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lundi 5 septembre 2011

Les rouages du PS ont un grain: sEGOlène Royal

La battue de 2007 rêve de faire mieux en 2012

I have a dream ('Je rêve', en picto-charentais)

La présidente de la Région Poitou-Charentes aimerait bien créer la surprise à la primaire du PS et rebattre les cartes du PS.

La picto-charentaise joue la carte de la confiance et de la détermination
Désirdavenir Royal se voulait sûre d'elle-même et positivait, le week-end dernier, à l'université d'été de La Rochelle. « Je serai en tête à l'issue du premier tour de la primaire.» Relevant le nouveau défi des mauvais sondages qui ne cessent de la figer au troisième rang, largement derrière François Hollande et Martine Aubry, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes se défend d'être près de perdre ses étriers.

Elle veut interférer dans le duel Hollande-Aubry
Ségol'haine Royal peut-elle compter sur une bavure de l'un de ses adversaires, l'un surpris en train de sniffer ou l'autre ivre morte dans le fossé ? Dans son camp, on veut croire à la rumeur et lui accorder son pardon...

Ne garde-t-elle pas un souvenir enchanté du fameux congrès de Reims en 2008 ?...
A cette époque, les premiers sondages ne la plaçaient pas du tout en position favorable: le 28 septembre, cette année-là, une étude de l'entreprise commerciale de sondages IFOP présenta comme un fait scientifique que seulement 18 % des personnes interrogées souhaitaient que Sa Cynique Majesté Royal soit désignée premier secrétaire du PS. Loin derrière Martine Aubry (22 %) et Bertrand Delanoë (44 %), l'homme qui faisait à ce moment-là figure de favori. La suite lui a appris qu'il fallait garder espoir, puisque lors du vote des motions au congrès, la troisième des savantes estimations de l'IFOP arriva en tête avec 29 % des voix contre 25 % à Delanoë et 24 % à Aubry. C'est même la troisième d'alors qui trouva les moyens de coiffer tout le monde sur le poteau. D'un cheveu coloré.

Au second tour, alors que les experts du PS annonçaient un excellent report des voix de Hamon sur Aubry, Royal tutoya la barre des 50 %, et peut-être l'aurait-elle escamotée s'il n'y avait eu quelques arrangements avec la démocratie dans certaines fédérations vertueuses du PS !
Est-ce donc à dire que, pour arriver à ses fins, l'éternelle candidate s'apprête à recourir aux mêmes méthodes que la Ch'tite Aubry d'alors ? Encore faudrait-il qu'elle n'ait pas tout verrouillé...

C'est donc cet exploit que rêve de répéter Désirdavenir Royal les 9 et 16 octobre, jours des deux tours de la primaire. Au cas contraire, son score lui permettra de jouer les arbitres de la primaire. Elle sait qu'elle détient en effet les clés de ce scrutin et Martine Aubry et François Hollande veillent d'ailleurs à tenir la serrure bien huilée. « On la ménage », confirme un lieutenant de François Hollande, le père de ses enfants.

Une communauté d'intérêts rassemble les deux candidates

Les deux féministes partagent les seconds rôles derrière Hollande


La Ch'tite Aubry doit donc culbuter le favori.
Ils étaient tous dans l'esquive permanente et elle a dû se battre pour arracher des débats, concède un proche de Ségol'haine Royal. On les a obtenus quand Martine Aubry a vu que c'était aussi dans son intérêt.
Mais il faut pourtant avouer que sa capacité à débattre n'a pas sauté aux yeux des téléspectateurs de l'émission On n'est pas couché de Ruquier: même entre filles, elle n'a pas même impressionné les deux santons en jupons.

François Hollande ménage son ancienne compagne
Favori des sondages, il ne pense plus qu'au second tour et à l'après-primaire, quand il faudra conclure des accords avec ces drôles de dames et panser les plaies des socialistes. C'est pourquoi le président du Conseil général de Corrèze fait le gracieux, non sans ironie toutefois: « Ségolène Royal a toujours raison, vous le savez bien. »
Une explosion du réacteur Royal leur paraît improbable
Le risque nucléaire les fait même sourire. « Elle a des voix, bien sûr, concède un allié de Martine Aubry. Mais ce sont des gens qui ne se déplaceront pas pour aller voter, les jeunes et les gens issus des milieux populaires», lance-t-il avec une assurance condescendante.
Chez François Hollande, on fait en effet le compte de tous ceux qui ont quitté l'armée Royal pour trouver asile sous son aile, depuis les élus (Vincent Peillon, Gérard Collomb, François Rebsamen...) jusqu'à ceux qui paradaient dans l'équipe de la campagne présidentielle. Ils sont persuadés que l'hémorragie est trop forte pour que la candidate puisse s'en relever.

L'amère Royal se croit en capacité de transformer l'essai de 2006

Ne décrocha-t-elle pas l'investiture du PS pour la présidentielle de 2007, contre toute attente, à la trompe et à la barbe des éléphants. Un fin stratège Royal se prend à rêver à son tour: il l'imagine dans l'état d'esprit du maréchal Foch lors de la bataille de la Marne en 1914: « Mon centre cède, ma droite recule. Situation excellente, j'attaque ! » Et l'esprit de Désirdavenir Royal de battre la campagne...

Elle bourre les canons jusqu'à la gueule
Elle insiste ainsi sur les augmentations d'impôts que la maire de la métropole transfère sur la communauté urbaine de Lille ! « Elle a les idées claires, elle sait ce qu'elle veut pour le pays », commente un partisan, son bras droit, le député de la Mayenne Guillaume Garot.

Elle ne se prive pas non plus d'attaquer la Corrèze, le département que préside François Hollande, son ex-compagon, affirmant qu'il est l'un des plus endettés de France ! Flamby 1er refuse pourtant de se frotter à celle qui fera manger le vainqueur de la primaire dans sa main. Que donnerait donc un rencontre avec un partenaire aussi mou et fuyant ?

Tous les mois, elle réunit ses experts au sein des « universités populaires participatives » où elle n'écoute pourtant toujours pas, mais où elle pousse les idées, toujours iconoclastes, de son think tank. Elles tranchent avec les propositions plus classiques de ses principaux concurrents, au risque de se marginaliser.

La rebelle brushée compte en outre sur les débats télévisés pour vulgariser ses idées et obliger ses rivaux à faire de la surenchère, au point de les pousser à l'erreur.
La méthode est donc simple et peu innovante
Réchauffer la recette de 2006 à feu doux, tout en agitant doucement son expérience à la tête d'une collectivité locale. « La Ségolène Royal de 2011 n'est plus la même que celle de 2006, assure un de ses proches qui préfère toutefois rester anoyme. Elle a gagné en densité, en surface politique.» A tout bien considérer, si la bientôt sexagénaire a pris en largeur et en épaisseur, la flatterie est celle d'un malotru !

Aubry fait du Royal pour lui prendre ses voix

Depuis le temps des exploits et des bourdes de la candidate vétérante, les enquêtes de popularité ne l'ont pas gâtée non plus. « Elle est, parmi les politiques, celle qui suscite le plus fort rejet chez les électeurs », constate en effet un observateur de la vie politique.

Ce constat incite l'amère Royal à se faire tout sucre et à miser sur la force de son réseau militant. Il a certes perdu de sa vigueur au cours de sa traversée du désert, mais ce noyau dur de ces kamikazes est son socle unique.
Elle compte bien le mobiliser le 10 septembre, à Montreuil, en organisant un grand rassemblement, la fête de la Fraternité fête de la République, destiné à montrer ses muscles. Les bodybuilders de Royal parient sur le réseau de correspondants locaux de la patronne pour aller faire du porte-à-porte, en province comme en banlieue, terre électorale où les tablettes de chocolat peuvent prétendre impressionner encore.
Mais si le scrutin d'octobre reste confiné aux militants socialistes, ses chances sont faibles. Et pourrait-elle encore créer la surprise, si elle arrivait à rattraper par la manche une partie de ceux qui ont voté pour elle en 2007 (17 millions de voix) ? Rien n'est moins sûr: ils ont déjà payé !

Peu imaginatifs, ses adversaires ringards la copient
Ils n'ont pas la même capacité de visibilité et savent que les soutiens de Royal forment le dernier carré de fidèles, prêts à tout jusqu'au bout. Le début de la campagne de la primaire montre qu'ils savent utiliser d'autres armes.
Pire, en s'invitant à un débat de partisans de Hollande à l'université d'été de La Rochelle, la maire de Lille a joué la partition de l'amère de Melle. Et en décidant d'aller lundi dernier à Marseille parler des enjeux de la sécurité, un thème de prédilection de Nicolas Sarkozy, le jour de la venue du ministre de l'Intérieur Claude Guéant dans la cité phocéenne, Martine Aubry a fait du Royal. « On veut lui siphonner ses voix », explique un finaud de l'entourage de la Ch'tite Brochen-Aubry.

Quand la Royal lancera-t-elle ses navires ?
Pendant que le raseur pensait à la course présidentielle en se rasant, depuis 2007, elle fourbissait ses armes. Elle n'en peut plus désormais. Elle a en effet deux revanches à prendre et elles n'attendent plus à force de refroidir: contre la Ch'tite Aubry qui l'a spoliée en 2008 et contre l'appareil socialiste dirigé par François Hollande qui n'ont eu de cesse de l'écarter.

Ce qui laisse encore à Nicolas Sarkozy un peu de temps devant lui pour aider les Français.


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