La police de la pensée interdit les rassemblements d'idées
La direction nationale de l'UMP a pris position vendredi soir en faveur du débat sur la laïcité voulu par Nicolas Sarkozy.
La direction nationale de l'UMP a pris position vendredi soir en faveur du débat sur la laïcité voulu par Nicolas Sarkozy.
Elle a aussi condamné les "propos diffamatoires et injurieux" de Abderahmane Dahmane contre l'organisateur du débat, Jean-François Copé. Conseiller du président Sarkozy en charge de la diversité, A. Dahmane a été démis de ses fonctions vendredi pour s'en être violemment pris la veille à la Mosquée de Paris aux dirigeants de l'UMP: "L'UMP de Copé, c'est la peste pour les musulmans", avait-il lancé, en qualifiant de "néo-nazis" les promoteurs UMP du débat sur la laïcité.
Chantage
Il avait également incité ses coreligionnaires à "ne pas renouveler leur adhésion" à l'UMP tant que ce débat controversé, prévu pour s'ouvrir le 5 avril, ne serait pas annulé.
VOIR et ENTENDRE les propos d'une rare violence d'A. Dahmane:
Plus généralement, un débat sur la laïcité mécontente la communauté musulmane.
Abderrahmane Dahmane, mythe et réalité
>Conseiller principal d’éducation dans un collège du 18ème arrondissement de Paris, il a la poignée de main chaleureuse et le tutoiement facile. Pourfendeur des islamistes, ce «démocrate musulman» se targue de ne pas avoir une seule fille voilée dans son établissement. L’homme met son grain de sel aussi bien dans la vie politique française que dans les affaires algériennes.
aujourdhui.ma rappelle qu'en 2004, Dahmane a fait campagne en faveur d’Ali Benflis, candidat aux élections présidentielles en Algérie et ex-secrétaire général du FLN. Or, avant de défendre Benflis, Dahmane avait, pour le scrutin précédent, supervisé un comité de soutien à Bouteflika et cet homme de réseaux sème le trouble par sa versatilité et ses excès.
Fort en gueule, il est redouté, moqué ou courtisé: cet opportuniste a une une indécente propension à se fâcher avec ses «amis» avant de se réconcilier. Un jour, il se mobilise contre les «extrémistes» de l’UOIF et, après la mise en place du CFCM, Dahmane n’a de cesse d’accuser de tous les maux l’instance du «clergé musulman». C'est ainsi qu'au fil des années, il est devenu une figure incontournable et incontrôlable de l’Islam de France.
L'association de Dahmane, le «conseil des démocrates musulmans» est au comble de la fierté quand, le 26 mai 2004,Nicolas Sarkozy, devenu ministre de l’Économie, le décore de la légion d’honneur. Pour remercier son hôte de Bercy, Dahmane lui offre un sabre «dont il aura bien besoin». Quelques semaines plus tôt, Dahmane avait organisé un rendez-vous politique à la Mosquée de Paris, un iftar débat, un dîner de rupture de jeûne, autour de Jean-Paul Huchon, candidat socialiste aux régionales. Curieuse confusion des genres entre la politique et le religieux. Ce débat-là était 'politiquement correct'...
Ancien directeur de Radio France Maghreb, Abderrahmane Dahmane participe en 1983 à l’aventure de la Marche des beurs et de SOS Racisme. Dissident de nature, il crée en juin 1986 un mouvement concurrent, Génération 2001. Il raconte : «J’ai vu arriver l’armée des socialistes. Je ne voulais pas être phagocyté.»
>Conseiller principal d’éducation dans un collège du 18ème arrondissement de Paris, il a la poignée de main chaleureuse et le tutoiement facile. Pourfendeur des islamistes, ce «démocrate musulman» se targue de ne pas avoir une seule fille voilée dans son établissement. L’homme met son grain de sel aussi bien dans la vie politique française que dans les affaires algériennes.
aujourdhui.ma rappelle qu'en 2004, Dahmane a fait campagne en faveur d’Ali Benflis, candidat aux élections présidentielles en Algérie et ex-secrétaire général du FLN. Or, avant de défendre Benflis, Dahmane avait, pour le scrutin précédent, supervisé un comité de soutien à Bouteflika et cet homme de réseaux sème le trouble par sa versatilité et ses excès.
Fort en gueule, il est redouté, moqué ou courtisé: cet opportuniste a une une indécente propension à se fâcher avec ses «amis» avant de se réconcilier. Un jour, il se mobilise contre les «extrémistes» de l’UOIF et, après la mise en place du CFCM, Dahmane n’a de cesse d’accuser de tous les maux l’instance du «clergé musulman». C'est ainsi qu'au fil des années, il est devenu une figure incontournable et incontrôlable de l’Islam de France.
L'association de Dahmane, le «conseil des démocrates musulmans» est au comble de la fierté quand, le 26 mai 2004,Nicolas Sarkozy, devenu ministre de l’Économie, le décore de la légion d’honneur. Pour remercier son hôte de Bercy, Dahmane lui offre un sabre «dont il aura bien besoin». Quelques semaines plus tôt, Dahmane avait organisé un rendez-vous politique à la Mosquée de Paris, un iftar débat, un dîner de rupture de jeûne, autour de Jean-Paul Huchon, candidat socialiste aux régionales. Curieuse confusion des genres entre la politique et le religieux. Ce débat-là était 'politiquement correct'...
Ancien directeur de Radio France Maghreb, Abderrahmane Dahmane participe en 1983 à l’aventure de la Marche des beurs et de SOS Racisme. Dissident de nature, il crée en juin 1986 un mouvement concurrent, Génération 2001. Il raconte : «J’ai vu arriver l’armée des socialistes. Je ne voulais pas être phagocyté.»
Au milieu des années 90, Dahmane négocie son virage «religieux». Dans le cadre du Conseil représentatif mis en place sous Pasqua, il apparaît en 1995 au côté de son « lointain cousin » Boubakeur (ci-dessus à droite). Rapidement, Dahmane fait sécession en compagnie d’une autre «personnalité» du petit monde musulman de France, Khadija Khali, présidente de l’Union des femmes musulmanes. Le 16 décembre 1995, le duo met en place son « Haut Conseil des musulmans de France» (HCMF). Les RG rapportent : « Principal concepteur du projet, M. Dahmane apparaît avant tout motivé par le souci de se constituer une notoriété susceptible de lui fournir suffisamment de crédibilité pour reprendre le contrôle de Radio France Maghreb. Issu des rangs du mouvement beur laïc, M. Dahmane ne porte d’ailleurs pour l’Islam qu’un intérêt récent. Cette recherche de notoriété, en l’absence de reconnaissance religieuse, a conduit l’intéressé à se rapprocher, un temps, de l’UOIF.» Un mouvement que l’intéressé dénonce aujourd’hui : «J’ai organisé un colloque avec une des responsables de l’UOIF. Je voulais savoir ce qu’ils voulaient. Quant j’ai vu les filles en burka, j’ai compris.» Cruels, les limiers des RG notent que l’adresse de son «Haut Conseil» est la même que celle du siège de Radio France Maghreb : «Ce qui a ajouté à l’irritation des autorités algériennes qui voient dans cette initiative une nouvelle déstabilisation de l’influence algérienne sur la Grande Mosquée de Paris.» Dès lors, «l’éviction de M. Dahmane (…) est devenue un des objectifs du colonel Souames, responsable de l’antenne parisienne de la Sécurité militaire algérienne». Dahmane se défend : « La radio et le HCMF avaient la même entrée, mais c’était deux appartements différents. »
Sens des affaires, politique et services secrets : le cocktail est explosif. Les RG épinglent aussi l’acolyte de Dahmane, Khadidja Khali. Veuve d’officier, gaulliste de la première heure, «elle prétend avoir effectué dans le passé plusieurs missions «confidentielles» pour le compte du gouvernement français. Elle-même parle de l’affaire des otages du Liban. En tout cas, cette militante RPR a ses entrées auprès d’Alain Juppé et Jacques Toubon. Ancienne conseillère au cabinet du secrétaire Robert Pandraud, elle se trague de fréquenter Bernadette Chirac. «C’est une dame très gentille, un exemple d’intégration», sourit Nicolas Sarkozy. À l’époque, l’objectif du couple Dahmane-Khali est clair : éliminer Dalil Boubakeur de la Mosquée de Paris. L’ondoyant recteur a décidément beaucoup d’ennemis. La guerre atteint son apogée quand Dahmane publie dans la revue Islam une lettre du recteur demandant au ministère de l’Intérieur l’expulsion d’un imam de Grenoble coupable de «prises de positions extrémistes». La revue titre : «Quand l’abbé Pierre défend les Maliens, Boubakeur fait expulser les imams». Cependant, la coalition du conseiller principal d’éducation et de la veuve d’officier n’a rien d’une idylle. Selon les RG, Dahmane déclare qu’il «faudra virer Mme Khali une fois qu’elle aura servi à obtenir l’argent que les autorités avaient promis».
Les services de police soupçonnent Khadidja Khali de jouer un double jeu : «Tout en se démarquant des responsables de la Grande Mosquée de Paris, elle entretient, en effet, des relations avec le représentant en France des services de sécurité algériens.» La suite vire au vaudeville affairiste.
Sens des affaires, politique et services secrets : le cocktail est explosif. Les RG épinglent aussi l’acolyte de Dahmane, Khadidja Khali. Veuve d’officier, gaulliste de la première heure, «elle prétend avoir effectué dans le passé plusieurs missions «confidentielles» pour le compte du gouvernement français. Elle-même parle de l’affaire des otages du Liban. En tout cas, cette militante RPR a ses entrées auprès d’Alain Juppé et Jacques Toubon. Ancienne conseillère au cabinet du secrétaire Robert Pandraud, elle se trague de fréquenter Bernadette Chirac. «C’est une dame très gentille, un exemple d’intégration», sourit Nicolas Sarkozy. À l’époque, l’objectif du couple Dahmane-Khali est clair : éliminer Dalil Boubakeur de la Mosquée de Paris. L’ondoyant recteur a décidément beaucoup d’ennemis. La guerre atteint son apogée quand Dahmane publie dans la revue Islam une lettre du recteur demandant au ministère de l’Intérieur l’expulsion d’un imam de Grenoble coupable de «prises de positions extrémistes». La revue titre : «Quand l’abbé Pierre défend les Maliens, Boubakeur fait expulser les imams». Cependant, la coalition du conseiller principal d’éducation et de la veuve d’officier n’a rien d’une idylle. Selon les RG, Dahmane déclare qu’il «faudra virer Mme Khali une fois qu’elle aura servi à obtenir l’argent que les autorités avaient promis».
Les services de police soupçonnent Khadidja Khali de jouer un double jeu : «Tout en se démarquant des responsables de la Grande Mosquée de Paris, elle entretient, en effet, des relations avec le représentant en France des services de sécurité algériens.» La suite vire au vaudeville affairiste.
Les opposants à Dahmane se mobilisent et l’accusent de vouloir remplacer le recteur par un «richissime Algérien, qui souhaiterait une vaste entreprise de commercialisation de viande halal ».
Finalement, le 17 février 1997, Dahmane fait allégeance à Boubakeur. Une fraternisation quelque peu «forcée», dont le «principal instigateur» n’est autre que le colonel Souames, représentant des services secrets algériens à Paris.
Voilà un aspect occulté de l’Islam de France : sa cogestion permanente avec des puissances étrangères.
Voilà un aspect occulté de l’Islam de France : sa cogestion permanente avec des puissances étrangères.
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