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lundi 24 juin 2019

Municipales : Marseille n'a-t-elle d'autre voie de salut qu'une alliance LR-LREM face au RN ?

"Ce n'est pas le rôle du président" de choisir les candidats, selon Macron. Mais alors qu'y faisait-il hier ?

Sa priorité est "le projet" qui sera porté pour la deuxième ville de France
, a assuré le président 
 
Emmanuel Macron et Jean-Claude Gaudin au Pharo en 2018Interrogé sur les municipales en marge d'un déplacement dans les quartiers Nord de Marseille, il a raconté que le choix des candidats n'entre pas dans son "rôle?".
"Ce qui m'importe, c'est que les projets les plus ambitieux pour Marseille sortent, puis après les responsables politiques prendront leurs responsabilités et les partis désigneront des candidats. Ce n'est pas le rôle du président de la République", a déclaré Macron, lors d'une visite dans un Pôle Emploi. L'un de Marseille, juste par hasard...

Mais il est ensuite sorti du bois.
"Ce qui m'intéresse d'abord, c'est l'avenir de Marseille, qui est la deuxième ville de France. Je considère que l'Etat a aussi quelque chose à voir avec cette ville dans le sens où la France ne peut pas réussir si Marseille ne réussit pas", a-t-il argumenté.

La succession de Gaudin aiguise les appétits

La précampagne pour les municipales a débuté à Marseille, dont le maire LR Jean-Claude Gaudin ne briguera pas de nouveau mandat, après un mandat historique 25 ans à la tête de la ville, et où la majorité présidentielle n'a pas encore défini de stratégie.

L'ombre portée du Rassemblement national sur la ville en effraie plus d'un. Depuis les résultats des européennes, où le RN est arrivé largement en tête (26,3%), devant LREM (20,6%), EELV (13,7%) et LR (8,3%), l'idée d'une union de la droite et de LREM a circulé, défendue notamment par Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal, présidente LR de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, et possible candidate commune. Probablement en échange de la Métropole qui irait à LREM, une entente politicienne qui n'oriente encore pas vers le "monde nouveau" annoncé par Macron

Deux Macron à Marseille, en deux semaines. 
Brigitte Macron avec le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, le 14 juin. A gauche, Martine Vassal, présidente de la métropole d'Aix-Marseille et du département des Bouches-du-Rhône.
Martine Vassal se tient au second rang
Déjà en visite -controversée - à la mi-juin, Brigitte Macron a déjeuné avec les hommes forts de la région, Gaudin et Vassal. Elle avait encouragé ce scénario, d'autant que, du côté de la majorité présidentielle, Marseille, fief historique de la droite, est un bastion jugé imprenable. Lors de cette visite "privée", mais très médiatisée, l’épouse du président s’était ainsi affichée avec Jean-Philippe Agresti, potentiel candidat LREM à la mairie de Marseille, et dans le quartier du député LREM Saïd Ahamada, candidat déclaré à l’investiture, mais qui n’était pas convié à ce show.

Au niveau local, les militants ont refusé toute alliance dès le premier tour avec la droite, plaidant pour "une liste centrale du centre droit au centre gauche, très ouverte à la société civile". C'est aussi la position du seul candidat ouvertement déclaré à l'investiture LREM, le député Saïd Ahamada. D'autres candidats, notamment l'universitaire Jean-Philippe Agresti, proche du couple Macron, pourraient se déclarer. L'un et l'autre font ainsi en sorte que le candidat RN ait toutes les chances d'arriver en tête au premier tour, en sorte de constituer un front anti-RN au second.
A défaut du régional Castaner, grillé sur la zone, l’épouse du président a préféré déjeuner avec Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal, potentielle candidate de la droite, qui ont appelé publiquement à une alliance avec le parti présidentiel. Alliance refusée par les militants de LREM et Saïd Ahamada, mais loin d’être écartée par la direction du parti.
Cette visite de la sexagénaire à Marseille semble avoir créé tant de crispations qu’elle a nécessité une mise au point du chef du parti présidentiel, Stanislas Guérini, ce vendredi. "Pour les municipales, [Brigitte Macron] n’a aucun rôle particulier et ne souhaite pas en avoir, a-t-il susurré au micro de LCI. A chaque fois qu’elle a fait des déplacements, c’est parce qu’elle avait pris des engagements, elle avait promis d’y venir." Une bonne preuve !
« On en fait des tonnes »
Lors du déjeuner avec Brigitte Macron, le maire LR lui aurait exprimé le voeu que le président vienne à Marseille ce lundi, ce que rien, ni personne n'a prouvé. Elle n’était d'ailleurs même pas mentionnée dans la note envoyée aux rédactions mercredi soir pour annoncer la tenue du sommet. Les craintes de l'Elysée restent vives en effet que le président s'y fasse siffler.
Marseille détient le record des villes visitées par Macron, la quatrième fois en seulement deux ans. "On en fait des tonnes; cette visite dans le cadre du Sommet est prévue de longue date, et dans mon agenda depuis des mois", banalise Bertrand Mas-Fraissinetmédecin anesthésiste-réanimateur de 44 ans, à Cassis, référent du mouvement de LREM dans les Bouches-du-Rhône et successeur de Corinne Versini.
Membre socialiste de la commission nationale santé (2010-2015), secrétaire fédéral du PS des Bouches-du-Rhône à la santé (2013-2015), il a fait partie de l’équipe et rédige le programme santé de Patrick Mennucci, candidat de la majorité présidentielle à la Mairie de Marseille (2013-2014).
Mais l'anesthésiste avoue : "Oui, il vient aussi pour prendre le pouls, et tous les pouls, en écoutant le maire, les militants, les élus de LREM… pour à la fin se faire une opinion et trancher.Marseille représente un véritable enjeu pour le parti de la majorité pour les prochaines municipales. "La voix du président de la République sera prépondérante dans le choix de la stratégie et de l’incarnation de notre mouvement à Marseille, affirme Bertrand Mas-Fraissinet. Je n’ai pas de doute qu’il s’implique dans la stratégie de cette grande ville." Il leur reste, pour commencer, à accorder leurs violons...
"Cela me semble improbable qu’il affiche un quelconque soutien à un candidat lors de cette visite, estime Alexandre Louis, députée LREM de Marseille. Ce n’est pas au rôle du président de soutenir un candidat"...
Vendredi, les entourages de plusieurs participants voulaient croire que ce déjeuner à l'issue du "Sommet des deux rives", un rendez-vous diplomatique réunissant plusieurs pays du pourtour méditerranéen et organisé dans la ville, serait consacré aux questions de coopération en Méditerranée, mais d'autres n'excluaient pas d'aborder, entre la poire et le fromage,  le sujet des municipales avec le chef de l'Etat.

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