Nouveau patron de presse, Bernard Tapie accuse Montebourg qui réplique
Bernard Tapie a accusé vendredi Arnaud Montebourg d'avoir tenté de l'empêcher de racheter les journaux du groupe Hersant
"Tout le cabinet Montebourg a travaillé à mort pour empêcher cette initiative d'aboutir", a révélé Bernard Tapie au JT de 20h sur France 2.
"Lui il était aux manettes. En tout cas son cabinet", a-t-il insisté sur i-Télé (groupe Canal+). Et de conclure: "le dirigisme en économie, ça ne marche pas".
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a répliqué
L'innocent aux mains pleines assure que "l'offre de l'alliance Tapie-Hersant n'a bénéficié d'aucun traitement de faveur ou de défaveur de la part de la République".
"Le ministère du Redressement productif tient à rappeler que dans le dossier Hersant, ses équipes et notamment le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle, ndlr) ont travaillé (...) avec beaucoup de sérieux au côté des différents repreneurs en compétition", a affirmé Montebourg, avec non moins de sérieux, mais par communiqué vendredi dans la soirée.
Il a en outre tenu à rappeler que "GHM [Groupe Hersant Médias] emploie 3.200 salariés dont l'existence était menacée". "C'est ce seul motif qui guide l'action" du ministère, a-t-il prétendu.
"C'est sur le maintien de ces emplois que la pertinence de l'offre Tapie pourra être éventuellement jugée dans le temps", a insisté le communiqué.
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Bernard Tapie s'exprimait pour la première fois publiquement depuis que mercredi "il a mis la main" - selon les termes de l'AFP - en alliance avec la famille Hersant, sur les titres restants du Groupe Hersant Médias (GHM), dont La Provence et Nice Matin.
Son concurrent, le groupe Rossel n'était pas motivé, seulement incité par le pouvoir français : c'est le propriétaire du premier journal belge national, Le Soir, qui détient aussi le groupe français La Voix du Nord, très apprécié de la Ch'tite maire de Lille, Martine Brochen-Aubry.
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Le PS craint aussi et surtout que Tapie soit un dangereux rival pour Patrick Mennucci dans la prise de la mairie de Marseille à la municipale de 2014.
Le PS craint aussi et surtout que Tapie soit un dangereux rival pour Patrick Mennucci dans la prise de la mairie de Marseille à la municipale de 2014.
Déjà le 9 décembre, il avait déjà trouvé le ministre de l'Economie sur son chemin. Il avait annoncé son intention de jeter l'éponge et l'avait accusé d'avoir "fait le monde entier pour essayer de trouver, coûte que coûte, un (autre) repreneur, parce que celui qui est là ne lui plaît pas".
"On est plus en Corée du Nord qu'en France, surtout quand il s'agit d'une entreprise de presse", avait-il lancé.
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A propos de la tentative de l'Elysée même pour court-circuiter son projet, B. Tapie a répondu sur France 2 : "On le dit. Et, franchement, on a de bonnes raisons de le croire". "C'est très inquiétant", a-t-il lancé, ajoutant que cette intervention obéit à des "motifs minables".
"Tout l'appareil de l'Etat se met en travers simplement parce qu'ils ont peur que je devienne un candidat à la mairie de Marseille", a-t-il epliqué.
Or, "je n'ai plus envie d'être élu, parce que, d'abord, il n'y a rien qui dit que je le serais". "Le rôle qu'on peut jouer dans la presse locale au service des populations est largement aussi important que ce qu'on peut faire en étant un élu", a-t-il ajouté.
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Son analyse éreinte le gouvernement.
Selon Tapie, "il faut qu'il revienne"
"Ceux qui ont parlé comme ils ont parlé, que ce soit le Premier ministre, que ce soit (l'acteur Philippe) Torreton, qui de toute évidence n'aiment pas l'argent, n'aiment pas la gloire, surtout quand ils ne l'ont pas ni l'un ni l'autre, ne sont pas à leur place non plus", a-t-il ironisé.
"On est en train de vivre en France dans un système accusatoire qui fait que, de plus en plus, les gens qui ont réussi, au-delà de l'argent, sont soumis à une pression d'organisation de la vie insupportable (...) parce qu'on a réussi à faire croire aux pauvres que s'ils étaient pauvres, c'était à cause des riches (et) parce que le président de la République dans son premier discours a dit 'j'aime pas les riches' ", a-t-il dénoncé.
Tapie est aujourd'hui à la tête d'une fortune importante grâce notamment aux 285 millions d'euros que lui avait accordés en 2008 un tribunal arbitral statuant sur un préjudice lors la vente d'Adidas en 1993 par le Crédit Lyonnais, depuis rebaptisé en LCL...
Ce rachat des titres Hersant, "c'est probablement le plus risqué des deals que j'aie faits", a commenté Bernard Tapie qui se justifie par des coups de coeur.
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La rumeur a surgi vendredi du site Challenges.fr (appartenant au groupe Claude Perdriel, propriétaire - à 86 ans - du Nouvel Observateur)
Tapie a précisé ne l'avoir "pas encore" contacté, mais a cependant ajouté sur i-Télé: "S'il acceptait de me donner un coup de main, c'est très volontiers que j'accepterais".
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