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mercredi 14 décembre 2011

Des syndicats manifestent pour leur autogestion des carrières de professeurs

Syndicats et presse taisent l'essentiel: une lutte d'influence



Faudra-t-il que les enseignants
fassent leur auto-critique,
avant auto-évaluation
et notation personnelle et individualisée ?



Le ministre veut modifier l'évaluation des enseignants

Deux réformes en une
Le ministre réforme un système archaïque et injuste de notation des professeurs et d'avancement de leurs carrières, donc de leurs "salaires".

Les enseignants appellaient eux-mêmes à une réforme
De fait, les syndicats auto-gèrent en effet les progressions de carrière au sein des commissions paritaires et les fonctionnaires "bien" syndiqués au syndicat dominant ont des carrières rectilignent, voire éclair. Les professeurs du second degrée (collèges et lycées) sont les plus concernés, ceux des écoles dans une moindre mesure, mais quoi qu'il en soit, il est de notoriété publique que les chefs d'établissement, qui pèsent d'ores et déjà pour 40% sur la notation finale, sont eux-mêmes syndiqués.

Leurs capacités administratives ne permettent en rien de préjuger des qualités pédagogiques et humaines des chefs d'établissement. Ce sont souvent des "comptables" recrutés préférentiellement parmi les enseignants de matière scientifique jugés mieux aptes aux calculs prévisionnels d'effectifs-élèves, de postes d'enseignement et d'horaires. Mais ce sont tout aussi souvent des professeurs en échec pédagogique qui se reconvertissent dans l'administration pour éviter le face-à-face quotidien avec leurs élèves.
Ce sont même parfois des personnes perturbées qui exercent soit un pouvoir totalitaire sur les professeurs qu'ils tiennent à leur merci, soit des individus déficients qui se coupent de la communauté éducative et exercent leur pouvoirs ou leur laxisme, retranchés dans le 'bunker' de leur bureau, au fin fond d'une suite de bureaux et de personnels terrorisés ou livrés à eux-mêmes. Certains cumulent ces déficiences et vont d'établissement en établissement.

Le système actuel de notation
Deux notes.
Actuellement, un professeur est noté par l'inspecteur pédagogique régional (IPR) et par le principal de son collège ou le proviseur de son lycée. Sur une heure, l'inspecteur qui assiste à un seul cours, doit apprécier à la fois les qualités pédagogiques et les connaissances du professeur dans sa matière et attribuer une note " pédagogique " sur 60 points.
Mais cette note est encadrée: une grille de notation établie paritairement par l'administration et les représentants syndicaux limite les variations de notation, aussi bien positives que négatives. La politique générale de nivellement par le bas n'affecte pas seulement les élèves: elle frappe aussi les professeurs et ne permet guère de distinguer "les bons", puisqu'elle est faite pour protéger "les mauvais".
Les carrières sont donc standardisées. De plus, l'inspecteur, qui est d'abord reçu par le chef d'établissement, est conditionné par l'avis oral et confidentiel du principal ou du proviseur. Le supérieur hiérarchique reçoit son collègue professeur dans son bureau, lui donne communication de sa note administrative portant sur sa ponctualité, sa participation au projet d'établissement, ses relations avec les parents et les élèves... pour un total de 40 points également définis par avance.

Trois rythmes théoriques d'avancement
En fonction de sa note, la carrière et le salaire d'un professeur progressent plus ou moins vite : lentement, " à l'ancienneté " (pour les notes les plus basses) ; plus rapidement, " au choix " (pour les notes correctes) et très vite, " au grand choix " (pour les notes les plus hautes). A la vérité, l'avancement est aussi tributaire du calendrier: un professeur n'est promouvable qu'à certaines périodes, après un certain délai dans l'échelon. Un fonctionnaire peut ainsi perdre trois ou quatre années et plusieurs fois dans une carrière, en dépit de sa valeur réelle. Sans compter que les inspecteurs ne sont pas toujours disponibles au moment opportun. On en a enfin observé que des professeurs qui avaient refusé tout contrôle de l'Etat payeur avaient progressé sans encombre jusqu'à la hors-classe...

Fin des notes ?
Luc Chatel, ministre de l'Éducation, assure une évaluation, tous les trois ans
Il en confie l'entière responsabilité aux chefs d'établissements et les syndicats vivent mal cette mise à l'écart qui contribue à déserrer l'étau syndical sur l'administration de l'Education nationale.
Mais c'est là où le bât blesse encore, malgré la reprise du pouvoir par le ministère, compte tenu des possibles comportements de chefs d'établissement inadaptés et des pressions intérieures, du fait des syndicats, des fédérations de parents d'élèves et des organisations d'élèves, mais aussi extérieures, du fait des municipalités et conseils territoriaux.


Les syndicats défendent leurs prérogatives usurpées

La FSU exerçait une véritable dictature sur l'Administration

Du ministère aux conseils d'établissement des écoles, collèges et lycées, en passant par les rectorats et les inspections d'académie, la FSU et, dans une bien moindre mesure, la CFDT, dictaient leur loi.

Le noyautage était total
D'actions syndicales en blocages, la nébuleuse socialo-communiste FSU (SNES, SNE-Sup et SNU-ipp, principalement) a placé le Ministère sous tutelle.
Le ministre délègue et les professeurs se tournent, non pas vers les services de l'Education nationale, mais vers la FSU (PS-PCF-SUD et CGT), syndicat totalitaire effectivement dominant et le SGEN (CFDT) pour la gestion de leur carrière. C'est ainsi que c'est par exemple la FSU qui informe les enseignants d'un changement d'échelon.
Le secrétaire national de la FSU était donc chez lui au Ministère où il gérait en maître avant 2007.
Ainsi Bayrou prenait-il l'avis de Mme Monique Vuaillat avant toute mesure. Monique Vuaillat Secrétaire général de la FSU pendant 15 années à compter de 1999, elle dû faire face à des attaques personnelles reposant sur des rumeurs et des calomnies: on l'accusa d'avoir eu des relations privées avec l'ancien ministre de l'Education nationale, François Bayrou, entre autres.
La FSU fit même la guerre au socialiste Claude Allègre, ministre de l'Education nationale en 1997, au motif qu'il voulait "dégraisser le mamouth", et dressa les enseignants du second degré contre le gouvernement de gauche mené par Lionel Jospin.
A sa retraite en 2001 et jusqu'en 2008, Monique Vuaillat sera maire-adjointe de Grenoble, sur la liste conduite par Michel Destot (PS).


Les enseignants sont appelés à faire grève pour défendre la main mise des syndicats

Le "syndicat dominant" orchestre la peur d'un changement du déroulement des carrières
Aujourd'hui, la propagande syndicale relayée par les media accuse le ministre de faire avancer la carrière de tous les profs au rythme le plus lent. Seule variable : ils peuvent ponctuellement gagner des mois s'ils sont bien vus de leur chef d'établissement. Ce qui était vrai dans le passé le resterait à l'avenir, mais sans partage ni contre-poids et à l'initiative exclusive de l'Administration.
Les "petites crevures" pourraient donc donner toute leur mesure et la brosse à reluire gâterait la sérénité des rapports, comme la justesse des appréciations. Comment mettre équitablement en balance l'expérience d'un professeur chevronné et le charme d'une jeune enseignnante ?

Profs vent debout
Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes-FSU, soutient que " le système actuel a des carences, mais comment un chef d'établissement va-t-il pouvoir juger la construction d'une leçon ? " Un ex-professeur de sciences physiques est-il apte à évaluer un collègue enseignant le droit des entreprises ?
Pascal Rougé, professeur de philosophie, stigmatise les chefs d'établissement, estimant qu' " il sera facile pour le supérieur hiérarchique de sanctionner un prof en ralentissant la progression de son avancement. "
Or, il faut bien dire que Pascal Rougé n'est pas un professeur aussi anonyme qu'il y paraît dans la presse. Il est en effet connu autour de Rennes pour son engagement politique auprès des clandestins.
Les syndicats radicaux qui refusent le dialogue exigent le retrait " pur et simple" du projet soumis à discussion avec les partenaires syndicaux. En revanche, le Sgen-CFDT ne participe pas au mouvement de grève et accepte de négocier avec Luc Chatel.

Une fuite
Le ministre avait engagé la réflexion sur l'évaluation il y a plusieurs mois. En novembre, le projet a fuité. C'est dire à quel point le ministère est infiltré et que la FSU n'est jamais prise par surprise. Luc Chatel a fait valoir alors qu'il n'avait pas de texte prêt à discuter sur son bureau. Lorsque le dialogue peut s'ouvrir sur une base précise, les syndicats totalitaires se refusent à la concertation.
Le ministre a pourtant fait une concession : " Je ne souhaite pas que le chef d'établissement évalue seul. ". Il pourra appeler l'inspecteur, ce qui est certes raisonnable, mais encore flou. Mais il maintient sa volonté de " donner des responsabilités, ce qui n'est pas un gros mot, de management aux chefs d'établissements ".

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