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jeudi 20 décembre 2012

Polémique: Tapie fait l'acquisition de la presse Hersant du Sud Est

Tapie remporte les quotidiens de PACA; la gauche s'emporte
La presse partisane attaque

 
La presse des démocrates 
s'indigne que
l'exécutif laisse faire


Il y a dix jours la presse ne dissimulait pas sa satisfaction. 
"Tapie rejette l'appel du pied de Hersant et critique le gouvernement", titrait Le Parisien. "C'est un 'non' ferme et 'définitif'. Deux jours après avoir annoncé qu'il jetait l'éponge face à l'offre du Belge Rossel, Bernard Tapie a confirmé dimanche qu'il se retirait du dossier de reprise des quotidiens " Nice Matin", "Var Matin", "Corse Matin", "La Provence", et des journaux des Antilles et de Nouvelle-Calédonie détenus par le Groupe Hersant Médias (GHM). Interrogé sur une éventuelle nouvelle offre, l'ancien ministre, à qui on prête des ambitions politiques à Marseille, a répondu : " non, pas du tout " et qualifié son retrait de " définitif ", lisait-on. L'homme d'affaires français âgé de près de 70 ans avait été doublé à la dernière minute par Rossel, déjà implanté dans la presse régionale française et soutenu par BNP Paribas. Les banques ont alors suspendu l'accord Tapie-Hersant pour examiner cette nouvelle offre.

Progressiste, le groupe belge Rossel, connu surtout pour son premier journal national Le Soir, qui se veut " populaire, par opposition à un quotidien de l'establishment ", comporte aussi le puissant groupe La Voix du Nord (lien) qui, avec en particulier Nord Éclair ou Le Courrier picard, soutient la maire PS de Lille et penche irrésistiblement du côté socialiste.
Ajouté à cela que le groupe bancaire français BNP Paribas a fait en 2006 et 2009 l'acquisition de la banque italienne Banca Nazionale del Lavoro (BNL) et de Fortis Banque S.A.. Ainsi comprend-on mieux que les enjeux politiques et financiers qui font pousser à la gauche des cris d'orfraie à l'annonce de l'acquisition d'un groupe français par un acquéreur français plutôt que par un prétendant très ancré en Belgique, et que le parti-pris des media alignés sur le gouvernement français a quelque chose d'incohérent à l'heure du "Made in France" et des coups de menton de Montebourg, héraut de la démondialisation.

Bernard Tapie et la famille Hersant - Philippe Hersant, président de GHM, ainsi que sa sœur et son frère - avaient déposé fin novembre une offre à 50/50, pour un total de 50,5 millions d'euros, pour reprendre GHM. Alors qu'un accord devait être signé le 7 décembre avec les banques créancières, à l'expiration de la période de conciliation fixée par le tribunal de commerce de Paris, le groupe belge Rossel avait déposé une offre en dernière minute, et Bernard Tapie avait annoncé qu'il se retirait de la course. Il avait finalement affirmé mardi soir qu'il réactivait son offre.

Or, dans " Le Figaro" de dimanche, Dominique Bernard, le directeur général du GHM, renouvela son appel du pied à l'ancien patron de l'OM "pour qu'il revienne sur son retrait".
Dans le même temps, une source proche de GHM affirmait dimanche que Bernard Tapie était prêt à déposer une nouvelle offre, à hauteur de 50 millions d'euros.
Soutenue par le pouvoir français, qui redoute une candidature de Bernard Tapie à la mairie de Marseille et que quelques banques, en premier BNP Paribas qui la finance, ont tenté d'imposer, l'offre du belge Rossel, qui a déjà eu sa part du butin qui a déjà racheté " L'Union " à Hersant il y a quelques semaines, n'a donc pas été retenue.

Les media repartirent en croisade contre le mécréant 

La gauche qui conspue Depardieu trouve du charme au belge Rossel
"Bernard Tapie et la famille Hersant sont en passe de rafler les derniers titres du Groupe Hersant Média (GHM)", gronde Le Parisien, au côté du Nouvel Observateur, reprenant servilement le titre fourni par l'AFP, donnant ainsi le sentiment aux lecteurs d'une condamnation unanime. Et ils dénonceront parallèlement un danger de concentration de la presse et donc une menace sur l'indépendance des rédactions et sur la liberté des media et brandiront  la défense du pluralisme !

MarsActu
(PS) se lâche : " Bernard Tapie fait main basse sur La Provence", ajoutant d'entrée: "La combine à Nanard aura encore une fois marché."

Libération
 titre " Bernard Tapie rafle les derniers titres du groupe Hersant "et caricature " l’homme d’affaires au passé chargé (chanteur, businessman, porteur de jogging dans Gym tonic, ministre, patron de l’OM, taulard [qui en purgeant sa peine ne rachètera jamais sa faute, selon certains "vertueux" à géométrie variable], acteur et on en passe) inaugure un nouveau métier pour lui : patron de presse.
Les fielleux de Libération dissimulent les motifs de leur irritation : "Avec ce rachat, Bernard Tapie, grand spécialiste de la reprise des affaires en difficultés, signe un retour aux affaires qui n'est pas vu par tous d'un bon oeil, d'autant qu'il est perçu par certains comme un premier pas dans la course à la mairie de Marseille.  Pourquoi cette méthode sournoise qui consiste à ne pas nommer ces "tous" et ces "certains" que tout le monde connaît ?
Autres délicatesses de Libération, en toute objectivité : "La Provence" : le traquenard à Nanard" ou "Un sacré fric-frac" et "Bernard Tapie met la main sur le Groupe Hersant Média (GHM)" et "la crainte d’un braquo à venir sur la mairie de Marseille" (lien, en gratuit). Que Libération se déclare organe officiel du PS et qu'on n'en parle plus !
Un accord est en cours de signature, a indiqué une source proche du dossier mercredi soir. 

"100% des banques" créancières ont retenu l'offre de rachat 

L'ancien ministre de la Ville de François Mitterrand, Bernard Tapie, et la famille Hersant s'apprêtent à racheter les créances des banques Les deux partenaires devraient se partager le groupe à raison de deux tiers pour Tapie et un tiers pour Hersant. Sans accord, GHM, qui doit 215 millions d'euros à 17 banques créancières, était au bord de la déclaration de cessation de paiement.  
Bernard Tapie devrait rencontrer ce jeudi les salariés de La Provence pour détailler son plan.

Une union qui étonne les syndicats  sur la stratégie du groupe Hersant 

Interrogé sur France Info, Emmanuel Vire, président du Syndicat national des journalistes-CGT (SNJ-CGT) ne s'attendait évidemment pas à une bonne solution. "La famille Hersant, après tout le mal qu'elle a fait à ses titres [ça devait être son intérêt !], reste dans la course et ce qui nous navre le plus, c'est que le gouvernement ne réagit pas, expliquait-il ce jeudi matin. On appelait à une loi pour l'indépendance des rédactions [au profit du SNJ et de Presstalis, ex-NMPP ??] et pour revoir le système de concentration qu'on a dans la presse. [Le groupe Rossel, c'est quoi, sinon un groupe international de presse ?] D'ici à deux-trois ans, l'ensemble de la PQR [presse quotidienne régionale] sera aux mains de quatre groupes en France [dont La Vie-Le Monde (second quotidien français qui reçoit le plus de subventions de l’État avec 17 millions d'euros d'aides directes), le groupe Perdriel (Le Nouvel Observateur, Sciences et Avenir, Challenges, Rue89 ) et Libération, dont Édouard de Rothschild est l'actionnaire majoritaire], c'est dangereux pour la démocratie et pour le pluralisme de notre pays".

Erwan Gaucher, "spécialiste" des media, s'interroge sur cette alliance.
Le PDG de Cross Media Consulting exprime son sentiment: "Ça étonne sur la stratégie du groupe Hersant, et France Info y voit "une analyse" de ce commentateur privilégié: il est en effet consultant pour France Télévisions, dont les finances vont si mal... Aller accepter une offre commune avec Bernard Tapie, qui n'est pas spécialiste du secteur et sur lequel on peut parfois avoir quelques doutes sur ses intentions, c'est étonnant," assène-t-il. En guise de décryptage ?

GHM doit 215 millions d'euros à 17 banques créancières

Ils étaient à poil,
à La Provence et Nice Matin,
mais il ne fallait pas les couvrir

Un rachat de La Provence, Nice Matin, Var Matin et Corse Matin, ainsi que des titres d'outre-mer était soumis à un accord entre GHM, les repreneurs, mais surtout les 17 banques créancières, menées par BNP Paribas, à qui GHM doit 215 millions d'euros.
A l'issue d'une réunion, mercredi après-midi, avec les banques créancières du groupe Hersant, sous l'égide du Ciré (Comité interministériel de restructuration industrielle), "les banques se sont décidées à valider la proposition Hersant/Tapie sans attendre" et l'offre, faite en dernière minute le 7 décembre, par le groupe belge Rossel a été rejetée

Le danger et le sujet d'étonnement que la CGT et Erwan Gaucher ne voient pas
L'offre de Rossel "n'était pas acceptée" parce que le groupe belge "reprenait la totalité des titres, mais pas la holding, laissant la question de sa liquidation", et parce que cette proposition était financièrement "moins disante de quelques millions", selon la source proche du dossier.

Les entreprises de presse sont relancées et leurs salariés seront payés  
Les 17 banques créancières d'Hersant ont donné leur accord mercredi à l'offre de reprise des journaux du groupe de presse formulée par Bernard Tapie, associé à Philippe Hersant (50/50). Pour 51 millions d'euros, ils rachètent les créances des banques d'un montant de 215 millions. 
Le sauvetage des journaux et des emplois salariés a un coût, l'abandon de créance de 165 millions.

Une fois signé, cet accord devra maintenant être présenté au président du tribunal de commerce lors d'une audience fixée le 24 décembre, et définitivement homologué par le tribunal.

Le rachat relance l'inquiétude à gauche sur la volonté de l'ancien ministre de Mitterrand de briguer la mairie de Marseille en 2014

Tapie a plusieurs fois démenti qu'il envisage de se lancer dans la course aux municipales...
Pour l'heure, Bernard Tapie devrait rencontrer ce jeudi les salariés de La Provence pour détailler son plan.

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