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dimanche 23 juin 2019

Popularité de Macron en juin : des sondages soviétiques ?

Les Européennes ont-elles déboussolé les sondeurs ou sont-ils plus que jamais partisans ?

La presse du groupe Pinault n'hésite pas à se payer le luxe de faire "bondir" la popularité de Macron en juin






Ce serait en fait un rebond après avoir été "au plus bas dans l'opinion pendant la crise des Gilets jaunes": "le président de la République retrouve son niveau de l'été 2018," assure Le Point (propriété de la famille Pinault : Fnac Dartyet Kering, soit Yves Saint-Laurent) qui a commandé ce sondage Ipsos, où est salarié un fils de Brigitte Macron.

"La confiance des Français en Emmanuel Macron observe une forte augmentation en juin (+5) avec 32% de bonnes opinions sur son action," renchérit l'AFP, citant le même sondage Ipsos Game Changers, diffusé mercredi 19 juin. Malgré l'engagement personnel du président qui a fait tourner le scrutin  des élections européennes en référendum, l'agence de presse française ne craint pas d'assurer que "la majorité a "limité la casse" face au Rassemblement national (RN) qui l'a devancé, malgré la mise en oeuvre des moyens de l'Etat et de la presse dépendante de ses subventions multiples (pour 396 titres, en 2017) :
- le fonds de soutien à l'émergence et à l'innovation dans la presse : 1 590 925 €;
- le fonds stratégique pour le développement de la presse (aides directes) : 1 041 103 €;
- le fonds de soutien aux media d'information sociale de proximité;
- les aides à la diffusion (aides indirectes);
- les aides concourant au maintien du pluralisme (aides directes, au nombre de trois);
- les aides indirectes sur le plan fiscal;
- les aides indirectes sur le plan postal : 121 M€;
- les aides indirectes sur le plan social...

Top 12 des titres de presse les plus aidés par le contribuable (indirectement, par l'Etat) 


Le contribuable doit pourtant payer pour consulter un nombre croissant d'articles de presse 'premium" !

Les titres surlignés en jaune appartiennent à des hommes d'affaires:
Libération : groupe Altice-France (BFM, RMC, Libération ou L'Express) détenu par le franco-luso-israélien. Patrick Drahi, onzième homme le plus riche de France. Or, en 2016, les différents organes de presse du groupe SFR Presse ont bénéficié d'un total de 7 023 429 euros d'aides publiques cumulées...

Le Monde
:apparemment détenu à 72,5 % par la société Le Monde libre, le groupe est en vérité contrôlé à parité par les hommes d'affaires Xavier Niel, Free et groupe Le Monde, (allié par sa femme au groupe de Bernard Arnault : LVMH, donc Les Echos, cf. ci-dessous), et le banquier Matthieu Pigasse (outre qu'il est actionnaire du Groupe Le Monde et du Huffington Post, il contrôle de surcroît le magazine Les Inrockuptibles et Radio Nova). En 2011 et 2012, il était le titre le plus subventionné par les Français, avec 16,9 et 18,6 millions d'euros...

Les Echos : groupe LVMH de Bernard Arnault (avec Le Parisien ou Radio Classique) 

Le Parisien : racheté en 2015 par le groupe LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton - détenu par Bernard Arnault, pour un montant légèrement supérieur à 50 millions d'euros. En janvier 2019, le groupe LVMH, leader mondial du luxe, verse 83 millions d'euros au Parisien pour "éponger ses pertes et lui permettre d'investir".
En mars 2016, le titre fut accusé d'autocensure par plusieurs syndicats (SNJ, FO et SNJ-CGT) et par la Société de journalistes du quotidien. En 2017, Fakir l'accusa à nouveau de censure pour avoir refusé un encart publicitaire. La journaliste Pauline Perrenot, de l'association d'analyse des media Acrimed, relève que Le Parisien se montre particulièrement hostile au mouvement des Gilets jaunes...

E
n 2017, 'L'Opinion' fut le 8ème journal le plus aidé en France, avec 2 373 616€ de subventions publiques.


Le chef de l'Etat retrouve une cote de popularité au niveau de celle qui était la sienne avant la crise sociale de l'automne, observent les media partisans de tous les pouvoirs successifs. Message subliminal : plus la crise dure, plus elle profite à Macron...
Au plus fort du mouvement des Gilets jaunes, le patron de l'exécutif n'avait la confiance que d'un Français sur cinq (20%), en décembre dernier. Cette embellie reste cependant à relativiser : 64% (-4) des personnes interrogées conservent ainsi une opinion négative de son action, finit par indiquer Le Point qui assure que la plupart des sondages publiés depuis début juin donnent Emmanuel Macron en hausse de 1 à 5 points. 
Edouard Philippe, dont la déclaration de politique générale a été approuvée la semaine dernière par l'Assemblée nationale, est pratiquement stable sur un mois, avec 30% (+1) d'avis favorables sur son action et 64% (+1) d'opinions négatives. 

Enquête réalisée les 14 et 15 juin auprès de 1.002 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.

Le baromètre Ipsos-Le Point transforme le plomb en or

Le président est en forte hausse", claironne 
Erwan Bruckert

"Les élections européennes ont été un désastre politique pour certaines formations, elles ont également eu un impact non négligeable sur la popularité de nombre de leurs dirigeants. Dans un contexte de baisse quasi généralisée – 27 de nos 36 personnalités testées connaissent un déclin –, le couple exécutif, lui, s'en sort bien. Très bien. Emmanuel Macron est ce mois-ci (dès le 19 mai) en forte hausse : en gagnant pas moins de cinq points par rapport à notre baromètre de mai, le président de la République atteint 32 % d'opinions favorables", clamait Le Point, à quelques jours des Européennes, assurant que les mesures annoncées par Macron avaient fait culbuté les retraités... 
Non, vous ne lisez pas la Pravda...

Pour le premier baromètre du Point après les élections européennes, la cote de popularité d'Emmanuel Macron était resté stable à 30% de taux de satisfaction, toujours selon la danseuse de Pinault
Même ­stabilité pour le premier ministre. Tant qu'à faire...

Acte II du quinquennat: 80% des Français ne croient pas à un changement 

L'exécutif avait assuré que le discours de politique générale d'Edouard Philippe mercredi marquerait l'entrée dans l'"acte II" du quinquennat.


L'entreprise de sondages Elabe a donc cherché à évaluer la perception que les Français ont de l'action du gouvernement et des annonces du premier ministre dans son discours de politique générale mercredi. Il leur a également demandé s'il croyait à un "acte II" du quinquennat, selon la formule de l'exécutif. Or, selon notre nouveau sondage Elabe, publié ce vendredi en fin d'après-midi, les Français n'en attendent aucune évolution, ni dans l'intrigue, ni dans le texte.

D'après l'enquête, ils sont 80% à ne croire ni en "un changement de style", ni en " un changement de méthode" après le discours de politique générale et les récentes interventions d'Emmanuel Macron. 19% des Français, eux, pensent que ce changement va advenir. 

La confiance n'y est pas : lire PaSiDupes 



Mais la popularité de Macron "bondirait" néanmoins, selon Ipsos ?

VOIR et ENTENDRE
le compte-rendu vidéo de BFM TV:


"
Les Français divisés sur les annonces d’Edouard Philippe" (Le Figaro)

Le premier ministre n'aura finalement réussi à convaincre qu'une courte majorité de Français et encore verra-t-on ci-dessous que cette assertion est sujette à caution - alors que, sans surprise, le discours du bras droit de Macron a été le mieux reçu par les sympathisants de La République en marche (96 % sont satisfaits), ce qui souligne la déconnexion de la majorité présidentielle de la France profonde. 

52 % des sondés anonymes disent approuver les mesures annoncées mercredi au Palais Bourbon, selon l'enquête Odoxa-Dentsu Consulting pour France Info et Le Figaro,  alors que seuls "19% arrivent à croire en un changement du style et de la méthode," selon l'enquête Elabe citée ci-dessus) en référence
Les militants et sympathisants de LR  (les Républicains) auraient également répondu positivement (56 %), à la différence de leurs députés LR, lesquels ont refusé d’accorder leur confiance au premier ministre. Or, le vote des élus est, quant à lui, vérifiable, à la différence des déclarations aux sondeurs. Sans surprise, c’est aux extrêmes que l’opposition se veut la plus "véhémente" (sic Le Figaro): 74 % des sympathisants du Rassemblement national n’approuvent pas la direction prise par l'Edouard, chiffre qui monte à 77 % chez ceux des Insoumis.
37% des "Français" sondés seraient rassurés, dixit Le Figaro et le service public de Radio France ! Au tournant du quinquennat, seules 34 % des personnes interrogées ont vu dans le discours de Philippe les contours d’un tournant dans la politique menée par le gouvernement. Et si 64 % des Français reconnaissent des propos "clairs" [élocution ?] du premier ministre - bien qu'il ait débité son texte à vitesse grand V -, ils ne sont pourtant que 37 % à avoir  été "rassurés" par sa prise de parole (crédibilité non évaluée)

En même temps, et de surcroît, l’audience du discours s’est révélée limitée: 46% des Français n’ont ainsi "pas du tout entendu parler" de l’allocution du premier ministre... 
L'avis de 52% sur 54% de personnes informées, soit 28% de Français, fait-il sens pour les sondeurs et leurs clients de la presse ?

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