Le négationnisme turc
Sur fond de menaces turques, les députés français ont adopté jeudi à une large majorité la proposition de loi criminalisant le négationnisme d'État. Ankara a rappelé son ambassadeur à Paris. Malgré les menaces et l'indignation de la Turquie , les députés français ont approuvé jeudi la proposition de loi sur la négation des génocides, dont celui des Arméniens en 1915. Le texte a été voté à main levée par une très large majorité de la cinquantaine de députés présents.
La proposition de loi prévoit un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour toute négation publique d'un génocide reconnu par la loi. La France en reconnait deux, celui des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et celui des Arméniens, mais ne punit jusqu'à présent que la négation du premier.
Les députés UMP, Nouveau Centre, PS et PCF ont massivement voté pour
La députée UMP Valérie Boyer est à l'initiative de la proposition de loi. Ont voté contre les UMP Jacques Myard, Lionel Tardy, Michel Diefenbacher, Jean-Philippe Maurer et Jean Bardet.
Absent lors du vote le président du MoDem François Bayrou a exprimé son opposition à ce texte "déraisonnable" et "dangereux". Christian Vanneste (UMP) n'a pas pris part au vote jugeant le texte "mal venu".
Axel Poniatowski, le président UMP de la commission des affaires étrangères, s'est abstenu.
L'ancien ministre UMP Hervé de Charette, hostile à cette proposition, avait quitté lui aussi la séance avant le vote.
Également absent lors du vote, Jean Glavany est le seul député PS à s'être opposé à la proposition UMP, qu'il considère comme "anticonstitutionnelle".
La Turquie rappelle son ambassadeur
Pour être adopté définitivement, le texte doit maintenant passer devant le Sénat. Le député centriste Jean-Christophe Lagarde a demandé au gouvernement de "l'inscrire rapidement à l'ordre du jour" de la seconde chambre du Parlement.
Les massacres et déportations dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts, 2 millions, selon certains. La Turquie reconnaît quant à elle que jusqu'à 500.000 Arméniens sont décédés pendant des combats et leur déportation forcée vers l'Irak, la Syrie et le Liban, alors provinces ottomanes, mais elle nie toute volonté d'extermination.
Édouard Nalbandian, le ministre arménien des Affaires étrangères a exprimé "la gratitude" de son pays après le vote de cette proposition de loi. À l'inverse, la Turquie a réagi en annonçant qu'elle rappelait son ambassadeur à Paris, Tahsin Burcuoglu.
Dès le petit matin et pendant toute la durée des débats, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à proximité de l'Assemblée, à l'appel du Comité de coordination des associations franco-turques de France.
Depuis la semaine dernière, ces manifestations faisaient écho à la fureur des autorités turques qui ont multiplié les menaces de représailles, diplomatiques et économiques.
Face aux menaces brandies par Ankara, le gouvernement, par la voix de sa porte-parole, Valérie Pécresse, a contesté qu'on puisse voir dans ce texte une «attaque contre la Turquie ». «Le gouvernement y voit simplement la réaffirmation d'un principe universel qui est que chaque pays doit avoir le courage de faire son travail de mémoire et de regarder son histoire avec lucidité», a-t-elle déclaré.
La gauche au Sénatprépare-t-elle un coup fourré en s'absentant et en sacrifiant donc les Arméniens à la Turquie ?
La gauche annonce qu'elle votera ce texte quasiment à l'unisson, du PS jusqu'au Front de gauche. "Nous avons, comme socialistes, fait voter la loi de 2001 sur la reconnaissance du génocide arménien. Cette proposition de loi a surtout une portée symbolique. Mais face à cette tragédie, la représentation nationale ne peut qu'être rassemblée", confie Bernard Cazeneuve (PS, Manche).
Sur fond de menaces turques, les députés français ont adopté jeudi à une large majorité la proposition de loi criminalisant le négationnisme d'État. Ankara a rappelé son ambassadeur à Paris. Malgré les menaces et l'indignation de la Turquie , les députés français ont approuvé jeudi la proposition de loi sur la négation des génocides, dont celui des Arméniens en 1915. Le texte a été voté à main levée par une très large majorité de la cinquantaine de députés présents.
La proposition de loi prévoit un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour toute négation publique d'un génocide reconnu par la loi. La France en reconnait deux, celui des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et celui des Arméniens, mais ne punit jusqu'à présent que la négation du premier.
Les députés UMP, Nouveau Centre, PS et PCF ont massivement voté pour
La députée UMP Valérie Boyer est à l'initiative de la proposition de loi. Ont voté contre les UMP Jacques Myard, Lionel Tardy, Michel Diefenbacher, Jean-Philippe Maurer et Jean Bardet.
Absent lors du vote le président du MoDem François Bayrou a exprimé son opposition à ce texte "déraisonnable" et "dangereux". Christian Vanneste (UMP) n'a pas pris part au vote jugeant le texte "mal venu".
Axel Poniatowski, le président UMP de la commission des affaires étrangères, s'est abstenu.
L'ancien ministre UMP Hervé de Charette, hostile à cette proposition, avait quitté lui aussi la séance avant le vote.
Également absent lors du vote, Jean Glavany est le seul député PS à s'être opposé à la proposition UMP, qu'il considère comme "anticonstitutionnelle".
La Turquie rappelle son ambassadeur
Pour être adopté définitivement, le texte doit maintenant passer devant le Sénat. Le député centriste Jean-Christophe Lagarde a demandé au gouvernement de "l'inscrire rapidement à l'ordre du jour" de la seconde chambre du Parlement.
Les massacres et déportations dans l'Empire ottoman entre 1915 et 1917 ont fait plus de 1,5 million de morts, 2 millions, selon certains. La Turquie reconnaît quant à elle que jusqu'à 500.000 Arméniens sont décédés pendant des combats et leur déportation forcée vers l'Irak, la Syrie et le Liban, alors provinces ottomanes, mais elle nie toute volonté d'extermination.
Édouard Nalbandian, le ministre arménien des Affaires étrangères a exprimé "la gratitude" de son pays après le vote de cette proposition de loi. À l'inverse, la Turquie a réagi en annonçant qu'elle rappelait son ambassadeur à Paris, Tahsin Burcuoglu.
Dès le petit matin et pendant toute la durée des débats, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à proximité de l'Assemblée, à l'appel du Comité de coordination des associations franco-turques de France.
Depuis la semaine dernière, ces manifestations faisaient écho à la fureur des autorités turques qui ont multiplié les menaces de représailles, diplomatiques et économiques.
Face aux menaces brandies par Ankara, le gouvernement, par la voix de sa porte-parole, Valérie Pécresse, a contesté qu'on puisse voir dans ce texte une «attaque contre la Turquie ». «Le gouvernement y voit simplement la réaffirmation d'un principe universel qui est que chaque pays doit avoir le courage de faire son travail de mémoire et de regarder son histoire avec lucidité», a-t-elle déclaré.
La gauche au Sénatprépare-t-elle un coup fourré en s'absentant et en sacrifiant donc les Arméniens à la Turquie ?
La gauche annonce qu'elle votera ce texte quasiment à l'unisson, du PS jusqu'au Front de gauche. "Nous avons, comme socialistes, fait voter la loi de 2001 sur la reconnaissance du génocide arménien. Cette proposition de loi a surtout une portée symbolique. Mais face à cette tragédie, la représentation nationale ne peut qu'être rassemblée", confie Bernard Cazeneuve (PS, Manche).
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