Des islamistes "modérés" revendiquent quatre attentats
Les attaques perpétrées dimanche par le groupe Boko Haram ont fait 40 morts
Les attaques perpétrées dimanche par le groupe Boko Haram ont fait 40 morts
Elles visaient notamment des églises pendant les célébrations chrétiennes de la Nativité. La fête de Noël a été endeuillée dimanche au Nigeria par une série d'attentats, dans un pays en proie à des violences religieuses récurrentes.
L'attentat le plus meurtrier, contre une église catholique de Madalla, près d'Abuja, a fait au moins 35 morts à la fin de la messe de Noël. L'attentat a provoqué des scènes de chaos et endommagé l'église Sainte-Theresa. Des jeunes en colère ont allumé des feux et menacé d'attaquer un commissariat de police des environs. Les policiers ont tiré en l'air pour les disperser et fermé un grand axe routier.
Un peu plus tard, un second attentat a visé une église évangélique de Jos.
"Une bombe a explosé à l'église Mountain of fire. Un policier qui surveillait l'église a été tué et trois véhicules ont brûlé", a déclaré un porte-parole du gouverneur de l'Etat du Plateau, dont Jos est la capitale. Jos, située à la rencontre du nord majoritairement musulman et du sud à dominante chrétienne du Nigeria, est régulièrement le théâtre de violences à caractère ethnique, religieux et économique. Des tracts menaçant d'attentats des églises et d'autres lieux y avaient été découverts mi-décembre. Ils énuméraient 21 cibles et leur auteur, qui affirmait parler au nom des "populations musulmanes de l'Etat du Plateau", dont Jos est la capitale, menaçait d' «attentats avant le 26 décembre». Ce drame est le fruit d'une "haine aveugle et absurde", a réagi le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi.
Une "guerre interne"
"Ces actes de violence contre des citoyens innocents sont un affront injustifié à notre sécurité et à notre liberté collectives" et "les Nigérians doivent unanimement les condamner", a réagi dimanche le président nigérian Goodluck Jonathan. "C'est comme si une guerre interne avait été lancée contre le pays. Nous devons vraiment être à la hauteur et faire face", a déclaré le ministre chargé de la police, Caleb Olubolade. A Washington, la Maison Blanche a condamné "la violence gratuite et les morts tragiques le jour de Noël". L'Allemagne, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne ont également dénoncé ces attaques ainsi qu'Israël qui va fournir une aide médicale aux blessés.
Trois agents des services de renseignement et un kamikaze sont également morts dans un attentat à Damaturu, dans le nord-est du Nigeria. Le kamikaze en voiture aurait suivi un convoi de la police nigériane qui pénétrait dans l'enceinte des bureaux de cette agence. "Le kamikaze a tenté de s'imposer dans le convoi mais en a été empêché par des gardes vigilants, selon le communiqué des services de renseignement. Mais, l'impact avec la porte a résulté en une explosion".
Une autre explosion a eu lieu sur un rond-point de Damaturu dimanche 25 décembre et il n'y avait pas dans l'immédiat d'informations sur d'éventuelles victimes. Samedi soir, un attentat a visé une église à Gadaka, sans faire de blessé selon un témoin.
Des islamistes revendiquent leurs crimes
Les deux villes sont situées dans l'Etat de Yobe, déjà secoué en fin de semaine par une vague d'attaques revendiquée par la secte islamiste nigériane Boko Haram. Cette secte a revendiqué l'attentat près d'Abuja et laissé entendre qu'elle était responsable de la totalité des attaques. "Nous sommes responsables de toutes les attaques de ces derniers jours, y compris celle à la bombe contre l'église de Madalla. (...) Nous continuerons de lancer de telles attaques dans les prochains jours", a déclaré un homme affirmant parler au nom du groupe.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique où musulmans et chrétiens représentent chacun environ la moitié de la population, est régulièrement secoué par des attaques et des attentats souvent attribués à la secte Boko Haram.
Une "guerre interne"
"Ces actes de violence contre des citoyens innocents sont un affront injustifié à notre sécurité et à notre liberté collectives" et "les Nigérians doivent unanimement les condamner", a réagi dimanche le président nigérian Goodluck Jonathan. "C'est comme si une guerre interne avait été lancée contre le pays. Nous devons vraiment être à la hauteur et faire face", a déclaré le ministre chargé de la police, Caleb Olubolade. A Washington, la Maison Blanche a condamné "la violence gratuite et les morts tragiques le jour de Noël". L'Allemagne, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne ont également dénoncé ces attaques ainsi qu'Israël qui va fournir une aide médicale aux blessés.
Trois agents des services de renseignement et un kamikaze sont également morts dans un attentat à Damaturu, dans le nord-est du Nigeria. Le kamikaze en voiture aurait suivi un convoi de la police nigériane qui pénétrait dans l'enceinte des bureaux de cette agence. "Le kamikaze a tenté de s'imposer dans le convoi mais en a été empêché par des gardes vigilants, selon le communiqué des services de renseignement. Mais, l'impact avec la porte a résulté en une explosion".
Une autre explosion a eu lieu sur un rond-point de Damaturu dimanche 25 décembre et il n'y avait pas dans l'immédiat d'informations sur d'éventuelles victimes. Samedi soir, un attentat a visé une église à Gadaka, sans faire de blessé selon un témoin.
Des islamistes revendiquent leurs crimes
Les deux villes sont situées dans l'Etat de Yobe, déjà secoué en fin de semaine par une vague d'attaques revendiquée par la secte islamiste nigériane Boko Haram. Cette secte a revendiqué l'attentat près d'Abuja et laissé entendre qu'elle était responsable de la totalité des attaques. "Nous sommes responsables de toutes les attaques de ces derniers jours, y compris celle à la bombe contre l'église de Madalla. (...) Nous continuerons de lancer de telles attaques dans les prochains jours", a déclaré un homme affirmant parler au nom du groupe.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique où musulmans et chrétiens représentent chacun environ la moitié de la population, est régulièrement secoué par des attaques et des attentats souvent attribués à la secte Boko Haram.
Ce groupe islamiste lutte pour l'introduction -fusse par la violence- de la charia à l’ensemble du Nigeria, un pays à la population pourtant également partagée entre musulmans, vivant principalement dans le Nord, et chrétiens, majoritaires dans le Sud.
L'an dernier, ces extrémistes religieux s'étaient déjà attribué la responsabilité d'une série d'attentats à la bombe et d'attaques qui avaient fait au moins 80 morts à la veille de Noël.
Boko Haram - dont le nom signifie que "l’éducation occidentale est un péché", en langue haoussa - serait responsable de la mort de plus de 250 personnes depuis juillet 2010, selon des organisations de défense des droits de l'homme. Fondée en 2002 à Maiduguri, dans l’État de Borno (nord-est du pays) par le prédicateur Mohammed Yusuf (ci-contre, 1970-2009), la secte islamiste s’est fixée pour objectif de combattre le pouvoir en place jusqu’à l’instauration de la loi islamique, la charia.
La secte signe son premier coup d’éclat en juillet 2009, lorsqu’elle mène une révolte dans plusieurs États du nord du pays. Un mouvement insurrectionnel réprimé par les forces de sécurité nigérianes. Mohammed Yusuf sera capturé puis tué en marge des combats. Huit cents personnes périront de chaque côté.
L'an dernier, ces extrémistes religieux s'étaient déjà attribué la responsabilité d'une série d'attentats à la bombe et d'attaques qui avaient fait au moins 80 morts à la veille de Noël.
Boko Haram - dont le nom signifie que "l’éducation occidentale est un péché", en langue haoussa - serait responsable de la mort de plus de 250 personnes depuis juillet 2010, selon des organisations de défense des droits de l'homme. Fondée en 2002 à Maiduguri, dans l’État de Borno (nord-est du pays) par le prédicateur Mohammed Yusuf (ci-contre, 1970-2009), la secte islamiste s’est fixée pour objectif de combattre le pouvoir en place jusqu’à l’instauration de la loi islamique, la charia.
La secte signe son premier coup d’éclat en juillet 2009, lorsqu’elle mène une révolte dans plusieurs États du nord du pays. Un mouvement insurrectionnel réprimé par les forces de sécurité nigérianes. Mohammed Yusuf sera capturé puis tué en marge des combats. Huit cents personnes périront de chaque côté.
En mars 2010, plus d'une centaine de villageois chrétiens avaient été massacrés par des éleveurs musulmans dans différentes attaques.
Le groupe se réorganise ensuite autour d’Abubakar Shekau, un ancien lieutenant autoproclamé chef du groupe dans une vidéo mise en ligne en juillet 2010.
Le groupe se réorganise ensuite autour d’Abubakar Shekau, un ancien lieutenant autoproclamé chef du groupe dans une vidéo mise en ligne en juillet 2010.
En juin 2011, il y mène un attentat-suicide contre le quartier général de la police, puis en août, un kamikaze parvient à s’introduire et faire exploser le siège des Nations unies.
Certains de ses combattants seraient passés par des camps d’entraînement des Shebab de Somalie et des observateurs craignent en outre que Boko Haram ait développé des liens avec la branche maghrébine d'al-Qaida."Boko Haram et Aqmi ont à peu près les même finalités et les mêmes pratiques, comme les attaques d’églises", souligne Philippe Hugon, directeur de recherche à l'IRIS, en charge de l'Afrique." Les liens entre ces deux organisations étaient très faibles au départ, mais depuis deux ans environ on peut penser qu’il y a davantage de ramifications, notamment sur le plan logistique" indique le chercheur.
Depuis la reprise des conflits interreligieux en 2001, la violence a fait plusieurs milliers de morts.
Le Nigeria, qui porte le Golfe de Guinée, est le pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants.
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