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samedi 24 décembre 2011

Le gouvernement tunisien, investi par la famille Ghannouchi

Le printemps arabe ou l'hiver de la francophonie en Tunisie

Rached Ghannouchi: " Notre langue, c’est l’arabe "

Le chef du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi a regretté que les Tunisiens soient devenus " franco-arabes " dans la pratique du langage, et a insisté sur l’identité arabe du pays, dans un entretien à la radio Express FM.
" Nous sommes arabes et notre langue c’est la langue arabe ", a martelé M. Ghannouchi, Rached Kheriji (dit Ghannouchi), rentré d'exil à Londres et dont le parti est donné vainqueur des élections du 23 octobre. " On est devenu franco-arabes, c’est de la pollution linguistique. Nous encourageons l’apprentissage de toutes les langues, surtout les plus vivantes, sans perdre notre identité. Celui qui n’est pas fier de sa langue ne peut pas être fier de sa patrie ", a-t-il ajouté.
Lien PaSiDupes: "Retour de l'islamiste R. Ghannouchi en Tunisie: la gauche a ce qu'elle voulait "


Après la famille Ben Ali, la dynastie Ghannouchi

Rafik Abdessalem, gendre de Rached Ghannouchi, proposé ministre des Affaires Etrangères
dans le Gouvernement de Hamadi Jebali, aurait refusé d’accorder une interview à Radio Tunis Chaîne Internationale (RTCI) , ce vendredi 23 décembre 2011 , faute de la non maîtrise de la langue française, selon lui.

Abdessalem se serait excusé de ne pas pouvoir s’exprimer sur les ondes de la radio en langue française. Un acte qui a suscité une polémique parmi les internautes quant aux compétences du nouveau ministre. Plusieurs ont jugé ce geste d’irresponsable surtout que ce rejet grandissant de la francophonie chez les nahdhaouis risque de mettre en péril nos relations avec notre premier partenaire qu’est la France.

Certains ont lié ce fait à une mutation radicale au niveau des relations bilatérales de la Tunisie qui s’orientera désormais vers les pays arabophone, pays du Golfe surtout!. D’autres ont vu qu’il s’agit là de mettre la question de l’identité de la Tunisie au centre du débat politique. Ce qui est sûr, c’est que le gendre de Ghannouchi suit les pas de son beau père.

Rappelons que, Rached Ghannouchi avait déjà déclaré, début novembre 2011 :«Nous sommes arabes et notre langue c’est la langue arabe. On est devenu franco-arabe, c’est de la pollution linguistique» .


Portrait du futur ministre des affaires étrangères de Tunisie

Originaire d’El Hamma, Rafik Abdessalem était l’une des icônes de la lutte estudiantine à la fin des années 80, quand il était membre du Bureau exécutif du mouvement islamiste étudiant, l’Union Générale Tunisienne des Étudiants (UGTE), de 1987 à 1990, avant d’immigrer au Maroc, puis au Royaume Uni, en 1993. Il est titulaire d’une maîtrise en philosophie et a obtenu un doctorat en politique et relations internationales de l’Université de Westminster, au Royaume Uni.

Rafik Abdessalem a créé, en Grande Bretagne, l’Institut maghrébin de recherches et de traduction et a présidé la Tribune de Londres pour le dialogue, une tribune qui regroupait une élite de politiciens et intellectuels installés à Londres. Il avait occupé plusieurs fonctions dont celle de chercheur à l’Université de Westminster, chercheur-visiteur au Centre des recherches islamiques à Oxford et maître de conférence au Centre Marc Field pour les Hautes études en Grande Bretagne.
Il est actuellement chef de la division des recherches et d’études au centre Al Jazeera, à Doha, siège du gouvernement du Qatar.


Rafik Abdessalem est aussi membre de plusieurs comités de recherche. Il a contribué à plusieurs commissions de recherches et d’études dont le Centre New Process qui regroupe plusieurs ministres et personnalités politiques internationales.

Il est également rédacteur assidu au journal " Ashark Al Awssat " et à d’autres journaux et magazines arabes, il a aussi des publications dont : " La religion, la laïcité et la démocratie ", " Les États Unis d’Amérique entre la force dure et la force douce ", il a un nouvel ouvrage en cours d’impression (en anglais): " Les réformes islamiques et la modernité ", en plus de dizaines de billets et de notes publiées en anglais et en arabe, ainsi que des participations à des séminaires et conférences internationales.


Sur les bancs de l’université à Londres, il avait fait connaissance de la fille du cheikh Rached Ghannouchi, Intissar Kheriji, (ci-contre).
Jeune avocate, parfaitement trilingue, voilée, charmante et dynamique, Intissar, 26 ans, a vécu à Londres dès l’âge de 8 ans. Elle est ditorialiste au quotidien londonien The Guardian, deviendra son épouse et lui donnera deux enfants.

Intissar prétend être "apolitique", à cause notamment de ce qu’ont vécu son père et plusieurs de ses proches sous le régime tunisien déchu. Elle se voit "plus utile en tant qu’activiste des droits de l’homme".
Bien ancrée dans la tradition anglo-saxonne et forte d’une formation approfondie dans le Center for the Study of Human Rights, London School of Economics, Intissar croit beaucoup en l’apport de la société civile dans la défense des libertés fondamentales et des droits de l’homme. C’est pourquoi elle propose de profiter des réseaux associatifs très développés (ONG, activistes des droits de l’homme, experts des médias…, dont plusieurs originaires des pays arabes et islamistes) "pour apprendre de leur expérience et de leur savoir-faire dans tous les domaines".

Les stages d’études et les emplois à temps partiel qu’Intissar a effectués à la ..Chambre des Lords (haute assemblée du Parlement britannique), aux Nations-Unis à New York et au Parlement européen à Bruxelles, ont beaucoup contribué à renforcer sa formation militante. Elle souhaite ainsi voir les Tunisiens, autorités et peuple, "revoir leurs rapports avec l’Europe". Autrement dit, se comporter désormais "en une nation libre et autonome".

Lectrice régulière de Kapitalis, Intissar Kheriji-Ghannouchi appelle les journalistes et les activistes tunisiens à privilégier la langue anglaise. "C’est indispensable aujourd’hui, dit-elle, pour atteindre et convaincre beaucoup plus d’interlocuteurs de tout genre dans le monde".

Cette simple 'stagiaire' au prestigieux cabinet d’avocats Clifford Chance est clairement apolitique !...

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