Rictus de Brochen-Aubry et Désir Harlem
sous les yeux médusés de F. Hollande
à l'université d'été du PS à La Rochelle, le 28 août 2011
sous les yeux médusés de F. Hollande
à l'université d'été du PS à La Rochelle, le 28 août 2011
Aubry est opposée au cumul des mandats, son entourage accuse son adversaire de ne pas l'être. L'attaque est-elle justifiée ?
« Cumulards, cumulards, cumulards… » Depuis le début de l'été, c'est un des arguments favori(s) de l'entourage de Martine Aubry pour débiner celui de François Hollande.
Sous-texte : s'il a réussi à rafler autant de soutiens de grands élus, ce n'est pas parce que l'élu de Tulle (Corrèze) est meilleur, c'est parce qu'il est laxiste et qu'il laissera tranquilles les socialistes qui collectionnent titres et casquettes.
L'attaque est-elle justifiée ?
Il y a deux manières de le vérifier : dans leurs promesses respectives et, parce qu'on n'est pas obligé de les croire, dans leurs actes.
Leurs promesses
Que dit Aubry ? Elle s'engage à imposer une règle de non-cumul pour les ministres, les députés et les sénateurs. Elle s'aligne donc sur le programme du PS :
« Pour diversifier le profil des responsables politiques, les parlementaires ne pourront plus cumuler leur mandat et leur fonction avec la responsabilité d'un exécutif local. Il en ira de même pour les ministres dans l'exercice de leur fonction gouvernementale. »
« La responsabilité d'un exécutif local » désigne :
•le maire et ses adjoints dans une commune (pas les simples conseillers municipaux) ;
•les présidents de communautés urbaines ;
•les conseillers généraux ;
•les conseillers régionaux.
Ce programme a été adopté à l'unanimité, y compris par le camarade Hollande. Sauf qu'il prône – comment dire ? – une certaine souplesse :
« Lorsqu'il y a la possibilité pour la gauche de gagner pour la première fois sous la Ve République la majorité au Sénat, on doit effectivement chercher à éviter les cumuls de responsabilités et de fonctions mais, en même temps, si on peut être intelligent dans tel ou tel département pour permettre la victoire, il ne faut pas s'en priver. »
Gageons qu'il saura tout aussi bien plaider « l'intelligence » à l'occasion d'autres scrutins.
Avantage : Aubry.
Leurs actes
Hypothèse de travail numéro un : les socialistes convaincus de la nocivité du cumul des mandats pratiquent une certaine autodiscipline sur cette question.
Hypothèse de travail numéro deux : une équipe de campagne, c'est une carte de visite. Il y a des soutiens qui œuvrent dans l'ombre. Et il y a des noms que l'on choisit de mettre en avant. C'est toujours un message politique.
Exercice simple : observer quels mandats sont détenus par les élus censés constituer, selon les organigrammes officiels, les équipes rapprochées des deux rivaux.
Chez la Nordiste, on trouve 11 élus sur 16 qui ont fait des choix suffisamment malins pour ne pas être touchés par la nouvelle règle de non-cumul :
•Martine Aubry, maire de Lille, présidente de la communauté urbaine de Lille ;
•Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, conseillère régionale d'Ile-de-France ;
•Guillaume Bachelay, adjoint au maire de Cléon, vice-président du conseil régional de Haute-Normandie ;
•Christian Paul, conseiller municipal de Lormes, conseiller communautaire de la communauté de communes des Portes du Morvan, député de la Nièvre ;
•Jacques Auxiette, conseiller municipal de La Roche-sur-Yon, vice-président de la communauté de communes du Pays Yonnais, président de la région Pays de la Loire (lorsqu'il a été élu à la tête de la région, il a cédé son fauteuil de maire de La Roche-sur-Yon) ;
•André Laignel, maire d'Issoudun, président de la communauté de communes du Pays d'Issoudun. Ancien eurodéputé, il a renoncé à se représenter aux européennes de 2009 pour rester maire d'Issoudun (le PS exigeait que les candidats ne dirigent pas d'exécutif local) ;
•Christophe Borgel, conseiller régional d'Ile-de-France ;
•Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret (il a renoncé à siéger en 2008 au conseil municipal d'Orléans après deux défaites dans ses tentatives de reconquête de la mairie) ;
•Simon Sutour, sénateur du Gard ;
•David Assouline, sénateur de Paris, conseiller de Paris (il a démissionné de son poste d'adjoint quand il a été élu sénateur) ;
•Daniel Goldberg, conseiller municipal de La Courneuve, député de la Seine-Saint-Denis.
5 sur 16 se retrouveraient hors-la-loi :
•François Lamy, maire de Palaiseau, président de la communauté d'agglomération du plateau de Saclay, député de l'Essonne ;
•Olivier Dussopt, maire d'Annonay, député de l'Ardèche ;
•Michel Destot, maire de Grenoble, vice-président de La Métro (la communauté d'agglomération grenobloise) député de l'Isère ;
•Alain Anziani, adjoint au maire de Mérignac, sénateur de la Gironde ;
•Marie-Françoise Pérol-Dumont, présidente du conseil général de la Haute-Vienne, députée de la Haute-Vienne. Elle a annoncé qu'elle ne sera pas candidate aux législatives de 2012 : elle passera donc vite dans l'autre catégorie.
Soit un taux de cumulards de 31,25%.
Qu'en est-il dans l'équipe du Corrézien ?
8 élus sur 17 sont dans les clous (certes pas toujours de leur plein gré) :
•Stéphane Le Foll, conseiller municipal du Mans, vice-président de Le Mans métropole, eurodéputé (il était candidat aux législatives de 2007 mais a été battu dès le premier tour par un certain François Fillon) ;
•Vincent Peillon, eurodéputé (il a été battu aux législatives de 2002) ;
•Aurélie Filipetti, députée de Moselle ;
•Bruno Le Roux, député de la Seine-Saint-Denis ;
•Vincent Feltesse, maire de Blanquefort, président de la communauté urbaine de Bordeaux ;
•Kader Arif, conseiller municipal de Toulouse, eurodéputé ;
•Faouzi Lamdaoui, conseiller municipal d'Argenteuil, vice-président de la communauté d'agglomération Argenteuil-Bezons (battu aux législatives de 2007) ;
•Safia Otokoré, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne. Pour se « consacrer pleinement » à ce mandat, elle a
démissionné de son poste de conseillère municipale d'Elancourt (qui n'est qu'à 160 km d'Auxerre…)
9 élus sur 17 se retrouveraient hors-la-loi :
•François Hollande, président du conseil général de la Corrèze, député de la Corrèze ;
•Pierre Moscovici, président de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard, député du Doubs ;
•François Rebsamen, maire de Dijon, président de la communauté d'agglomération dijonnaise, sénateur de la Côte d'Or (lorsqu'il a été élu, en 2008, il a démissionné du poste de conseiller général qu'il occupait) ;
•Gérard Collomb, maire de Lyon, président du Grand Lyon, sénateur du Rhône ;
•Marisol Touraine, présidente du conseil général d'Inde et Loire, députée d'Indre et Loire ;
•Michel Sapin, maire d'Argenton sur Creuse, député de l'Indre (lorsqu'il a été élu, il a démissionné de son poste de président du conseil régional du Centre) ;
•André Vallini, président du conseil général de l'Isère, député de l'Isère ;
•Patrick Mennucci, maire du premier secteur de Marseille, élu à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, vice-président du conseil régional Provence-Alpes-Côte-d'Azur (battu aux législatives en
2007, aux cantonales en 2008) ;
•Julien Dray, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France, député de l'Essonne.
Ici, le taux de cumulards atteint donc 52,94%.
Avantage : Aubry.
Leurs promesses
Que dit Aubry ? Elle s'engage à imposer une règle de non-cumul pour les ministres, les députés et les sénateurs. Elle s'aligne donc sur le programme du PS :
« Pour diversifier le profil des responsables politiques, les parlementaires ne pourront plus cumuler leur mandat et leur fonction avec la responsabilité d'un exécutif local. Il en ira de même pour les ministres dans l'exercice de leur fonction gouvernementale. »
« La responsabilité d'un exécutif local » désigne :
•le maire et ses adjoints dans une commune (pas les simples conseillers municipaux) ;
•les présidents de communautés urbaines ;
•les conseillers généraux ;
•les conseillers régionaux.
Ce programme a été adopté à l'unanimité, y compris par le camarade Hollande. Sauf qu'il prône – comment dire ? – une certaine souplesse :
« Lorsqu'il y a la possibilité pour la gauche de gagner pour la première fois sous la Ve République la majorité au Sénat, on doit effectivement chercher à éviter les cumuls de responsabilités et de fonctions mais, en même temps, si on peut être intelligent dans tel ou tel département pour permettre la victoire, il ne faut pas s'en priver. »
Gageons qu'il saura tout aussi bien plaider « l'intelligence » à l'occasion d'autres scrutins.
Avantage : Aubry.
Leurs actes
Hypothèse de travail numéro un : les socialistes convaincus de la nocivité du cumul des mandats pratiquent une certaine autodiscipline sur cette question.
Hypothèse de travail numéro deux : une équipe de campagne, c'est une carte de visite. Il y a des soutiens qui œuvrent dans l'ombre. Et il y a des noms que l'on choisit de mettre en avant. C'est toujours un message politique.
Exercice simple : observer quels mandats sont détenus par les élus censés constituer, selon les organigrammes officiels, les équipes rapprochées des deux rivaux.
Chez la Nordiste, on trouve 11 élus sur 16 qui ont fait des choix suffisamment malins pour ne pas être touchés par la nouvelle règle de non-cumul :
•Martine Aubry, maire de Lille, présidente de la communauté urbaine de Lille ;
•Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, conseillère régionale d'Ile-de-France ;
•Guillaume Bachelay, adjoint au maire de Cléon, vice-président du conseil régional de Haute-Normandie ;
•Christian Paul, conseiller municipal de Lormes, conseiller communautaire de la communauté de communes des Portes du Morvan, député de la Nièvre ;
•Jacques Auxiette, conseiller municipal de La Roche-sur-Yon, vice-président de la communauté de communes du Pays Yonnais, président de la région Pays de la Loire (lorsqu'il a été élu à la tête de la région, il a cédé son fauteuil de maire de La Roche-sur-Yon) ;
•André Laignel, maire d'Issoudun, président de la communauté de communes du Pays d'Issoudun. Ancien eurodéputé, il a renoncé à se représenter aux européennes de 2009 pour rester maire d'Issoudun (le PS exigeait que les candidats ne dirigent pas d'exécutif local) ;
•Christophe Borgel, conseiller régional d'Ile-de-France ;
•Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret (il a renoncé à siéger en 2008 au conseil municipal d'Orléans après deux défaites dans ses tentatives de reconquête de la mairie) ;
•Simon Sutour, sénateur du Gard ;
•David Assouline, sénateur de Paris, conseiller de Paris (il a démissionné de son poste d'adjoint quand il a été élu sénateur) ;
•Daniel Goldberg, conseiller municipal de La Courneuve, député de la Seine-Saint-Denis.
5 sur 16 se retrouveraient hors-la-loi :
•François Lamy, maire de Palaiseau, président de la communauté d'agglomération du plateau de Saclay, député de l'Essonne ;
•Olivier Dussopt, maire d'Annonay, député de l'Ardèche ;
•Michel Destot, maire de Grenoble, vice-président de La Métro (la communauté d'agglomération grenobloise) député de l'Isère ;
•Alain Anziani, adjoint au maire de Mérignac, sénateur de la Gironde ;
•Marie-Françoise Pérol-Dumont, présidente du conseil général de la Haute-Vienne, députée de la Haute-Vienne. Elle a annoncé qu'elle ne sera pas candidate aux législatives de 2012 : elle passera donc vite dans l'autre catégorie.
Soit un taux de cumulards de 31,25%.
Qu'en est-il dans l'équipe du Corrézien ?
8 élus sur 17 sont dans les clous (certes pas toujours de leur plein gré) :
•Stéphane Le Foll, conseiller municipal du Mans, vice-président de Le Mans métropole, eurodéputé (il était candidat aux législatives de 2007 mais a été battu dès le premier tour par un certain François Fillon) ;
•Vincent Peillon, eurodéputé (il a été battu aux législatives de 2002) ;
•Aurélie Filipetti, députée de Moselle ;
•Bruno Le Roux, député de la Seine-Saint-Denis ;
•Vincent Feltesse, maire de Blanquefort, président de la communauté urbaine de Bordeaux ;
•Kader Arif, conseiller municipal de Toulouse, eurodéputé ;
•Faouzi Lamdaoui, conseiller municipal d'Argenteuil, vice-président de la communauté d'agglomération Argenteuil-Bezons (battu aux législatives de 2007) ;
•Safia Otokoré, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne. Pour se « consacrer pleinement » à ce mandat, elle a
démissionné de son poste de conseillère municipale d'Elancourt (qui n'est qu'à 160 km d'Auxerre…)
9 élus sur 17 se retrouveraient hors-la-loi :
•François Hollande, président du conseil général de la Corrèze, député de la Corrèze ;
•Pierre Moscovici, président de la communauté d'agglomération du pays de Montbéliard, député du Doubs ;
•François Rebsamen, maire de Dijon, président de la communauté d'agglomération dijonnaise, sénateur de la Côte d'Or (lorsqu'il a été élu, en 2008, il a démissionné du poste de conseiller général qu'il occupait) ;
•Gérard Collomb, maire de Lyon, président du Grand Lyon, sénateur du Rhône ;
•Marisol Touraine, présidente du conseil général d'Inde et Loire, députée d'Indre et Loire ;
•Michel Sapin, maire d'Argenton sur Creuse, député de l'Indre (lorsqu'il a été élu, il a démissionné de son poste de président du conseil régional du Centre) ;
•André Vallini, président du conseil général de l'Isère, député de l'Isère ;
•Patrick Mennucci, maire du premier secteur de Marseille, élu à la communauté urbaine Marseille Provence Métropole, vice-président du conseil régional Provence-Alpes-Côte-d'Azur (battu aux législatives en
2007, aux cantonales en 2008) ;
•Julien Dray, vice-président du conseil régional d'Ile-de-France, député de l'Essonne.
Ici, le taux de cumulards atteint donc 52,94%.
Avantage : Aubry.
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