Les départements chauds
Parmi les 1 566 élections prévues dimanche 27 mars, l'opposition sera attentive à quelques résultats qui pourraient crédibiliser leur propagande ou les amener à générer de nouvelles polémiques, si l'UMP fait mentir la tradition du rejet traditionnel de mi-parcours. Sans compter ce qu'une défaite ou une victoire pourrait changer du destin de quelques personnalités.
Invitation au tour de France de ces départements à suivre.
Le Pas-de-Calais
Ancien bastion de la gauche, c'est devenu le fief du FN et de Marine Le Pen qui est élue à Hénin-Baumont. Le FN a obtenu 22,96 % au premier tour. Dimanche, le parti vise deux cantons. Notamment celui de Montigny-en-Gohelle, où Steeve Briois est arrivé en tête avec 35,8 % des voix. Idem dans le Nord, selon Le Figaro.
Jura : la gauche favorite mais divisée.
Après sa victoire du premier tour dans le canton des Bouchoux, le PS n'est qu'à un canton de reprendre le Jura, qui est pour l'instant dirigé par le doyen d'âge, le divers droite Jean Raquin, gauche et droite y étant à égalité. Mais un candidat du Front de gauche, ancien socialiste en froid avec le parti, se maintient dans un canton sur les six susceptibles de basculer et pourrait empêcher la victoire.
Hauts-de-Seine: Dernières passes d'armes de la droite
Bastion historique de la droite et fief de Nicolas Sarkozy, les Hauts-de-Seine sont le théâtre de la division de l'UMP. Plusieurs cantons pourraient passer à gauche ou au centre. Quoiqu'il arrive, il est peu probable que la droite perde la présidence du Conseil général. L'entre-deux-tours a été marqué par de sévères réglements de compte entre Isabelle Balkany (proche du président de la République) et Patrick Devedjian (actuellement à la tête du département). Mais l'un et l'autre ont été mis en ballotage. On s'attend donc à une guerre de succession, sitôt les résultats du second tour connus.
Dans le canton de Bourg-la-Reine, Patrick Devedjian est certes arrivé en tête avec 37,31%, soit dix points de plus que Denis Peschanski, mais l'ancien ministre de la Relance dispose de peu de réserves de voix. Le candidat PS peut, lui, compter sur le soutien de ses alliés. La gauche a recueilli 45,71% des voix au premier tour.
Dans le canton de Levallois-Perret-Sud, Isabelle Balkany affrontera un rival divers droite. Cette proche de Nicolas Sarkozy, avec un score de 37,38%, devance Arnaud de Courson de 14 points. Ce dernier, qui s'est affiché au côté de Jean-Christophe Fromantin, largement en tête au premier tour à Neuilly, pourrait bénéficier de voix de la gauche, absente du second tour. La bataille de la droite sera donc encore intense dimanche, avant l'élection du président du conseil général, le 31 mars, point d'orgue de l'affrontement Devedjian-Balkany.
La droite espère encore dans le Val d'Oise
Dans ce département présidé depuis 2008 par la gauche, un siège suffirait à la droite pour faire basculer le conseil général de son côté.
Le FN a réalisé une percée. Qualifié dans cinq cantons, le parti d'extrême droite sera au second tour sur dix-neuf renouvelables, mais a peu de chances de décrocher un siège d'élu. La droite espère toujours reprendre les commandes de ce département francilien assez composite. La gauche compte sur l'impopularité du gouvernement pour faire pencher la balance de son côté.
La Corrèze
François Hollande préside le Conseil général de Corrèze depuis 2004. L'ex numéro un du PS fait du maintien à gauche de son département une condition de sa candidature à la primaire socialiste pour 2012. Le député estime qu'il peut gagner trois sièges au second tour, même si un canton a été conquis par la droite dès le premier même si on s'attend à un second tour "serré".
La Sarthe
Fief de François Fillon, le département du Premier ministre pourrait basculer de droite à gauche. Pour l'emporter, la gauche devra conquérir quatre cantons sans en perdre un. Un pari difficile, mais pas impossible, estime Le Monde. Preuve du symbole que le fief de François Fillon représente pour la gauche : Martine Aubry, Cécile Duflot et Laurent Fabius sont venus soutenir les candidats de leur camp.
Le Rhône: M. Mercier en bonne posture
Le (très discret) ministre de la Justice est également à la tête du Conseil général du Rhône depuis 1990. Il a été réélu dès le premier tour et il est presque assuré de conserver son siège à la tête du département.
La partie ne sera pas aisée pour la gauche. Dans le 8e canton de Lyon, notamment, où le PS portait ses plus grands espoirs, Thierry Philip est arrivé en deuxième position et la gauche n'a pas dépassé la barre des 50% des voix.
Alors que le PS estimait pouvoir le faire basculer, la gauche a subi plusieurs revers au premier tour.
Pyrénées-Atlantiques: à un canton de la bascule.
Comme dans le Jura, gauche et droite sont à égalité dans ce département (26 sièges pour chaque camp), présidé par le doyen d'âge UMP. Il suffit donc d'une victoire à la gauche (sans défaite par ailleurs) pour remporter le conseil général.
Deux cantons offrent quelques chances au PS, à Bayonne-Ouest et Pau-Centre, mais rien n'est encore joué.La majorité a échappé aux socialistes à cause d'un revirement d'élus passés au Modem.
A Pau-Centre, le PS (29,15% au premier tour) affronte le Modem (27,79%). L'UMP (11,8%) est arrivée derrière le FN (13,95%). La gauche a ainsi recueilli 43,75% des voix contre 39,59% pour l'attelage Modem-UMP. L'électorat d'extrême droite pourrait alors être déterminant dimanche.
A Bayonne-Ouest se prépare un duel PS-UMP très serré. Les socialistes ont vu mardi leurs partenaires naturels leur faire faux bond. En effet, écologistes et Front de gauche ont refusé de donner une consigne de vote pour le second tour, contrairement à la position prise au plan national. Le département est encore indécis.
Hautes Alpes: une bascule envisageable, mais improbable. Dans ce département où l'UMP ne détenait la majorité que d'un siège, la gauche fondait beaucoup d'espoirs. Mais la droite s'est montrée solide et a réussi à conquérir deux cantons à la gauche. Il lui en manque trois pour conserver le département sans appel. La victoire de la gauche semble donc tout sauf acquise.
Les Bouches-du-Rhône
Alerte cependant au Front national dans les Bouches-du-Rhône.
Dimanche, le parti de Marine Le Pen sera présent dans 26 des 29 cantons renouvelables dans le département. À Marseille, où il a obtenu 30% des voix, le FN est même le seul à se maintenir dans les onze cantons de la ville. Il affrontera l'UMP dans cinq d'entre eux, le PS dans six. Si le parti majoritaire devrait bénéficier de l'appel des socialistes à faire en sorte qu'aucun candidat du FN ne soit élu dimanche soir, la tâche s'annonce plus ardue pour le PS.
Affaibli par la multiplication des affaires judiciaires, le PS a déjà perdu deux cantons au premier tour, mais les socialistes ne perdront pas la présidence du conseil général, malgré un basculement possible de certains autres cantons. Affaibli par la mise en cause directe par Arnaud Montebourg du patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, il redoute, au deuxième, de perdre aussi le canton de Marseille-La Capelette où le FN a réalisé l'un de ses meilleurs scores nationaux (37,58%), loin devant le PS (26,04%). Du coup, tous les regards se portent sur les électeurs UMP. Avec leurs 17,8%, ils seront la clé du second tour.
Le PS affiche sa sérénité. «La plupart voteront pour nous, assure le candidat FN, Laurent Comas. La révolution Marine leur permet aujourd'hui de franchir le pas sans être diabolisés.» Côté PS, la candidate Janine Ecochard, vice-présidente du conseil général, veut croire au «réveil des consciences» des électeurs de gauche. Parviendra-t-elle à mobiliser les écolos? Seul candidat à sa propre réélection à la tête du conseil général, Jean-Noël Guérini a appelé «l'ensemble des républicains à faire barrage au Front national». Mais dans le département, les Verts sont peu enclins à apporter leur soutien au PS. «On a des socialistes notoirement peu écolos avec des méthodes de gouvernance critiquables», affirme le numéro deux d'Europe Écologie-Les Verts, Jean-Vincent Placé.
Le canton de La Capelette n'est pas le seul où le FN a enregistré de très forts scores. Dans beaucoup, il a dépassé les 30% comme à Saint-Just (34,12%), Les Olives (33,88%), Tarascon (31,07%) ou Berre-l'Étang (30,20%). En 1985, c'est à Marseille que le FN avait obtenu, pour la première fois de son histoire, un élu au conseil général.
La droite renforcée dans les Alpes-Maritimes
La poussée du FN était attendue. Elle a eu lieu. Mais l'extrême droite ne semble pas en mesure de faire son entrée au conseil général. La surprise vient de Jacques Peyrat, ancien maire de Nice soutenu par le FN, qui a été battu dès le premier tour par Dominique Estrosi-Sassone. Cette dernière affrontera le socialiste sortant Paul Cuturello. Le président Eric Ciotti a été réélu dans son canton et devrait conserver sa majorité départementale.
Parmi les 1 566 élections prévues dimanche 27 mars, l'opposition sera attentive à quelques résultats qui pourraient crédibiliser leur propagande ou les amener à générer de nouvelles polémiques, si l'UMP fait mentir la tradition du rejet traditionnel de mi-parcours. Sans compter ce qu'une défaite ou une victoire pourrait changer du destin de quelques personnalités.
Invitation au tour de France de ces départements à suivre.
Le Pas-de-Calais
Ancien bastion de la gauche, c'est devenu le fief du FN et de Marine Le Pen qui est élue à Hénin-Baumont. Le FN a obtenu 22,96 % au premier tour. Dimanche, le parti vise deux cantons. Notamment celui de Montigny-en-Gohelle, où Steeve Briois est arrivé en tête avec 35,8 % des voix. Idem dans le Nord, selon Le Figaro.
Jura : la gauche favorite mais divisée.
Après sa victoire du premier tour dans le canton des Bouchoux, le PS n'est qu'à un canton de reprendre le Jura, qui est pour l'instant dirigé par le doyen d'âge, le divers droite Jean Raquin, gauche et droite y étant à égalité. Mais un candidat du Front de gauche, ancien socialiste en froid avec le parti, se maintient dans un canton sur les six susceptibles de basculer et pourrait empêcher la victoire.
Hauts-de-Seine: Dernières passes d'armes de la droite
Bastion historique de la droite et fief de Nicolas Sarkozy, les Hauts-de-Seine sont le théâtre de la division de l'UMP. Plusieurs cantons pourraient passer à gauche ou au centre. Quoiqu'il arrive, il est peu probable que la droite perde la présidence du Conseil général. L'entre-deux-tours a été marqué par de sévères réglements de compte entre Isabelle Balkany (proche du président de la République) et Patrick Devedjian (actuellement à la tête du département). Mais l'un et l'autre ont été mis en ballotage. On s'attend donc à une guerre de succession, sitôt les résultats du second tour connus.
Dans le canton de Bourg-la-Reine, Patrick Devedjian est certes arrivé en tête avec 37,31%, soit dix points de plus que Denis Peschanski, mais l'ancien ministre de la Relance dispose de peu de réserves de voix. Le candidat PS peut, lui, compter sur le soutien de ses alliés. La gauche a recueilli 45,71% des voix au premier tour.
Dans le canton de Levallois-Perret-Sud, Isabelle Balkany affrontera un rival divers droite. Cette proche de Nicolas Sarkozy, avec un score de 37,38%, devance Arnaud de Courson de 14 points. Ce dernier, qui s'est affiché au côté de Jean-Christophe Fromantin, largement en tête au premier tour à Neuilly, pourrait bénéficier de voix de la gauche, absente du second tour. La bataille de la droite sera donc encore intense dimanche, avant l'élection du président du conseil général, le 31 mars, point d'orgue de l'affrontement Devedjian-Balkany.
La droite espère encore dans le Val d'Oise
Dans ce département présidé depuis 2008 par la gauche, un siège suffirait à la droite pour faire basculer le conseil général de son côté.
Le FN a réalisé une percée. Qualifié dans cinq cantons, le parti d'extrême droite sera au second tour sur dix-neuf renouvelables, mais a peu de chances de décrocher un siège d'élu. La droite espère toujours reprendre les commandes de ce département francilien assez composite. La gauche compte sur l'impopularité du gouvernement pour faire pencher la balance de son côté.
La Corrèze
François Hollande préside le Conseil général de Corrèze depuis 2004. L'ex numéro un du PS fait du maintien à gauche de son département une condition de sa candidature à la primaire socialiste pour 2012. Le député estime qu'il peut gagner trois sièges au second tour, même si un canton a été conquis par la droite dès le premier même si on s'attend à un second tour "serré".
La Sarthe
Fief de François Fillon, le département du Premier ministre pourrait basculer de droite à gauche. Pour l'emporter, la gauche devra conquérir quatre cantons sans en perdre un. Un pari difficile, mais pas impossible, estime Le Monde. Preuve du symbole que le fief de François Fillon représente pour la gauche : Martine Aubry, Cécile Duflot et Laurent Fabius sont venus soutenir les candidats de leur camp.
Le Rhône: M. Mercier en bonne posture
Le (très discret) ministre de la Justice est également à la tête du Conseil général du Rhône depuis 1990. Il a été réélu dès le premier tour et il est presque assuré de conserver son siège à la tête du département.
La partie ne sera pas aisée pour la gauche. Dans le 8e canton de Lyon, notamment, où le PS portait ses plus grands espoirs, Thierry Philip est arrivé en deuxième position et la gauche n'a pas dépassé la barre des 50% des voix.
Alors que le PS estimait pouvoir le faire basculer, la gauche a subi plusieurs revers au premier tour.
Pyrénées-Atlantiques: à un canton de la bascule.
Comme dans le Jura, gauche et droite sont à égalité dans ce département (26 sièges pour chaque camp), présidé par le doyen d'âge UMP. Il suffit donc d'une victoire à la gauche (sans défaite par ailleurs) pour remporter le conseil général.
Deux cantons offrent quelques chances au PS, à Bayonne-Ouest et Pau-Centre, mais rien n'est encore joué.La majorité a échappé aux socialistes à cause d'un revirement d'élus passés au Modem.
A Pau-Centre, le PS (29,15% au premier tour) affronte le Modem (27,79%). L'UMP (11,8%) est arrivée derrière le FN (13,95%). La gauche a ainsi recueilli 43,75% des voix contre 39,59% pour l'attelage Modem-UMP. L'électorat d'extrême droite pourrait alors être déterminant dimanche.
A Bayonne-Ouest se prépare un duel PS-UMP très serré. Les socialistes ont vu mardi leurs partenaires naturels leur faire faux bond. En effet, écologistes et Front de gauche ont refusé de donner une consigne de vote pour le second tour, contrairement à la position prise au plan national. Le département est encore indécis.
Hautes Alpes: une bascule envisageable, mais improbable. Dans ce département où l'UMP ne détenait la majorité que d'un siège, la gauche fondait beaucoup d'espoirs. Mais la droite s'est montrée solide et a réussi à conquérir deux cantons à la gauche. Il lui en manque trois pour conserver le département sans appel. La victoire de la gauche semble donc tout sauf acquise.
Les Bouches-du-Rhône
Alerte cependant au Front national dans les Bouches-du-Rhône.
Dimanche, le parti de Marine Le Pen sera présent dans 26 des 29 cantons renouvelables dans le département. À Marseille, où il a obtenu 30% des voix, le FN est même le seul à se maintenir dans les onze cantons de la ville. Il affrontera l'UMP dans cinq d'entre eux, le PS dans six. Si le parti majoritaire devrait bénéficier de l'appel des socialistes à faire en sorte qu'aucun candidat du FN ne soit élu dimanche soir, la tâche s'annonce plus ardue pour le PS.
Affaibli par la multiplication des affaires judiciaires, le PS a déjà perdu deux cantons au premier tour, mais les socialistes ne perdront pas la présidence du conseil général, malgré un basculement possible de certains autres cantons. Affaibli par la mise en cause directe par Arnaud Montebourg du patron de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, il redoute, au deuxième, de perdre aussi le canton de Marseille-La Capelette où le FN a réalisé l'un de ses meilleurs scores nationaux (37,58%), loin devant le PS (26,04%). Du coup, tous les regards se portent sur les électeurs UMP. Avec leurs 17,8%, ils seront la clé du second tour.
Le PS affiche sa sérénité. «La plupart voteront pour nous, assure le candidat FN, Laurent Comas. La révolution Marine leur permet aujourd'hui de franchir le pas sans être diabolisés.» Côté PS, la candidate Janine Ecochard, vice-présidente du conseil général, veut croire au «réveil des consciences» des électeurs de gauche. Parviendra-t-elle à mobiliser les écolos? Seul candidat à sa propre réélection à la tête du conseil général, Jean-Noël Guérini a appelé «l'ensemble des républicains à faire barrage au Front national». Mais dans le département, les Verts sont peu enclins à apporter leur soutien au PS. «On a des socialistes notoirement peu écolos avec des méthodes de gouvernance critiquables», affirme le numéro deux d'Europe Écologie-Les Verts, Jean-Vincent Placé.
Le canton de La Capelette n'est pas le seul où le FN a enregistré de très forts scores. Dans beaucoup, il a dépassé les 30% comme à Saint-Just (34,12%), Les Olives (33,88%), Tarascon (31,07%) ou Berre-l'Étang (30,20%). En 1985, c'est à Marseille que le FN avait obtenu, pour la première fois de son histoire, un élu au conseil général.
La droite renforcée dans les Alpes-Maritimes
La poussée du FN était attendue. Elle a eu lieu. Mais l'extrême droite ne semble pas en mesure de faire son entrée au conseil général. La surprise vient de Jacques Peyrat, ancien maire de Nice soutenu par le FN, qui a été battu dès le premier tour par Dominique Estrosi-Sassone. Cette dernière affrontera le socialiste sortant Paul Cuturello. Le président Eric Ciotti a été réélu dans son canton et devrait conserver sa majorité départementale.
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