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dimanche 30 juin 2019

Sea-Watch: les migrants débarqués à Lampedusa, en violation des frontières

L'Union européenne garantie-t-elle toujours la paix dans ses frontières ?

L'ouverture de ces hostilités exige que Merkel sanctionne ses ressortissants

Résultat de recherche d'images pour "Des policiers italiens aux côtés de migrants après leur débarquement du navire Sea-Watch 3 à Lampedusa dans la nuit de vendredi à samedi"
Ces Africains sont-ils des migrants ou des activistes politiques ?
Le Sea-Watch 3, navire enregistré aux Pays-Bas, état-membre de l'UE, a accosté de force et de nuit, entre vendredi à samedi, dans le port de Lampedusa en Sicile, Italie. Sa jeune capitaine Carola Rackete a été arrêtée, avant que ne débarquent 42 migrants interdits de débarquement depuis 17 jours. Une période de quarantaine a-t-elle été ordonnée pour prévenir tout risque d'infection par isolement sanitaire ?

Elle a osé défier le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, qui parle "d’acte de guerre" 

Carola Rackete, la capitaine allemande du navire de l'association allemande Sea-Watch, abusivement présentée comme une ONG, qui a participé au passage de dizaines de migrants au large de la Libye début juin - une saison favorable qui n'évoque pas des "sauvetages" - a accosté de force tôt samedi 29 juin dans le port de Lampedusa en Italie, en présence d’une vedette de police chargée de faire valoir les droits de l'Italie et d'observer le déroulement des opérations. Au bord du navire battant pavillon néerlandais, 42 migrants attendaient depuis 17 jours d’être débarqués. 47 étaient d'abord annoncés, au lancement de cette opération médiatique des internationalistes.
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La commandante n’a pas toujours été engagée dans des missions humanitaires. Née dans le nord de l’Allemagne, à Kiel, au bord de la Baltique, celle dont les longues dreadlocks ne passent pas inaperçues a d’abord été largement engagée dans la cause environnementale. Elle a principalement navigué pour la recherche polaire en Arctique et en Antarctique, après des études en sciences nautiques et en protection de l’environnement en Allemagne puis en Angleterre. "J’ai toujours vraiment aimé les zones polaires, parce qu’elles sont très belles et inspirantes. Mais travailler là est parfois triste parce qu’on y voit directement ce que les humains font à la planète", raconte-t-elle à qui veut l'entendre, dans une vidéo tournée par l’ONG. La médiatisation est, semble-t-il, plus gratifiante...
Un risque théorique de peine de prison
Son engagement humanitaire prend désormais une tournure politique qu’elle assume pleinement: "Nous, les Européens, avons permis à nos gouvernements de construire un mur en mer. Il y a une société civile qui se bat contre cela et j’en fais partie", susurre-t-elle.
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Rackete pose dans le poste de commandement
du bateau de pêche, mais
est-elle détentrice d'un brevet de pilotage ?
Après cette arrivée controversée, qui ne respecte pas les droits des Italiens, les migrants ont pu débarquer peu après 5h30, pour être conduits dans le centre d’accueil de l’île. La capitaine allemande de 31 ans, a elle, été arrêtée.

Un peu avant 3h00, la police était en effet montée à bord du Sea-Watch pour arrêter la jeune pirate pour résistance et violence envers un navire de guerre, ainsi que pour aide à l’immigration clandestine. 
Le crime de trafic d'être humains n'est pas retenu contre elle, tant qu'il n'est pas prouvé que ni elle, ni son association ne reçoivent de l'argent pour effectuer ce passage et cette infiltration de frontières

Celle qui risque jusqu’à 10 ans de prison et une amende de 50.000 euros conformément au décret pris par Salvini (amende supportée par l'association et les dons qu'elle collecte) est descendue du navire encadré par des agents, sans menottes, avant d’être emmenée en voiture. "Je suis prête à aller en prison pour cela et à me défendre devant les tribunaux s’il le faut [les avocats militants se pressent au portillon], parce que ce que nous faisons est juste", a-t-elle décrété, puisque Sea Watch ne reconnaît que ses propres lois. 

Au classement 2019 des pays les plus riches, l'Italie se situe au 8e rang des PIB mondiaux (juste derrière la France). Sur le quai, des habitants et militants sont venus acclamer l’arrivée du navire, tandis que d’autres ont applaudi l’arrestation aux cris de "Les menottes!", "Honte!", "Va-t’en!". Dans la matinée, Carola Rackete a été placée aux arrêts domiciliaires. Elle doit être entendue par le parquet dans les 48 heures, a expliqué à la presse son avocat, Leonardo Marino, assurant l’avoir trouvée "fatiguée et stressée". Mais déterminée ? Selon des sources policières citées par certains media italiens, elle s’est montrée très calme au poste de police, demandant pardon pour les risques que sa manoeuvre a fait courir à la petite vedette et à ses occupants...

"Les raisons humanitaires ne peuvent pas justifier des actes inadmissibles de violence envers ceux qui portent l’uniforme en mer pour la sécurité de tous", a commenté le procureur d’Agrigente (Sicile)

Matteo Salvini a été plus clair, dénonçant "un acte de guerre" et réclamant la prison ferme pour l’Allemande.








Vidéo intégrée

🔵 Statement of our Captain, , before entering Port with the .


“We are proud of our captain, she did exactly the right thing. She upheld the law of the sea and brought people to safety." – chairman Johannes Bayer


Le ministre allemand des Affaires étrangères a demandé une "clarification rapide" des accusations pesant contre Carola Rackete. 
"Sauver des vies est une obligation humanitaire. Le sauvetage en mer ne doit pas être criminalisé", a rappelé, en termes diplomatiques, Heiko Maas, samedi après-midi, tout comme son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn, tandis que, Jean-Yves Le Drian, leur homologue, étant indisponible, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, estimait que la politique italienne de fermeture des ports est contraire au droit maritime. 

Mardi dernier, Carola Rackete avait accordé un entretien au quotidien La Repubblica , centre gauche, dans laquelle elle affirmait sa volonté de forcer le blocus italien. Avant cela, elle avait dit vouloir attendre la décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), saisie par l’ONG, afin de prendre des "mesures provisoires" pour recueillir les migrants politiques. 
Mais, mardi, la juridiction internationale a refusé d’intervenir, tout en demandant à l’Italie de "continuer de fournir toute assistance nécessaire" aux personnes vulnérables à bord. 

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En dépit de ce refus, comme du droit maritime et de l'entente cordiale entre états membres de l'UE, les activistes ont décidé de forcer le blocus des eaux territoriales italiennes décidé par le ministre de l’Intérieur, mercredi, après avoir été bloquée dans le canal de Sicile durant deux semaines. "J’ai décidé d’entrer dans le port de Lampedusa, a lancé la trentenaire. Je sais ce que je risque, mais les 42 naufragés [ce qui reste à démontrer] à bord sont épuisés. Je les emmène en lieu sûr", avait déclaré sur Twitter la capitaine. Le navire avait dû s’arrêter à un mille en face de Lampedusa sur ordre de la police. "Ceux qui se foutent des règles doivent en répondre, je le dis aussi à cette emmerdeuse de capitaine du Sea-Watch qui fait de la politique sur la peau des immigrés, payée par on ne sait qui", avait grondé en direct le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini dans une vidéo sur Facebook.

Prétentions supranationales et solidarité

Le 12 juin dernier, le bateau des activistes altermondialistes avait effectué le relais avec les passeurs libyens pour 53 migrants abandonnés à bord d’un canot pneumatique au large de la Libye. Enjointe par l’Italie, maîtresse de ses eaux territoriales, de "faire route vers Tripoli", capitale de la Libye, l’association avait décidé que ce n'était pas un "port sûr". "Il est criminel de renvoyer des gens secourus vers un pays en guerre" (civile contre de multiples composantes islamistes) avait argué l’association. Tripoli est à 4h par ferry de Lampedusa. 

Matteo Salvini avait ainsi été poussé à publier un décret ordonnant aux forces de l’ordre de prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée ou le transit du bateau dans les eaux territoriales. Le navire n’avait alors pas hésité à faire route vers Lampedusa, en désobéissant aux consignes d’une vedette de la guardia di finanzia (police douanière et financière) lui signifiant d’arrêter sa course. Carola Rackete avait prétexté l’état de santé des migrants recueillis pour refuser d'obtempérer, la polémiste estimant que "leurs vies sont plus importantes que les jeux politiques". Voyant la polémique enfler, Matteo Salvini avait autorisé, le 15 juin, le débarquement de onze personnes jugées vulnérables: enfants, femmes, malades.

L'essentiel est-il de contrecarrer Salvini ?

Image associéeLa situation du Sea-Watch 3 a provoqué une vague de solidarité des bonnes âmes que la perte par la Libye de ses forces vives laissent de marbre. 
Le curé de Lampedusa, fief de la Ligue de Salvini - il y avait obtenu 45% des voix lors des européennes de mai dernier - a très tôt réclamé le débarquement des 42 autres migrants empêchés de poser le pied sur la terre ferme. Symboliquement, ce dernier campait depuis plusieurs jours sur le parvis de son église.
L’archevêque de Turin, Cesare Noviglia, avait aussi proposé de prendre en charge ces hommes, tout comme des dizaines de municipalités allemandes. Quitte à les laisser disparaître ensuite dans la nature. Les bons sentiments ne coûtent rien à ceux qui s'en parent.

Malgré cette épreuve de force, Macron a annoncé samedi être prêt à accueillir 10 des 42 migrants qui ont débarqué. 
"La France est prête à déployer une nouvelle fois dans les tous prochains jours, comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises depuis un an, une mission du ministère de l’Intérieur et de l’Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour identifier 10 personnes en besoin de protection qui pourront être transférées sans délai sur notre territoire", a affirmé la place Beauvau dans un communiqué. Sans garantie que les conditions requises seront rassemblées : c'est la méthode Macron... 

Juste avant l’arrivée en force du navire dans le port de Lampedusa, le ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero, avait annoncé vendredi après-midi que cinq pays européens (France, Allemagne, Portugal, Luxembourg et Finlande) étaient disposés à accueillir les migrants. La Commission européenne exigeait qu’ils soient à terre avant d’organiser la répartition, tandis que Salvini refusait de les laisser descendre avant d’avoir l’assurance qu’ils seront immédiatement transférés aux Pays-Bas, en Allemagne ou dans d’autres pays européens. Sans garantie qu'ils ne choisiront pas ensuite le pays le mieux offrant, socialement...

Dans plusieurs tweets publiés hier matin, Matteo Salvini se félicite de l’arrestation de la capitaine du navire et de la réquisition du bateau.

Matteo Salvini
@matteosalvinimi
🔴🔴🔴 Comandante fuorilegge arrestata.
Nave pirata sequestrata.
Maxi multa alla ONG straniera.
Immigrati tutti distribuiti in altri Paesi europei.
MISSIONE COMPIUTA.#SeaWatch3

10,7 k
08:02 - 29 juin 2019

"Je suis avec les forces de l’ordre; je suis avec la loi; je suis avec l’Italie", a-t-il également martelé par tweet. Mais malgré la fermeté affichée par le ministre de l’Intérieur italien, le centre d’accueil de Lampedusa n’est jamais vide: il a vu débarquer plus de 200 migrants pendant les deux semaines où le Sea-Watch est resté bloqué au large de l’île, bien que le redressement économique du pays ne soit pas encore réalisé. Et plusieurs embarcations de fortune ont déjà été signalées cette nuit au large.

Le Sea-Watch n'a pas été arraisonné : les garde-côtes l'ont escorté sous le contrôle de la police, pour aller s’ancrer au large, afin de ne pas encombrer le petit port ! Deux autres navires dits "humanitaires", l’Open Arms de l’ONG espagnole Proactiva Open Arms et l’Alan Kurdi de l’ONG allemande Sea-Eye étaient samedi en route vers la zone des secours au large de la Libye.
Les passeurs ne prennent pas de vacances...

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