investisseurs. Sa majorité absolue à la chambre basse du parlement devrait lui offrir les coudées franches pour appliquer sa politique.
S'exprimant devant des partisans en liesse réunis dans la soirée au siège du PP, l'ancien ministre de l'Intérieur a prévenu que l'Espagne ne pourra pas accomplir de miracle sans les efforts de la population pour s'extraire de la crise, mais que le pays devait regagner le respect sur la scène européenne.
"Je vous demande à tous de continuer de m'aider. Des temps difficiles nous attendent ", a-t-il dit à tous les Espagnols, au-delà de ses partisans.
" La voix de l'Espagne doit être de nouveau respectée à Bruxelles et à Francfort (...) Nous cesserons d'être une partie du problème et nous allons devenir une partie de la solution ", a-t-il dit.
Il a annoncé qu'il allait engager immédiatement des consultations avec toutes les régions pour examiner les moyens de surmonter la crise.
Après deux échecs législatifs face aux socialistes, Mariano Rajoy, qui est âgé de 56 ans, devrait prêter serment autour du 20 décembre, mais s'emploiera dans l'intervalle à rassurer les marchés obligataires en dévoilant en amont ses mesures pour réduire le déficit public et stimuler la compétitivité du pays.
Signe de la nervosité des investisseurs, les obligations à 10 ans espagnoles se sont échangées cette semaine à un taux proche de 7%, au plus haut depuis la création de la zone euro.
Les conservateurs traîneront un boulet basque
Les Espagnols reprochaient au gouvernement sortant d'avoir tardé à réagir pour redresser l'économie et juguler le chômage dont le taux est le plus élevé de l'Union européenne. L'électorat traditionnel des socialistes faisait en outre grief au chef de gouvernement qu'ils avaient porté au pouvoir, José Luis Rodriguez Zapatero, d'avoir subitement imposé en mai 2010 le tournant de la rigueur.
Malmené par la crise, ce dernier avait décidé de ne pas briguer de troisième mandat et les socialistes avaient placé leurs espoirs dans Alfredo Perez Rubalcaba, qui n'a pas pu se démarquer du bilan du président du gouvernement sortant.
Le verdict des urnes est sans appel: les socialistes perdent même dans leur bastion de l'Andalousie.
Les électeurs socialistes semblent s'être réfugiés dans l'abstention ou les petits partis tels que la Gauche unie (IU, ex-communiste) qui se dirige vers son meilleur résultat depuis le milieu des années 1990 et multiplie par six sa représentation au parlement, passant de deux députés dans la chambre élue en 2008 à onze.
La formation centriste Union, progrès et démocratie (UPyD) réalise elle aussi une belle performance et décroche cinq sièges contre un seul dans la précédente législature.
Au Pays basque, les électeurs ont, pour la première fois depuis longtemps, voté sans crainte de violences en raison de la fin de la lutte armée annoncée en octobre par les séparatistes d'ETA. Une nouvelle formation indépendantiste, Amaiur, a réussi une percée et obtient 7 sièges.
"Qui peut croire que le PP va véritablement régler la crise ? Et comment, alors qu'on annonce davantage d'austérité pour ceux qui ne possèdent rien et des faveurs pour les riches", s'emporte Pablo Cortes, jeune diplômé en architecture qui enchaîne les petits boulots dans la restauration.
Contrairement aux Grecs dont les manifestations anti-austérité ont provoqué une crise politique, les Espagnols semblent prêts à se serrer la ceinture et à subir des coupes budgétaires dans les domaines de la santé et de l'éducation. De part et d'autre des Pyrénées, les socialistes sont décidément indécrottables.
Montés en épingle par les media de gauche, mais relativement discrets lors de la campagne, les "Indignés" se disent pourtant prêts à manifester de nouveau une fois que le nouveau gouvernement aura présenté son plan d'austérité.
La gauche radicale est partout inaccessible au sens des responsabilités.
Avec près de 45% des voix, le PP emmené par Mariano Rajoy, qui va devenir le prochain chef du gouvernement, va disposer d'une majorité absolue au sein du Congrès des députés, avec 186 élus sur 350, du jamais-vu dans l'histoire de ce parti créé dans les années 1980.
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), qui a reconnu son humiliante défaite après plus de sept années au pouvoir, réunit moins de 29% des voix et perd une soixantaine d'élus au Congrès, où son groupe fond à 111 sièges, sa pire performance depuis trente ans.
Après l'Irlande, le Portugal, la Grèce et l'Italie, l'Espagne est devenue le cinquième Etat européen dont le gouvernement a été poussé vers la sortie, par le biais d'élections ou d'une démission.
Par une journée pluvieuse marquant le 36e anniversaire de la mort du dictateur Francisco Franco, les Espagnols se sont rendus aux urnes dans un climat maussade et de résignation, avec un chômage touchant cinq millions de personnes, des coupes dans les dépenses publiques et un endettement plaçant leur pays en première ligne de la crise de la zone euro.
" On peut choisir à quelle sauce on va être mangé, mais on va être mangé de toute façon ", a résumé Jose Vasquez, un fonctionnaire de 45 ans.
"Des temps difficiles nous attendent"
Mariano Rajoya promis de mettre en oeuvre des mesures d'austérité draconiennes pour tenter d'apaiser les investisseurs. Sa majorité absolue à la chambre basse du parlement devrait lui offrir les coudées franches pour appliquer sa politique.
S'exprimant devant des partisans en liesse réunis dans la soirée au siège du PP, l'ancien ministre de l'Intérieur a prévenu que l'Espagne ne pourra pas accomplir de miracle sans les efforts de la population pour s'extraire de la crise, mais que le pays devait regagner le respect sur la scène européenne.
"Je vous demande à tous de continuer de m'aider. Des temps difficiles nous attendent ", a-t-il dit à tous les Espagnols, au-delà de ses partisans.
" La voix de l'Espagne doit être de nouveau respectée à Bruxelles et à Francfort (...) Nous cesserons d'être une partie du problème et nous allons devenir une partie de la solution ", a-t-il dit.
Il a annoncé qu'il allait engager immédiatement des consultations avec toutes les régions pour examiner les moyens de surmonter la crise.
Après deux échecs législatifs face aux socialistes, Mariano Rajoy, qui est âgé de 56 ans, devrait prêter serment autour du 20 décembre, mais s'emploiera dans l'intervalle à rassurer les marchés obligataires en dévoilant en amont ses mesures pour réduire le déficit public et stimuler la compétitivité du pays.
Signe de la nervosité des investisseurs, les obligations à 10 ans espagnoles se sont échangées cette semaine à un taux proche de 7%, au plus haut depuis la création de la zone euro.
Les conservateurs traîneront un boulet basque
Les Espagnols reprochaient au gouvernement sortant d'avoir tardé à réagir pour redresser l'économie et juguler le chômage dont le taux est le plus élevé de l'Union européenne. L'électorat traditionnel des socialistes faisait en outre grief au chef de gouvernement qu'ils avaient porté au pouvoir, José Luis Rodriguez Zapatero, d'avoir subitement imposé en mai 2010 le tournant de la rigueur.
Malmené par la crise, ce dernier avait décidé de ne pas briguer de troisième mandat et les socialistes avaient placé leurs espoirs dans Alfredo Perez Rubalcaba, qui n'a pas pu se démarquer du bilan du président du gouvernement sortant.
Le verdict des urnes est sans appel: les socialistes perdent même dans leur bastion de l'Andalousie.
Les électeurs socialistes semblent s'être réfugiés dans l'abstention ou les petits partis tels que la Gauche unie (IU, ex-communiste) qui se dirige vers son meilleur résultat depuis le milieu des années 1990 et multiplie par six sa représentation au parlement, passant de deux députés dans la chambre élue en 2008 à onze.
La formation centriste Union, progrès et démocratie (UPyD) réalise elle aussi une belle performance et décroche cinq sièges contre un seul dans la précédente législature.
Au Pays basque, les électeurs ont, pour la première fois depuis longtemps, voté sans crainte de violences en raison de la fin de la lutte armée annoncée en octobre par les séparatistes d'ETA. Une nouvelle formation indépendantiste, Amaiur, a réussi une percée et obtient 7 sièges.
"Qui peut croire que le PP va véritablement régler la crise ? Et comment, alors qu'on annonce davantage d'austérité pour ceux qui ne possèdent rien et des faveurs pour les riches", s'emporte Pablo Cortes, jeune diplômé en architecture qui enchaîne les petits boulots dans la restauration.
Contrairement aux Grecs dont les manifestations anti-austérité ont provoqué une crise politique, les Espagnols semblent prêts à se serrer la ceinture et à subir des coupes budgétaires dans les domaines de la santé et de l'éducation. De part et d'autre des Pyrénées, les socialistes sont décidément indécrottables.
Montés en épingle par les media de gauche, mais relativement discrets lors de la campagne, les "Indignés" se disent pourtant prêts à manifester de nouveau une fois que le nouveau gouvernement aura présenté son plan d'austérité.
La gauche radicale est partout inaccessible au sens des responsabilités.
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