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mardi 14 juin 2016

Pas question de revalorisation des pensions de retraités

Les anciens ne sont vraiment pas la priorité de Hollande
L'inflation sur douze mois sera proche de zéro en septembre.

Déjà l’an dernier les pensions du régime de base n’ont été revalorisées que de 0,1 %. Les retraités ne vont pas profiter de la reprise, preuve qu'elle n'est pas là. "La revalorisation des pensions au 1er octobre 2016 serait nulle", prévoit la Commission des comptes de la Sécurité sociale dans son rapport de juin. La réforme votée à l’automne s’applique pour la première fois cette année : au lieu de tenir compte de l’inflation prévue en 2016 (0,1 %), on calculera la revalorisation en fonction de l’inflation constatée sur les douze derniers mois glissants. D’avril 2015 à avril 2016, l’indice des prix est en baisse. 

Le pouvoir d'achat des seniors va continuer de stagner
D’ici à septembre, il pourrait repasser en positif, mais sa hausse serait très limitée. Les pensions vont donc faire du surplace, après avoir déjà enregistré une hausse minime (+0,1 %) en octobre 2015. 

Les années Hollande ont pénalisé les retraités. 

La loi Touraine de janvier 2014 a décalé d’avril à octobre la revalorisation des pensions, tout en gelant leur montant pendant un an. Il n’y a donc eu ni rattrapage ni augmentation en 2014 et pendant les neuf premiers mois de 2015. Seuls les retraités les plus modestes (pension inférieure à 1.200 euros) ont bénéficié d’un coup de pouce ponctuel de... 40 euros. 

Les retraites complémentaires gelées 
Et les retraites complémentaires ne sont pas mieux servies dans le secteur privé. Elles ont été gelées pendant trois ans, de 2013 à 2015. L’accord Agirc-Arcco signé en octobre dernier a décidé de les sous-indexer à nouveau pendant trois ans, un point plus bas que la hausse des prix. 
Faute d’inflation, ce sera au final zéro. « "S’il y avait un peu d’inflation en juillet-août, il pourrait y avoir une revalorisation des pensions malgré tout " se prend à espérer le très peu combatif Gérard Rivière, le président CFDT de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV). "Avec trois années d’inflation au ras des pâquerettes, on est malheureusement à court d’arguments pour demander une hausse des pensions", se résigne-t-il. 
Le gestionnaire de la CNAV ne court pas non plus après un nouveau coup de pouce aux pensionnés modestes, car la dernière fois on n’avait pas pris en considération les revenus du conjoint ou les revenus du capital, ce qui avait pu conduire à des largesses injustes et coûteuses

La double peine c'est pour les seniors

La faible progression de l’indice des prix repose la question de l’indexation des pensions. Jusqu’à la réforme Balladur de 1993, elles évoluaient en fonction des salaires. Depuis, elles sont indexées sur les prix à la consommation. Or ces derniers ont tendance à stagner. Mais, jusqu'ici, il n’y avait  pas eu de crise majeure. Les débuts de carrières s’étant améliorées, les pensions versées ont crû et le niveau de vie des retraités est supérieur en moyenne à celui des actifs, en France. 

Néanmoins, le décrochage avec les salaires s’est accentué. Au premier trimestre, le rythme annualisé de progression de la masse salariale est de 2,5 %, et celui du salaire moyen par tête de 1,8 %. Celui de l’indice des prix hors tabac régresse à -0,1 %. "Je ne me souviens pas d’une période sans inflation aussi longue", témoigne Gérard Rivière. On a d'ailleurs flirté avec la déflation.  

Cette indexation sur les prix pénalise doublement les retraités, au moment de la prise en compte de leur salaire puis de la revalorisation des pensions. Or, le débat n’est même pas ouvert, car revenir à l’ancien système coûterait très cher.

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